D'un côté Vincent, entraîneur de foot désabusé qui essaie de faire une équipe de la bande d'adolescents dont il s'occupe.
De l'autre, son neveu Léonard, autiste Asperger, qui débarque dans la vie de son oncle, déposé comme un paquet par sa mère.
Ces ingrédients de base m'ont fait craindre le pire lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman. Il y avait là de quoi faire tellement cliché : l'oncle bougon qui s'humanise au contact de ce neveu pas comme les autres, l'enfant différent qui s'ouvre à la vie auprès du seul adulte qui ait réussi à le comprendre.
La surface de réparation pouvait donner quelque chose de terriblement mièvre et sirupeux...
Eh bien, la bonne surprise, c'est qu'il n'en n'a rien été. du moins pas dans la première partie de l'histoire que j'ai dévorée d'un trait.
Je me suis tout de suite attachée à Vincent et Léonard, qui sont tous deux très crédibles, et j'ai beaucoup apprécié l'écriture, simple et précise, qui rend la lecture vraiment plaisante.
Léonard, dans sa façon très particulière d'appréhender les gens et les situations est franchement touchant. Sans en faire trop,
Alain Gillot nous fait nous interroger sur ce qu'est la "normalité", et sur la place attribuée dans notre société aux personnes "différentes".
Cette première partie qui occupe plus de la moitié du roman est donc, à mon avis, très réussie.
Après... le reste m'a nettement moins convaincue. Quand Léonard n'est plus là, le récit perd de son intérêt (c'est quand même lui qui donne beaucoup de force à la première partie), et j'ai trouvé la fin trop prévisible et trop remplie de ces fameux clichés qui avaient été si bien évités au début.
Cela n'empêche pas
La surface de réparation (très joli titre, qui va comme un gant à ce roman) d'être une lecture agréable.
Alain Gillot a eu l'excellente idée de confronter son personnage de Léonard au domaine du sport, qui plus est d'un sport collectif, et il l'a très bien exploitée.
Allez, je lui pardonne d'avoir moins réussi le reste :
La surface de réparation est son premier roman, et j'espère qu'il ne restera pas le dernier.
Un petit mot enfin aux lecteurs potentiels que le thème du football ferait fuir : nul besoin de connaissances particulières, nul besoin d'amour passionné du ballon rond pour apprécier cette lecture. le football n'est qu'un support de l'histoire, il pourrait être remplacé par autre chose.
Je remercie Babelio et les Éditions Flammarion qui m'ont permis de découvrir ce livre et cet auteur.