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EAN : 9782205077025
200 pages
Dargaud (21/09/2018)
3.75/5   707 notes
Résumé :
Une plongée passionnante et terrifiante dans l'univers étriqué et oppressant de la colonie de Salem, en Nouvelle-Angleterre, au 17e siècle. Un village dont le nom restera tristement célèbre pour l'affaire dite des "Sorcières" qu'Abigail nous raconte, elle qui, à 17 ans, fut une des victimes de l'obscurantisme et du fanatisme religieux à l'oeuvre. Tout commence quand un jeune garçon lui offre un joli petit âne en bois sculpté...
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Critiques, Analyses et Avis (162) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 707 notes
Dans l'imaginaire collectif, les sorcières de Salem renvoient immanquablement à un méga barbuc' avec, en point d'orgue, une foultitude de pécheresses frétillant au rythme crépitant du bûcher s'embrasant sous leurs pieds.
La réalité est toute autre.

Un petit village enclavé en proie à un environnement indien hostile.
Un prédicateur dégénéré tout puissant prêt à tout pour asseoir définitivement son emprise sur de bien pauvres âmes tourmentées.
Quelques personnages féminins détonants et donc logiquement accusés de tous les maux.
L'histoire est en marche et elle n'est pas jolie jolie...

Thomas Gilbert s'est formidablement accaparé ce fait divers qui défraya moult gazettes vers la fin du XVIIe, en Amérique, du côté obscurément puritain du Massachusetts.

De sa genèse à son triste épilogue, Gilbert nous conte par le menu cette lamentable histoire qui se solda, au final, par l'exécution de vingt-cinq victimes, majoritairement féminines.

D'un trait agréable et épuré aux couleurs étonnamment vives pour narrer un tel événement aux morbides relents de soufre, l'auteur déroule un scénario implacable en faisant montre d'une mise en scène irréprochable et d'une dramaturgie parfaitement maîtrisée.

Les personnages apparaissent consistants, parfaits pendants d'un récit à l'ossature robuste et visiblement très travaillé en amont, dixit Marcel.

Et que dire de cette montée en puissance magistralement orchestrée au final éprouvant, sans véritable surprise, hélas.

Les filles de Salem apparaît, rétrospectivement, comme un réquisitoire féroce contre toute forme de croyance aveugle en un pseudo guide spirituel messianique qui ne sait qu'attiser les haines, cliver habilement pour régner.
Un thème encore et toujours d'actualité même si, de nos jours, il apparaît difficile de jeter l'opprobre sur quelques âmes dissemblables à qui l'on promettra les feux de l'Enfer.

Incontournable.
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Nouvelle-Angleterre, Salem, 1694. Âgée de 14 ans, la jeune Abigail Hobbs vit une existence paisible au sein de ce petit village, entourée de son père et de sa belle-mère. Adolescente timide, elle n'est pourtant pas insensible au jeune Peter, par qui elle se voit offrir un âne sculpté en bois. Ce geste, source de railleries de la part des collègues du jeune cultivateur, ne passe pas inaperçu. Confuse et troublée, Abigail redoute la réaction de sa belle-mère qui ne se fait pas attendre : elle est priée de rendre l'âne et de se tenir éloignée des hommes. D'urgence, Deliverance convoque même le conseil des femmes. Les cheveux coupés courts, le voile noir, la jeune femme n'est plus la même en public. Car, en privé, elle continue de se promener dans les bois et d'y rencontrer l'Homme noir ou encore de s'amuser avec Betty Parris, la fille du révérend, un homme violent, ultra-protecteur et despotique qui veut garder la mainmise sur tout le village...

Thomas Gilbert revisite l'histoire vraie des Sorcières de Salem. Abigail Hobbs, la narratrice de cet album, se confie et raconte, par le menu, comment elle s'est retrouvée accusée d'être une sorcière et comment elle s'est retrouvée, parmi des dizaines de femmes, sur l'échafaud. Au fil des confidences, l'ambiance devient de plus en plus oppressante, la pression monte et l'on assiste, impuissant, au triste sort de ces femmes. Toutes victimes du fanatisme religieux. Ce récit, captivant de bout en bout, est parfaitement maîtrisé par l'auteur qui nous plonge dans un tourbillon macabre. Graphiquement, le trait et les couleurs siéent parfaitement à cette atmosphère terrifiante. La violence et la domination transpirent de ces pages, la palette de couleurs s'assombrit au fil des pages, les visages sont très expressifs. Une oeuvre forte et inoubliable...
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Mai 1692, Salem, comté d'Essex.
Vous êtes toutes et tous convoqués, avec le juge Sewall, au procès des sorcières de Salem
La bêtise, la peur, la haine de l'Autre...

Le révérend Parris accuse, certaines femmes du village, de sorcellerie et de commerce avec le Diable.
Peter Burroughs certifie avoir vu Abigail, Sarah Good, la servante noire Tituba et d'autres femmes... danser nues, complètement nues, avec un bouc noir, à un Sabbat.
Et de s'être soumises à la Bête !

Le révérend Parris arrache lui même les vêtements d'Elisabeth, sa propre fille, afin de lui soutirer des aveux!
La fille fait une crise d'épilepsie ( on ne comprenait pas cette maladie en 1692!)

Élisabeth déclare avoir fait un pacte de sang avec Abigail. Elle a vu l'avenir à travers des oeufs jetés dans de l'eau chaude.
Quand Abigail voulut voir son futur mari, toutes deux furent terrifiées par la forme démoniaque qui se manifesta...

De sa fenêtre, Abigail vit alors des formes horribles, des visages sinistres sur la place du village et...le révérend Parris en train de forniquer, de violenter Sarah!
Abigail s'enfuit !
Que peut faire une jeune fille, contre le représentant de l'église?
De peur d'être dénoncé et par calcul, Parris va provoquer la perte d'Abigail et d'autres femmes, dans sa chasse aux sorcières!

Mesdames et messieurs, veuillez considérer, hélas après le jugement, les faits reconstitués, vous jugerez en votre âme et conscience:

Le village de Salem était sous l'influence d'un révérend puritain. Certains historiens parlèrent de l'ergotisme, le "mal des ardents" qui provoque des hallucinations, des vertiges et mène à la folie. L'hystérie, la schizophrénie et d'épilepsie...
Ou encore des rivalités entre le Salem village rural et Salem Town, le bourg plus riche...

De plus, le clergé puritain assimilait les amérindiens, non seulement à des sauvages, mais à des démons !Le village craignait "l'homme noir", l'Indien qui avait la peau sombre, car il n'était pas chrétien.
La BD parle du révérend, de l'obscurantisme et de son fanatisme religieux, et de la misogynie.

" Pendant 2 siècles, on a brûlé 9 millions de sorcières, parce que c'était un pouvoir féminin qui commençait à inquiéter la société. "
Benoîte Groult.

Ces procès ( 25 pendaisons et 100 arrestations, à travers tout le comté) provoqua un recul du puritanisme, et mena la Nouvelle Angleterre aux principes fondateurs de l'Amérique.
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Ce livre m'avait été très bien vendu à plusieurs reprises, aussi ai-je décidé de me le procurer et de le lire pour le mois d'octobre, le terminant pour le jour d'Halloween. Ainsi, il entrait parfaitement dans cette thématique, puisqu'il parlait de chasse aux sorcières.

Nous sommes à Salem, en 1692 où nous allons suivre une jeune fille de quatorze, Abigail, qui nous raconte le procès des personnes - majoritairement des femmes - accusées de sorcellerie, dont elle fait partie. Tout débute lorsque son ami Peter lui offre un âne sculpté en bois...

Thomas Gilbert revisite l'Histoire de ce procès bien connu, auxquels de nombreux films et livres font référence. Ici, l'auteur nous parle des vingt-cinq victimes qui furent condamnées. Au fur et à mesure que l'intrigue avance, elle devient de plus en plus sombre et l'auteur met parfois en scène, avec des images percutantes, des hallucinations des protagonistes.

En effet, les habitant·e·s de Salem village étant sous l'influence du révérend Parris, iels n'hésitèrent pas longtemps avant de condamner les accusées d'avoir fait un pacte avec le diable, estimant également que les Indien·ne·s étaient des démons.

Cette histoire est affreuse et les illustrations de Thomas Gilbert dépeignent une atmosphère glauque, terrifiante, si bien que cet ouvrage est très bien réussi. J'en avais la boule au ventre, alors que je savais très bien comment cela allait - malheureusement - finir, à cause de cette société patriarcale et ancrée dans un véritable fanatisme religieux.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Février 1692 à mai 1693, Salem, en Nouvelle-Angleterre (Massachusetts). L'histoire est connue ; en quelques mois le destin de la ville s'assombrit lorsque plus de 150 personnes sont accusées de sorcellerie et 20 d'entre elles condamnées à mort, (14 femmes et 6 hommes), dont 19 par pendaison, à l'issue d'un procès scandaleux dans une Nouvelle-Angleterre puritaine, raciste et patriarcale.

A travers « Les filles des Salem » Thomas Gilbert propose une version, sous forme de bande dessinée, de la tragédie qui a bouleversé Salem. L'hystérie collective prenant des proportions effrayantes, on en vint à parler de sorcellerie et l'auteur montre habilement la violence extrême induite par le fanatisme religieux (violence qu'on retrouve hélas parfois aujourd'hui). Même si cette version comprend plusieurs erreurs historiques, elle présente l'intérêt de rappeler une sinistre période historique déclenchée par une paranoïa collective, sous une forme simple et accessible à tous.

Le scénario, profondément bouleversé par rapport aux faits historiques, demeure cependant intéressant. Thomas Gilbert a choisi de privilégier le côté féminin en ne traitant les procès que sous l'angle des femmes accusées, et nous plonge dans ce récit à travers les yeux d'une des jeunes victimes des dérives du fanatisme religieux.

Les illustrations sont convaincantes et servent magnifiquement le récit, dans un climat de plus en plus pesant. Les couleurs sont vives et joyeuses lors des moments de gaieté et deviennent sombres et froides quand le propos est lui-même sombre. Le dessin, constamment dans la recherche d'une émotion forte, (des visages déformés par la peur, la colère ou la haine) retranscrit idéalement l'évolution dans la tragédie née de la superstition, le bouleversement du village vers la paranoïa, la peur, puis la haine, avec de nombreuses scènes de violence.

Peu importe les inexactitudes historiques, le récit, sombre et dérangeant, dénonce le fanatisme religieux et ses dérives, ainsi que la lâcheté d'hommes et de femmes incapables de se révolter contre de cruelles injustices.

Remarquablement bien retranscrite dans cette bande dessinée, cette tragédie aura un impact important, contribuant à réduire l'impact de la foi puritaine sur les principes fondateurs et la constitution des Etats-Unis.
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critiques presse (3)
BoDoi
08 octobre 2018
On en reste bouche bée, les tripes tordues et les larmes aux yeux. Peut-être est-ce là le seul tout petit défaut de ce long album (200 pages) : en faire parfois un peu trop dans la recherche de l’émotion forte. Mais on le pardonnera aisément, car ce n’est pas si souvent que l’on vibre autant en lisant une bande dessinée.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
02 octobre 2018
Grâce au jeu des couleurs, un climat de plus en plus pesant s'installe : d'abord joyeuses, les teintes pâlissent et s'assombrissent, menaçantes. Une certaine liberté dans le trait et un relâchement dans les détails mettent en évidence le fait que la méchanceté est bien laide, que la violence est dévastatrice.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
18 septembre 2018
En 200 pages, Thomas Gilbert replonge dans un des faits historiques les plus célèbres et les plus morbides de tous les temps, livrant un véritable chef-d’œuvre horrifique sans concessions sur l’âme humaine. Un ouvrage qui hantera longtemps le lecteur, en résonance avec la remise en cause du rapport entre les sexes agitant la société actuelle…
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
J'ai reconnu les femmes du village. Le petit groupe dansait gaiement autour d'un bouc noir. Elles se sont déshabillées. Elles ondulaient nues! Je les ai vues, de mes yeux vues! Je voulais hurler...Mon coeur battait à tout rompre. Je me mordais les lèvres jusqu'au sang, pour ne pas hurler.
J'ai cru défaillir!
Qu'elle vision abjecte !
Elles flottaient ainsi... Tels des feux follets...
Abigaīl, Hobbs, Tituba, Sarah Good, mais aussi Mary Warren, Bethiah Carter...
Et, j'ai vu la Bête... De mes yeux vu. Et j'ai vu votre fille, révérend ! Betty était présente pendant le sabbat.
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Abigail.
A partir d'aujourd'hui, tu n'es plus une enfant.
Pour les hommes, tu es une proie...Tu le resteras jusqu'à ton mariage. Tu ne dois plus leur parler en public, sauf si tu es accompagnée.
A partir d'aujourd'hui, tu dois être invisible.
Quand tu marcheras dans la rue, tu regarderas le sol. Cette vue va te devenir familière.
Tu seras courtoise, tu répondras par un hochement de tête.
Tu vas saigner, ma fille, tous les mois, ton cycle reprendra.
C'est ta punition pour devenir une tentation aux yeux des hommes.
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- Quel enfer ? Celui de ne pouvoir marcher la tête haute ? l'enfer d'être jugée pour ce que je ne suis pas ? L'enfer d'être née femme à Salem ? Mais j'y suis déjà, en enfer ! L'enfer, c'est ce village hypocrite ! Jamais je ne m'excuserai pour avoir bafoué votre morale absurde !
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Ce livre est dédié aux sorcières d'aujourd'hui et de demain. Que le feu jamais ne s'éteigne !
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Ne vous trompez pas sur votre devoir comme je me suis trompé sur le mien. Pensez-y bien, c'est au nom de la morale et de la religion que je suis devenu un meurtrier. Ne vous attachez donc pas à des principes si ces principes doivent faire couler le sang. C'est justement une loi trompeuse que celle qui nous conduit aux sacrifices.
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Vidéo de Thomas Gilbert
A travers la présentation d’une bande dessinée qu’elle apprécie, une étudiante de FABLI vous propose une plongée directe dans la sorcellerie, et les procès de Salem.
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