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EAN : 9782702153543
616 pages
Calmann-Lévy (08/01/2014)
3.94/5   297 notes
Résumé :
ELIZABETH GILBERT
l'empreinte de toute chose
roman

Alma Whittaker naît avec le XIXe siècle, à Philadelphie, d'un père anglais dont le talent de botaniste et la roublardise lui ont permis de faire fortune dans le commerce du quinquina, et d'une mère qui tient de sa famille de l'Hortus Botanicus d'Amsterdam une formidable érudition ainsi qu'une rigueur toute hollandaise.
À leurs côtés et au contact des éminents chercheurs qui gravi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
3,94

sur 297 notes
- Hum, dis-moi toi, ça te dirait de tenter l'aventure Victorienne ?
- J'sais pas trop, elle est sympa cette Victorienne ?
- Victorienne, l'époque, tête d'ampoule.
Tiens, j'ai envie de te faire rêver là. Imagine une femme consacrant sa vie entière à l'étude des mousses, alléchant non ?
- Tu m'étonnes, blonde, brune, blanche, ambrée, j'ai toujours fait preuve d'une réelle curiosité à leur égard !
- Huuumpf !!!
Les bryophytes (du grec bruon, mousse et phytos, végétal), ou mousses, sont un embranchement du règne des végétaux. Les plantes de cet embranchement sont des végétaux terrestres caractérisés par l'absence de système vasculaire.Elles ne disposent donc pas de racines, mais de structures appelées rhizoïdes qui ne servent qu'à l'adhésion au substrat. Les rhizoïdes peuvent aussi absorber de l'eau, mais l'ensemble de l'appareil des bryophytes en est capable. de mémoire Futura-Sciences...
- Ah ouais quand même. C'est vrai que là, tout de suite, je me sens pas a fonds sur le truc. Et c'est bien payé ?
- Trois mousses maintenant, trois de plus à la livraison.
- Pouvais pas l'dire tout de suite...

D'Elizabeth Gilbert, je ne connaissais que Mange, Prie, Aime, vu au cinoche du coin. Pas un enthousiasme de folie au sortir de la séance. Mais là, là, comment dire. Voici typiquement le bouquin que j'aurai royalement ignoré, pensant bêtement n'y trouver aucun intérêt. Un vilain a priori balayé dès les toutes premières pages.

Un siècle survolé en compagnie d'Alma Whittaker, jeune héroïne qui le sera beaucoup moins à la fin, de par le fait.
Issue d'une famille bourgeoise, mère distante, père privilégiant les affaires aux sentiments, soeur adoptive aussi belle que mutique, Alma devra se construire seule, trouvant refuge dans la botanique, science à laquelle elle vouera sa vie entière.

L'Empreinte de toute chose est d'une beauté féroce avec de vrais morceaux de tristesse à l'intérieur.
Un pavé qui vous saisit dès les toutes premières lignes et vous transporte de sa plume lyrique et érudite.

Gilbert affectionne visiblement les portraits de femmes fortes et indépendantes. La vie d'Alma, parfait antagonisme d'un long fleuve tranquille. Elle aura connu l'amour, même si rien ne la prédisposait à cela, aura parcouru le vaste monde et touché du doigt la célébrité sans jamais se départir d'un certain fatalisme à l'égard de sa condition de femme vouée au malheur éternel.

Gilbert fait montre d'un style flamboyant lorsqu'il s'agit de décortiquer la complexité des rapports humains et les conséquences funestes susceptibles d'en découler. Non contente de passionner en évoquant la botanique de façon didactique et légère, elle y intègre un certain Darwin et sa théorie confidentielle, poussant même le bouchon jusqu'à " l'opposer " à notre botaniste préférée sans que l'on n'y trouve à redire.

Intelligence des mots, émotions à tous les étages , Alma chaviré mon p'tit coeur !
L'Empreinte de Toute Chose se doit d'être découvert impérativement. Et si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour vous.
Pour tout bouquin acheté, une mousse offerte !
De la famille des Bryidées, la mousse, pour finir de vous convaincre...

4.5/5

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Prêts pour parcourir cette fantastique période que fut le dix-neuvième siècle, guidés par une femme exceptionnelle? Alors pas d'hésitation, tournez la première page de L'empreinte de toute chose, au risque de ne pas lâcher ce roman avant la 615ème page!

Alma nait avec ce siècle. Son illettré de père est alors riche, pour avoir compris et exploiter le filon gage de prospérité, et apanage des nantis de ce monde, l'assemblage de collections botaniques. C'est l'époque où la mondialisation végétale bat son plein, au gré des humeurs des graines et plants supportant avec une facilité variable le transport et l'acclimatation. La mode est à l'exotisme, les palmiers traversent les océans, la vanille s'exporte d'île en île, la Hollande assoit sa réputation dans le domaine du végétal.

Cette ouverture sur le monde, à travers le prisme du naturalisme, Alma la vit passionnément, sans pour autant bouger du grand domaine familial. Il faudra plusieurs décennies pour que cette intellectuelle atypique s'expatrie au delà de la Pennsylvanie. Cinquante ans d'études de réflexions, de solitude également, pour cette femme que la nature n'a pas doté d'un physique avenant. C'est cependant une histoire d'amour, pas simple, qui la sort de cet univers étriqué, au cours d'un double voyage, géographique mais aussi intérieur (le voyage pour se retrouver : Elisabeth Gilbert nous a déjà embarqués dans cette sorte de pèlerinage…)

Nous vivons, le temps d'un roman, dans l'intimité de ce personnage, partageant la moindre de ses questions, les champs nouveaux que lui font entrevoir ses explorations littéraires, y compris le monde des plaisirs solitaires. Sa robuste constitution physique masque une âme tourmentée, mais aussi obstinée et jamais prête à renoncer. Audacieuse au point de réussir à publier sous son nom des articles scientifiques.

Sa longue vie nous permet de parcourir avec elle tout le siècle, qui fut celui de toutes les remises en cause, effaçant les certitudes d'un univers immuable, stable comme il semblait l'être au jour de sa création. Temps bénis pour les esprits curieux.

L'histoire n'est pas sans rappeler celle que nous narrât Tracy Chevalier dans Prodigieuses créatures (même époque, héroïne intelligente et seule, luttant pour se faire entendre dans un monde dominé par les hommes.

Elisabeth Gilbert est une formidable conteuse, qui sait nous entrainer et nous lier corps et âme aux destins de ses personnages, tout en distillant ça et là des messages spirituels qui donnent de la profondeur au récit

Merci à Babelio et aux éditions Calmann-lévy pour ce partenariat très apprécié

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Alma est une jeune fille qui grandit dans une famille aisée à Philadelphie au XIXè siècle. Elle bénéficie des connaissances botaniques de son père et de l’éducation rigoureuse de sa mère hollandaise. Intelligente, rigoureuse et passionnée, elle comprend vite qu’elle ne brille pas par sa beauté. Elle va subir des déceptions, mais elle continuera d’avancer.

Elle ressemble à un rocher moussu et non à une orchidée, comme sa sœur Prudence. Elle va alors préférer ce monde microscopique, lent et discret. Ces mousses qui dissimulent leur beauté avec une élégante réserve deviendront l’objet de la passion d’Alma.

Observant la nature et les personnages qui l’entourent, elle comprendra que la lutte pour la vie crée la diversité de la vie. Cette lutte explique la transformation, l’extinction et la différenciation des espèces.

« Ce n’est pas toujours le plus gracieux, le plus original, le plus brillant qui gagne. Parfois c’est le plus dénué de scrupules, le plus chanceux ou le plus têtu. Le monde n’est pas idyllique, il n’est rien d’autre qu’un chaudron d‘épreuves qui bouillonne sans fin, de calamités. »

Ainsi, son père s’est enrichi et est devenu un homme craint et respecté. Alors qu’Ambrose, qui vit dans le monde divin, trop fragile pour vivre dans le temps humain, aura un autre destin. Prudence reste une énigme pour sa sœur Alma. Elle n’entre pas dans le cadre de la loi de l’évolution de la nature. Et pour Alma ce n’est pas logique.

Alma peut paraître parfois insensible au monde qui l’entoure. Elle en oublie parfois l’effroyable réalité de l’esclavage. Elle n’a pas le temps de s’en préoccuper, le temps humain est trop bref et il y a tant à découvrir. Tant de miracles à élucider pour qu’ils n’en soient plus. Elle vit dans son monde des mousses, moins criard et plus rassurant.

La nature est une création continue. Le monde n’est pas parfait et la nature, si elle veut survivre, doit évoluer pas ses propres moyens, s’adapter. Si elle veut laisser son empreinte sur cette terre, elle ne peut compter que sur elle-même. Pour le comprendre et l’accepter les « philosophes naturels » devront céder la place aux scientifiques, afin de faire une séparation entre le monde de la nature et celui de la philosophie. L’étude du monde naturel remet en question trop de vérités bibliques.

Ce livre laissera une empreinte dans mes souvenirs. La vie d’Alma est pleine de surprises, celle d’une femme qui a su trouver sa place dans ce monde d’hommes, y laisser son empreinte, en toute discrétion, mais durablement, comme les mousses. Un sacré défi pour l'époque !

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"L'empreinte de toute chose" est un formidable roman multiple, dans le sens où tout au long des 600 pages, nous découvrons la vie d'une femme extraordinaire : la botaniste Alma Whittaker.
Nous voyageons en compagnie d'explorateurs, de marchands, de découvreurs, nous évoluons dans des lieux aussi exotiques qu'enchanteurs, nous assistons à la naissance d'une magnifique histoire d'amour, nous apprenons des centaines de choses sur la botanique et les sciences en général, sur la maladie mentale, sur le commerce des remèdes médicinaux, sur la force des liens d'amitié, sur l'impact de la volonté dans une destinée....bref, il y a mille et une vies dans ce roman superbement écrit, à la façon des grands romans victoriens.

Démarrant dans le célèbre jardin botanique de Kew Garden en Angleterre, l'histoire va se poursuivre à travers plusieurs pays et continents (les Etats-Unis, Amsterdam, Tahiti, l'Inde...) et nous faire partager la vie d'une famille de passionnés de sciences naturelles, et ce, pendant plus d'un siècle. On y rencontrera des spécialistes des orchidées, des férus de mousses ou d'arbres, des découvreurs de plantes aromatiques...
Les avancées technologiques, la politique internationale ou le sort des esclaves servent de toile de fonds à cette fresque gigantesque où les personnages sont tous décrits à merveille.

En un mot, j'ai adoré me plonger dans cet univers scientifique où l'humain a toute sa place, j'ai tourné chaque page un peu comme on entre à petit pas dans un endroit nouveau, magique et secret à la fois, les yeux écarquillés, et surtout jamais déçue par ce que j'y ai trouvé.
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PASSIONNANT !!! Tout d'abord quand je l'ai eu entre les mains je me suis dis qu'il avait intérêt à être intéressant parce que 616 pages à lire en 3 jours (j'avais rendez-vous avec l'auteur à la présentation de ce roman et comme je ne conçois pas de faire semblant d'avoir lu un livre ...). Je l'ai commencé et la magie a opéré. En effet, j'ai été porté par l'histoire d'Alma que l'on suit depuis son enfance et qui deviendra une célèbre botaniste. On va la suivre ainsi que sa famille pendant un siècle.

Mais quelle aventure !!! On voyage au milieu des scientifiques, des botanistes, des chercheurs, des explorateurs. On change de pays, de continents... C'est étourdissant, un vrai tourbillon, je me suis laissée porter par ce roman. Il y a plusieurs livres en un et les personnages sont attachants et vraiment bien construits.

L'écriture est soignée tout comme l'histoire, je pense que l'auteur a fait beaucoup de recherches car les références à la botaniques sont précises et nombreuses. On y parle beaucoup d'orchidée et c'est ma fleur préférée. Moi qui aime la science c'est très plaisant car on apprend quelques notions. On suit les avancées technologiques, les découvertes, les évolutions du commerce, de la société et de la politique.

J'ai tourné les pages avec plaisir, curieuse de découvrir le destin de ces personnages tous attachants à leur manière. A aucun moment je me suis dit qu'il y avait un relâchement. le roman est beau du début à la fin, maîtrisé et profond. Il y a une réelle puissance narrative.

Cela m'a donné envie de lire les autres romans de l'auteur moi qui n'avais lu que le célèbre Mange, prie, aime. L'empreinte de toute chose est déjà en cours de traduction dans une vingtaine de langues et c'est mérité. Je le vois bien en adaptation cinématographique.

Vous l'aurez deviné j'ai adoré !!!

VERDICT

Lisez-le, offrez-le vous ne le regretterez pas
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critiques presse (1)
LaPresse
02 décembre 2013
Marquant une rupture avec le genre introspectif de Mange, prie, aime, essai qui l'a rendue célèbre, ce roman dense comme une jungle confirme la profondeur et le grand talent narratif d'Elizabeth Gilbert.
* * * *
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Il avait fait affaire avec Garrick à point nommé. A l'été 1793, une épidémie de fièvre jaune décima Philadelphie. Les rues étaient encombrées de cadavres et les orphelins se cramponnaient à la dépouille de leur mère gisant dans le caniveau. Les gens mouraient par couples, familles, dizaines...Les médecins du cru avaient estimé que le seul remède possible était de purger violemment leurs patients plus encore, en provoquant vomissements et diarrhées, et le meilleur purgatif au monde était le jalap, la racine d'une plante appelée ipomée, que Henry importait déjà en quantité du Mexique.
Henry lui-même soupçonna que le remède à base de jalap était une illusion et refusa que quiconque en prenne chez lui. Il savait que les médecins créoles des Caraïbes - bien plus familiers de la fièvre jaune que leurs confrères du Nord - traitaient leurs patients en préconisant un régime moins barbare de liquides roboratifs et du repos. Cependant, il n'y avait aucun argent à gagner avec les liquides et le repos, alors que le jalap en promettait beaucoup. Et c'est ainsi qu'à la fin de 1793, un tiers de la population de Philadelphie était mort de la fièvre jaune et Henry Wittaker avait doublé sa fortune.
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- Je crois que nous sommes tous de passage, commença-t-elle. (..)Je crois que nous sommes tous à demi aveugles et remplis d'erreurs. Je crois que nous comprenons très peu de choses et que ce que nous comprenons est pour l'essentiel faux. Je crois que l'on ne peut survivre à la vie - cela, c'est évident ! - mais que si l'on a de la chance, on peut supporter la vie pendant longtemps. Si l'on est à la fois chanceux et obstiné, la vie peut parfois même être savourée.
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Elle publia sous le nom de
" A.Wittaker".Ni elle ni Georges Hawkes n'estimaient que cela l'avantagerait de signer en tant que femme.Dans le monde scientifique de l'époque, il y avait encore une division stricte entre
" botanique " ( l'étude des plantes par les hommes) et "botanique d'agrément " ( l'étude des Plantes par les femmes).Certes, les deux étaient souvent impossibles à distinguer l'une de l'autre hormis que l'une était respectée et l'autre pas- mais cependant, Alma ne souhaitait pas être dédaignée comme une simple botaniste d'agrément.

( Livre de Poche, 2015, p.177)
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-... Avez-vous jamais remarqué que les plus splendides lilas, par exemple, sont ceux qui poussent le long des granges en ruine et des appentis abandonnés ? Parfois, la beauté a besoin d'être un peu ignorée pour voir le jour.
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A son neuvième été, Alma apprit toute seule à deviner l'heure en regardant s'ouvrir et se fermer les fleurs. C'est à 5 heures du matin, remarqua-t-elle que s'ouvraient toujours les pétales de la barbe-de-bouc.
A 6 heures, les marguerites et les trolles s'ouvraient. Quand 7 heures sonnaient, c'était le tour des pissenlits. Et à 8 heures, celui du mouron rouge. A 9 heures: la morgeline. A 10 heures: le safran sauvage. Et à partir de 11 heures, le processus commençait à s'inverser. A midi, la barbe-de-bouc se fermait. A 13 heures, la morgeline. A 15 heures, les pissenlits s'étaient refermés. Si Alma n'était pas rentrée et n'avait pas les mains lavées avant 17 heures - quand la trolle se fermait et que l'oenothère commençait à s'ouvrir -, elle risquait des ennuis.
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