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La note tome 1 sur 3
EAN : 978B08P3QS3XJ
94 pages
Librinova (24/11/2020)
4.5/5   7 notes
Résumé :
Un jour de 2033, Apollonios Dorine dit Toa, natif italien de l’Empire Europe et renommé professeur et philosophe ainsi qu’une poignée d’éminents collègues se réveillent dans un monde transfiguré : la Terre qu’ils connaissaient s’appelle désormais On; dans la grisaille qui les assiège depuis le Ça, la catastrophe majeure qui est survenue réduisant la planète à l’état de vestiges, tout se ressemble, tout se confond : le temps, l’espace, l’environnement.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Zoé Gilles m'ayant contacté pour me proposer son roman en service presse je tiens d'abord à la remercier pour cet envoi, une première me concernant ! Ma critique sera néanmoins objective et correspondant à mon ressenti exact.
Ce roman à mon sens n'en ait pas tout à fait un. En vérité, en le lisant, j'ai beaucoup plus songé à une sorte de conte philosophique où, usant d'une intrigue un peu prétexte, l'auteure en profite pour exprimer son point de vue sur un certain nombre d'aspects de notre société (qu'elle projette également dans le futur pour nous donner un aperçu des conséquences de nos choix présents). Il en résulte donc que ce livre est nourri de réflexions et indéniablement riche pour réfléchir, méditer, songer à nos actes et à leurs conséquences. La dimension conte philosophique m'a été d'autant plus sensible par certains artifices du genre (le « On » ajouté aux mots) et bien sûr la citation De Voltaire dans le livre qui ne manque pas de sceller un lien commun.
Cependant, la richesse culturelle et philosophique du livre, à celui qui s'attend plutôt à un roman de sf, sera sûrement problématique. En effet, l'action s'y trouve réduite à sa portion congrue, les personnages sont avant tout des bouches par lesquelles l'auteure confronte des points de vue, si bien que parfois on pensera également aux dialogues de Platon. En soi pourquoi pas, c'est également un genre tout à fait plaisant, mais il ne faudrait pas que la couverture, le résumé ou la classification sf viennent faire penser à un space-opéra ou à une dystopie futuriste cinématographique à souhait, non, ici on est clairement dans un texte à portée philosophique qui, par moment, en introduisant des fragments de textes prétendument « non-fictifs » au texte lui-même, renchérit encore cette assise intellectuelle et réflexive.
Ce propos est servi par une plume agréable, quoique le grand nombre d'informations, l'usage de procédés comme l'ajout des « on » dans certains mots et une plongée très rapide dans le contexte pourront paraître difficiles d'abord. L'auteure fait preuve de didactisme pour nous expliquer chaque chose, mais ça manque parfois d'un certain sens narratif (je me suis dis parfois qu'une note aurait été bienvenue lorsqu'il y en a déjà plusieurs). Je note qques rares maladresses de langue (un imparfait à la place d'un plus que-parfait ; qques verbes mal employés…) mais de ce point de vue c'est vraiment très acceptable.
En conclusion La Note est un livre qui pour moi alterne entre le conte et le dialogue philosophique et sûrement devrait-il l'afficher plus explicitement au risque de déconcerter un public pas forcément préparé à ce genre bien moins fréquent que le roman. D'ailleurs, son format (et même s'il est en 2 parties et je ne juge ici que la 1ère) restreint nous ramène encore à cette idée du conte. Un livre profond, riche, intellectuel, documenté, qui amène à réfléchir. Bref, c'est cérébral, faut le savoir, mais s'il vous tente de creuser vos méninges, à mon avis ça devrait vous plaire !
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« La note », le titre de ce roman, a déclenché mon imagination : est-ce celle d'une musique ? Il y a la note harmonieuse, et celle qui produit un couac. Est-ce celle que l'on doit lorsqu'on a acheté quelque chose, celle que l'on devra bien régler un jour pour une erreur commise ? C'est un peu des deux que l'auteur nous tend… A force de jouer des fausses notes, on détruit une belle oeuvre musicale qui était à l'origine prodigieuse, à force de miser sur n'importe quoi, on risque bien de détruire l'humanité et de descendre aux enfers.
J'ai écrit « roman ». Mais en est-ce vraiment un ? On oscille durant quelques pages : tout d'abord nous entrons de plein fouet dans la science-fiction, mais nous révisons ensuite notre jugement. Je parlerai alors de roman d'anticipation ou d'essai philosophique. Voilà donc qui change tout !

Le « ça »… Qu'est ce donc que le « ça » ? L'instant de bascule, celui de la catastrophe qui a détruit tout ce qui existait sur notre terre… mis à part une centaine de rescapés. On ne sait pas vraiment ce qui a provoqué ce drame, à chacun de l'envisager. Il y a donc un avant et un après le « ça ». L'avant c'est plus ou moins le monde que nous connaissons, notre réalité, l'après nous transporte dans un décor de science-fiction, car il faut bien imaginer ce qui n'est jamais encore advenu sur notre terre.

Le tout forme un récit dans lequel l'auteure fait une féroce critique de notre société à travers une caricature satirique de notre monde contemporain. Attachez vos ceintures, car vous risquez bien de prendre peur : le « ça » nous pend au nez et croyez-moi, cela fait peur, car nous mesurons l'étendue des dégâts dont nous sommes responsables ! Est-ce trop tard pour changer la donne ? L'écologie, la politique, l'intelligence artificielle, nos croyances erronées, notre société de consommation ultra industrialisée, le sens de la vie, de la beauté… tout est passé au crible. D'ailleurs, sommes-nous finalement très surpris par la menace ainsi prononcée ? Non. Mais en refermant le livre, nous n'avons plus qu'un objectif : l'éviter et croire à un changement.

Il existe bien sûr une intrigue puisque des personnages ayant survécu au « ça » se retrouvent asservis au dictateur s'étant autoproclamé maitre de la nouvelle terre à reconstruire. Mais ceux-ci sont prioritairement les « bouches » par lesquelles Zoé Gilles fait passer le message.

« La note » résulte certainement d'un énorme travail de recherche que je salue et qui me bluffe. La lecture demande une certaine concentration, mais elle est nécessaire et porteuse de réflexions dont on ne peut faire l'impasse dans notre monde actuel. Un seul petit regret : l'action en souffre un peu. Mais le jeu en vaut la chandelle !
Je recommande la lecture de « La note »
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Dans un monde post-apocalyptique, on découvre des personnages marqués jusque dans leur peau par un événement catastrophique : le « ça ». On retrouve ici les codes de la science-fiction, et pour les amateurs du genre (dont je fais partie), bien que les histoires soient très différentes, j'ai beaucoup pensé à la psychohistoire chère à Isaac Asimov dans le cycle de fondation. On découvre une toute nouvelle société, ordonnée, hiérarchisée, qui fait ses premiers pas dans un environnement bouleversé. J'ai perçu plusieurs niveaux de lecture, notamment concernant la place donnée aux mots : vous connaissez sans doute cette citation de Victor Hugo « le mot, c'est le verbe, et le verbe c'est Dieu ». Dans cette société que décrit l'autrice, celui qui s'est imposé comme le sauveur, modèle la société et notamment les mots, à son image. le lexique est d'une certaine manière réglementé, transformé de la même manière que la peau des personnages. Par ailleurs, ces derniers se retrouvent à la fois mis à nus et comme les mots qu'ils doivent désormais employer, bien différents de ceux qu'ils étaient auparavant. La catastrophe qui a mené à cette situation n'est pas nommée, elle est désignée par le mot « ça » qui maintient le lecteur et les personnages dans l'ignorance. Zoé Gilles articule habilement l'intrigue et une réflexion intéressante sur la langue qui est ici utilisée comme un instrument du pouvoir.
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2033. À la suite d'une catastrophe majeure, « le ça », la planète est partiellement détruite. Seuls restent quelques centaines de survivants, réduits pour le plus grand nombre à une vie d'astreinte, sur une terre désormais grise, sous l'emprise d'un chef autoproclamé, Monsieur Gogol, cousin germain d'Hitler et de Pinochet.
Parmi ces rescapés, se trouve un quintet d'anciens sachants, parmi lesquels Toa. Ce dernier va se voir proposer un travail particulier qui va l'obliger à une profonde introspection et une concertation serrée avec ses amis. A partir de ces deux axes de réflexion, l'auteure va remettre en cause des dizaines d'années de décisions politiques, scientifiques, écologiques, économiques, philosophiques…. Reprenant les dates clés de l'évolution de l'humanité, citant entre autres, de grands penseurs et de grands scientifiques.
Ce roman culturellement très riche, axé sur la réflexion, est un avertissement à ce que pourrait devenir notre planète si nous n'en prenons pas davantage soin. Espérons que tout ceci ne reste que de la science-fiction et bravo à Zoé pour ce sacré travail.
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2033. Une catastrophe terrestre, une poignée de survivants. Max Gogol exerce son emprise de dictateur sur une néo-planète dont il a inventé la novlangue, pour mieux assurer son pouvoir. Un groupe d'amis résistants, amoureux de la pensée et de la liberté, tente de trouver le moyen de mettre un terme à l'asservissement. Parmi eux Toa, auquel Gogol vient de confier une mission culturelle de la plus haute importance. La demande est tentante, et Toa a peu de temps pour décider s'il trahira les siens.
Fort ambitieux, La note I est un traité de résistance, à cheval entre le roman d'anticipation et l'essai philosophique, dans lequel des thèmes comme l'écologie, la politique, l'intelligence artificielle servent autant à dénoncer la réalité qu'à célébrer la force de la pensée et du savoir.
Si les développements théoriques peuvent ralentir l'action, il ressort de ce projet stimulant deux constats : l'étendue des dégâts dont nous sommes responsables, l'espoir joyeux d'un changement –dont notre groupe d'amis est l'étendard.
Espérons avec eux !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Nous avions été contaminés dès l’origine du monde sans qu’aucun vaccin n’eût jamais pu être fabriqué contre cette saleté. Un virus infernal mutant à la vitesse de la lumière et de plus en plus gourmand. Puissance & argent conduisant à la mainmise de quelques individus narcissiques sur des étendues de territoires de plus en plus grandes et leurs peuples. Ainsi naquirent les empires.

— Ce n’est pas pour rien que je m’étais tiré… Au IIIe millénaire, c’est un vaccin contre le profit qu’il aurait fallu pour sauver l’humanité !

— Va donc trouver un tel investisseur ! Quand elle n’était pas pervertie par le dogme religieux ou l’imbécillité croissante, la société n’évoluait plus que guidée par les applications de sa Science. Et seulement si les novations technologiques qualifiées de progrès étaient rentables pour leurs inventeurs-promoteurs-producteurs ! Nos élites n’étaient plus propulsées que par un unique moteur à deux hélices coaxiales : E & P ! Expansion & Profit avait remplacé R & D !
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"Avant le "Ça", la situation terrestre n’était pas florissante. Avec lui ou sans lui, les dirigeants des Empires les conduisaient droit dans le mur… Depuis leur monde « Tous connectés », leur seul objectif était de mieux les modeler et de les surveiller : chaque miroir était équipé de caméras de télésurveillance à champ large… Les stratagèmes des administrateurs de la planète – mot plus juste que guides spirituels, il n’y en avait plus ! – étaient engendrés par un totalitarisme planétaire en rien doucereux, de plus en plus grossier dans la marée montante de la crétinerie et de la médiocrité ambiante… En quelque endroit, que ce fût en Orient ou en Occident, chacun des sept continents-empires était dorénavant identique aux autres : les dirigeants agissaient de telle sorte que le gros des peuples des nations membres, parmi celles que l’on qualifiait encore de civilisées, pensait avoir remonté le temps. Ah, ah ! Ils étaient retombés dans la jungle originelle où ne manquaient déjà ni serpents ni fauves planqués dans les fourrés de lianes inextricables…"
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