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4,4

sur 3217 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ami lecteur/trice, si tu cherches un roman dégoulinant d'amour, de bons sentiments, de guimauve, de joie et de bonheur, rempli de Bisounours, de preux chevaliers, de jolies princesses et tout et tout, et bien, je n'ai qu'un mot à te dire "Casse-toi de ce livre, pauv'lecteur !"©.

Pour les autres, bienvenue à CARCÉRAL LAND, le pays d'où on ne s'évade qu'avec des rails de coke... le pays de la violence gratuite, l'univers impitoyable des matonnes et de des prisonnières, une jungle où il faut écraser les autres pour ne pas se faire écraser soi-même.

Ici, une seule loi, celle de la plus forte. Ici, l'omerta règne en maître. Ici les coups pleuvent, la brutalité se promène dans les couloirs et peut vous tomber à tout moment, de manière arbitraire ou pour délit de "ta tête qui ne me reviens pas".

A Carcéral Land, la devise pourrait être celle qui était gravée sur le fronton des Enfers, dans "La divine comédie" : Lasciate ogne speranza, voi ch'entrate - Vous qui entrez, abandonnez toute espérance.

Ami lecteur, vous qui entrez dans ce roman noir, attendez-vous à prendre des coups sans possibilité de les rendre, attendez-vous à vous faire remuer les tripes, à les sentir se nouer, à avoir envie de hurler, à avoir vos yeux qui picotent plusieurs fois, à avoir envie de flinguer un tas de gens et à penser jouer le remake de "La grande évasion" pour Marianne.

Ami lecteur, je vous conseille de respirer un grand coup avant d'entamer votre lecture parce que la plongée sera rude et la remontée laissera des séquelles.

Ici, c'est du noir de chez noir ! du chocolat à teneur cacao de 90% (© jeranjou). Noirceur, ténèbres, mais de temps en temps, un rayon de soleil viendra vous éclairer... et vos yeux en pleureront. de joie ou de douleur.

Attendez-vous aussi à avoir, durant votre lecture, un autre avis sur les maisons d'arrêt ! Je vous explique...

Dans la première partie, nous sommes dans une maison d'arrêt, en compagnie de Marianne. Elle a vingt ans et elle a pris perpète pour plusieurs meurtres.

"Bien fait pour sa gueule !" criera la société bien pensante, vous et moi avec. Pourtant, ce n'est pas en enfermant un fauve qu'on va réussir à le calmer... La prison ne rend personne meilleur. du moins, les exceptions sont rares.

Pour le restant de ses jours, Marianne n'aura pour seul horizon que les barreaux de sa cellule. "Bien fait pour sa gueule, l'avait qu'à pas tuer !" criera la société bien pensante, vous et moi avec.

C'est une meurtrière, elle est indomptable, incontrôlable, violente... Daniel Bachman, le gradé et seul homme de cette maison d'arrêt féminine le sait, lui qui l'a souvent collée au mitard après l'avoir rouée de coups.

"Bien fait pour sa gueule, faut les mâter, ces délinquantes !" criera la société bien pensante, vous et moi avec.

Pourtant, Justine, une des matonne, sait que Marianne n'est pas si mauvaise que ça et que si on la traite correctement, elle ne vous mordra pas. de plus, brutaliser quelqu'un, ça n'a jamais fait revenir les morts...

Le roman vous plonge dans cet univers carcéral plus que dur, plus que noir, plus que violent, où tous les coups bas sont permis (j'me répète, si jamais certains n'avaient pas bien compris) et durant toute ma lecture, j'ai souffert avec Marianne, cette adolescente qui, malgré ses crimes, est attachante. J'ai aimé son caractère frondeur, fier et borderline.

Fière, mais étant accro aux cigarettes et à l'héroïne, sans un sou en poche, pour obtenir ses deux vices, elle n'aura pas d'autre choix que de s'agenouiller devant le maton Daniel pour fumer son cigare personnel en échange.

En isolement - à cause de son caractère violent qui a causé la mort d'une surveillante dans la prison précédente -, sans visite, sans amour, méprisée, incomprise, battue et humiliée par une matonne surnommée "La Marquise" (en référence à Sade, c'est vous dire le degré de sadisme), obligée de se prostituer pour obtenir des cigarettes, Marianne a déjà entamé sa descente aux enfers depuis des lustres. On descendra avec elle.

Heureusement qu'elle a pratiqué les arts martiaux, cela peut vous aider en prison, parce que des coups, elle en donnera, mais elle en recevra plus que son compte. Certains matons abusent un peu trop de leur statut et de leur force. Il est facile de tabasser une personne qui ne peut se défendre car blessée ou entravée par des menottes.

Durant ma lecture, j'ai pensé à ce qui s'était passé dans des camps, quand les surveillants abusent de leur supériorité sur les détenus et en profitent pour les brutaliser, les avilir, les considérant comme moins que de la merde. le contexte n'est pas le même, mais le résultat final l'est : le fait de traiter des humains pire que des bêtes.

Vous me direz que les prisonniers des camps étaient innocents, alors que ceux dans les maisons d'arrêt, non. Que les surveillants dans camps étaient des sadiques et que les matons des prisons ne font que leur boulot.

Et moi je vous dirai "Qu'en savez-vous de qui est innocent et de qui ne l'est pas ?". Je n'ai pas précisé de quels "camps" je parlais... Imaginez que les soldats du pays envahisseur X se retrouvent dans un camps de prisonnier du pays envahi Y...

Les prisonniers du camp ne sont pas si innocents que cela puisque c'est l'envahisseur. Les autres ont-ils le droit de les battre comme des plâtres et de se comporter comme le fit l'envahisseur ? Non. Sinon, ils se descendront à leur niveau et moi, je refuse de me mettre à ce niveau.

C'est ce que j'ai compris en lisant le livre. Marianne a mis un peu plus de temps à le comprendre, elle qui reproduira le comportement de ceux qu'elle méprise sur une pauvre prisonnière qui arrivera dans sa cellule.

Pourtant, Marianne n'a pas toujours été le monstre que la société bien pensante dit. Orpheline élevée par ses grands-parents avares d'amour, elle n'a jamais rêvé que d'intégrer l'équipe nationale de karaté, rêvé de liberté et de voyages en train. C'est tout ce qu'elle voulait, c'est tout ce qu'on lui a refusé.

Bien qu'elle assume ses crimes, elle les considère comme des accidents ou des dérapages. Et c'est à cause de "La Marquise" que Marianne franchira une fois de plus la ligne rouge. Un accident, un malheureux accident qui ne serait jamais arrivé si La Marquise avait fait son boulot au lieu d'aller provoquer Marianne.

La vengeance des matons est terrible quand on s'en prend à l'un des leurs. Marianne en avait déjà fait les frais avant. Pourtant, si les deux surveillantes amochées avaient fait leur travail au lieu de lui chercher des poux, rien de tout cela ne serait arrivé.

Ce que j'ai apprécié, c'est que l'auteur nous présente Marianne tantôt en monstre, tantôt en victime. Pas de dichotomie "elles sont méchantes, les prisonnières, elles sont gentilles, les matonnes".

Les salauds sont des deux côtés de la barrière, et chacun alterne avec son côté sombre de la Force. Et je peux vous assurer que des salauds, il y en aura à l'extérieur, en totale liberté ! Bien pire que les détenues. En col blanc, eux.

Marianne, elle est victime de ses failles, de sa soif d'amour, de ce corps qui sait trop bien se battre, de son trop plein de frustration.

Incapable de ne pas provoquer l'autre, elle sait que son plus grand ennemi n'est autre qu'elle-même. Malgré sa colère et sa haine, elle doit apprendre à se maîtriser, à contrôler ses pulsions meurtrières et vengeresses. Elle est capable d'aimer et d'avoir de l'amitié aussi.

J'ai aimé son histoire avec Daniel, le surveillant qui, de tortionnaire, va devenir le défenseur de cette enfant sauvage.

Le seul qui a réussi à la dompter, à canaliser ses peurs, ses provocations. le rayon de soleil de toute cette noirceur.

Ici, ami lecteur, de l'amour tu trouveras quand même, mais pas à la sauce Harlequin... Ce que tu obtiens, tu le paieras au prix fort et on t'en fera baver. N'oublie pas que tu en Enfer et que tes espérances ont fichu le camp.

Dans la seconde partie, on offrira à Marianne le moyen de racheter ses crimes... La descente aux enfers sera encore pire dans cette partie là et mon coeur s'est serré de nombreuses fois, ouvrant les vannes des yeux. Après le soleil, c'est la pluie...

Marianne va souffrir et elle comprendra peu à peu qu'elle est seule responsable de ses actes, qu'elle seule est à l'origine de ce qui lui arrive.

Un livre qui ne m'a pas laissée indifférente, qui m'a fait réfléchir, pleurer, qui m'a serré les entrailles, me laissant le souffle coupé, le mot "non" bloqué plusieurs fois au fond de ma gorge.

Un livre coup de poing.

Ici, tout n'est que béton...

Pourtant, là-bas, dans un coin, le béton s'est fendu, laissant apparaître de la terre. Terre prête à accueillir une graine qui donnera peut-être une fleur ou mieux, un arbre !

J'ai terminé cette lecture anéantie, les yeux picotant étrangement, mes tripes nouées, retournées.

Après une telle lecture, j'ai ouvert un vieux Picsou Magazine. Bizarrement, j'ai trouvé qu'Oncle Picsou était perfide, les Rapetou sordides, que Daisy était cynique, et que Donald était un canard violent...

Non, après un tel roman, on s'arrête de lire durant quelques jours...

Bienvenue à Carcéral Land, le pays d'où on ne s'évade jamais tout à fait.

Et comme le chantait Renaud dans sa "Balade Nord Irlandaise" :

Je voulais planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Il a fleuri et il a donné
Les fruits sucrés de la liberté

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Dommage que l'on ne puisse pas accorder plus de cinq étoiles :impossible de rester indifférente face à une telle intensité dramatique : rien lu de si perturbant depuis Millenium. D'ailleurs, sans même jeter un oeil sur la quatrième de couverture, l'héroïne évoque immédiatement Lisbeth Salander, par sa jeunesse, sa violence, son intelligence et sa volonté féroce d'aller au bout de son chemin. Même maîtrise des arts martiaux, et même enfance pourrie, même manque d'amour.

Toute la première partie se déroule en prison, où Marianne, vingt ans, survit depuis trois ans. L'univers carcéral dans toute son horreur : la violence règne en maître, qu'elle vienne des co-détenus ou des matons. le feu couve sous les braises et il suffit d'un geste, d'un regard ou d'un mot pour faire naître l'incendie. Il existe bien quelques escales de répit sur ce sombre voyage, une matonne bienveillante, et peut-être l'amour, mais ces ancrages sont bien fragiles.

Ne nous leurrons pas, Marianne n'est pas un enfant de choeur : elle a un tableau de chasse exceptionnel pour une jeune fille de son âge : les meurtres commis ne lui permettent pas d'espérer une libération prochaine : et c'est un double tranchant puisqu'elle n'a plus rien à perdre. Jusqu'au jour où, à son grand étonnement, n'ayant plus aucun lien avec l'extérieur, une visite au parloir lui laisse entrevoir une possibilité de retrouver la liberté. A quel prix?…….

Personnages bien incarnés, dialogues mis en forme à la perfection, suspens et action intenses, de quoi hésiter en permanence : tourner toujours plus de pages connaître la suite ou faire une pause pour apaiser l'angoisse que suscite le récit du cataclysme qui poursuit la jeune fille.

Les mille pages se dévorent à toute vitesse, et le silence après la dernière phrase, c'est encore du Karine Giébel : pas facile de choisir une nouvelle lecture après cela.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Encore un gros coup de coeur pour cette auteur que j'affectionne tout particulièrement !!!

Marianne de Gréville, 21 ans, condamnée à réclusion criminelle à perpétuité et purge sa peine depuis 4 ans maintenant. Elle a changé plusieurs fois de centre de détention. Elle est enfermé car elle est une meurtrière en puissance et elle va en faire la démonstration ici, je vous prévient, amis lecteurs, Karine Giébel nous propose ici une plongée dans les bas-fonds d'une prison française, là où le mal règne, là où on ne peut s'évader qu'en prennent des substances illicites, là où on crève d'ennuis et où, pour pimenter un peu cette vie terne, on cherche des poux dans la tête des voisines... Tout ceci est le quotidien de Marianne qui n'a vécu qu'entre ces 4 murs dans ce placard de 9 m2. Elle s'est enfermé dans une carapace qu'elle ne quitte pas, quitte même a vivre des moments atroces dans les sous-sols de la prison, dans ces pièces, ces cachots qu'elle déteste.
Elle se demande tout le temps pourquoi elle les a tué et elle se le demandera tout au long du livre... elle fait des crises de colères pendant lesquelles elle ne se contrôle plus et elle va jusqu'à tuer, pour elle c'est le seul échappatoire, le seul défoulement qui puisse la calme.

Dans ce monde carcérale Marianne va rencontrer Daniel, au départ leurs rapports se bornent à des échanges de bons procédés, si je peux m'exprimer ainsi. En effet, dans cette troisième prison dans laquelle elle est enfermée, Marianne ne peut pas travailler, le directeur de la prison ne le veut pas, elle est en isolement total et elle n'a pas d'argent puisqu'elle ne peut pas travailler. Daniel va lui proposer un marché quelque peu étrange puisqu'en change de sa soumission il lui apporte des cigarettes et sa dose de drogue quotidienne. de ce deal va naître un amour impossible entre cette meurtrière totalement incontrôlable et cet homme, marié père de deux enfants.

Mais Karine Giébel ne nous livre pas ici, un roman à l'eau de rose, bien au contraire, c'est un livre très dure qui dépeint parfaitement des conditions de vie derrière les hauts murs des prisons. Cet amour impossible qui suit le lecteur tout au long du roman est un fil rouge prend aux tripes et donne une seconde approche de l'histoire. le lecteur ne peut pas resté de marbre en lisant ces pages.

Et puis tout à coup d'histoire va basculer totalement, Marianne croit alors qu'elle va être libre, mais il n'est rien, quand on est condamné on l'est pour toujours quoi qu'il arrive, la preuve en est faite ici... Que ce soit dedans ou dehors tout n'est que trahison et mensonge !!! Marianne va payer, payer très cher ses crimes, Daniel aussi d'ailleurs...

Karine Giébel, m'a emporté dans un monde que je ne connaissais pas, après Juste une ombre et Purgatoire des innocents voici ici que je fini mon troisième opus et j'en ressort ébranlée quelque part, c'est un livre que je suis pas prête d'oublier.
Seule tout petit bémol, je n'ai pas compris pourquoi les lieux de ce livre ne sont que des lettres et non pas des lieux, même totalement inventés, j'aurais bien aimé lire des nom de villes ou de villages... étrange comme approche...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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S'il y a un roman sur l'univers carcéral qui doit être lu, c'est bien celui-ci !
Giebel ne cesse de m'impressionner par son talent. Après avoir lu l'excellent Purgatoire des innocents, je me retrouve une fois encore fascinée par la plume noire de cette auteure.

Ce roman est un bon pavé que j'ai dégusté du début à la fin avec délice. L'histoire se déroule en deux parties: la première nous plonge dans le milieu de la prison où la violence, la corruption, et les trahisons en font le quotidien. La seconde partie est beaucoup plus mouvementée et l'histoire s'accélère. J'ai trouvé qu'à travers ces deux parties, Giebel met brillamment en valeur la notion du temps qui est différente à l'intérieur de la prison, où tout se passe plus lentement comparé à l'agitation du monde extérieur.
Marianne (le personnage principal) est une jeune femme au charisme déconcertant. C'est une héroïne possédant une grande force de caractère, avec une rébellion qui vire parfois à l'insolence, mais c'est aussi une sentimentale qui a ses faiblesses.
J'ai également adoré les personnages secondaires qui ont chacun une personnalité bien développée et plusieurs d'entre eux sont attachants.
Certains passages du livre sont éprouvants mais nécessaires à la construction de l'histoire. Plus on avance dans la lecture et plus les rebondissements s'enchaînent. On passe par une multitude d'émotions. La fin est surprenante et fait réfléchir.
L'auteure dénonce certaines vérités comme le salaire dérisoire du détenu pour son travail au sein de la prison. Elle met aussi en lumière certaines problématiques comme les conditions de vie du prisonnier sans travail et sans argent. Mais également la question de la réinsertion en société après une longue peine. Elle nous fait réfléchir sur le pouvoir du gouvernement face à ses citoyens. Et surtout, on s'interroge sur la notion de liberté.

Certaines histoires nous marquent au fer rouge et dans mon cas celle-ci est l'une d'elles. Un vrai coup de coeur pour le plaisir que m'a procuré cette lecture mais aussi parce que c'est un roman qui nous laisse méditer par la suite.
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Gros coup de coeur! je ne sais d'ailleurs pas ce qui m'a hypnotisée à ce point dans ce roman : voyeurisme morbide ou autre chose, je crois qu'il s'agit de bien autre chose. Mais tout de même, j'en suis arrivée à faire exprès de faire traîner la lecture sur la fin de ce roman histoire de faire durer le plaisir et de m'y réfugier.
Karine Giebel est d'une habileté remarquable : parvenir à faire en sorte que le lecteur s'attache fortement à Marianne de Gréville, taularde, réputée dangereuse criminelle, capable de tuer à main nues. Happée par ce roman, je me suis sentie tantôt révoltée par la dure réalité du milieu carcéral décrit dans une bonne première partie du roman, ou certaines matonnes peuvent se montrer humaines tandis que d'autres, sadiques à souhait, épousent cette carrière pour régler leurs comptes, tantôt émue à en pleurer voire angoissée en imaginant quel sort on réserve à Marianne à chaque épreuve subie par cette jeune femme de 21 ans sans avenir.

L'auteur parvient progressivement à faire s'attacher aux personnages en dévoilant peu à peu leur façon d'être, leur psychologie : Marianne, tueuse certes, quoique pas si certain : elle a tué dans certaines conditions extrêmes, qui ne font pas d'elle un être assoiffé de sang, elle n'a pas eu la chance d'être élevée dans une famille dispensant l'amour et la reconnaissance nécessaires à tout épanouissement, elle subit en prison, des sévices de la part de personnes abusant de leur pouvoir, et qui agissent dans un pays des droits de l'homme, en toute impunité se croyant autorisés à exercer leur art sur une taularde qui a perdu ses droits de revendiquer quoi que ce soit.

Quelques personnages pleins de compassion parmi les matonnes, viennent démontrer au lecteur que Marianne est avant tout un être humain.
Par ailleurs, Karine Giebel fait intervenir un personnage énigmatique dans le roman, Daniel, personnage plus qu'ambigu au début et qui va peu à peu se dévoiler ce qui à pour effet de faire évoluer le point de vue du lecteur.
D'autre individus génèrent par leur comportement inhumain l'envie de meurtre y compris de la part du lecteur, ce qui exacerbe sa colère et renforce la complicité avec la détenue.


Les personnages, ceux décrits précédemment et bien d'autres, sont livrés bruts et se révèlent peu à peu.
Il n'est pas question de suspens dans "meurtre pour rédemption", ou très peu : peut-être plus sur la fin ou l'action s'amplifie contrastant avec la description de la vie en prison, mettant en relief la notion de perpétuité et de non avenir pour notre héroïne , cela n'empêche pas de rester scotché à ce roman noir, si noir, qui selon la formule consacrée, ne peut laisser indemne.


Je m'attaquerai certainement aux autres romans de Karine Giebel.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Si ce n'est pas un chef d'oeuvre, on n'en est vraiment pas loin.

J'aime beaucoup les romans de Karine Giebel. Oui ok je suis fan de Karine. Mais là quand même, je me suis demandée pendant un moment comment elle allait s'y prendre pour nous emporter dans son histoire et nous tenir en haleine sur 800 pages.

Déjà l'héroïne: une tueuse. Bof. En prison. Pas de circonstances atténuantes. Enfin l'habituel manque d'amour. Re-bof. le lieu: la prison. Bof.

Et bien au bout de quelques pages ,j'étais complètement happée par l'histoire. Bouleversante. Violente. Captivante.
Un concentré d'émotions.

Une écriture juste parfaite, sublime.
Des personnages touchants, vibrants.

J'ai souffert. j'ai pleuré. Karine a encore soufflé le chaud et le froid sur ma nuque. Joué avec mes nerfs, torturé mon petit coeur de bisounours.

Et toujours les bons choix. Ceux qui font mal au lecteur. Ceux qui ne sombrent pas dans la facilité. Ceux qui rendent cette lecture inoubliable.

Je me sens complètement vidée. Je crois que j'ai pris perpet avec Karine.


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Intense, puissant, mordant, une lecture dont on ne ressort pas indemne.
Une plongée au coeur du milieu carcéral, de ses codes, de ses luttes pour la survie, physique et psychique.
Un roman tout en contraste opposant la violence voire la férocité de certains actes et personnages à la tendresse de ces mêmes personnages; la force de leur caractère à leur fragilité.

Marianne de Gréville a commis des crimes odieux et purge une peine à perpétuité. Abandonnée par sa famille, isolée, elle rêve de liberté.
Mais qu'est ce que la liberté ? Vivre et se déplacer sans barbelés, est-ce réellement ça être libre ?

Envolée d'émotions, Karine Giebel nous embarque magistralement au fil des pages. Réfractaires aux gros pavés, ne fuyez pas ! Vous en redemanderez.

Une lecture attendue qui s'est transformée en immense coup de coeur.
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Marianne de Gréville. Un nom à particule pour une enfance dorée mais sans amour. Alors c'est la rébellion, la fuite en avant, les mauvaises fréquentations et le drame. Marianne commet l'irréparable et se retrouve en prison...à perpétuité. A 20 ans à peine, sans plus aucun espoir de retrouver la liberté, Marianne s'évade de cet univers d'une rare violence en voyageant avec le bruit du train qui passe à heure fixe derrière ses barreaux, en écumant la bibliothèque de la prison et en oubliant tout avec l'héroïne. Confrontée à la brutalités des matons et des autres détenues, Marianne se forge une carapace et ne baisse pas les bras malgré sa solitude. Un jour pourtant, tout bascule. Un parloir, une proposition : un meurtre en échange de la liberté. La décision est difficile à prendre mais une lueur d'espoir vient de s'allumer...


D'abord, il y a la prison, ses règles, ses codes, ses clans, ses caïds et ses matons, ceux qui exercent leur droit de cuissage, ceux qui dealent, ceux qui frappent, ceux qui se défoulent de toutes leurs frustrations sur les détenues.
Et puis il y a Marianne, si jeune qu'elle n'a pratiquement pas vécu et qui doit se construire dans cet univers en vase clos, dur et violent, où il faut se battre pour survivre, ne montrer aucune faiblesse sous peine d'être broyé. Mais même les situations les plus sombres ont leur part de lumière. Marianne trouvera en prison la solidarité entre femmes, des amitiés sans failles, des surveillants humains et même l'amour, le grand, le vrai, celui qui permet tous les espoirs, tous les projets, tous les rêves.
Et pour finir, il y a le marché qu'on lui met entre les mains : tuer pour être libre. Mais si Marianne est une meurtrière, elle n'a jamais pour autant tué de sang froid. Pourra-t-elle devenir la "Nikita" qu'on attend d'elle? Saura-t-elle mener sa mission à bien pour quitter la prison, rejoindre celui qui l'attend dehors et commencer une nouvelle vie? Peut-elle avoir confiance en ceux qui l'emploient? Tiendront-ils leurs promesses?
De l'enfer de la prison aux mensonges d'Etat, le parcours de Marianne est un calvaire semé d'espoirs déçus, de violences physiques et de tourments psychologiques. Marianne, héroïne inoubliable, fragile et forte, plie mais ne rompt pas, portée par sa jeunesse, sa soif de vivre et son instinct de survie.
Karine GIÉBEL signe là un roman fort, une oeuvre magistrale qui ne laisse pas indemne. On passe de l'émotion à l'espoir, de la révolte aux larmes, on vibre avec Marianne, on lutte, on crie, on pleure, on aime, on souffre avec elle et au final on tourne la dernière page avec un sentiment de perte. Un inoubliable coup de coeur!
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Beaucoup a été déjà dit sur ce roman, (550 critiques!) alors, je ne vais pas épiloguer trop longtemps :
La vie est un long fleuve tranquille sauf si vous la vivez en prison !

C'est un roman coup de poing comme tous ceux que ramasse l'héroïne, la toute jeune Marianne, partout où elle passe. C'est vrai qu'elle en donne, c'est vrai que ce n'est pas une jeune fille toute douce, pure et innocente, mais bon dieu, qu'est ce qu'elle prend dans la tronche!
Marianne est un personnage attachant, très attachant même, malgré le fait qu'elle soit hyper violente, incontrôlable, parfois agaçante, et qu'elle ait rapidement tué 4,5,...personnes.
On adorerait toutefois qu'elle s'en sorte mais l'autrice, Karine Griebel, cruelle jusqu'au sadisme, va tout faire tout au long de son récit pour qu'à chaque fois que notre héroïne trouve du réconfort, de l'amitié, voire l'amour, qu'à chaque fois qu'une opportunité lui soit offerte pour faire le bon choix, eh bien cela ne marche pas mais alors pas du tout!
Elle a pas de bol, notre petite Marianne, à chaque fois, ça tourne mal.

Récit en 2 parties, une grosse (la plus importante à mon avis pour comprendre la psychologie de ce personnage), qui se passe en zonzon et la deuxième qui offre à Marianne la voie vers la "rédemption" et l'envol vers une liberté bien méritée.
C'est un bon roman, nerveux, terriblement efficace, qui accroche bien le lecteur. Seul petit bémol, c'est quand même parfois un peu too much! quelques invraisemblances dans son scénar m'ont un peu fait frémir.
Maaaais il ne faut pas s'arrêter là, c'est cependant un très bon roman qui se lit très bien, avec beaucoup de plaisir.
Alors, sauf si vous aimez les histoires calmes et que la violence vous perturbe, laissez-vous aller et embarquer dans les malheurs de Marianne que K.G va vous faire aimer jusqu'au bout du bout!
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Brave gens qui vous dites que prendre perpétuité c'est au moins garder la vie et payer sa dette à la société pour les crimes odieux commis, que c'est mérité ! Alors ouvrez ce livre et mangez-vous la gifle monumentale que ce récit vous enverra !

989 pages à enrager contre les injustices, la violence, où vous vivrez les peurs et la rage de Marianne. Cette gamine de 20 ans rongée par le remord, la peine d'avoir perdu Thomas. Obligée à vendre sa seule possession pour faire face à ses addictions : la clope et la dope. Ces rendez-vous du lundi avec Daniel lui donneront la nausée mais paradoxalement seront sa raison de vivre, de tenir.

Vous ne passerez plus jamais devant les murs d'une maison d'arrêt sans penser à Marianne à VM, aux hyènes mais aussi à la Marquise ou à Portier. La violence et la rancoeur ne sont pas à égalité de chaque côté des barreaux, mais elles existent pourtant et peuvent mener à des exactions du côté des matons aussi, la peur est un moteur incroyable.
Le poète chantait : « Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir » Marianne a pris plusieurs fois perpétuité. Elle a été jugée comme un monstre à figure d'ange malgré cela elle a pu choisir son destin.

Vous donnerez l'absolution à Marianne, pleurerez avec elle sur Clarisse, Emmanuelle, est-elle si mauvaise alors ? Ce roman nous raconte que la noirceur, la haine et la malhonnêteté ne sont pas l'apanage des repris de justice mais parfois du côté des dépositaires de l'autorité. Ce n'est que pure fiction bien sûr…

Je me suis accrochée à ce livre comme on s'accroche à une bouée dans un océan déchaîné. J'ai été ballottée, souffletée…. J'ai versé des larmes, ai détesté l'auteur de m'avoir laissé croire qu'on pouvait trouver la lumière dans ce puits de noirceur mais si c'était à refaire, je referai ce chemin !
Karine Giebel est un chef d'orchestre hors pair, son requiem m'a touché au coeur !
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