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Critique de April-the-seven


Je remercie les éditions de la Reine et la Masse Critique Babelio pour cette lecture. J'avais repéré ce livre il y a déjà un petit moment, grâce à une copine de lecture qui se reconnaîtra.

Ce qu'il faut savoir, c'est que le Skyraff est une affaire de famille. Si j'ai bien tout compris, Thomas Gindre a eu les idées, et avec sa mère, Florence Gindre, ils ont coécrit cette histoire. le résumé m'avait, aux premiers abords, fait penser à Eragon, le premier tome de L'Héritage, écrit par Christopher Paolini. Les auteurs ne s'en cachent pas, le Skyraff est largement inspiré de cette saga. Étant donné qu'il s'agit là d'une de mes séries préférées, j'étais curieuse de comparer ces deux versions, mais en même temps, je craignais d'y retrouver trop de similitudes. Je ressors assez partagée de cette lecture. D'un côté j'ai apprécié la plume et les péripéties, de l'autre, je n'ai pas senti que l'histoire se détachait suffisamment de celle d'Eragon.

Espa, apprenti chasseur de 15 ans, mène une vie des plus simples dans un petit village sans prétention. Orphelin, il a été recueilli et vit entouré d'une famille nombreuse et de beaucoup d'amour. C'est lors d'une pérégrination en forêt qu'il croise la route d'un elfe. Celui-ci, mortellement blessé par un tir de flèche, à tout juste le temps de lui confier un oeuf violet, en lui demandant expressément d'en prendre soin. Un peu sonné, Espa accepte ce présent sans trop savoir à quoi s'attendre ni ce qui est susceptible d'en sortir. En ramenant l'oeuf chez lui, il décide de garder le secret. Peu de temps après, celui-ci éclot, et il en sort un petit loup ailé et doué de parole : un skyraff, qu'il prénommera Xénos. Espa n'est pas au bout de ses surprises. Il apprend qu'il est un skyran et est désormais lié à son skyraff. Leur but est de lutter contre le Mal qui sévit dans ce monde, avec un Empereur machiavélique prêt à tout pour asseoir son funeste pouvoir. Ensemble, Espa et Xénos vont vivre des aventures épiques sur fond de quête identitaire, et Nymphia, la conteuse du village, sera là pour leur prêter main-forte.

Le Skyraff est une histoire sympathique qui reprend les codes de la fantasy classique. C'est un genre que j'aime particulièrement, et j'étais très curieuse d'en apprendre plus sur ce monde et surtout sur les skyraffs. Lorsqu'Espa reçoit son oeuf au tout début, on ressent la même excitation que lui, cette envie de savoir à quoi ressemblera cet animal et de quelle manière ils seront liés.

L'idée même du skyraff était assez originale et même si on sent de nombreuses références à d'autres oeuvres, certains mythes sont détournés comme celui des dieux de l'Olympe ou encore des loups-garous, des nains ou des elfes. Les auteurs ont aussi inventé leurs propres créatures, ce qui donne quelque chose d'assez hétéroclite. le lecteur croisera des Pavras, des skoripines, et bien d'autres bébêtes en tout genre. Ils ont su créer un bestiaire qui leur correspond et qui fait avancer l'histoire de manière dynamique.

Je dois admettre que certaines ressemblances, un peu trop évidentes, m'ont fait grincer des dents. S'inspirer d'Eragon peut être une force, mais reprendre les codes de manière identique, ça m'a laissé un arrière-goût de fan-fiction. Quelques exemples en vrac : le devenir du village d'Espa, la conteuse qui s'improvise mentor, l'herboriste, les « Bienveillantes » (terme largement repris dans Percy Jackson) ou encore les origines d'Espa, sans doute inspirées du héros de Rick Riordan, là aussi… Cette profusion de similitudes est à double tranchant, car pour moi, le roman finit par perdre son identité. Même si les auteurs ont fait l'effort d'ajouter leur propre griffe, certaines grandes étapes que l'on retrouve ne leur appartiennent pas vraiment.

À 13 ans, Thomas Gindre m'a tout de même étonnée. Se lancer dans de la fantasy, mettre en place tout un univers, ce n'est pas rien ! Alors oui, il a quand même un filet de sécurité, mais il y a de l'effort. Je pense qu'il se cherche encore, et que le Skyraff constitue les prémices d'un début prometteur. Il y a de bonnes choses, mais il aurait gagné à pousser encore plus loin son imagination, pour s'approprier son univers et en faire quelque chose de plus personnel. Néanmoins, je sens que c'est en passe de se faire.

Les éléments que je pointe comme des défauts peuvent néanmoins devenir des forces chez un public jeune. Car le Skyraff est un roman destiné à la jeunesse, c'est indéniable. Parfois il y a des raccourcis. Des passages peu étoffés qui orientent irrémédiablement le livre vers un public juvénile. Certains trouveront que ça manque de profondeur ; moi, je pense que les auteurs sont allés au plus simple pour attirer les plus jeunes.

Le style est parfois assez scolaire, mais au vu du public concerné, ça peut tout à fait se justifier. La plume est tout de même fluide, le vocabulaire recherché, la syntaxe soignée. Même si le tout comporte quelques maladresses (et une ou deux incohérences), ce que je décèle comme une faiblesse rend l'histoire beaucoup plus accessible aux jeunes enfants qui commencent à s'intéresser à la littérature de l'imaginaire. Ne serait-ce que dans la façon d'appréhender la mort ou la guerre, Thomas et Florence Gindre en font quelque chose de soft et pas trop détaillé pour préserver les âmes sensibles.

Grâce à des chapitres courts et une mise en page aérée, le Skyraff se lit très rapidement. J'en ai parlé à mon cousin de 13 ans, grand fan de Percy Jackson – le même âge que Thomas Gindre ! – et il est actuellement en train de le dévorer. Comme quoi, tout est une question d'âge ! Ça ne se joue à rien, parfois.

En résumé, je ressors un peu partagée car malgré des qualités d'écriture et des péripéties intéressantes, le Skyraff manque de singularité. Néanmoins, je pense que si j'avais eu 10 ou 15 ans de moins, j'aurais sans doute été transportée par les aventures d'Espa, de Xéros et de Nymphia. À cheval entre Eragon et Percy Jackson, ce duo mère-fils vous entraînera sur des territoires où magie et secrets règnent en maîtres.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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