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EAN : 9782264042606
384 pages
10-18 (13/12/2005)
4.02/5   65 notes
Résumé :

Vivre avec Picasso est à ce jour le portrait de Picasso le plus intime et le plus révélateur que l'on ait écrit. Pendant près de dix ans, Françoise Gilot a vécu auprès du grand peintre dont elle a eu deux enfants. Son livre est la description de ces années à lafois trépidantes, riches en surprises et pleines de tendresse. Françoise Gilot, peintre elle-même, rapporte avec minutie tous les asp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Livre indispensable pour qui s'intéresse à Picasso, "Vivre avec Picasso" se double d'un roman féministe avant l'heure et une réflexion sur l'art et la vie de couple d'une femme moderne avant l'heure.

Françoise Gilot décrit ses 10 ans (un record!) passés aux côtés de Picasso. eintre elle même, son ivre décrit sa fascination pour le géant de la création artistique qu'est Picasso.

Plus que l'homme, assez ordinaire et souvent mesquin (une scène incroyable et pas à son avantage décrit son amitiés jalouse et sado-maso avec Braque qu'il prend plaisir à humilier; plusieurs scènes de rupture d'avec Dora Maar montre la lacheté du personnage, ses rapprts avec son premier fils sont consternants d'égoisme, de cruauté et de bassesse) l'éclairage est passionant sur l'artiste tellurique que fut le peintre franco-catalan.

Ses premières rencontres avec le "grand homme" (nous sommes en 1942 en France occupée et Françoise Gillot visite l'atelier du peintre avec une amie, Picasso est une célébrité internationale qui vit reclue sans son atelier de la rue des Grands Augustins, "veillé" par son sinistre secrétaire possessif et ombrageux) et la longue cour laborieuse, souvent maladroite que lui fait Picasso sont l'objet de descriptions très amusantes, parfois comiques. Sa lacheté très masculine et son incapacité à gérer ses ruptures conjuguées à une polygamie quasi constante (il est en core avec Dora Maar lorsqu'il courtise Françoise Gilot, mais n'a jamais vraiment quitté Thérèse Walter ni divorcé d'Olga.
Le succès de Picasso sera tardif et Françoise Gilot se joue du maître avec un jeu habile digne de Marivaux ("suit la elle te fuit, fuit la, elle te suit"), jeune, belle, indépendante.
Clairement c'est cette jeunesse et cette indépendance qui séduisent le plus tout jeune peintre qui se lasse des crises de jalousie de Dora Maar et de son aura intelelctuelle qui lui portent ombrage. le monsieur est vaniteux...et n'aime pas partager la lumière...

Mais plus que les rapports sentimentaux ou à la paternité/maternité (Françoise aura deux enfants de lui, Paloma et Claude), c'est la très fine analyse de l'artiste qui donne à ce livre co-écrit avec un critique d'art américain tout son intérêt.
Françoise Gilot explique très bien comment ce géant de la peinture du XXe siècle sacrifie tout à son art, femme, maitresses, enfants, amis...Seule compte la peinture, sa peinture sur laquelle il travaille inlassablement nit et jour et à laquelle il consacte toute son énergie. Tout ce qui l'entoure sert sa peinture et son oeuvre.
Elle explique très bien comment ce génie savait capter le Zeitgeist et accaparer les idées de ses confrères pour les retravailer, affiner, sublimer et les porter plus haut plus loin...
Au final, Françoise Gilot est une femme, une mère, un peintre reconnu qui souhaite vivre sa vie, ce qui, aux côtés de Picasso est impossible. Elle le quittera donc après avoir longtemps composé avec ce monstre d'égocentrisme.

Plus que de l'homme, sans doute Françoise Gilot a t elle été amoureuse du génie créateur, de l'art en mouvement et de l'histoire qui se créeait devant elle au quotidien...Un permanent work-in-progress auquel elle a fini par renoncer pour se réapprroprier, épuisée, la direction de sa vie.

Un très beau livre dont on sort avec une meilleure connaissance et compréhension de l'art de ce géant de la peinture et gratifié d'une lecture toujours agréable. FG a de l'humour et du recul sur son sujet....
Elle vit toujours...et expose à NY.



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Dans l'intimité familiale et artistique de Picasso.

Il faut le dire, ce livre est passionnant. Avec une narration fluide et un ton très personnel, Françoise Gillot, l'avant dernière femme de Picasso, nous raconte sa rencontre et ses années de vie avec le peintre. Tout est dit avec une grande simplicité et une grande acccuité, par cette femme, elle-même artiste, compagne d'un génie de la peinture et de l'égoïsme.
Il n'y a aucun désir de revanche dans ses propos bien que ce livre ait fait l'objet d'une véritable cabale contre lui à sa sortie.
C'est un récit passionnant qui permet de découvrir autant l'homme que le compagnon ou l'artiste, ces trois composantes étant intimement liées.
Pas de voyeurisme non plus mais un témoignage et une plongée dans cette époque de l'après-guerre.
C'est drôle, émouvant, instructif, jamais ennuyeux. J'ai adoré!
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Ce livre écrit par Françoise Gilot, une des amantes de l'artiste Pablo Picasso, est une véritable révélation sur la vie qu'elle menait avec ce dernier. On en apprend plus sur elle mais également la façon dont ils vivaient tous les deux, en conciliant vie de famille, avec leurs deux enfants, et vie d'artiste. Je pense qu'il est bien de lire ce roman même si on ne s'intéresse pas nécessairement à Picasso (bien que ça soit mieux puisqu'on en apprend énormément). En bref, je vous recommande ce livre à 100% !!!
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une manière simple et plaisante de déambuler dans le monde de Picasso et de connaitre le personnage dans son intimité
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Braque était évidemment sensible à toutes les nuances de la situation. Il connaissait si bien son ami qu'il savait à quel point il devait rester sur ses gardes, car pour Pablo, la vie s'annonçait comme un jeu où tous les coups étaient permis. La première fois que je les ai vus ensemble, j'ai compris que Braque était très attaché à Pablo, mais qu'il n'avait pas confiance en lui, parce qu'il savait que Pablo avait toujours une idée derrière la tête et ne reculerait devant rien pour jouer gagnant. Ses coups les plus bas étaient réservés à ses amis les plus chers, et il n'aurait jamais laissé passer l'occasion d'en donner un, si on lui facilitait les choses. J'appris très vite qu'en dépit de toute l'affection qu'on pouvait lui porter, la seule manière de ne pas s'attirer son mépris était de s'attendre au pire, et d'attaquer en conséquence.
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Quand je me suis rendu pour la première fois avec Derain au musée du Trocadero (1), une odeur de moisi et d'abandon m'a saisi à la gorge. J'étais si déprimé que j'aurais voulu partir tout de suite. Mais je me suis forcé à rester, à examiner ces masques, tous ces objets que les hommes avaient exécutés dans un dessein sacré, magique, pour qu'ils servent d'intermédiaire entre eux et les forces inconnues hostiles qui les entouraient, tâchant ainsi de surmonter leur frayeur en leur donnant couleur et forme.
Et alors j'ai compris que c'était le sens même de la peinture. Ce n'est pas un processus esthétique; c'est une forme de magie qui s'interpose entre l'univers hostile et nous, une façon de saisir le pouvoir en imposant une forme à nos terreurs comme à nos désirs. Le jour où j'ai compris cela, je sus que j'avais trouvé mon chemin.
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Toutefois, il ne pouvait guère en être autrement, puisque, en arrivant sur la scène, j'avais eu sous les yeux le spectacle de trois actrices qui avaient essayé, tour à tour, de jouer le même rôle et étaient aussitôt tombées dans le trou du souffleur. Chacune avait commencé dans le bonheur, persuadée d'être la seule... Après tout, le sort de ces femmes n'était pas entièrement entre leurs mains: il dépendait surtout de Pablo. Et il en était de même pour moi. Elles ont toutes subi des défaites différentes, et pour des raisons différentes. Olga, par exemple, a échoué parce qu'elle exigeait trop. On aurait pu croire, peut-être, que si elle avait demandé moins, ou des choses moins absurdes, elle aurait réussi, mais Marie-Thérèse Walter ne demandait rien, elle était douce et adorable, et elle aussi a échoué. Puis vint le tour de Dora Maar, qui était fort intelligente. C'était une artiste capable de le comprendre. Elle avait été vaincue, pourtant, comme les autres, et elle avait eu foi en lui. Il m'était donc difficile d'éprouver une confiance absolue. Il les avait toutes délaissées, mais chacune était si préoccupée de son propre sort qu'elle s'imaginait être la seule femme qui eût jamais compté pour lui, alors que toutes ces vies étaient inextricablement mêlées.
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Max Jacob m'a demandé un jour pourquoi j'étais si gentil avec des gens qui m'importaient peu et si dur avec mes proches. Je lui ai répondu que ma bonté était une forme d'indifférence; quant à mes amis, je les voulais parfaits, j'avais donc toujours quelque critique à leur adresser et désirais les mettre à l'épreuve, de temps en temps, pour m'assurer que nos liens étaient aussi solides qu'ils devaient l'être.
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Il arrive un moment où la souffrance pose une énorme pierre sur notre coeur. Alors on peut désirer s'asseoir sur une pierre comme celle-ci . Lorsque nos espoirs meurent avant nous, on ne vit plus pour soi-même, on vit autant pour la vue d'une fleur, pour un parfum ou pour un passant dans la rue, qu'on vivait pour les êtres aimés ou les désirs personnels. Nous sommes en sursis.
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Au programme de C à vous la suite :
Invités : Charlotte Casiraghi, Robert Maggiori - philosophe- et François Busnel - journaliste, critique littéraire  • Monaco en mode philo • La philosophie pour tous !
L'Oeil de Pierre - Françoise Gilot, peintre, muse et compagne de Picasso
Suite interview :  • François Busnel nous fait lire à voix haute • Dans la jungle de leurs livres • À la découverte de Balzac le révolutionnaire • François Busnel passe derrière la caméra
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