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Critique de oran


Et elle, son patronyme était Hermine Santrouschitz, épouse Gieps, Miep pour les intimes.
En 1987, à presque 90 ans, elle se confia à Alison Leslie Gold, une écrivaine américaine. Les éléments recueillis se concrétisèrent en un livre « Elle s'appelait Anne Frank ».

Hermine est née à Vienne en Autriche en 1909. Quand survint la première guerre mondiale, elle n'avait que cinq ans. Elle en subit les terribles privations ce qui en fit une enfant chétive, de santé précaire.
Grâce à des organismes humanitaires, elle put être envoyée aux Pays-Bas dans une famille d'accueil , elle resta dans ce pays jusqu'à la fin de ses jours. Grâce à son mariage elle obtint la nationalité néerlandaise.
En 1933 alors qu'elle se retrouve au chômage, elle est recrutée comme employée de bureau par Otto Franck, récemment installé en Hollande après avoir fui l'Allemagne nazie : il dirige une société commercialisant des gélifiants pour les confitures. Un peu plus tard, sa femme Edith et ses deux filles Margo l'aînée et Anne viendront le rejoindre.
La guerre éclate, la répression envers les juifs s'intensifie, les Franck décident d'entrer dans la clandestinité, de se réfugier dans une partie désaffectée des locaux de l'entreprise .
C'est là qu'ils vont vivre reclus de juillet 1942 au 4 août 1944, jour où tous les occupants vont être arrêtés .
L'amie Miep, dévouée, fidèle, sera celle qui contribuera pendant leur année de captivité à dénicher les ressources pour les nourrir. C'est elle qui retrouvera le journal intime d'Anne et qui le conservera jusqu'au retour d'Otto, le seul membre de la famille qui survécut.
C'est un témoignage personnel émouvant qui respecte l'Histoire, qui raconte les années de guerre aux Pays Bas : la répression des juifs , la spoliation, leur arrestation , l'engagement de certains pour les aider , pour une grande partie de la population la faim puis la famine qui s'installent progressivement, la peur qui vrille les corps au quotidien, quand on est impliquer pour tenter de sauver des juifs, qu'on fait partie de la Résistance comme l'époux de Miep, Jan, l'espoir de voir la guerre s'achever, les désillusions, le désespoir de ne pas pouvoir en faire plus, de voir ses efforts anéantis …
On a bien conscience que ce récit a été enrichi par l'écrivain professionnel, même si Miep a certainement conservé en mémoire des détails précis, mais la rédaction respecte la personnalité de chacun et surtout elle se conforme à la réalité historique (les dates fatidiques sont mentionnées – celle du 6/0/42, du 2/10/42... - (ce qui est important pour la narration) C'est un éclairage important pour mieux comprendre comment cette famille vivait dans ces locaux désaffectés, pour mieux percer le tempérament, le caractère de cette petite fille qui se transforma, en deux ans , en adolescente , qui écrivait pour vivre, pour exister et qui est passée à la postérité.
Et puis, les célèbres bicyclettes hollandaises jouent aussi un rôle non négligeables dans cette histoire !
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