S'inventer une île

Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion...

Un appel aussi tragique qu'inattendu... Alors qu'il est sur un chantier en Chine, Dani apprend par sa belle-soeur que son fils, Tom, est mort, suite à une noyade. Son monde bascule soudainement. Aussitôt, il quitte la Chine et rentre en France. Après un atterrissage à Paris, il rejoint la côte atlantique avec son beau-frère, où les attendent sa femme, Nora, et sa belle-soeur. L'on prépare puis l'on assiste aux funérailles, l'on accueille les amis et les proches mais, étonnamment, Dani reste en dehors de tout cela. Il n'a pas voulu voir le corps de son fils au funérarium et n'a pas versé une larme. Dans un état d'hébétude, il peine à croire à ce deuil inimaginable. Pourtant, il va falloir reprendre le cours de la vie avec Nora, bien que chacun réagisse différemment au deuil...

La perte d'un enfant doit s'avérer inimaginable car, évidemment, pas dans l'ordre des choses. Lorsque Dani perd son fils unique, Tom, dans une situation tragique, il peine à croire qu'il ne le verra plus. C'est sans se douter que la vie, parfois, peut réserver de belles et d'étonnantes choses. Avec un sujet aussi tragique, l'on pourrait croire que ce roman sera d'une infinie tristesse or il n'en est rien. Sous la plume délicate et sensible d'Alain Gillot, ce roman s'avère apaisant et tendre. L'auteur dépeint, sans être larmoyant, le deuil de Dani essentiellement, la (non)-relation qu'il entretenait avec son fils, son travail l'emmenant loin de chez lui, ainsi que ses sensations et sentiments. Empreinte de douceur, cette parenthèse apporte un autre regard sur le deuil.

Un couple perd par noyade son unique enfant, Tom, alors qu'il était sous la surveillance de sa grand-mère. Elle est traductrice, il est conducteur de travaux et travaille dans le monde entier. elle s'occupait de Tom au quotidien, il ne le voyait que peu du fait de ses nombreux voyages. Chacun va vivre son deuil à sa manière (quitte à travestir la réalité), c'est ce que nous raconte avec beaucoup de pudeur et d'émotion ce beau roman.

Après avoir appris que Tom, son petit garçon de 7 ans est mort noyé accidentellement, Dani rentre précipitamment en France. Dans l' avion qui le ramène depuis la Chine où il supervisait un chantier, il prend conscience que souvent absent à cause du travail, il n'a pas été le père idéal et qu'il est désormais trop tard pour se rattraper. Il retrouve son épouse Nora, effondrée par le chagrin alors que lui, ne peut verser une larme. Alors qu'il s'interroge, il est troublé par la vision de Tom à ses côtés. Ce dernier, loin de l'accuser, est là pour l'aider à passer le cap du deuil. Il décide alors d'accomplir une promesse faite au petit garçon, l'emmener sur Belle-Ile et passer du temps avec lui.

Avec discrétion et retenue, Alain Gillot nous décrit un couple confronté à la perte d'un enfant. Bien que partageant la même peine indescriptible, chacun est face à son deuil et ne réagit pas de la même façon. Ici, le père est englué dans un sentiment de culpabilité qui le paralyse. La manière de survivre à cette douloureuse épreuve ne sera pas la même pour chacun d'eux. Ce livre est également un bel hommage à l'amitié car le soutien des amis proches sera primordial dans cette traversée du désert.
Malgré une première partie difficile à appréhender pour tout parent, l'auteur ne s'est pas réfugié dans un récit larmoyant. Rapidement, un petit rayon de soleil, incarné par l'illusion de Tom, apporte un message d'espoir. Cette solution "irrationnelle" qu'a choisie Alain Gillot ne m'a pas vraiment dérangée car elle se marie tellement bien avec le décor de Belle-Ile.

Un sujet délicat à traiter (et à lire) mais cela est fait avec tant de douceur et de pudeur que je lui accorde un 16/20. Le titre est tout simplement superbe. J'avais déjà beaucoup aimé "La surface de réparation" du même auteur qui confirme ainsi son talent pour décrire au plus juste les sentiments familiaux . J'ai lu ce livre dans le cadre de la Sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2019 auquel participe la médiathèque de ma commune .

- Dani, c'est toi ?
- Oui
- Il est arrivé quelque chose à Tom.

Hélas ! le petit Tom n'est plus, Tom petit bonhomme de sept ans s'est noyé en échappant à la vigilance de sa grand-mère sur une plage déserte.

Par quels mots exprimer la douleur de ses parents :
Pour Dani son père, que l'absentéisme dû à son travail en Chine rend coupable au point d'être dans un déni total et refuser de voir son fils une dernière fois ?
Pour Nora sa mère, l'ayant confié à sa grand-mère ?

Dans ce roman, Alain Gillot décrit avec justesse, le cheminement de chacun des deux parents face à cette terrible tragédie qui les frappe de plein fouet. Chacun va suivre un itinéraire différent. Si Dani s'exile sur une île bretonne, Nora penche pour l'enseignement avec un logement de fonction.

Hallucination provoquée par le chagrin ? Toujours est-il que Dani retrouve son fils vivant sur cette île isolée. Ensemble, ils vont apprendre à se connaître par différents jeux, évoquer des souvenirs qu'ils n'ont jamais eu le temps d'aborder par de trop longues séparations. Un interlude providentiel entre père et fils, une passerelle entre un monde réel et imaginaire. Alors, quoi de plus merveilleux que de S'inventer une île pour s'y retrouver et communiquer ensemble, chaque fois que Dani qui, seul, possède la faculté de le voir et de l' entendre reviendra sur l'île.

De son côté, si Nora semble accepter bon an mal an l'absence de Tom, la réalité dépasse l'entendement.

Comment se retrouver après la perte d'un enfant ? Comment supporter un tel drame survenant dans la vie d'un couple ?

Et c'est là qu'intervient toute la subtilité de l'auteur d'analyser la trajectoire à suivre, pour Dani et Nora le temps de se rabibocher avec une vie labourée par le chagrin, de permettre au couple de se comprendre mutuellement, car personne ne pleure de la même façon et de poursuivre ensemble, le coeur à l'unisson le chemin qui mène à la résilience.

Je dois avouer que la superbe couverture m'a interpellée pour l'achat de ce livre et j'ai bien fait de suivre mon instinct. Ce récit bouleversant, sensible, sans jamais tomber dans le pathos a été une très belle découverte.

Dani et Nora ont un fils de 7 ans, Tom. Dani apprend son décès par noyade alors qu'il travaille sur un chantier en Chine. Il rentre aussitôt retrouver Nora, regrettant de ne pas avoir passé de vacances avec son fils. Son ami et beau-frère, Michaël, et Lauren, sa belle-soeur sont là pour les soutenir.

L'auteur nous raconte comment chacun des parents va faire son deuil.

Nora veut se séparer de tous les objets ayant appartenu à Tom et va sombrer dans la dépression.

Dani voit Tom partout, et veut vivre avec son fantôme les vacances et les moments qu'il ne lui a pas offerts de son vivant.

J'ai aimé les personnages et l'écriture, la tendresse et l'émotion qui se dégagent de ce livre.

Dani se réfugie à Belle-Ile, île que j'adore.

C'est un livre sur le deuil, mais sans pathos, tout en délicatesse... Il incite à profiter de la vie et de ses proches, de passer du temps avec ceux que l'on aime.
Lien : http://www.unebonnenouvellep..

Cela commence par un drame, la noyade de Tom, un petit garçon de 7 ans. Il était sous la surveillance de sa grand-mère lorsque l’accident est arrivé.
Ses parents, Nora et Dani sont dévastés et le lecteur va suivre leurs deuils, essentiellement celui du père, le narrateur.
Dani est en Chine, sur un chantier, lorsqu’il apprend cette terrible nouvelle, il rentre immédiatement en France. Il se retrouve dans un état irréel, spectateur de ce qui se passe, il se sent également coupable d’avoir été trop absent. Parti au bout du monde, il a raté trop de nombreux instants avec Tom ! La dernière fois qu’il était parti, il était même trop pressé pour prendre le temps de faire une balade en vélo avec son fils…
Nora réagit autrement, rapidement, elle ressent le besoin d’effacer la présence de Tom dans la maison, et fait un grand ménage et de nombreux cartons avec ses jouets… Puis, elle se réfugie dans le travail…
Pour Dani, l’image de son fils s’impose à lui comme un enfant « imaginaire » ou « fantôme ». Dani part se réfugier à Belle-Île et s’invente un quotidien de vacances au bord de la mer, en présence de son fils…
Au delà de l’absence de Tom, Dani et Nora vont-ils arriver à se retrouver ?
Une histoire poignante, touchante, racontée avec de la douceur et de la poésie.

Merci Babelio et les éditions Flammarion.
Lien : https://aproposdelivres.word..

La première partie du livre est consacrée à la description du début d'un deuil avec une justesse de ton et une délicatesse admirable. Et puis, au tiers du livre, Dani voit son fils. Il pense à une illusion bien sûr et rejette avec force cette apparition avant de l'accepter et d'entamer un dialogue avec ce qu'il pense parfois être le fantôme de son fils.
Puis, continuant avec une certaine facilité l'irréalité de cette expérience, il décide de louer une petite maison de vacances isolée en Bretagne pour vivre pleinement cette extravagante aventure...
Et là sur cette île, Dani va faire ce qu'il n'a pas pu ou voulu du vivant de Tom, jouer avec son fils, l'écouter, lui raconter sa propre enfance, lui transmettre de petites expériences... à ce niveau, c'est tendre comme un roman de Patrick Cauvin. Et puis c'est le retour au quotidien, Il doit quitter momentanément cette île magique pour s'occuper de Nora, il doit se projeter dans un avenir qui se construit tout doucement. Mais il sait que sur son île, Tom l'attendra toujours mais, lucide, il sait aussi que tout cela n'est qu'une création de son esprit.
Ce livre est d'une délicatesse infinie, les chapitres sont courts, l'écriture belle et fluide, et tout cela donne un petit roman très beau, aux personnages attachants et, malgré son apparente simplicité, assez profond pour donner matière à réflexion.
Je le conseille sans réserve

Merci aux éditions Flammarion et à Babelio pour m'avoir proposé et envoyé ce roman. le thème du deuil après la mort d'un enfant est très délicat et je crains toujours d'être confrontée à un récit trop larmoyant, plaçant le lecteur en position de voyeur du chagrin parental. Dans ce roman, rien de tout ça : le récit est centré sur Dani, le papa de Tom. Il est en déplacement professionnel à l'étranger quand il reçoit l'appel de sa belle-soeur lui annonçant la mort de Tom par noyade. Il rejoint aussitôt Nora, sa femme et traverse les journées suivantes « en touriste », se sentant étranger à tout ce qui se passe : les condoléances de la famille et des amis, la cérémonie des obsèques, les formalités, le tri des affaires de Tom. Pendant que sa femme s'écroule et sombre dans une grave dépression, il réalise peu à peu l'ampleur de l'absence et à regretter d'avoir été un père absent, peu investi. La situation devenant intenable psychologiquement, il « tombe » dans une phase irrationnelle, cohabitant avec le « fantôme » de son fils : il sait parfaitement qu'il est mort, mais il se comporte comme s'il vivait à ses côtés, dans une petite maison battue par les vents sur Belle-Île. Chacun des deux parents se reconstruit en suivant un chemin différent et ce qui ressort de ce récit c'est qu'un tel drame n'est pas que négatif. Ils vont évoluer, se remettre en question en tant qu'individu et en tant que couple et changer leurs priorités pour se rapprocher de leur véritable identité en arrêtant de jouer le rôle que la société attend d'eux.
J'ai beaucoup aimé ce récit sensible, poétique et porteur d'espoir malgré la gravité du sujet.

Quel délicieux titre pour un thème aussi difficile. En effet, "S'inventer une île" aborde l'épreuve tant redoutée des parents, celle de la perte d'un enfant.

A l'autre bout de la planète, Dani,pris dans un chantier en Chine, apprend le décès de son fils, âgé de 7 ans. Tom s'est noyé, alors qu'il était sous la surveillance de sa grand-mère maternelle. Un véritable chantier affectif s'ouvre pour Dani. Comment accepter cette réalité ? Comment accepter de n'avoir pas été le père que l'on souhaitait auprès de son fils ? Alain Gillot aborde la difficile question du deuil dans une douceur et une poésie qui m'ont beaucoup touchée.
"Le deuil est quelque chose d'organique, qui convoque ce qu'il y a de plus puissant en soi, et la manière d'y survivre appartient à chacun."
Alors, un virage important s'opère pour Dani, qui va redéfinir ses priorités. Sous la plume de Alain Gillot, chacun y va de son intime invention afin survivre à la douloureuse absence.

Je remercie chaleureusement Alain Gillot pour cette plume tendre et légère. Et l'édition Flammarion pour cette proposition de lecture !

Comment faire face au deuil d'un enfant est un sujet difficile voire repoussant et tellement douloureux. Et ce roman nous entraîne dans le cheminement d'un papa qui culpabilise d'avoir été trop ou pas assez, absent trop souvent, qui déroule le souvenir de ses derniers moments passés avec son fils avant de partir en mission à l'étrange. Il aimerait refaire l'histoire. Mais le roman n'est pas triste pour autant et au contraire j'ai trouvé l'histoire très douce et réparatrice, même si j'ai eu un peu de mal au début à adhérer à ses "visions". Un bon moment de lecture.