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Joël Cornuault (Éditeur scientifique)
EAN : 9782913534100
104 pages
Premières Pierres (07/04/2010)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Qu'est-ce qui fait la beauté d'un arbre ? Quels aspects d'une forêt nous donnent le plus de plaisir ? Voilà le sujet du Paysage de la forêt, paru en 1791 et dont aucun chapitre n'avait encore été traduit en français. Son auteur, l'Anglais William Gilpin (1724-1804), était à la fois peintre, voyageur et théoricien de l'esthétique. Surtout, il fut l'un des premiers Européens à reconnaître aux formes irrégulières et noueuses de la nature, tout comme aux paysages accide... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici un livre bien singulier, qui traite de la beauté des arbres – surtout quand ils sont pris dans leur élément le plus naturel −, de l'effet de pittoresque qu'ils peuvent produire au sein d'un paysage, de l'enchevêtrement de leurs branches à leurs couleurs automnales. L'auteur en peintre voyageur arpenta vallons et sous-bois, pénétra dans la profondeur de forêts propices à « soulever l'imagination ». Publier en 1791 ce livre annonce le Romantisme. Son esthétisme, qui privilégie la puissance de la Nature plutôt que l'ordre auquel l'homme veut l'assujettir, contraste donc avec l'idéal classique. Il eut aussi de nombreux lecteurs en Amérique, des peintres paysagistes de l'Hudson River School à Thoreau, l'auteur de Walden.
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Je ne peux parler de cet ouvrage sans évoquer le travail du traducteur, Joël Cornuault, qui est aussi auteur, éditeur et libraire à Vichy. C'est la maison d'éditions Premières Pierres qui a eu la bonne idée de publier des extraits de cet essai qui comportait en réalité 2 volumes. le même homme a également traduit d'autres naturalistes comme John Burroughs, et a permis de redécouvrir Elisée Reclus, toujours aux éditions Premières Pierres. Je ne peux que me réjouir de ces initiatives, et espérer que d'autres titres enrichiront leur catalogue.

Quant à ce texte, paru en 1791 et dont aucun chapitre n'avait encore été traduit en français, "se démarquait ainsi d'un certain rationalisme conquérant, dont le jardin à la française, obsédé d'ordre géométrique, avait été l'expression achevée." [...].

Quoi de plus rafraîchissant qu'un homme du XVIIIème siècle qui s'élève contre le profit et l'utilité économique des forêts, lui qui a assisté aux ravages (et oui, déjà) causés aux forêts anglaises par ces funestes lois du commerce. Certes, certains de ses contemporains - et même bien après lui - ont pu moquer cette recherche incessante du pittoresque, mais lu par Thoreau lui-même, cet ouvrage influença considérablement le courant Romantique Américain.

Gilpin défend le pin sylvestre, souligne la beauté du hêtre, reste admiratif devant un chêne (et en n'importe quelle saison), met en garde contre les trop nombreux ornements qui parsèment les grands parcs et jardins. Il aime un arbre dont les racines sortent un peu du sol, il se soucie des détails, s'extasie devant l'impression générale, constate avec regret les changements opérés dans les paysages forestiers.

Ce qui m'a fascinée chez cet auteur, c'est son affection pour tout ce qui est irrégulier, imparfait aux yeux des hommes : des branches tordues, un tronc rugueux, car comme il le souligne "toutes les formes non naturelles sont déplaisantes" ! Avis aux amateurs de silhouettes géométriques...

Je n'oserai pas le qualifier d'écologiste avant l'heure, mais ses textes sont loin d'être démodés et devraient bien être lus par les propriétaires privés de forêt chez nous.

Une bien belle découverte (et une bien belle traduction) que je recommande chaudement.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’une des beautés du peuplier d’Italie, et qu’il est presque le seul à prodiguer, tient à la ligne ondoyonte que le vent lui fait décrire. La plupart des arbres, dans la même situation, ne sont que partiellement agités, un côté demeurant au repos, tandis que l’autre est pris de mouvement. Mais le peuplier italien ondule d’un seul tenant de la cime au pied, comme une plume d’autruche sur le chapeau d’une dame.
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La ramure de chaque espèce recèle beaucoup de variété, comme aussi celle de chaque individu. Elle présente tant de lignes élégantes, tant d’oppositions et de riches entrecroisements de toutes parts, qu’il existe peu d’objets naturels d’une beauté comparable à la ramure d’un arbre.
En été son effet est incontestablement supérieur, mais pour ce qui est de la beauté, et de l’agrément, je crois que je le préfère en hiver.
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Dire que l’arbre est, de tous les objets que produit la terre, le plus grand et le plus beau n’est pas lui faire un éloge exagéré.
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