La série "Papyrus" de l'auteur belge
Lucien de Gieter sent la bonne volonté et la bonne humeur, car il applique à l'Egypte antique les archétypes du Héros aux mille et un visages ! Il puise très joliment dans les mythes, les légendes et les contes pour construire une séduisante Egypte Fantasy, magnifique terre d'aventure où l'on croise à parts égales démons et merveilles !
Et de tome en tome, la différence entre le très sympa et le très bon se fait à peu de choses finalement, et la plupart d'entre elles sont liés au cahier des charges des bandes dessinées de l'époque où la série à débutée : si vous n'êtes pas allergique aux BD franco-belges old school, et aux partis pris jeunesse c'est du tout bon !
Sur plusieurs aspects, ce tome 15 intitulé "L'Enfant hiéroglyphe", est assez proche du tome 12 intitulé "L'Obélisque" puisque qu'on retrouve la rivalité entre architectes au sujet d'un projet commandé par Pharaon : Aménopé est mort et Imhoutep se retrouve chargé de continuer son chantier malgré l'hostilité du clergé du Dieu Amon…
Pour réaliser un nouveau temple en l'honneur de Pharaon, la team Papyrus se doit de démonter un édifice Akhenaton le pharaon maudit et les signes contraires se multiplient… D'un côté on a un côté polar anglais qui entre "Frère Cadfael" et "Les Piliers de la terre" reprend les tenants et les aboutissants du conte d'Ali Baba d'origine plus égyptienne tu meurs, d'un autre côté on a un côté fantastique voire fantasy avec Aménopé l'architecte défunt qui après avoir traversé l'au-delà dans de merveilleuses planches Mario Bava style revient « hanter » son fils Hapou pour accomplir les désirs du Dieu Osiris…
Je ne vous cache pas que j'ai bien aimé ce tome, dont le récit est à suivre dans "Le Seigneur des crocodiles", mais que j'aurais encore mieux aimé si cette histoire avait été débarrassée de certains gimmicks... Car une fois encore, alors que les décors sont souvent somptueux, le charadesign carrément hétérogène laisse carrément à désirer ! C'est la malédiction de la bande dessinée (franco-)belge à la croisée des chemins…