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EAN : 9782363603104
304 pages
Feryane (15/09/2015)
3.91/5   99 notes
Résumé :
Vincent, entraîneur d'une équipe de jeunes footballeurs, se voit confier la garde de son neveu, qui souffre du syndrome d'Asperger. Il se révèle un gardien de buts hors normes.

Mais dans sa vie quotidienne, si un geste ou une parole ne correspond pas à ses schémas mentaux, il est pris de panique. Vincent remettra en cause ses certitudes et sortira, lui aussi, de son propre enfermement.

Par le miracle d'une rencontre, Vincent qui n'atte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'y connais rien en football, mais alors, là, strictement rien !
Pourtant, la première partie de ce roman m'a enchantée, alors qu'il parlait quasi exclusivement de ce sport : j'ai même suivi plusieurs entrainements de jeunes garçons de Sedan...

Mais pourquoi ai-je été aussi attentive à ces phases de jeux toutes plus obscures les unes que les autres à mes yeux ? Tout simplement parce qu'un garçon de 13 ans, doté du syndrome d'Asperger (dont les symptômes sont à la limite de l'autisme, incapable de montrer ses émotions, et quasi surdoué aux échecs) est arrivé comme une balle sous la surveillance de son oncle, entraineur de l'équipe. Placé quelques jours chez cet oncle inconnu par une mère inapte à se trouver un homme bien et un métier conforme à ses aspirations, Léonard va devoir s'adapter ! Son oncle aussi ! Et quoi de plus normal que de l'entrainer, dans les 2 sens du terme, avec les autres ados dont il s'occupe.
Cette première partie m'a vraiment captivée, car la réaction intellectuelle et émotionnelle de Léonard est de l'ordre de la vraisemblance, du domaine médical.

Et puis c'est là que ça dérape, à mes yeux : Léonard est repris par sa mère, Vincent se retrouve seul. Et s'accumulent une série de faits tous aussi noirs les uns que les autres : enfance malheureuse, mère malade, et j'en passe. de la vraisemblance, nous tombons dans l'invraisemblable, ou à tout le moins l'exagérément affligeant. le Nord aux maisons sinistrées, aux pères alcooliques, aux mères passives, aux enfants qui tournent mal...Pffff. Heureusement que l'amour est au bout de la rue, ou plutôt dans un couloir d'hôpital. Dois-je vous dire comment cela va se terminer ? Non, bien sûr, mais vous l'aurez deviné, je n'en doute pas une seconde.

En résumé : entrainée dans ma lecture par un langage facile, sans clichés et vivant, je me suis retrouvée un peu embourbée, un peu déçue à la moitié du roman.
Celui qui a lu « Et puis Paulette » de Barbara Constantine, (roman qui m'avait quelque peu crispée à force de bons sentiments assénés à la louche) appréciera, ça, c'est sûr et certain.
Mais moi, allez, je lui octroie 3 étoiles, car je ne suis pas ingrate.

Merci à Babelio et aux éditions Flammarion de m'avoir rendue plus savante, car le syndrome d'Asperger, maintenant, je sais ce que c'est.

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Sport national dans mon « pays de merde », le foot me laisse pourtant totalement indifférent, je n'y vois aucun intérêt. Par contre, je connais le syndrome d'Asperger pour avoir assisté à des conférences, lu sur le sujet et rencontré des personnes ayant des troubles autistiques dans le cadre de mon travail. C'est la raison qui m'a fait accepter la proposition de Babelio et des éditions Flammarion de lire La Surface de réparation, premier roman d'Alain Gillot.

L'histoire est simple. Vincent, entraineur de l'équipe de foot locale à Sedan, est un homme solitaire et sans attache. Un soir, il voit débarquer chez lui sa soeur Madeleine. Ils ne se sont pas vus depuis des années. Elle est accompagnée de son fils Léonard, ado qui est en fait atteint du syndrome d'Asperger. Elle n'a personne d'autre à qui confier Léonard pour deux semaines, le temps d'une formation.

Vincent accepte de garder son neveu, deux semaines, pas une de plus. Après un temps d'observation réciproque, la communication entre les deux hommes va se faire à travers le foot. Vincent, dont la carrière a été brutalement stoppée par un accident, est un passionné alors que Léonard trouve ce jeu simpliste et ne jure que par les échecs, jeu de réflexion plus en accord à son mode de fonctionnement. Il va pourtant se laisser prendre au jeu au-delà de toute espérance…

De son écriture fluide et accrocheuse, Alain Gillot nous entraine dans une histoire sans temps mort qu'il est bien difficile de lâcher avant de l'avoir terminée. Quand vous ne reposez pas un livre avant d'en avoir lu cinquante pages, c'est quand même bon signe. Je mettrai pourtant un léger bémol sur la fin. Tout se finit un peu trop bien, surtout la « rédemption » de Madeleine que j'ai trouvée un peu artificielle. Cependant, je ne vais pas vous mentir en faisant la fine bouche, je ne boude jamais mon plaisir et j'ai vraiment passé un très bon moment.

Avec La surface de réparation, Alain Gillot signe un « feel good book » à savourer sans modération !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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D'un côté Vincent, entraîneur de foot désabusé qui essaie de faire une équipe de la bande d'adolescents dont il s'occupe.
De l'autre, son neveu Léonard, autiste Asperger, qui débarque dans la vie de son oncle, déposé comme un paquet par sa mère.
Ces ingrédients de base m'ont fait craindre le pire lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman. Il y avait là de quoi faire tellement cliché : l'oncle bougon qui s'humanise au contact de ce neveu pas comme les autres, l'enfant différent qui s'ouvre à la vie auprès du seul adulte qui ait réussi à le comprendre.
La surface de réparation pouvait donner quelque chose de terriblement mièvre et sirupeux...
Eh bien, la bonne surprise, c'est qu'il n'en n'a rien été. du moins pas dans la première partie de l'histoire que j'ai dévorée d'un trait.
Je me suis tout de suite attachée à Vincent et Léonard, qui sont tous deux très crédibles, et j'ai beaucoup apprécié l'écriture, simple et précise, qui rend la lecture vraiment plaisante.
Léonard, dans sa façon très particulière d'appréhender les gens et les situations est franchement touchant. Sans en faire trop, Alain Gillot nous fait nous interroger sur ce qu'est la "normalité", et sur la place attribuée dans notre société aux personnes "différentes".
Cette première partie qui occupe plus de la moitié du roman est donc, à mon avis, très réussie.
Après... le reste m'a nettement moins convaincue. Quand Léonard n'est plus là, le récit perd de son intérêt (c'est quand même lui qui donne beaucoup de force à la première partie), et j'ai trouvé la fin trop prévisible et trop remplie de ces fameux clichés qui avaient été si bien évités au début.
Cela n'empêche pas La surface de réparation (très joli titre, qui va comme un gant à ce roman) d'être une lecture agréable.
Alain Gillot a eu l'excellente idée de confronter son personnage de Léonard au domaine du sport, qui plus est d'un sport collectif, et il l'a très bien exploitée.
Allez, je lui pardonne d'avoir moins réussi le reste : La surface de réparation est son premier roman, et j'espère qu'il ne restera pas le dernier.
Un petit mot enfin aux lecteurs potentiels que le thème du football ferait fuir : nul besoin de connaissances particulières, nul besoin d'amour passionné du ballon rond pour apprécier cette lecture. le football n'est qu'un support de l'histoire, il pourrait être remplacé par autre chose.
Je remercie Babelio et les Éditions Flammarion qui m'ont permis de découvrir ce livre et cet auteur.
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Un soir, Vincent voir débarquer sa soeur sans préavis, en galère de chômage et lestée d'un "drôle" d'adolescent qu'elle entend lui confier. Carton rouge pour ce solitaire qui a si bien su enterrer un passé familial toxique et se satisfaire d'apprendre à un club de jeunes sportifs l'art de taper dans un ballon rond.

Je suis une erreur de casting pour cette lecture!
Moi qui suis si peu concernée par le football que je ne sais même pas ce qu'est une surface de réparation! J'ai donc subi puis survolé les actions de jeu sans en comprendre grand chose.

Heureusement le propos est aussi ailleurs, dans cette intelligence autistique capable de gérer un jeu de jambes en un jeu d'échec et en science statistique. Sur le terrain, l'incompréhension des joueurs est palpable mais le résultat final probant: Léonard est un artiste.
De quoi intriguer le tonton entraineur et l'ouvrir à une relation plus intime avec ce neveu lunaire.

Il est insolite et créatif d'avoir imaginé confronter le syndrome d'Asperger à l'univers du sport. Alain Gillot construit sa narration avec efficacité et une écriture spontanée et fluide. C'est un livre très pédagogue en stratégie sportive comme en compréhension de l'autisme. Un livre pétri de bons sentiments, car on n'échappe pas à la petite note fleur bleue, ni à l'apaisement des souvenirs difficiles.

Prévisible donc, un peu lourd dans la charge des galères subies par les protagonistes, comme s'il fallait souligner de deux traits la renaissance familiale en devenir. J'aurais aimé plus de subtilité.

Réviser tout de même votre jeu de jambes avant d'entrer sur le terrain. Malheureusement, je reste hermétique au ballon rond et ai plutôt fréquenté le banc de touche pendant cette lecture.

Je remercie néanmoins mes sponsors Babelio et Flammarion pour ce match.
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Quand j'étais jeune, mes parents avaient pour habitude de dire que mon sport favori était la lecture. Alors le foot, vous pensez !
Oh, bien sûr je dois avouer que je me suis laissé prendre au jeu lors d'une certaine coupe du monde… il y a déjà bien des années.

Cependant, la quatrième de couverture de ce livre m'a incité à attaquer rapidement la lecture de ce livre reçu dans le cadre d'une opération Masse critique de Babelio.

Et j'ai découvert deux très beaux personnages : Vincent, un homme solitaire qui n'attend plus grand-chose de la vie, et ne se lève le matin que pour faire son boulôt d'entraîneur d'une équipe de football junior à Sedan.
Et puis, propulsé par la soeur de Vincent, son neveu Léonard, gamin de treize ans atteint du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme qui l'isole de notre monde (pour ne pas utiliser l'expression « du monde normal »)
Cet état en fait un surdoué en particulier aux échecs, et son entraîneur d'oncle va lui permettre, plus par intuition que par stratégie, de développer ses talents, y-compris dans le monde du foot qui était au-départ bien loin de ses préoccupations.
Cela ne sera pas sans influence sur Vincent lui-même.

Le style d'Alain Gillot est fluide et enlevé et on suit aisément l'histoire, sans lever les yeux de son livre… C'est vraiment ce qui m'est arrivé dans toute la première moitié du bouquin - Un seul objectif : Aller plus loin dans l'histoire.
Je dois avouer que la seconde partie à moins de rythme ou que le thème est peut-être moins captivant (Il nous manque Léonard)

Mais cela n'empêche pas de se dire en fermant le livre que l'on tenait vraiment un très bel ouvrage qui a failli mériter ses cinq étoiles, car Alain Gillot est manifestement un vrai conteur.
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critiques presse (1)
Lexpress
14 avril 2015
Finement écrit et original.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu'il faudrait c'est trouver une pépite. Un joueur qui permettrait aux supporters de rêver et à ses équipiers d'être aspirés vers le haut. C'est ce qui s'est produit à Nancy quand Platini s'est révélé. Mais des Platini, il y en a un tous les cinquante ans, et aucun ne va débarquer à Sedan. Moi, ce que j'ai sous la main, c'est surtout des Kevin Rouverand. C'est le buteur du groupe, enfin, quand il est dans un bon jour. Un mètre quarante-trois à la toise, un centre de gravité très bas, une patate du droit. Il pourrait vraiment faire quelque chose, mais, question motivation, on est loin du compte. Il se promène sur le terrain avec son petit talent sous le bras, il a l'impression d'avoir tout le temps devant lui. Il attend comme beaucoup de ses copains, la proposition d'un club important. Il feuillette les journaux de bagnoles, il pianote sur son téléphone, il sculpte ses cheveux avec du gel. Il se voit déjà arrivé, alors qu'il n'est même pas dans le train.
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Ma mère avait dit, de sa voix pointue, "Malgré tout, on a eu de bons moments, non ?". Et tout est parti de là.
J'ai marqué un temps d'arrêt, comme s'il fallait que cette phrase arrive à mon cerveau. Je l'ai regardée longuement pour évaluer si elle avait mesuré l'effet de ses mots. J'ai vu son visage pâlir, pressentant la catastrophe.
J'ai soupiré, hoché un peu la tête, comme un boxeur qui comprend que la match ne sera pas terminé tant qu'il n'aura pas mis son adversaire au tapis, et j'ai commencé à lui répondre, d'une voix calme, presque détachée. Ce n'était d'ailleurs pas véritablement une réponse, plutôt un réquisitoire. Tout y est passé, avec méthode et précision, de ce que j'avais à reprocher à mon enfance. Les humiliations, les interdictions, les incompréhensions, je n'ai rien laissé de côté, des petites blessures d'amour-propre au jour grandiose où mon père m'avait cassé le bras en me jetant dans l'escalier, comme un vulgaire pantin, et où j'avais dit au chirurgien, aux amis de la famille et même à mes copains d'école qui j'étais tombé par étourderie.
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Je me suis souvenu à quel point il aimait maintenant dresser la table, comme une preuve qu'il maîtrisait la vie au pavillon. Une idée m'est venue. J'allais lui jouer un tout à ma façon, mais dans son intérêt. J'ai changé de place fourchettes et couteaux, verres, bols, assiettes, toute la vaisselle, afin de modifier les repères de Léonard....

....
Lorsque je suis sorti de la salle de bains, Léonard était déjà dans la cuisine, mieux, il déjeunait. Je me suis approché en faisant l'effort de masquer ma surprise. Il semblait tout à fait tranquille, et il ne manquait rien sur la table. Il avait visiblement tout trouvé, et en un temps record. Et surtout, ce test ne paraissait pas l'avoir perturbé le moins du monde. Je me suis resservi du café et j'ai jeté un oeil rapide autour de moi. Les tiroirs étaient en place, les placards ordonnés, aucune trace d'une recherche fébrile. Je suis revenu à table et me suis assis en face de Léonard. Il dégustait ses céréables avec appétit. Il avait le regard porté sur son assiette. Mais au bout d'un petit moment, il s'est fendu d'un commentaire.
- Je connais un exercice dans le même genre, aux échecs. On demande au joueur de se retourner, on modifie toutes les positions. Il doit les retrouver de mémoire et reprendre la partie.
- Pourtant, quand le docteur Vandrecken a pris ta place à table, ça t'a dérangé.
- Ce n'était pas du tout pareil. Ce n'était pas un jeu.
Je n'ai pas su quoi répondre. Il a commencé à racler le fond de son bol, comme à son habitude. De la pointe de la cuillère, il traquait la moindre miette.
- C'est vraiment un bon test, a-t-il ajouté. Mais je pense qu'il faudrait y ajouter une chose.
- Et quoi donc ?
- Un tiroir vide.
- Pourquoi ?
- C'est le plus difficile pour moi, un tiroir vide. Je ne sais pas ce que je dois en faire, le laisser comme ça, le remplir, mais alors, avec quoi ? A chaque fois que ma mère déménage, c'est ce qui me fait le plus peur. Tous ces vides à remplir.
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- Tu vois le football comme les échecs, c'est ça ?
- En plus simple et plus répétitif.
- J'oubliais.
- C'est la vérité.
- Admettons, mais dis-moi une chose : si tu étais sur le terrain, ce serait à quel poste ?
Il s'est mis à mâcher plus lentement. Il réfléchissait. Il regardait le schéma du jeu qu'il avait reproduit, face au but. Chaque joueur avait son numéro, correspondant à celui qu'il avait repéré sur la vidéo. Je me demandais s'il allait répondre à ma question. Son visage était plus impénétrable que jamais. Il a raclé soigneusement le fond du bol, il n'en a pas laissé une miette, puis sa main s'est avancée vers le cahier et son index a désigné le joueur numéro 1, placé au milieu des cages. Le goal, bien sûr. J'aurais dû y penser. L'ultime rempart. Le joueur qui défendait la ligne et dont les déplacements s'apparentaient le plus à une pièce sur un échiquier.
Commenter  J’apprécie          110
Son cerveau n'est pas construit comme le vôtre. Pour schématiser, nous rangeons nos pensées dans des boîtes qui se sont construites durant nos premières années de vie et qui nous permettent de nous repérer. C'est un acquis, auquel nous ne faisons même plus attention et grâce auquel nous pouvons agir de la façon qui convient aux situations survenant dans la vie en société. Un Asperger n'a pas ces boîtes. Elles ne se sont pas construites dans son cerveau pour des raisons génétiques, donc il doit les inventer au fur et à mesure. Du moins, s'il veut vivre en société. Pour résumer très grossièrement, c'est un Martien en visite sur Terre. Il arrive d'une autre planète et il ne comprend rien à notre fonctionnement. Il ne dort pas comme nous. Il n'aime pas qu'on le touche. Il ne ment jamais. Il parle d'une manière pédante...
- Ca, c'est Léonard...
- Dans ces conditions, que peut-il faire ? Ou bien il est lui-même, mais dans beaucoup de cas il sera incompris, rejeté, maltraité parfois. Ou bien il nous imite pour tenter de passer inaperçu, être tranquille, ce qui est son objectif principal.
- Comment il peut nous imiter s'il ne nous comprend pas ?
- En se servant de sa capacité cérébrale, qui lui donne la possibilité d'observer, de classer, de mémoriser en permanence. Il est obligé de le faire, puisqu'il n'est pas comme nous. Il doit constamment réfléchir, chercher des indices, utiliser les informations qu'il possède sur nous pour en déduire ce qu'il doit faire. C'est un travail épuisant, et c'est pourquoi il tombe brutalement de sommeil quand ce processus l'a vidé de son énergie....
Au fur et à mesure des explications du Dr Vandrecken je voyais des images défiler. Le comportement déroutant de Léonard prenait tout son sens.
- Léonard joue au football parce qu'il a peur que je le rejette ?
- En partie. Mais ça peut aussi résulter d'un sentiment plus complexe.
- C'est à dire...
- C'est un jeu qu'il a établi avec vous apparemment. Les Asperger s'interessent à nous si nous ne nous comportons pas comme des idiots. Au travers du football, il peut avoir une relation avec vous...
- Au départ il m'a proposé une partie d'échecs. Mais je ne sais pas y jouer.
- Alors il vient dans votre monde, puisque vous ne pouvez pas aller dans le sien.
- Oui, enfin, à sa façon. Je ne lui ai pas demandé de mettre la pagaille dans mon équipe....
- C'est ce qu'il a fait ?
- Un peu, oui.
- Une partie de lui veut copier, une partie s'y refuse.... C'est toute la question de l'Asperger. La construction de son identité peut le faire souffrir terriblement.
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Video de Alain Gillot (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Gillot
L'émission intégrale : https://www.web-tv-culture.com/emission/alain-gillot-s-inventer-une-ile-51513.html
Il a été journaliste sportif, grand reporter pour des magazines de voyages mais aussi scénariste pour le cinéma. Alain Gillot a eu mille vies en une, avide de rencontres, d?espaces et d?évasion. Gamin de banlieue élevé dans un milieu aimant mais modeste, Alain Gillot a cherché à concrétiser ses rêves d?enfant. L?enfance, il en est question dans ses romans. C?est en 2015 qu?il publie son premier titre « La surface de réparation », l?histoire d?un entraineur de foot un peu bourru qui se voit confier la garde de son neveu, atteint de la maladie d?Asperger. Joli succès de librairie, le livre est adapté au cinéma sous le titre « M. je sais tout ». Après un second titre « La meilleure chose qui puisse arriver à un homme, c?est de se perdre », nous retrouvons Alain Gillot avec ce nouveau roman « S?inventer une île » paru chez Flammarion. Dani est contremaitre dans le BTP pour des chantiers internationaux. En mission en Chine, il reçoit un coup de fil lui annonçant la mort de son fils, Tom. Agé de 7 ans, le gamin s?est noyé sur une plage de Bretagne, là où il passait ses vacances chez sa grand-mère. Dani rentre en France, retrouve son épouse Nora, vit les premiers jours dans un état second entouré de l?affection maladroite de ses proches. S?inspirant de sa propre vie, Alain Gillot s?interroge ici sur l?impossible deuil, sur la difficulté de rester un couple uni face à l?épreuve, sur la façon d?accepter la bienveillance de l?entourage quand on aurait envie d?hurler. Dani tente alors de se reconstruire en culpabilisant sur le peu de temps qu?il a consacré à son fils. C?est alors que celui-ci lui apparait et lui parle. Incrédule face à cette apparition aussi mystérieuse qu?inexplicable, Dani l?accepte et entraine le petit bonhomme sur une île, pour réinventer leur relation et poursuivre leur histoire au grand dam de Nora, la maman, exclue de ce duo père-fils. Sur un sujet douloureux, la perte d?un enfant, Alain Gillot a su construire un roman délicat, pudique qui ne tombe jamais dans la sensiblerie. Par l?insouciance de Tom et la fragilité de Dani, l?histoire réserve même quelques jolis sourires. Quant à Nora sans oublier les personnages secondaires, ils trouvent aussi leur place. Porté par une belle écriture et une atmosphère maritime salvatrice, le nouveau roman d?Alain Gillot touche au c?ur et on gardera en mémoire ce proverbe tibétain que l?auteur a mis en exergue « Aussi vrai que l?homme est le père de l?enfant, l?enfant est le père de l?homme ». « S?inventer une île » d?Alain Gillot est publié chez Flammarion.
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