Lobo/The Authority: Holiday Hell

Ce tome contient 2 histoires principales distinctes : "Lobo paramilitary christmas special" (1991) et "The Authority / Lobo" ("Jjingle hell" de 2004, et "Spring break massacre" de 2005), toutes les 2 écrites par Keith Giffen (scénario) et Alan Grant (dialogues), dessinées et encrées par Simon Bisley. Il y a également 2 histoires courtes sans rapport avec le reste, à la fin.

Lobo paramilitary christmas special – 2 parents indignes qui s'apprêtent à assassiner leurs enfants parce qu'ils ne peuvent les nourrir reçoivent par hasard un livre. Dans cet ouvrage, le Lapin de Pâques contacte Lobo pour qu'il assassine le Père Noël dont la renommée éclipse celle des autres (à commencer par celle du Lapin).

The Authority / Lobo – En se promenant à bord du vaisseau de The Authority, Jenny (une petite fille) trouve le comics " Lobo paramilitary christmas special" qui la traumatise. Elle exige que les membres de The Authority pourchassent Lobo et le punissent. de son côté, Lobo a été engagé par des survivants de la planète où vivait Dieu (voir The Authority Vol. 1) pour exécuter The Authority. Dans la deuxième partie, Loobo va chercher son paiement auprès du Lapin de Pâques, alors que The Authority se rend sur cette même planète.

Keih Giffen, Alan Grant et Simon Bisley avaient déjà réalisé 2 miniséries de Lobo, réunies dans Lobo: Portrait of a Bastich. Avec cette information en tête, le lecteur se doute que ces crossovers entre Lobo et The Authority auront plus le gout de ces aventures de Lobo que celle de The Authority (version Warren Ellis ou Mark Millar). D'ailleurs la première histoire ne met en scène que Lobo.

Pour cette première histoire, le lecteur reconnaît immédiatement l'imagination perverse de Giffen : tuer le Père Noël pour cause de trop grande notoriété. La séquence d'ouverture avec les 2 parents s'apprêtant à assassiner leurs enfants faute de pouvoir leur offrir des cadeaux de Noël, ça aussi c'est du Giffen tout craché. Alan Grant réalisé des dialogues transcrivant à la fois la situation au premier degré, et l'exagération parodique du récit.

Bisley exagère lui aussi ses dessins, qu'il s'agisse de la masse musculaire de Lobo, des visages veules et vulgaires des parents, ou blessures infligées par Lobo. le ton est à la parodie qui tache. Lorsque Lobo défouraille, les douilles volent en quantité innombrable. Lorsqu'il tire sur les elfes, les morceaux de bidoche volent en l'air, et les yeux sont arrachés de leurs orbites. La carrure du Père Noël vaut le déplacement à elle seule.

C'est très impressionnant de constater que 14 ans plus tard, ce trio de créateurs n'a rien perdu de sa verve mordante, de son ironie méchante et de sa capacité à la parodie qui décoiffe. Mine de rien, il n'est pas si simple de raconter un récit parodique dont l'intrigue de base tient la route. Giffen, Grant et Bisley le font sans effort apparent.

A nouveau Giffen imagine un point de départ loufoque et absurde qu'il développe dans une cohérence narrative sans faille. le comics "Lobo paramilitary christmas special" existe et cela provoque des conséquences logiques, jusqu'à la nouvelle rencontre avec le Lapin de Pâques.

Le personnage de Lobo évolue un petit peu ; il ressemble moins à Lemmy Killmister de Mötorhead, et déjà un peu à Rob Zombie. Giffen et Grant mettent en scène les superhéros de The Authority avec dextérité, comme des adultes (sauf Jenny bien sûr), avec leurs défauts. Midnighter se révèle incapable de de s'occuper d'une enfant, ou de mettre les décorations sur un sapin de Noël. Jenny Quantum est une petite fille aux idées bien arrêtées et au caractère décidé (avec de très belles pantoufles). le Doctor conserve son calme en toute circonstance, grâce à l'usage régulier de cannabis sous forme de pétard.

Giffen et Gant transcrivent à la fois le caractère peu conformiste des personnages, et leur efficacité en tant que combattants. Ils sont aidés en cela par les dessins de Bisley, toujours dans un mode exagéré et même encore plus lâché. le premier signe de cette plus grande liberté est l'apparition d'un ou deux tétons dénudés, phénomène exceptionnel dans les comics.

Au fil des séquences, le lecteur découvre un certain nombre d'images mémorables dans leur démesure, ou leur esprit caustique. Quelques exemples : Midnighter emberlificoté dans une guirlande, Lobo pariant à la roulette misant un coeur tout juste arraché à son propriétaire légitime, une double page consacrée aux cadavres des elfes exterminés par Lobo au pôle Nord, l'hallucinante moto de l'espace de Lobo, le corps d'Engineer crachant des armes, etc.

Simon Bisley donne corps aux exagérations loufoques et absurdes du scénario avec un sérieux et un aplomb qui les fait exister, dans toute leur démesure. Sa façon de croquer les visages (avec des traits un peu crades) les rend expressifs et concrets, à l'opposé d'un visage parfait et lisse.

Au travers de ces 3 histoires, le lecteur a le plaisir de retrouver 3 créateurs en pleine forme, toujours aussi incorrects et drôles. Lobo est tel qu'en lui-même, et les membres de The Authority font plus que de la figuration intelligente, leurs personnalités étant respectées.

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- Two dangerous ideas (11 pages, scénario de Tom Peyer, dessins et encrage de Cary Nord) – Apollo et Midnighter sont contactés par des versions d'eux-mêmes d'une autre dimension pour pourchasser une idée qui sème le désespoir. Les auteurs réalisent une courte nouvelle sympathique, avec de jolis dessins. 5 étoiles même si cette histoire n'a aucun rapport avec Lobo.

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- Small world, after all (8 pages, scénario de Will Pfeiffer, dessins de Scott Iwahashi) – À la poursuite d'un criminel, Jack Hawksmoor est transporté dans une dimension où la seule cité est en carton-pâte. Il s'agit d'une deuxième histoire très courte, aussi vite lue, aussi vite oubliée, avec des dessins sympathiques sans être mémorables. 2 étoiles.