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Histoire intime de la Ve République tome 1 sur 1
EAN : 9782072966811
384 pages
Gallimard (04/11/2021)
3.9/5   134 notes
Résumé :
Si je me suis attelé à ce vaste projet - une histoire intime de la Ve République en trois époques -, c'était pour essayer de comprendre comment notre cher et vieux pays a pu, en quelques décennies, s'affaisser à ce point, dans un mélange de déni, masochisme et contentement de soi, sur fond de crise existentielle.
La décadence n'est jamais écrite. Quand le général de Gaulle a pris le pouvoir en 1958, la France était quasiment par terre, à cause, entr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Une histoire intime de la cinquième République.
Alléchant, non ? Pour quelqu'un né en 1956...
Je vois déjà les réserves poindre : oui, mais Giesbert ? Va-t-il réussir à traiter son sujet sans s'attarder sur son nombril ?
" le sursaut " : De Gaulle aux manettes. La constitution de 58, le retour au pouvoir, la guerre d'Algérie, mai 68, le référendum "suicide", la fin d'un règne.
Un bouquin, certes engagé, mais remarquablement documenté. On vit De Gaulle avec ses certitudes, ses doutes, ses forces, ses faiblesses, sa rouerie, voire son cynisme ; une jolie tranche d'histoire. Mais bon sang, que viennent faire là dedans les anecdotes personnelles et familiales de l'auteur ?
La crainte était fondée : F-O G ne peut décidément pas s'attarder longtemps sur un sujet autre que sa petite personne. Dommage.
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La lecture de la quatrième de couverture intriguait : comment Franz-Olivier Giesbert allait présenter les premières années de la V éme république ? Une histoire factuelle ou un déroulé ponctué d'opinions personnelles ?
Eh bien, ni vraiment l'un, ni vraiment l'autre.

Si le journaliste a pu rencontrer, voire côtoyer, des dirigeants de premier plan, cela ne s'applique bien entendu pas à la période traitée, qui commence juste avant 1958 et s'achève avec le départ du général De Gaulle en 1969. Giesbert n'était alors qu'un gamin, puis un adolescent. Ses idées politiques lui étaient alors dictées par le contexte familial ; sur les questions algériennes il a d'emblée pris le contre-pied de son père – qu'il détestait pour frapper sa mère –, puis a suivi à fin des années soixante sa mère colleuse d'affiches pour le parti socialiste (ou pour Jean Lecanuet...). Ce qu'a fait ou pensé l'auteur n'est qu'une (très) faible partie de l'ouvrage.
Par contre, le livre est nourri des témoignages croisés de ceux qui ont vécu l'époque, soit au plus haut niveau, soit dans l'entourage du Général de Gaulle. La mise en perspective des actes publics de l'homme de l'appel du 18 juin et de ses pensées intimes, parfois contradictoires en fonction des interlocuteurs, est révélatrice d'un homme qui attendait son heure, alors que les partis de la IV éme République se disputaient les places au gouvernement, tout en étant incapables de proposer une attitude cohérente face à l'inévitable décolonisation.
Il semble acquis que De Gaulle avait, bien avant son arrivée au pouvoir, l'indépendance algérienne comme objectif. Pour différents motifs : historiques, démographiques et religieux. Aussi, quand il se place en recours face aux troubles militaires en Algérie, et qu'il est soutenu par les partisans de l'Algérie Française, il y a d'emblée un malentendu ; malentendu délibérément entretenu par le général, quitte à sacrifier ensuite certains de ses meilleurs soutiens. le de Gaulle qui est appelé à la présidence du Conseil, puis profite des circonstances pour mettre en place une République présidentielle, est un opportuniste politique ou un politique opportuniste, au choix. Il est guidé par ses idées fortes, qu'il met plus ou moins en place avec les premiers gouvernements de la cinquième République. Ceux qui l'ont accompagné et soutenu durant les années de relégation à Colombey ne sont pas les mieux servis de ses fidèles. Il distribue les portefeuilles en fonction des équilibres internes et n'hésite pas aller chercher la compétence parmi ses adversaires quand cela lui semble nécessaire, comme par exemple en nommant Antoine Pinay à l'économie.
Sur la période de la guerre d'Algérie, des hostilités avec l'OAS ou avec le FLN, tous les témoignages cités convergent : à un moment, le général De Gaulle a voulu hâter indépendance, quel qu'en soit le prix. Giesbert rappelle que si l'armée française a pratiqué la torture, notamment lors de la bataille d'Alger, le FLN s'est imposé comme le mouvement algérien le plus violent, pratiquant lui aussi des horreurs sur la population pieds noirs, mais aussi sur les partisans des autres mouvements politiques algériens plus tempérés. le de Gaulle qui veut les accords d'Évian entend mettre fin à ce qu'il considère être une erreur historique. Point. Tant pis si le pouvoir passe là-bas aux dirigeants les moins fréquentables. Tant pis pour la population locale d'origine européenne, ou pour les harkis.
Les chapitres sur les gouvernements successifs du général montrent qu'à la fin, il se refusait à envisager un successeur parmi les siens. Aucun en lui semblait à la hauteur de la tâche. D'où des coups bas, des manipulations des uns contre les autres. de la petite politique qui surprend de la part d'un homme passé à la postérité pour son apport considérable à la France du vingtième siècle.

Plus que récit d'une époque, c'est à une lecture plus personnelle des événements qu'invite Giesbert. Nos grands hommes sont des humains comme les autres, ayant parfois des visions prophétiques de l'avenir (et De Gaulle en a eu pas mal reprises dans ce livre), tout en étant atteints d'une grave myopie sur les conséquences immédiates de leurs actes.
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Je connaissais le journaliste FOG mais savais finalement fort peu de choses de l'écrivain, ayant lu fort peu de choses de lui, en occurrence son pamphlet animaliste L'animal est une personne, et son écoeurant (je dirais presque blasphématoire) roman Rien qu'une bête (j'ai ce travers : je lis fréquemment des livres portant sur des sujets que j'abomine ; manière de sortir de ma zone de confort et d'éviter le biais de confirmation, et possibilité de rédiger des chroniques où mon mauvais esprit peut se donner libre cours. J'avais donc sur l'auteur une opinion mitigée et profondément injuste ; stupide en outre car fondée sur une partie très mineure de son oeuvre.
Donc mea culpa : L'histoire intime de la Cinquième République est un chef d'oeuvre avec lequel Giesbert a fait oeuvre de mémorialiste et d'historien ; son livre est indispensable à qui veut connaître cette époque.
Le premier volume est consacrée naturellement au premier et au plus grand Président de la Cinquième République ;
Pour ceux qui comme moi sont à peu près ses contemporains, , l'ouvrage donne en outre. le plaisir de revivre ces années 1958 – 1969, celles de notre enfance et de notre adolescence.
Si Giesbert admire en gros le personnage, dans les détails il n'en déboulonne pas moins sur plusieurs points la statue du Commandeur et révèle beaucoup de choses sur sa personnalité privée ; sans qu'on puisse parler évidemment de dédoublement de la personnalité, Charles de Gaulle hébergeait en effet en lui ce qu'on pourrait appeler en « psychanalyse de cuisine » un surmoi, personnifié, qu'il appelait « le Général de Gaulle » et dont il parlait à la troisième personne, allant jusqu'à dire parfois qu'il aurait souhait faire telle chose, mais que « le Général de Gaulle » n'aurait pas accepté. Si la personnalité publique a joué un rôle capital et admirable dans l'histoire de notre pays, non toutefois sans une certaine hubris, la personnalité n'était pas exempte de petitesses et de haines recuites dont il poursuivait ceux qu'il pensait lui avoir manqué.
Et les deux personnalités devaient coexister avec un trait généralement ignoré de son caractère, la dépression intermittente dont il souffrait, à l'instar de son ami-ennemi Churchill ; peut-êre d'ailleurs fraudait-il parler plutôt de trouble bi-polaire, les épisodes dépressifs alternant aves d'autres où il débordait de confiance en soi, mais en gardant une totale maîtrise de lui-même, au cours desquels il accomplit de grandes choses. Ces épisodes de dépression le plongeaient dans un profond découragement, qui le mena à plusieurs reprises aux portes de la démission ; ainsi il envisagea de ne pas se représenter à la Présidence en 1965, de démissionner au lendemain de son ballotage au premier tour, et encore de démissionner après sa réélection ; il y pensa encore après les législatives à demi ratée de 1967, et faillit lâcher prise à plusieurs reprises pendant les évènements de 68, alternant envie de tout laisser tomber et velléités répressives ; à la fin du mois, il alla chercher refuge auprès du général Massu, commandant l'Armée d'Allemagne ; on ignore le détail exact de leurs conversations, mais Massu déclara dans ses Mémoires , jamais démenties sur ce point que c'est lui qui le décida à ne pas abandonner, lui garantissant si besoin était le concours de ses divisions blindées.
Enfin le référendum raté de 1969 fut une forme de démission déguisée.
Ce contexte rend peut-être plus admirable le courage, la volonté, la lucidité de cet homme, qui malgré tout réforma la France en profondeur sur les plans constitutionnels, juridiques, économique, a réindustrialisa à coup de planification incitative et de grands projets(sait-on encore que durant ces années, a France connut des taux de croissance annuels supérieurs à dix pour cent?)
Il mit également fin à la Guerre d'Algérie ; pour nécessaire qu'ait été l'indépendance de cette dernière, la fçon dont il s'y prit contient cependant une part d'ombre qui apparaît dans le livre ; son exposé est hélas convaincant, d'autant plus que Giesbert n'a jamais été à quelque titre que ce soit partisan de l'Algérie française, ni issu d'une famille qui l'ait été. Si la volonté de De Gaulle de mettre fin à la guerre dès avant son accession au pouvoir peut être portée à son crédit, il n'en est pas de même des assurances données à plusieurs reprises en sens contraire, de l'intensification de la guerre qui aboutit à une destruction quasi-totale de l'ennemi sur le terrain, pour ensuite traiter dans la précipitation avec le FLN, c'est-à-dire la pire et la plus sanguinaire composante de la rébellion, qu'on laissa au printemps 62, alors que l'amée française, toujours présente sur le terrain, avait l'ordre de rester l'arme au pied dans ses casernes, pratiquer en toute impunité sur les Européens qui n'embarquèrent pas assez vite en direction de la métropole,, et sur les Harkis à qui on refusa cette possibilité, des exactions analogues à celles perpétrées par le Hamas le 7 octobre, mais à une échelle des dizaines de fois plus grandes
Le fait est que,selon Giesbert, De Gaulle manquait totalemet d'empathie.
Il est cependant un point sur lequel Giesbert est gravement injuste envers lui, niant ainsi l'un des plus grands services que le Général ait rendu à la France : au détour d'un paragraphe, il présente comme une absurdité et une forfanterie l'affirmation de De Gaulle selon laquelle la France avait gagné la guerre.
Mais elle l'a bel et bien gagnée ; grâce à l'obstination de De Gaulle, elle a pu participer à la dernière phase des combats et y jouer un rôle non négligeable ; elle a été présente à la signature de l'armistice, a obtenu une zone d'occupation en Allemagne et un siège permanent au Conseil de Sécurité ; elle lui a aussi permis de regagner immédiatement son indépendance après la Guerre, en déjouant avec l'aide de Churchill, mais aussi de Staline) les projets de Roosevelt, qui avait prévu l'instauration en France de l'AMGOT (American Government for occupied territories) qui aurait « coiffé » un gouvernement Pétain maintenu. On pourrait encore le créditer d'avoir évité une possible guerre civile analogue à celle que connut la Grèce.
Cela, Giesbert, dont les sympathies pour les USA sont évidentes, ne le dit pas ; cela dépasse certes le cadre de ce livre, mais mérite d'être rappelé dès lors qu'est écorné le rôle historique de De Gaulle pendant la guerre.
A cette réserve près c'est un livre remarquble
Il y est question de beaucoup d'autres choses, et c'est, je l'ai dit, une mine d'informations sur la période.Ni hagiographie, ni portrait à charge il donne de l'homme et de la période une image finalement équilibrée et exempte autant que faire se peut de parti pris
Magnifique et indispensable.
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Curieux bouquin. Franz-Olivier Giesbert nous livre un survol des débuts de la Ve république, de l'accession au pouvoir du Général de Gaulle en 1958 jusqu'à son départ en 1969. Comme de nombreux ouvrages ont déjà été consacrés à cette période – à commencer par la monumentale Histoire de la république gaullienne de Pierre Viansson-Ponté - Giesbert emprunte des chemins de traverse tortueux afin de faire preuve d'originalité à tout prix. On sent néanmoins qu'il n'est pas très à l'aise avec son sujet : il se triture la plume pour éviter l'hagiographie, mais il finit par donner raison à De Gaulle sur tous les sujets.
Il commence par tenter d'écorner les vertus parfois attribuées au Général, rappelant que celui-ci fut un consommateur de comtesses polonaises avant son mariage, puis alléguant qu'il fut un mari volage. Ainsi lui prête-t-il une liaison en 1940 avec sa secrétaire Elisabeth de Miribel et évoque-t-il de douteuses rumeurs de paternité concernant Pierre Lefranc. Ceci n'est ni convaincant, ni intéressant.
Giesbert intitule son deuxième chapitre « Il a du sang sur les mains ». Ah bon ? Il s'agit de l'assassinat de l'amiral Darlan par Fernand Bonnier de la Chapelle, dont Giesbert prétend qu'il fut commandité par De Gaulle – une théorie parmi d'autres. Darlan était une vieille baderne pétainiste, antisémite et incompétente et personne n'a pleuré sa mort. Son exécution a facilité la réorganisation de l'autorité française en Afrique du Nord et l'entrée de l'armée d'Afrique dans la guerre aux côtés des Alliés. À cette occasion Giesbert se plante dans ses repères chronologiques, affirmant que le conflit de Gaulle-Giraud est antérieur à l'assassinat, alors qu'il lui est largement postérieur.
Après ces débuts tâtonnants, plusieurs chapitres sont évidemment consacrés à l'Algérie. Giesbert évoque interminablement les « mensonges » et la « duplicité » de de Gaulle, critique des détails de son action tout en lui donnant raison sur l'inéluctable indépendance. À cette occasion, il a l'aplomb de rapprocher le Général de François Mitterrand : ceux-ci auraient en commun selon lui « la pratique cynique du pouvoir » dès lors qu'il s'agit « d'oeuvrer pour le bien commun ». Giesbert a-t-il oublié que Mitterrand n'oeuvrait que pour son bien personnel ?
Passée la guerre d'Algérie, le livre se complaît dans une sorte de « langueur monotone » où l'on sent chez l'auteur un intérêt morbide pour les ravages de la vieillesse. Élection présidentielle de 1965, tragi-comédie de mai 68, référendum-suicide, départ et mort. Giesbert ne nous apprend pas grand-chose. Il conclut sur plusieurs pages de nostalgie, constatant que depuis le départ du Général, la France n'est plus gouvernée sur quasiment tous les plans, de l'économie à l'immigration.
Franz-Olivier Giesbert a beaucoup lu sur son sujet, à commencer par Alain Peyrefitte et Jacques Foccart. Il mentionne l'évolution de sa propre histoire familiale et personnelle au cours des années gaulliennes, ce qui n'est pas dénué d'intérêt. Dommage cependant qu'il use parfois de jugements saugrenus et péremptoires, notamment lorsqu'il traite de Gaulle de « pompier pyromane » ou de « politicien d'arrière-cour », ce qui ne le grandit pas ; de même n'est-il pas crédible quand il compare la France à une « république bananière ».
Il est également regrettable que son livre soit entaché de quelques menues erreurs factuelles, notamment sur l'anecdote concernant Tati (à qui le Général déclara « J'aime beaucoup votre neveu »), sur l'origine des « barbouzes » (dont le nom est issu de l'imagination fertile de Lucien Bodard et dont l'action ne dépassa pas trois mois), sur la participation effective de Bastien-Thiry à l'attentat du Petit-Clamart (c'est lui qui donna le signal de l'arrivée de la DS présidentielle) ou sur l'affaire Markovic (jamais les Pompidou ne jouèrent aux cartes avec Alain Delon dans la cuisine des Lazareff).
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Le livre "Histoire intime de la Vème République, tome 1: le sursaut" de Franz Olivier Giesbert est une exploration fascinante et méticuleusement détaillée de la politique française. Giesbert, connu pour sa plume incisive et son accès privilégié aux coulisses du pouvoir, se surpasse dans ce premier tome qui s'attache à dépeindre avec finesse et acuité les rouages de la Vème République.

Dès les premières pages, Giesbert capture l'attention du lecteur en plantant le décor de l'après-guerre en France, période tumultueuse et riche en rebondissements politiques. le titre "Le sursaut" est parfaitement choisi, évoquant la réaction de la France face aux défis immenses de l'après-guerre et la naissance de la Vème République sous la houlette de figures emblématiques comme Charles de Gaulle.

L'auteur démontre une maîtrise narrative exceptionnelle, entrelaçant habilement les grands événements politiques avec des anecdotes plus personnelles, ce qui donne vie à l'histoire et humanise les figures politiques souvent perçues comme distantes. Sa capacité à contextualiser chaque événement montre une compréhension profonde de l'impact historique et social de la Vème République sur la France contemporaine.

La recherche exhaustive qui sous-tend l'ouvrage est impressionnante. Giesbert ne se contente pas de raconter les événements, il les analyse avec une perspicacité qui n'est possible que grâce à des années d'expérience et de réflexion sur le sujet. Son écriture est à la fois accessible et riche, permettant à un large éventail de lecteurs de s'engager avec le texte, qu'ils soient néophytes en politique ou experts chevronnés.

Ce volume brille particulièrement par les portraits qu'il dresse des acteurs clés de l'époque. Chaque personnage est traité avec une attention au détail qui révèle non seulement leurs motivations politiques mais aussi leur psychologie et leurs interactions personnelles. Cette humanisation de la politique est l'une des plus grandes forces du livre.

En outre, Giesbert ne tombe jamais dans la simplification ou le manichéisme. Son analyse des événements reste nuancée, reflétant la complexité des situations politiques et des décisions prises. Les succès comme les erreurs des dirigeants sont exposés avec une impartialité qui force le respect et incite à une réflexion plus profonde sur la nature de la gouvernance et du pouvoir.

En conclusion, "Histoire intime de la Vème République, tome 1: le sursaut" est plus qu'un simple livre d'histoire; c'est un travail de mémoire, une réflexion sur l'identité française et un hommage aux acteurs d'une époque déterminante. La prose de Giesbert, à la fois élégante et incisive, fait de ce tome un incontournable pour quiconque s'intéresse à l'histoire contemporaine de la France. Il pose les bases d'une série qui promet d'être aussi instructive qu'envoûtante.
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
19 novembre 2021
Franz-Olivier Giesbert propose « Le Sursaut », premier volume d’une histoire de la Ve République, très personnel, et fort éloigné des hagiographies accoutumées. [...] C’est passionnant et singulier.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
La première fois, il a dit non aux nazis, dans son discours du 18 juin 1940, et incarné la France depuis Londres pendant l’Occupation allemande. La deuxième fois, après l’avoir essayé à la Libération, le peuple s’est rapidement détourné du Général, comme s’il lui reprochait de voir trop haut pour lui.
Le 20 janvier 1946, au bout de seulement dix-neuf mois de pouvoir, le général de Gaulle se sent totalement désavoué par les Français. Hostile au régime parlementaire qui se met en place et en butte à la nouvelle Assemblée nationale, très marquée à gauche, il se présente en uniforme devant ses ministres.
« Je fous le camp », annonce-t-il à son gouvernement, pensant partir pour mieux revenir. « En 1944, disait-il, les Français étaient malheureux. Maintenant, ils sont mécontents. C’est un progrès. » Il se languira plus de douze ans sur son Aventin, tandis que se clairsèmeront ses bataillons de compagnons.
La troisième fois, en 1958, après avoir rappelé de Gaulle à la rescousse pour remettre debout la République qui était par terre, la France s’emballe pour lui quand il rend sa fierté au pays, relance son industrie et décolonise l’Algérie. Une fois le travail accompli, le pays peine à supporter le grand homme et ses lubies, avant de le congédier en 1969, à peine plus d’une décennie plus tard.
Churchill, grand vainqueur intellectuel et stratégique de la Seconde Guerre mondiale, fut pareillement remercié par les Britanniques en 1945. Le Général aura finalement duré moins longtemps à l’Élysée que Mitterrand ou Chirac. Tant il est vrai que les grands personnages de l’Histoire ne sont pas « électoraux ».
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Entre de Gaulle et Mitterrand que tout semblait opposer, il y avait en effet plus de points communs qu'on ne le croit, outre leur attachement à la France éternelle de Chateaubriand. La même habileté. La même sournoiserie manœuvrière. Le même pessimisme sur la nature humaine qu'ils partageaient encore avec Napoléon qui affirmait :" On gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leur vertus. "
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Tirant les leçons de l'échec de Giscard contre Mitterrand en 1981, ses successeurs sont quasiment tous restés agenouillés, le temps de leur mandat, à prendre le pouls de l'opinion publique, quitte, pour la séduire, à annoncer en grande pompe un nouveau projet de loi chaque fois qu'un fait divers émouvait le pays. Le degré zéro de la politique. De tous les présidents, Macron est celui qui, entre deux mea culpa sur la poitrine de la France, aura le plus préféré la position à genoux, au point que l'on peut s'inquiéter pour ses rotules, mise à rude épreuve par son obsession de la repentance. Et quand il se relève, c'est pour donner des coups de pioche, comme un enfant , dans les fondations déjà bien branlante du pays, en appelant, entre autres, à "déconstruire l'histoire", ce qui est vocation des spécialistes mais en aucune façon d'un chef d'État.
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Et le voici, au comble du désenchantement, qui définit avec cruauté la stratégie d’enfumage, qu’il a mise en œuvre depuis son retour au pouvoir : « En réalité, figurez-vous, nous sommes sur un théâtre où je fais illusion depuis 1940. Maintenant, je donne, où j’essaie de donner à la France, le visage d’une nation solide, ferme, décidée, en expansion, alors que c’est une nation avachie qui pense seulement à son confort, qui ne veut pas d’histoire, qui ne veut pas se battre, qui ne veut faire de peine à personne, pas plus aux Américains qu’aux Anglais. C’est une illusion perpétuelle. »
Du Gaullisme, il ne restera rien, à en croire son envolée finale : « Je fais semblant de croire, je fais croire, je crois que j’y arrive, que la France est un grand pays, que la France est décidée, rassemblée, lorsqu’il n’en est rien. La France est avachie. La France est faite pour Pinay, pour Mitterrand, elle est faite pour se coucher, elle n’est pas faite pour se battre. »
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... les révolutions profitent toujours aux pires, aux débiles, aux extrémistes. Elles dévorent les gens raisonnables.
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