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EAN : 9782081418387
Flammarion (20/02/2019)
3.85/5   56 notes
Résumé :
Alors qu’il est sur un chantier en Chine, Dani apprend que son fils, Tom, 7 ans, s’est noyé. Il rentre précipitamment pour rejoindre Nora, sa femme, et s’occuper des formalités. Mais il traverse cette nouvelle réalité en étranger. Son chagrin ne trouve pas sa place, tout comme ses regrets, ceux de s’être si souvent absenté de chez lui. Quel père aura-t-il été en fin de compte ? C’est alors qu’il lui apparaît, son fils, tel un petit fantôme de chair et d’os, et qu’il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion...

Un appel aussi tragique qu'inattendu... Alors qu'il est sur un chantier en Chine, Dani apprend par sa belle-soeur que son fils, Tom, est mort, suite à une noyade. Son monde bascule soudainement. Aussitôt, il quitte la Chine et rentre en France. Après un atterrissage à Paris, il rejoint la côte atlantique avec son beau-frère, où les attendent sa femme, Nora, et sa belle-soeur. L'on prépare puis l'on assiste aux funérailles, l'on accueille les amis et les proches mais, étonnamment, Dani reste en dehors de tout cela. Il n'a pas voulu voir le corps de son fils au funérarium et n'a pas versé une larme. Dans un état d'hébétude, il peine à croire à ce deuil inimaginable. Pourtant, il va falloir reprendre le cours de la vie avec Nora, bien que chacun réagisse différemment au deuil...

La perte d'un enfant doit s'avérer inimaginable car, évidemment, pas dans l'ordre des choses. Lorsque Dani perd son fils unique, Tom, dans une situation tragique, il peine à croire qu'il ne le verra plus. C'est sans se douter que la vie, parfois, peut réserver de belles et d'étonnantes choses. Avec un sujet aussi tragique, l'on pourrait croire que ce roman sera d'une infinie tristesse or il n'en est rien. Sous la plume délicate et sensible d'Alain Gillot, ce roman s'avère apaisant et tendre. L'auteur dépeint, sans être larmoyant, le deuil de Dani essentiellement, la (non)-relation qu'il entretenait avec son fils, son travail l'emmenant loin de chez lui, ainsi que ses sensations et sentiments. Empreinte de douceur, cette parenthèse apporte un autre regard sur le deuil.
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Mort. Noyé.
Alors qu'il rentre précipitamment de Chine où il supervisait un chantier, ces deux mots tournent dans la tête de Dani. Tom, son fils de 7 ans, est mort noyé alors qu'il était sous la surveillance de sa grand-mère. En France, il assiste comme absent à l'enterrement de son petit garçon et au nettoyage par le vide de sa femme Nora qui se débarrasse de toutes les affaires de Tom. Incapables de partager leur chagrin, Nora et Dani s'éloignent l'un de l'autre. Nora fuit Paris puis s'enfonce dans la dépression. Dani se confronte à sa colère, sa tristesse et sa culpabilité. Désemparé, il ne sait plus trop où il en est jusqu'au moment où le miracle se produit. Tom est là, à ses côtés, bien vivant ! D'abord sceptique, Dani finit par croire à cette seconde chance que le destin lui donne. Il prend la route pour Belle-île et offre à son fils le temps, l'attention, la complicité dont il l'avait privé jusqu'ici.

Un livre touchant sur la perte d'un enfant et la façon dont chacun fait face au deuil. On voit bien comment le couple se délite. Malgré tout l'amour qu'ils se portent, Nora et Dani sont incapables de partager leur douleur, de dialoguer. Séparé par un chagrin incommensurable, le couple va chercher la voie du deuil, une façon de s'en sortir, de recommencer à vivre. Nora quitte la maison familiale mais ses tentatives pour nier le drame sont infructueuses et elle finit par sombrer dans une profonde dépression. le mécanisme de défense de Dani est différent puisqu'au contraire de l'oubli, lui veut continuer à voir son fils et son apparition lui permet de se sauver de sa culpabilité. Père trop souvent absent, trop occupé, trop sûr d'avoir la vie devant lui, Dani se crée l'occasion de se rattraper auprès de Tom. Des vacances à Belle-île pour ne penser qu'à son fils, se remettre d'aplomb, se retrouver, donner un nouveau sens à sa vie.
Une jolie histoire, triste et émouvante.

Merci à Babelio et à Flammarion pour cette découverte.
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« La frontière entre la réalité et l'imaginaire, quand on est au bout de tout, est plus fragile qu'on ne le pense. »

Une couverture magnifique, un titre plein de poésie, après La Surface de réparation, également proposé par Babelio, c'est avec un immense plaisir que j'ai replongé dans l'univers d'Alain Gillot.

L'écriture est toujours aussi accrocheuse, le style toujours aussi plaisant. L'histoire, elle, ne laissera personne indifférent.

Dani est un père de famille qui a laissé sa vie de famille de côté au profit de sa réussite professionnelle. Mais quand il reçoit un coup de fil lui annonçant le décès par noyade de Tom, son fils de sept ans, tout bascule.

Il quitte la Chine et rejoint la France pour assister aux funérailles. Colère, regrets et remords l'envahissent. Comment affronter son épouse, l'entourage, leur peine, leurs regards ? Sa femme et lui ne réagissent évidemment pas de la même façon face au drame et comme souvent dans ces cas-là, le couple se délite.

Contre toute attente, Tom finit par apparaître à son père. Visions, hallucinations ? Rejetant dans un premier temps, ce « fantôme », le père défait finit délibérément par se prendre au jeu. On ne réécrit pas l'histoire mais pourquoi ne pas tenter d'y croire et de se retrouver une dernière fois ? Ensemble, ils vont tenter de S'inventer une île

Malgré son douloureux sujet, la perte d'un enfant, S'inventer une île est un roman sur le deuil tout en délicatesse, une histoire empreinte d'une incroyable douceur…

Merci à Babelio et à Flammarion !


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Sans doute ai-je reçu ce livre au mauvais moment, car je n'ai pas du tout accroché à l'histoire... ou plus exactement à la façon dont elle est contée.

L'auteur est avant tout scénariste et cela se sent. Certes, il y a de belles citations très justes sur la résilience, le deuil, le temps. Mais le style est cruellement absent. Je n'ai pas ressenti d'ambiance, de ton propres à un romancier. Beaucoup de dialogues, assez plats. Des notations fort prosaïques.

Et le thème, celui de la mort d'un enfant et du deuil que doivent faire ses parents ( le narrateur est ici le père ) , je le redoutais ,car il est trop poignant , mais la présentation laissait présager un traitement différent, original puisque l'enfant se manifeste sous forme de fantôme. Vu seulement par le narrateur.

Cependant, je n'ai pas adhéré à cette présence surnaturelle, alors que dans d'autres livres comme " La nostalgie de l'ange", cela ne m'avait pas gênée. Oui, je peux comprendre qu'un proche vivant communique avec un mort, mais ce roman l'envisage , selon moi, de manière assez artificielle. On n'y croit pas. Le cadre de Belle-Ile a pourtant tout pour me plaire...

Par contre, l'auteur montre bien les réactions des parents, cette douleur inaccessible aux autres, ce trou béant à jamais dans le coeur.

J'espère qu' Alain Gillot trouvera des lecteurs plus réceptifs, et je remercie en tout cas Babelio pour cet envoi.
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Un père qui perd son jeune fils.
Une douleur insoutenable, indicible. Comment continuer à vivre?
La sidération, la marche forcée des premiers jours de deuil dans l'urgence des détails pratiques, les réactions diverses des parents, puis le vide...

Il suffit parfois d'un rien pour se fâcher avec sa lecture!
Ce fut pour moi une phrase qui m'a fait perdre pied, quand la fiction ancrée jusqu' alors dans une si triste réalité, à la description très crédible, s'est changée en irréalité, par cette cohabitation entre un père fracassé et un fils fantôme. Mon agacement a été immédiat, bloquant sur le surnaturel un peu artificiel et le pathos inévitable qui l'accompagne.
J'ai rapidement survolé la suite, peu tenue par l'écriture.

Il reste difficile de sortir de sa zone de confort littéraire.
Je n'accroche décidément pas à ces fictions tristement pudiques mais je ne doute pas que le livre trouve son public. Il joue sur la compassion et la projection de tout un chacun pour un drame de l'intime. Thème universel qu'il est bien difficile de partager et de mettre en mots.

Remerciements (néanmoins) pour Babelio et Flammarion.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est pas si difficile de changer de vie quand le monde matériel a perdu tout son prestige. (…) Je me souvenu de notre installation lorsque l'appartement de Saint-Eustache s'était avéré trop petit et surtout bruyant. De nos débats sur la couleur des rideaux, le style des meubles. Et puis la vie s'était organisée, mais qu'en restait-il désormais ? Des trous pour une étagère, un tableau, la différence de couleurs à l'emplacement d'un buffet, les marques du canapé sur le parquet. J'ai eu soudain une conscience aiguë du projet de vie que nous avions eu avec Nora, après la naissance de Tom, et de la fragilité des abris que l'humain tente d'édifier pour se protéger.
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Enfant, on est persuadé que les adultes ont la clef d'un monde où tout va mieux, qu'il suffira de les imiter pour être heureux, que nos souffrances sont le fruit de notre inexpérience et de nos peurs liées à l'inconnu. Mais en accédant à l'âge d'homme, on voit bien que grandir revient à se barricader, à tenir un siège improbable. La compréhension, le plaisir, le partage, toutes ces choses dont nous avons tant besoin, c'est pour une autre vie, et pour ce qui est de celle-ci, on doit se contenter de simuler, d'occuper le temps, de se déguiser.
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L'homme est voué à se battre contre des dragons, à se frayer un chemin dans les ronces, en espérant attirer l'attention de sa belle. Construire des ponts n'était que la déclinaison de ce constat. Le problème est que plus on avance dans sa vie d'adulte, moins on vous attend devant la porte à votre retour des contrées lointaines. Les aventures au bout du monde satisfont peut-être l'égo, mais elles génèrent surtout la solitude.
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Sa mère était une personne étonnante. Au départ, elle donnait l'impression d'être avenante, active, recevant avec plaisir, mais peu à peu, au travers de détails, un sentiment singulier se développait à son contact. Elle n'était pas là. Je ne peux pas mieux la résumer. Entrer en relation avec elle, au sens de l'intime, était impossible. Elle tenait des conversations, elle dressait des tables, elle taillait ses roses, mais on ne pouvait pas l'atteindre. Elle ne répondait jamais vraiment à une question, ni ne prolongeait une idée pour la partager. Elle se suffisait à elle-même, parfaitement sociale, parfaitement impénétrable.
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Delpierre était là, attentif à un écran de contrôle relié à de complexes appareils de mesure. C'était l'homme que j'avais connu au Mali, aucun doute là-dessus, mais il avait changé à un point qui m'a glacé le sans. Ses cheveux étaient blancs, alors qu'il était encore dans force de l'âge, et son visage semblait comme recouvert de cendre. Mais c'était son regard qui était le plus impressionnant. La tristesse infinie qu'il exprimait. (...)
C'était donc ça, le deuil, cette peine à perpétuité que Delpierre exprimait d'une manière si poignante, nul besoin d'en parler avec lui, tout était écrit sur son visage.
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Video de Alain Gillot (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Gillot
L'émission intégrale : https://www.web-tv-culture.com/emission/alain-gillot-s-inventer-une-ile-51513.html
Il a été journaliste sportif, grand reporter pour des magazines de voyages mais aussi scénariste pour le cinéma. Alain Gillot a eu mille vies en une, avide de rencontres, d?espaces et d?évasion. Gamin de banlieue élevé dans un milieu aimant mais modeste, Alain Gillot a cherché à concrétiser ses rêves d?enfant. L?enfance, il en est question dans ses romans. C?est en 2015 qu?il publie son premier titre « La surface de réparation », l?histoire d?un entraineur de foot un peu bourru qui se voit confier la garde de son neveu, atteint de la maladie d?Asperger. Joli succès de librairie, le livre est adapté au cinéma sous le titre « M. je sais tout ». Après un second titre « La meilleure chose qui puisse arriver à un homme, c?est de se perdre », nous retrouvons Alain Gillot avec ce nouveau roman « S?inventer une île » paru chez Flammarion. Dani est contremaitre dans le BTP pour des chantiers internationaux. En mission en Chine, il reçoit un coup de fil lui annonçant la mort de son fils, Tom. Agé de 7 ans, le gamin s?est noyé sur une plage de Bretagne, là où il passait ses vacances chez sa grand-mère. Dani rentre en France, retrouve son épouse Nora, vit les premiers jours dans un état second entouré de l?affection maladroite de ses proches. S?inspirant de sa propre vie, Alain Gillot s?interroge ici sur l?impossible deuil, sur la difficulté de rester un couple uni face à l?épreuve, sur la façon d?accepter la bienveillance de l?entourage quand on aurait envie d?hurler. Dani tente alors de se reconstruire en culpabilisant sur le peu de temps qu?il a consacré à son fils. C?est alors que celui-ci lui apparait et lui parle. Incrédule face à cette apparition aussi mystérieuse qu?inexplicable, Dani l?accepte et entraine le petit bonhomme sur une île, pour réinventer leur relation et poursuivre leur histoire au grand dam de Nora, la maman, exclue de ce duo père-fils. Sur un sujet douloureux, la perte d?un enfant, Alain Gillot a su construire un roman délicat, pudique qui ne tombe jamais dans la sensiblerie. Par l?insouciance de Tom et la fragilité de Dani, l?histoire réserve même quelques jolis sourires. Quant à Nora sans oublier les personnages secondaires, ils trouvent aussi leur place. Porté par une belle écriture et une atmosphère maritime salvatrice, le nouveau roman d?Alain Gillot touche au c?ur et on gardera en mémoire ce proverbe tibétain que l?auteur a mis en exergue « Aussi vrai que l?homme est le père de l?enfant, l?enfant est le père de l?homme ». « S?inventer une île » d?Alain Gillot est publié chez Flammarion.
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