Assez déçue par ce roman, qui n'est ni ce à quoi je m'attendais, ni ce que promettait la 4ème de couverture. "Roman d'amour passionné", non,
Angelo préfère largement son frère de lait, Guiseppe, et même ses chevaux, à la "petite femme au visage en pointe de lance". Se sourire et s'appeler par son prénom, ce n'est pas de l'amour. J'ai vu plutôt deux personnes qui s'accrochent l'une à l'autre parce qu'elles ont besoin l'une de l'autre. Matériellement - porter les bagages, faire du feu, lutter contre les soldats, mais surtout psychologiquement pour se donner du courage. Roman d'aventure, pas vraiment, c'est plus un voyage, un roman de la route, du déplacement ; quasiment pas de bataille, ni d'affrontement épique. C'est un roman sur la peur, pas un roman sur le courage, sur la lâcheté et l'égoïsme, non sur le dévouement et le sacrifice. Ce n'est pas non plus un roman politique,
Angelo prétend combattre pour l'Italie, mais il ne cherche Guiseppe que pour avoir des nouvelles de sa mère, et toucher sa pension...
Pour moi, la lecture a été longue, car le rythme lui-même me semblait long, j'attendais que le rythme s'accélère, qu'il se passe quelque chose. Je trouvais des répétitions :
Angelo arrive quelque part, il voit des malades, il trouve un obstacle sur sa route, il voit d'autres malades, il franchit l'obstacle et il repart.
Si je n'ai pas été séduite par l'intrigue, certains points de l'écriture m'ont marquée. D'abord, c'est une écriture de la sensation, des sens. le lecteur ressent comme les personnages la chaleur écrasante, étouffante, il soupire de soulagement lorsque la pluie arrive enfin. de même, on sent les odeurs de pourriture des corps, de grillades sur les bûchers. Je retiens donc quelques images saisissantes, comme le chant envoutants des corbeaux prêts à dévorer Pauline vivante, ou le riz-au-lait qui s'échappe des malades. Enfin, j'ai lu plusieurs allusions à la Chartreuse de Parme, ce qui ne peut que me plaire :
Angelo est le fils naturel d'une duchesse, il est Piémontais aux yeux enfiévrés, il ne tombe pas amoureux... Oui, de nombreux points communs avec Fabrice del Dongo.
C'est tout de même un sentiment de lassitude qui domine.