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4,06

sur 2311 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce qu'elle a fait de moi ?

Un lecteur aux abois, complètement accro, voilà ce que Karine Giebel a fait de moi …

J'ai lu tous ses livres. J'ai encore dans le coeur nombreux de ses personnages. Marianne. Jeanne. Tama. Vincent. Ils ont tous laissé en moi une trace, un souvenir de lecture fort. Des personnages de papier. Marquants.

Voilà que viennent s'ajouter à ma galerie intime Richard et Laetitia … Car, une fois de plus, j'ai succombé, violemment et inconditionnellement, au poison distillé par Karine Giebel dans son nouveau roman.

Avec elle, je ne lis jamais les quatrièmes de couverture. Pour mieux me laisser surprendre, me laisser entrer dans l'histoire qu'elle propose. Et surtout, pour ne rien déflorer.

Je ne vous dirai donc presque rien de l'histoire. Juste que ce roman débute avec deux policiers, donc, Richard, patron des Stups, et Laetitia Graminsky, son lieutenant. Ils sont chacun dans une salle d'interrogatoire, chacun de leur côté, et vont raconter leur vérité, tout au long de ce roman noir et tendu tout du long. Chacun sa version des faits … Chacun sa vérité …

Au bout de trois pages, j'étais dedans. Happé. A en oublier ce qui pouvait se passer autour de moi. J'étais là, dans cette histoire qui dure le temps d'une nuit à écouter les confessions de ces êtres abimés par ce qu'on nomme la passion.

Une nouvelle fois, Karine Giebel a fait de moi un lecteur suspendu à ses mots, le souffle court et le coeur prêt à chavirer. Une nouvelle fois, Karine Giebel nous offre un putain de bon roman où rien n'est simple, aux personnages troubles et humains.

Elle nous fait rentrer dans la tête de ces personnages. On a du mal parfois à les comprendre, à se mettre à leur place. Chez Giebel, la frontière entre le bien et le mal est toujours aussi ténue, toujours aussi malencontreusement humaine. Toujours aussi compliquée à regarder en face. Un roman viscéral et hypnotique.

Coup de coeur de cette fin d'année. Karine Giebel reste indétrônable, à mes yeux , dans l'univers du noir à la française.

Ce que tu as fait de moi ?

Un lecteur éperdument accroché à tes mots, Karine.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Envoûtant et glaçant.

Encore une fois, Karine Giebel m'a transportée avec sa plume machiavélique.
Dans ce nouveau roman, elle nous entraîne au coeur d'un coup de foudre passionnel dans le milieu de la police.

Deux points de vue se croisent dans ce récit : d'un côté Laëtitia, de l'autre Richard.
Alors que leur histoire s'est terminée de manière dramatique, ils sont interrogés par l'IGPN.
Mais que s'est-il passé ?
L'auteure fait une focalisation interne sur chacun des deux personnages pendant leur interrogatoire respectif.
Ils se confient, se livrent de façon bouleversante.
C'est ainsi que nous découvrons toute l'histoire depuis le début, en même temps que les enquêteurs.

Ici, la dimension psychologique est omniprésente. Deux versions où il est nécessaire de s'accrocher, car les sentiments et les émotions se bousculent dans tous les sens. Vous êtes prévenus !
Entre amour, harcèlement, passion, anéantissement de l'autre, attachement, manipulation, attraction irrésistible, folie... aujourd'hui encore je me demande si un amour aussi fort conduit forcément à la tragédie.

Nous sommes spectateurs de l'évolution de cette relation...
passionnelle ? malsaine ?
Je cherche encore.
On est face à un déchirement amoureux incontrôlable, une passion destructrice.
Le rapport hiérarchique entre les deux personnages est clairement dérangeant. Il fait naître un sentiment de malaise qui ne cesse de grandir.
Les jeux de pouvoir et de domination s'enchaînent jusqu'à en devenir pervers.
La rage me prenait parfois, pour ne devenir ensuite qu'empathie et compréhension.
La souffrance extrême transforme-t-elle l'amour en haine ?
J'ai frissonné à plusieurs reprises face à tant de manipulations mentales.
Moi aussi, je suis passée de la compassion à la détestation de l'un et de l'autre, pour au final les adorer.
Karine Giebel est très forte, je ne le répéterai jamais assez.

Un énorme et intense coup de coeur !
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C comme Chasse.

Parce que quand Karine Giebel s'attaque aux sentiments amoureux, ne vous attendez pas à lire une idylle romantique. Oubliez tous vos préjugés sur les romans sentimentaux. Ce que tu as fait de moi est la réponse la plus noire possible à tous les romans harlequins.
Ici la passion est un combat.
Contre l'autre, contre soi.
Deux gladiateurs aux armes redoutables s'affrontent dans l'arène.
Un homme, une femme.
Un chasseur et son gibier.
"L'isoler. Comme les fauves isolent la proie la plus fragile avant de l'encercler."
Prêts à toutes les exactions, prêts à commettre l'irréparable.
Entre les deux adversaires, tous les coups sont permis.

E comme Elle.

Elle comme Laëtitia.
Laëtitia Graminsky est lieutenant de police. A vingt-six ans, elle a intégré son premier poste, encore stagiaire, à la brigade des stupéfiants de L. , en attendant sa titularisation.
Mariée, maman d'une petite Lolla, elle fait donc ses premières armes, d'abord affectée à des tâches subalternes avant de demander à aller sur le terrain.
Et lui, c'est son supérieur le plus gradé, le commandant Richard Ménainville. Compétent, juste, équitable, suscitant l'admiration de tous.
"Intelligent, brillant, charismatique... Il était une sorte de modèle, le flic que je voulais devenir."
Quarante-cinq ans. Marié et fidèle à son épouse bien aimée, père exemplaire de deux enfants.
"Tragiquement épris d'une fille qui pourrait être la mienne."
Leur rencontre va changer leur vie à tout jamais. Leurs personnalités vont voler en éclat.
"J'étais devenu sourd et muet, complétement subjugué par ma nouvelle recrue."
Après avoir mis en danger la vie de ses collègues, Laëtitia suppliera le commandant de bien vouloir pardonner ses bavures.
Consciente du charme qu'elle exerce sur lui.
Inconsciente du danger qui la guette, du chantage insufflé par Olivier Fougerolles, capitaine, meilleur ami et éminence grise de Richard Ménainville.
L'horreur peut alors commencer.

Q comme Cul.

"Une sordide et banale histoire de cul, rien de plus."
Si vous êtes avides de petites scènes cochonnes, s'il vous faut de l'érotisme et de longues descriptions de corps nus entrelacés faisant des galipettes toute la nuit, pas la peine de perdre votre temps.
C'est du Karine Giebel, pas du Barbara Cartland ni du EL James.
Même si les nuances de gris et de noir sont infinies.
Tout est suggéré.
Tout se passe dans la tête.
Sans voyeurisme inutile ou déplacé.
C'est la psychologie qui est fouillée dans ses moindres retranchements par l'auteure varoise, pas la fusion des corps.
Un peu de plaisir, énormément de culpabilité.
On se croirait dans un mauvais porno, m'a suggéré une amie quand j'ai évoqué le premier passage qui m'a retourné le coeur.
Nul besoin de description, nulle envie de m'attarder sur cette scène horrible de harcèlement sexuel à l'apogée de la souillure du corps et de l'âme.
Le harcèlement, Giebel l'avait déjà notamment évoqué dans deux de ses nouvelles : L'intérieur et Ce que les blessures laissent au fond des yeux.
La morale restait sauve, ce qui est beaucoup plus discutable cette fois-ci.
Non, nul besoin de détailler ces atrocités pour nous les faire ressentir.
Le coup de massue n'en n'est que plus violent.
Parfois je me demande si l'auteure éprouve un tant soit peu de tendresse pour ses personnages.
Elle n'en n'a aucune pour son lecteur.
Le sexe fait mal, abîme, démolit. Et c'est encore pire quand notre corps nous trahit et qu'un viol nous procure un plaisir contre nature.

U comme Unique

"Je la trouve tellement belle, tellement unique."
Tomber sincèrement amoureux nous est arrivé à tous au moins une fois dans notre vie.
Mais à mon sens l'alchimie qui va exister entre les deux personnages principaux n'a rien à voir.
La passion va bien au-delà. Elle est davantage d'ordre émotionnel. Elle ne se contrôle pas.
Les effets secondaires sont bien plus dangereux.
Meurtriers.
"Cette chose fabuleuse et meurtrière, cet incendie qui ne peut être maîtrisé, ce raz de marée que rien ne peut arrêter."
La passion dévorante contre laquelle il est quasiment impossible de lutter est plus rare, plus dangereuse.
Chance ou malchance.
Elle n'est que combat, obsession, possessivité.
"Un jeu de pouvoir, une dérive, une déviance."
Les rares élus qui la rencontrent une fois dans leur existence ont plus que jamais l'impression de vivre.
Plus rares encore seront ceux qui ne s'y brûleront pas les ailes.

E comme Engrenage

A partir de quel moment s'est il mis en place ?
Dès le premier regard échangé ? Dès la première bavure de Laëtitia suspendue aux lèvres de son supérieur sans même écouter ses consignes ?
Ou au moment où elle tentera de le convaincre de la garder dans l'équipe tout en ayant conscience de son pouvoir d'attraction ?
Peu importe, le déroulé des évènements qui s'enchaînent est implacable.
Pour des causes professionnelles ou familiales, Karine Giebel fermera toutes les sorties de secours et tous les chapitres s'enchaîneront sans laisser la moindre chance aux deux protagonistes.
C'est implacable et cruel.
Pervers et malsain.
Et rien n'est laissé au hasard pour permettre aux deux manipulateurs, aux deux narcissiques, de s'aimer et de se haïr tour à tour.
Détruisant tout sur leur passage, jusqu'à commettre l'irréparable.

T comme The Affair

Je ne sais pas si vous connaissez cette série américaine magnifiquement inteprétée par Ruth Wilson et Dominic West, entre autres acteurs talentueux.
C'est avec leurs visages que je me suis imaginé Richard et Laëtitia.
Impossible pour moi de ne pas faire le parallèle entre Ce que tu as fait de moi et le drame mâtiné d'érotisme de Showtime. Qui relate l'histoire d'un adultère relevant davantage de la passion incandescente que de l'amour véritable, et des conséquences de cette liaison sur leur famille respective.
Outre les thèmes qui sont en partie similaire, la série a pour originalité de présenter avec chaque épisode la même histoire avec deux points de vue différents. Ainsi, l'ensemble du scénario ne nous est que progressivement révélé et le spectateur peut se compte que deux personnes ayant vécu la même histoire en ont souvent des souvenirs différents, des points de vue diamétralement opposés.
Et c'est exactement ce qui se passe dans le livre.
Chacun dans leur salle d'interrogatoire, Laëtitia et Richard racontent le plus fidèlement possible comment leur histoire a pu aboutir à des évènements aussi tragiques.
Pas de suspense donc : Ce que tu as fait de moi finira mal.
J'étais pourtant convaincu que cette fois Karine Giebel nous réservait pour conclure un mariage et une ribambelle de petits-enfants
Et tour à tour, les deux suspects potentiels racontent. Les points de vue masculins et féminins s'entrelacent pour ne former qu'une seule et même histoire tragique, dressant le portrait des évènements dans leur globalité avec d'infimes variations uniquement.
"Le commandant avait l'impression d'être enfermé dans un confessionnal plutôt que dans une salle d'interrogatoire."

U comme Ultimatum

Quelle genre de relation peut être basée sur les menaces, les mensonges, les ultimatums, le chantage ou la vengeance ?
Jusqu'à quelles extrémités l'amour fusionnel peut-il aller quand il est né des cendres de la peur et de la culpabilité ?
Il n'y a pas qu'une seule bonne façon d'aimer.
Mais il en existe de toute évidence de mauvaises.

A comme Ambiguïté

"-Vous vivez dans un monde en noir et blanc, commandant ?"
S'il a commis un acte impardonnable, le commandant demeure un être humain capable de donner le meilleur de lui même.
Si elle a été humiliée, Laëtitia est loin de se résumer à une petite femme fragile et sans défense.
L'amour et la haine sont des sentiments contraires et pourtant si proches qu'ils se confondent.
On passe ici constamment de l'un à l'autre.
On ne sait parfois même plus que penser du couple au centre du roman.
L'un gagne nos faveurs tandis que les agissements du second le condamne.
Et tout s'inverse au chapitre suivant.
Cette confusion du lecteur est à l'image de l'ambiguïté de ses personnages qui semblent incapables de s'aimer au même moment, qui éprouvent cette passion au-delà de toute raison, prêts à tuer, prêts à se tuer.
Tout est contraste, tout est paradoxal.
"Je le détestais, je le désirais, je l'admirais, je le méprisais."
Et c'est ainsi qu'une nouvelle fois Karine Giebel agrippe son lecteur à la gorge, au coeur et aux tripes.
"Elle riait aux éclats.
Je pleurais à chaudes larmes."

S comme Surprise

Babelio m'a déjà réservé quelques beaux moments par le passé. Des éditeurs qui mettent en avant une critique rédigée par mes soins sur facebook, des auteurs qui m'écrivent après m'avoir lu, et bien d'autres moments ou échanges émouvants ou enrichissants. Mais reconnaître sur le rabat de la quatrième de couverture de Ce que tu as fait de moi une dizaine d'extraits de ce que pensent les lecteurs parmi tous les commentaires élogieux que l'on peut trouver sur Babelio et reconnaître instantanément un extrait de la critique rédigée pour Toutes blessent, la dernière tue rédigée par mes soins, on peut dire que c'est une surprise aussi touchante qu'inattendue.

F comme Feu

Déclarer sa flamme, brûler de désir, fondre devant un sourire.
La chaleur a toujours servi à imager la puissance des sentiments.
Le champ lexical du feu aura rarement été aussi présent pour exprimer la passion ardente qui anime les deux personnages.
La passion qui dévore, la passion qui consume.
"Si nous avons peur des flammes, nous succomberons à un hiver sans fin."
"Je passais d'un sentiment à l'autre, du feu à la glace."
"On ne bâtit rien sur de la lave en fusion."
Vous découvrirez par vous même les multiples métaphores dont use et abuse l'auteure pour insister sur l'analogie entre la passion et l'incendie capable de tout dévaster sur son passage.
"Brûlure sur la peau, crispation au coeur de mes entrailles."
Sans parler du feu de la colère.

A comme Amour

"Il croyait m'aimer alors que je n'étais qu'une obsession."
Nous sommes ou avons tous été amoureux au moins une fois dans notre vie.
Que ce soit d'un amour secret, d'un amour protecteur et bienveillant, d'un amour torride, d'un amour complice.
"- C'est quoi l'amour, d'après vous ?"
Les réponses sont multiples. Un profond attachement reliant deux personnes éprouvant une attirance pas toujours explicable l'une pour l'autre.
Des sentiments puissants, sincères, beaux et purs. L'envie de se construire un avenir ensemble.
A chacun sa définition.
Laëtitia aime son mari Amaury, Richard aime sa femme Véronique. Aucun doute là-dessus.
Mais quand la passion s'en mêle, il n'y a plus de raison, plus de logique.
Juste une vague gigantesque qui vous fait dériver aux confins de la folie.

I comme Intolérable

Karine Giebel ne s'est pas assagie.
Depuis Toutes blessent, la dernière tue, elle a retrouvé toute sa cruauté.
La finesse psychologique avec laquelle elle détaille chacun des deux amants en fait des pantins entre ses mains assassines.
A nouveau elle met tout son talent au service des abysses.
Et c'est pour ça que j'aime tant ses romans.
Qu'ils sont majoritairement inoubliables à l'image des cicatrices d'une scarification.
J'en ressors toujours choqué, bouleversé, mal à l'aise.
Marqué au fer rouge, empli de pensées contradictoires.
Songeant à tous ces crimes passionnels si difficilement compréhensibles.
Comme à chaque fois, les pages se tournent avec une effroyable frénésie, jusqu'à ralentir avec une délectable impression d'horreur lorsqu'on comprend enfin ce qui est en train de se mettre en place.
Que ce soit juste un instant ou de façon plus durable, on n'est plus tout à fait la même personne après ces romans aussi intenses et éprouvants.

T comme Torture

Rien de commun avec ce que Jack Bauer a parfois du faire subir à des terroristes en possession d'informations capitales pour sauver les Etats-Unis.
Encore que la torture psychologique, il l'employait également et elle était souvent plus efficace que de simples ongles arrachés.
La torture fait partie intégrante du roman de Giebel. Chaque personnage disposant d'armes pour retourner la situation à son avantage, dans leur jeu sans fin de manipulation extrême.
Volontairement ou non, ils provoqueront des situations absolument intenables pour leur victime, rendant impossible leur quotidien.
Mais la véritable torture ici réside dans la séparation.
Passer une seule journée loin de celle qu'on aime et qu'on désire confine à l'asphyxie.
"Je l'avais dans la peau, comme une maladie, un virus incurable."

D comme Drogue

Si l'action se déroule majoritairement au sein d'une brigade des stupéfiants, ça n'a rien d'un hasard. Les affaires de trafic ne prennent qu'une place minime au sein du roman, mais il fallait des policiers, avec une arme et une hiérarchie pour que toute l'histoire fasse sens. Pour que les menaces aient davantage de poids encore.
Et quel autre lieu choisir alors que nos deux personnages sont accrocs l'un à l'autre comme ils pourraient l'être à la cocaïne ? L'une essayant de décrocher, le second assumant totalement son addiction ?
A l'image du feu, le champ lexical de la drogue est omniprésent.
Et un drogué en manque est capable de tout pour avoir sa dose.
"J'étais comme un drogué en manque, en crise."
"Je ressemblais à ces toxicos que je croisais sans cesse depuis huit ans."

E comme Ecriture

Inégalable.
Avec ses phrases courtes et assassines, le style de Karine Giebel est reconnaissable entre mille et s'accorde particulièrement bien avec les tragédies millimétrées qu'elle met en place.
Les mots et les métaphores percutent et assomment le lecteur au même titre que l'histoire.
Ecrite par n'importe qui d'autre, elle n'aurait pas la même dimension, ne viendrait pas charcuter notre âme de la même façon.
Aucun mot n'est laissé au hasard.
Talent inné ? Apparemment non, d'après Xavier-Marie Bonnot, également édité chez Belfond : Cette incroyable écriture est le fruit d'un travail long et laborieux.
Mais qui en vaut tellement le détour !
Tout au plus peut-on reprocher certaines répétitions, un peu trop d'allers-retours dans ces sentiments contradictoires et si complexes.
Et même si je conçois que les personnages soient perdus dans leurs désirs et leurs pensées labyrinthiques, le lecteur peut ressentir quelques longueurs très occasionnelles.

M comme Magistral

O comme Obsédant

I comme Inoubliable

* * *

CE QUE TU AS FAIT DE MOI

Regarde, Karine Giebel,
Kariel,
Regarde ce que tu as fait de moi.
Un lecteur passionné.
Un chroniqueur à qui on reprochait déjà parfois les trop longues analyses et qui vient de pulvériser son record à cause de toi et de ton dernier roman.
Un lecteur déjà en manque qui n'a plus que "Les hommes du soir", ta dernière nouvelle parue dans le recueil 13 à table !, à découvrir pour l'instant.
Avant de ressentir le vide, loin de tes écrits si implacables, si terrifiants.
Combien de temps avant ta prochaine offrande ?
Quel degré de patience avant que tu me fasses aussi mal de nouveau ?
Mais tu verras, Karine Giebel,
Kariel,
On va bientôt se revoir.
Je compte chaque jour, chaque heure, chaque minute.
Qui nous séparent de notre prochaine rencontre.
Au salon du polar de L.

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Le commissaire divisionnaire Jaubert et le commandant Delaporte écoutent, chacun dans leur salle d'interrogatoire respective, le déroulé de ces derniers mois.

Ils écoutent le lieutenant Laëtitia Graminsky et le commandant Richard Ménainville raconter la même histoire, la leur, leurs relations, leurs ressentis, leurs douleurs.

Richard, c'est le commandant de la brigade des stups, Laëtitia, la stagiaire à peine arrivée au sein de cette équipe. Richard s'en souvient comme si c'était hier, ce 22 août, le jour où tout a basculé, où il est tombé sous son charme et où elle est tombée sous sa coupe.

L'amour, la haine, la perversité, la manipulation, la jalousie ne sont que des morceaux de cette histoire, qui s'enchaînent tour à tour et qui les enferment progressivement dans la dépendance, la folie... la passion, dans ce qu'elle a de plus destructeur et de mortel.

A mon avis :
L'un des secrets d'écriture de Karine Giébel, c'est la puissance de ses personnages. Et là encore elle réussit le tour de force de nous les rendre attachants, malgré leurs travers et leur folie.

Et encore une fois on entre tellement profond dans l'histoire qu'on en ressent les affres, les douleurs, la passion qui se dégage de ces protagonistes. On souffre avec eux et on voudrait leur crier d'agir autrement, de prendre d'autres décisions, mais ils n'entendent pas...

Ce roman très psychologique vous noue l'estomac le temps de la lecture, et génère chez le lecteur une tension palpable qui l'empêche tout simplement de lâcher ce livre tant que la dernière page n'est pas tournée.

L'écriture est belle et les personnages ciselés. Rien ne manque à cet ouvrage pour être classé parmi les grands.

Il faut sans doute une sacrée maîtrise de son sujet pour tenir en haleine le lecteur sur 552 pages avec un scénario qui peut sembler simple au premier abord, mais qui s'étoffe au fil du récit. C'est un autre talent de cette romancière, qui ne manque certainement pas d'imagination et qui sait nous faire partager son univers.

Entrez-y, vous ne serez pas déçu !


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Quand je commence un Giebel, je me demande toujours comment Karine va faire pour me surprendre, me séduire, me remuer les trippes, serrer mon coeur de Bisounours.
A chaque fois je me dis que c'est impossible de me faire vibrer comme dans mon trio de livres coups de coeur. Parce que forcément après avoir été mise ko par "Toutes blessent la dernière tue", "Meurtres pour rédemption" ou "Purgatoire des innocents", je me dis qu'écrire autre chose qui touche autant mon âme c'est un défi irréalisable.
Karine s'attaque à l'amour, à la passion. Et entre ses mains, on se dit qu'on va se prendre une claque monumentale.
Parce que Karine est un peu sadique tout de même. D'abord il faut vous le dire, un Giebel ne se termine jamais bien.
Ca c'est fait.
Ensuite Karine aime torturer ses personnages, faire ressortir leur noirceur, les malmener, les tirailler.
Donc Ce que tu as fait de moi ne déroge pas à la règle. On a du lourd. Les personnages sont emmenés loin dans la profondeur de la haine, du doute, de la culpabilité, de la passion qui devient dévastatrice, qui vous ronge de l'intérieur, qui vous rend fou et vous fait commettre l'irréparable. On ne se reconnaît plus.

Ce livre se veut comme une confession. Dans un commissariat , on entend les dépositions de Richard commissaire et de Laetitia une jeune recrue.
Je n'en dirai pas plus. Je n'avais d'ailleurs pas lu de critique ni la 4me de couverture pour ne rien gâcher de ma lecture.

C'est magistral. L'histoire , même si on n'est pas forcément d'accord avec les personnages (mais qui suis je pour juger?), est addictive, envoûtante. Encore deux personnages que je ne suis pas prête d'oublier.











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«
L'amour n'est pas un feu qu'on renferme en une âme :
Tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux,
Et les feux mal couverts n'en éclatent que mieux.
[Andromaque - RACINE]
»

Pour mon plus grand bonheur [ma 150e critique et la première de l'année =)], je découvre (enfin !... Mieux vaut tard que jamais ^^) K. Giebel - Ou plutôt son écriture instinctive, son style, ses mots et ses expressions qui font terriblement écho en moi, bref : son indéniable et immense talent.
Jusqu'ici je n'avais lu qu'une seule de ses nouvelles (« L'homme en noir » tirée du recueil « Irradiés »), et si j'ai rapidement su que je n'oublierais pas son nom de si tôt, il m'aura tout de même fallu du temps pour franchir le pas — On ne plonge pas si facilement dans ce qu'on se doute bien être un gouffre abyssal, duquel on sait pertinemment que la remontée sera pénible...
Mon tout premier roman de cette auteure (!), dont j'entends pourtant parler depuis si longtemps ("ma première dose" si je puis me permettre...) et, certainement pas le dernier (!) — On ne décroche pas si facilement de l'emprise d'un.e écrivain.e si doué.e.

«
Il y a des choses qu'on ne peut regarder de front, sous peine de devenir aveugle.
»

Peut-être pas un coup de coeur à proprement parler, davantage l'impact douloureusement puissant d'une balle de Sig Sauer me percutant violemment la poitrine et pénétrant de plein fouet mon pauvre petit palpitant, déchirant au passage ce qu’il en restait.

«
Je l'avais dans la peau, comme une maladie, un virus incurable.
»

Passion fatale.
Addiction létale.
Quand l'amour fait mal...

«
La mort fait du bruit, un bruit qu'on imagine pas...
»

Ce que tu as fait de moi, Karine Giebel...
Pas (encore) LA fan inconditionnelle - il est bien trop tôt -, mais tu ne m'as pas laissée indifférente, pour sûr.
Depuis que j'ai terminé ton dernier livre, je n'ai de cesse d'y repenser. Des frissons me parcourent déjà jusqu'aux orteils quand je m'imagine lisant bientôt une autre de tes oeuvres.
Ce que tu as fait de moi...

«
L'amour est un mystère, un dictateur sans merci qui impose sa loi et lève des armées d'esclaves. Obéir à ses injonctions, abandonner son libre arbitre. Victime de ses stratagèmes silencieux, qu'allais-je devenir ?
Qu'allait-il faire de moi ?
»

J'ai hâte de te retrouver, de te lire encore et encore - peut-être même jusqu'à l'overdose. Car lorsqu'on aime passionnément, on ne craint aucun obstacle : rien ni personne ne pourra se mettre entre nous dorénavant.
Hâte de ressentir à nouveau ce courant électrisant qui augmente à chaque mots, à chaque phrase ; cette force, cette crainte, cette... Passion ! Si ambiguë, si pénétrante.
Hâte de connaître encore ces pulsions que tu as fait naître au fond de mes tripes.
Hâte de savoir si je survivrais à tes prochains (précédents ^^) écrits. Me feront-ils le même effet, qui bien que dévastateur, m'a rarement rendue aussi heureuse de ne pas sortir indemne d'une histoire indicible au cheminement tortueux.

Ce que tu as fait de moi, Karine...
Une lectrice sur le qui-vive, dans l'expectative d'éprouver encore ce panel de sentiments contradictoires et inévitables.

Envie de t'aimer et de te haïr à la fois, pour...
Ce que tu as fait de moi.

«
L'amour comme un vertige, comme un sacrifice, et comme le dernier mot de tout.
[Alain-Fournier]
»


Et vous...
Êtes-vous prêt à savoir ce que Karine Giebel fera de vous ?
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Karine Giebel est une personne que j'ai suivie depuis son premier roman, j'ai lu tous ses livres. J'aime son style, la puissance de ses mots, le pouvoir qu'elle leur donne. J'aime ce qu'elle écrit car ça me bouscule, ne me laisse pas indifférente. Ca peut déranger des gens mais moi j'aime lorsque ça dérange, que les personnes s'interrogent sur ce qu'elle écrit, ça me rassure quelque part que ça dérange que ça choque ! Avec ce roman je me suis prise une grosse claque avec le thème de la passion ou devrais-je dire LA passion! , la vraie, l'extrême.
« Ces deux êtres avaient connu ce que peu de gens effleurent. Ils avaient éprouvé un sentiment dont la puissance les transcendait.
Tenter de lui résister, de le repousser, de le vaincre.
S'y soumettre.
Traverser les ténèbres, se cogner aux étoiles avant de se consumer entièrement.
Ils avaient aimé si fort, si loin, que l'âme humaine n'avait plus aucun secret pour eux.
Ils avaient été vivants. Vraiment vivants. Libres de s'enchaîner pour l'éternité.
Ils avaient eu cette chance, avaient succombé à cette malédiction »
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Ce roman m'a chamboulé.
L'écriture est envoûtante, prenante et nous amène au milieu d'une folie psychologique troublante.
L'histoire traite de bourreaux, de victimes, de manipulateurs, de manipulés, sur un fond d'exaltation et de désespérance.
Le malaise naît de cette confusion malsaine liée aux jeux de pouvoir
(amour/haine, violence). Comment une passion peut'elle devenir une véritable addiction dévastatrice jusqu'à l'irréparable ?
Un live dure certes, mais à lire.
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Karine Giebel a bien ce petit quelque chose en plus. Même dans ce dernier roman qui n'est pas, loin s'en faut, son meilleur pour moi, elle nous dépeint des personnages hors du commun. le commandant Richard et le lieutenant Laetitia nous embarquent dans leur histoire dévastatrice. Comme d'habitude, les mots de Karine Giebel savent m'attraper, m'agripper et ne jamais me lâcher. Qu'est-ce qui fait que Karine Giebel nous saisisse et nous happe de cette manière ? Sans aucun doute son écriture toujours soignée, aiguisée et cinglante mais aussi et surtout ses personnages qui nous fascinent, ses personnages qui ont toujours quelque chose d'emouvant même si une part de monstruosité est toujours présente. Flagrante ou tapie, cette part de monstruosité est toujours là et c'est ce qui nous fait basculer, hésiter entre l'attirance et le dégoût, l'amour et la haine. Lire du karine Giebel pendant cette période de confinement est une très bonne idée car de toute façon on n'a pas envie de la quitter et donc de sortir.
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Vu le nombre de critiques je ferai très court .

«  L'amour comme un vertige , comme un sacrifice, et comme le dernier mot de tout » …écrivait Alain Fournier .


Ou «  L'amour n'est pas un feu qu'on referme en une âme: tout nous trahit, la voix, le silence , les yeux ». …..

Passage d'une pièce de Racine .

Ouvrage lu d'une traite ou presque tellement il est addictif et prenant , vraie claque pour le lecteur, coup de poing , pétri d'émotions contradictoires , de surprises , bouleversant , sans limites …..

L'auteure n'y va pas de main morte , on pourrait croire qu'elle a vécu ces drames passionnels , tragiques , intenses elle - même !

Que s'est t -il réellement passé entre Richard le patron des Stups et son lieutenant Laëtitia Graminsky ?

Une Relation malsaine, destructrice , addictive, personne n'est préparé à vivre perversité, chantage , menaces, pouvoir , obsessions mortifères , dépendance …jusqu'au boutisme , violence d'une passion sans limites , sans règles …..

Thriller psychologique intense, passionnant de bout en bout , jusqu'à la dernière ligne …..

BIEN? MAL, POUVOIR , HAINE , FASCINATION, épreuve de force, EMPRISE , peur violente, animale, envie, interminable CHUTE, le lecteur ne lâche pas cet ouvrage .
Il prend aux tripes, coupe le souffle , empêche de respirer ….

Qu'as tu fait de moi ? Karine G, une Addict récente à tes livres , j'en suis à mon troisième , sûrement pas le dernier. ……
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