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La série "Papyrus" de l'auteur belge Lucien de Gieter sent la bonne volonté et la bonne humeur, car il applique à l'Egypte antique les archétypes du Héros aux mille et un visages ! Il puise très joliment dans les mythes, les légendes et les contes pour construire une séduisante Egypte Fantasy, magnifique terre d'aventure où l'on croise à parts égales démons et merveilles ! Et de tome en tome, la différence entre le très sympa et le très bon se fait à peu de choses finalement, et la plupart d'entre elles sont liés au cahier des charges des bandes dessinées de l'époque où la série à débutée : si vous n'êtes pas allergique aux BD franco-belges old school, et aux partis pris jeunesse c'est du tout bon ! Ce tome 5, intitulé L'Egyptien blanc est grandement le reflet du précédent : Papyrus et Théti-Chéri trouvent inanimé un chtiquechtaquelaguelac qu'ils décident de ramener en son pays… Nous repassons par la vallée des rois où il faut affronter des pilleurs de tombes déguisés en momies, par la forêt morte où il faut affronter les sortilèges des nains chafouins, et par la montagne d'occident où il faut affronter une créature de Sobek… L'objectif ? Délivrer la dame à la chevelure étincelante condamnée pour avoir dérogé à la divinité en s'éprenant d'un mortel… De bonnes idées comme la cape de téléportation constituée d'un essaim de guêpe, Papyrus transformé en harpie dans un moment à la Yakari, ou une nouvelle épreuve de courage où Papyrus entravé doit se débarrasser sans le réveiller d'un cobra noir lové sur son corps. On est une nouvelle fois dans la logique des contes de fées, du coup l'égyptien blanc qui donne son nom à l'album n'est qu'un deus ex machina pour échapper à la colère de Sobek en le prenant à son propre jeu (c'est un peu une grosse ficelle, mais bon ce n'est pas grave), et tout est bien qui finit bien avec une déesse délivrée qui retrouve son prince charmant et un peuple délivré de la malédiction d'un sortilège de métamorphose de masse… Effectivement, plus que jamais il est fort probable qu'il faille avoir fait connaissance avec cette série dans l'enfance pour l'apprécier à sa juste valeur mais il reste quand même ces cochonneries de phylactères descriptifs complètement superfétatoires (ici de moins en moins présent) et l'hétérogénéité graphique entre un découpage dynamique, des arrière-plans soignés véritable appel à l'aventure et un charadesign un peu basique issu de l'académisme de l'école belge… (d'ailleurs dès que l'auteur s'en éloigne, l'ensemble gagne immédiatement et nettement en qualité !) Lucien de Gieter a décidé d'arrêter sa série en 2013 au numéro 33 et il a sans doute bien fait. Mais la formule reste d'actualité, et son univers ne demande qu'à être repris par d'autres auteurs plus modernes dans la narration et dans le dessin car l'Egypte fantasy c'est cool et fun… D'ailleurs l'excellent Alex Proyas nous régale dans cette veine : https://www.youtube.com/watch?v=IJBnK2wNQSo + Lire la suite |