Qu'est-ce qui qualifie quelqu'un de normal ? Quelqu'un qui a des réactions attendues ? Quelqu'un qui n'a pas de problèmes mentaux ou physiques ?
Les Normaux, dont Billy Schine fait partie, sont un groupe de personnes qui se sont engagées à recevoir des médicaments quotidiennement dans une clinique, CRAH, afin d'en tester les effets secondaires. Il n'est pas si facile de qualifier quelqu'un de normal, surtout quand on voir les interactions entre les différents cobayes de cette expérience.
Ce livre est un sacré morceau ! L'auteur expose les pensées de Billy Schine à un moment décisif de sa vie : harcelé par un usurier Ragnar pour non-recouvrement, englué dans une vie professionnelle qui peine à décoller, le jeune homme part deux semaines dans une clinique, payé à prendre des comprimés. Une entreprise assez rentable. C'est sans compter sur une ambiance assez particulière…
David Gilbert parsème son récit de petites touches loufoques : ce terrifiant usurier, des voisins de chambre excentriques, l'adorable Gretchen, sa relation particulière avec ses parents… J'ai beaucoup souri dans ce roman et, même si l'action s'y déroule très calmement, j'ai apprécié les mésaventures de Billy sans le plaindre vraiment parce que Gilbert fait une peinture assez réaliste du jeune homme : intelligent mais effrayé par la vie et l'amour ainsi qu'un peu égocentrique sur les bords. La désillusion semble être le maitre mot de sa vie.
Les patients parlent de leurs expériences « professionnelles », partagent les pires anecdotes. On grimace en lisant certaines lignes, jusqu'à où sont prêts à aller les médecins pour faire avancer le progrès de la science ?
C'est une lecture assez originale, j'ai passée un bon moment de lecture même si la fin est un peu décousue. J'ai vu qu'un nouveau livre de David Gilbert est sorti récemment,
& Fils, je le note, j'espère y retrouver l'esprit que j'ai trouvé dans celui-ci. Je remercie Babelio et les
Actes Sud (Babel) pour cette lecture.
(La couverture d'
Actes Sud est assez différente de celle des éditions 10/18 et plus fait plus sentir le côté humoristique du roman alors que celle de 10/18 me faisait penser à Shining (hum moins drôle)).