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EAN : 9791025604076
Editions Thélème (22/11/2018)
Édition audio (Voir tous les livres audio)
4.15/5   573 notes
Résumé :
Sur le rude plateau provençal de Grémone, quelques hommes peinent tristement sur leurs terres, chacun de leur côté. Ils comprendront le message de joie et d'espérance que leur apporte le sage Bobi, vagabond au cœur généreux, et, malgré les difficultés de l'existence, la joie renaîtra sur le plateau.
Que ma joie demeure est un hymne à la vie, un chant merveilleux en l'honneur de la nature, des hommes et des animaux.
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
4,15

sur 573 notes
Ça parle de joie. Ça parle de tous ces petits plaisirs qui amènent le sourire et qui font qu'on se sent plus léger... Lorsqu'on réalise qu'on a besoin de pas grand-chose pour se sentir immensément bien ; lorsqu'on prend conscience qu'on ne devrait pas demander beaucoup plus que ce qu'on a financièrement, matériellement, parce que ce qu'on a profondément besoin, c'est d'autre chose.
Ça parle d'abord d'une rencontre qui nous change. La rencontre d'un homme un peu magicien, un peu sage aussi, qui a ce don-là : savoir ce qui peut donner de la joie aux autres, à ces autres hommes qui l'ont perdue depuis bien longtemps. Cet homme leur apprend peu à peu comment connaître cette joie au fond de soi. (Ça ne parle pas d'un hypothétique symbole religieux. Ma petite critique est athée, païenne et parle à tous).
Ça passe par de toutes petites choses, si simples, tellement naïves peut-être, au fond si élémentaires. C'est pouvoir admirer les fleurs aux couleurs chatoyantes, aux odeurs enivrantes. C'est être enchanté à la vue d'un champ de blé, de coquelicots ou de lavande. C'est regarder le ciel, les nuages, les couchers de soleil rougeoyant, les étoiles. C'est s'asseoir sur une plage et regarder la mer, voir les vagues se fracasser contre les rochers, marcher pieds nus dans le sable, sentir chaque grain de sable contre la plante de son pied. C'est fermer les yeux et écouter le bruit des vagues, faire battre son coeur à leur rythme, humer l'air iodé, prendre de larges bouffées d'oxygène, respirer. C'est regarder les mouettes, les petits oiseaux migrateurs, les oyats danser doucement sous la brise. Sentir les rayons du soleil sur sa peau. Sentir le coeur plein, presque lourd, tellement c'est beau. C'est ouvrir grand les yeux à tout ce qu'il y a de magique autour de nous, comme des enfants. D'éternels enfants. C'est être curieux. Savoir encore se laisser surprendre par la beauté de la nature, de la faune, de la flore. Savoir encore s'émerveiller.
Ça parle du corps, de cette conscience du pas qu'on place l'un devant l'autre. de chaque mouvement de son corps, même infime, lent. Cette conscience comme éveillée, réveillée, que l'on retrouve enfin de tous ces gestes. de tous nos gestes.
Ça parle d'envie. de toutes sortes d'envie : de chanter, de danser, de bouger, de la main de l'autre qu'on prend dans la sienne, du contact des peaux, d'étreintes, du parfum, des odeurs des autres. du corps qui se met à vous parler. Ce corps qui vous parle de toutes ces impressions, de chaleur, d'embrasement. de vie.
C'est parler aux autres. Se donner la peine de parler aux autres. Leur envoyer un message. Prendre de leurs nouvelles. C'est un simple mot. Un petit sourire, tout simplement. C'est un petit rien. Un simple petit rien qui amène la joie. Même le silence. C'est apprendre que lorsqu'on donne aux autres, on est plus riche. C'est apprendre que lorsqu'on partage, on est plus humains.
C'est être ensemble. Passer du temps avec ceux qu'on aime. Donner de l'affection, de la tendresse. C'est être capable de dire à tous ces gens qui font partie de notre vie combien on les aime. C'est être capable de dire « je t'aime ».
Ça parle de toutes ces petites choses que, parfois, on ne remarque plus, que parfois on a oublié. C'est penser à faire toutes ces petites choses, s'offrir ces petits plaisirs. Ça parle de toutes ces petites choses de la vie si futiles mais indéniablement si utiles à notre humeur. Ça parle de ce lâcher prise aussi, parfois nécessaire. de prendre du temps, de prendre le temps.
Ça parle au coeur et à l'âme.
Ça parle de poésies qui réchauffent le coeur. Ça parle de livres comme celui-là qui donne le sourire. Un sourire qui reste. de ces sourires qu'on a toujours aux lèvres lorsqu'on lève les yeux du roman et qu'on a toujours en regardant les autres passagers du métro. Et parfois de cette joie lorsqu'ils remarquent ce sourire et qu'ils nous le rendent en retour. Juste comme ça. Gratuitement.
Ça parle de cette sensation de se sentir plus léger, le corps comme en apesanteur. Ça parle de toutes ces petites choses qu'on apprend pour ressentir la joie. de ces petits moments qu'on fait entrer en nous et qu'on garde précieusement, comme le plus doux des trésors.
Ça parle de la joie. de la joie à faire partager ce moment. de la joie des autres qu'on peut imaginer s'il leur prenait l'envie d'un petit peu de bonheur en lisant ce roman si frais, si profond, si beau et qui fait tellement de bien.
Ça parle d'un petit billet pour un livre tellement important, tellement vital. Un petit billet d'une simplicité presque naïve. Un billet tout simple pour remercier Jean Giono, où qu'il soit, de m'avoir donnée ces sourires plusieurs jours durant, de m'avoir emplie le coeur en me rappelant les choses de la vie.
Parce que, finalement, avec les actualités si terribles qui nous donnent des maux de coeur, des larmes aux yeux, et tant de désespérance en l'être humain, avec tous les tracas de la vie quotidienne, ces journées grises et sans soleil, ces journées harassantes de boulot, ces petits désaccords ou brouilles avec les autres, cette profonde solitude, ces questions sur le sens de la vie, de temps en temps, il faut prendre le temps d'un peu de calme, profiter du silence ou pourquoi pas d'une musique qui nous fait planer, de se nourrir de beauté, d'étreindre la vie, pour pouvoir supporter tout cela.
Parce que, malgré tout ça, ce qu'on souhaite, c'est que la joie soit la plus forte. C'est qu'elle fasse de la résistance et remporte la lutte. Tout ce que l'on souhaite, c'est que la joie advienne. Et que la joie demeure.
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Depuis le temps que l'un de mes amis, amoureux fou des livres de Jean Giono, me disait qu'il fallait que je lise ce livre, ça y est, j'ai enfin pris le temps de suivre ses conseils, de mettre en stand-by mes lectures en attente et de lire cet ouvrage-là !
Et il est vrai qu'il est toujours de bons conseils et je ne regrette, o combien pas, de l'avoir écouté !

Cet ouvrage, c'est avant tout une hymne à la joie, un souffle de vie qui se pose sur nous, lecteurs, souvent trop occupés dans notre petit monde que nous en oublions trop souvent d'en revenir aux choses essentielles, aussi simples soient-elles. D'ailleurs, ces choses-là sont tellement simples et nous paraissent tellement couler de source que nous n'y faisons même plus attention. Quel chef-d'oeuvre que la nature, le vent qui nous caresse le visage, les fleurs qui éclosent, les champs de blé et tant d'autres encore. Oui, tout cela, Giono nous le rappelle ici pour pas que l'on oublie ! Ici, l'histoire se déroule sur la plateau de Grémone dans les Alpes-de-Haute-Provence où Jourdain, propriétaire et agriculteur, réside avec sa femme Marthe. Malheureux ? Non, on ne peut pas le dire mais il sait qu'il lui manque quelque chose pour qu'il soit complètement heureux mais quoi ? Il a tout ce qu'il lui faut, une ferme avec des terres à cultiver, une épouse aimante et des voisins avec qui il entretient des relations on ne peut plus cordiales, alors quoi ? Que pourrait-il rêver de plus ? Il ne le sait pas encore mais ce qui lui manque, c'est voir la vie autour de lui, et cette vie -là, c'est Boby, un jeune acrobate un peu poète qui va la lui apporter. de quelle manière ? Cela, je ne vous le dirai pas car le roman est essentiellement basé là-dessus et celui-ci est trop beau pour que je vous laisse le soin de le découvrir par vous-mêmes !

Une véritable bouffée d'oxygène ! Dans cet ouvrage, le lecteur en vient lui-même à se poser des questions sur ce qui lui manque vraiment à lui, pour profiter tout simplement de la vie et là, je ne pense pas à des choses matérielles car c'est certain, l'Homme est ainsi fait qu'il veut toujours plus mais si il prenait simplement le temps de regarder un coucher de soleil et de se dire :"Ouawh ! C'est superbe et ce qui l'est encore plus, c'est que je suis vivant !".
A découvrir et à faire découvrir !
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Que ma joie demeure narre la vie de gens habitant un hameau agricole situé sur le plateau Grémone en Haute-Provence .La vie est monotone et routinière .Il y manque la joie de vivre .Mais voilà qu 'arrive dans ce lieu ;un amuseur public .un acrobate itinérant Bobi .Ce dernier rencontre le fermier Jourdan qui vit en compagnie de sa femme .Ma la tristesse plane là sur le hameau et a qui il manque ce petit quelque chose ou le grain de sel qui rend la vie belle et désirable .Mais Bobi qui a une vie simple et qui porte un un autre regard sur l 'existence et tout ce qui l 'entoure .Avec sa façon de vivre ,Bobi va emmener les gens à se contenter de vivre juste avec ce que l 'on possède et ne pas accorder de l 'importance à ce qu 'on ne possède pas .Il faut que les gens sortent de leur coquille et à regarder la nature dans toute sa diversité : la beauté d 'un ciel bleu .les arbres .les oiseaux .lla nuit où luit la lune .La rosée au lever du jour : il faut essayer de vivre en harmonie avec la nature .Partager les bons moments avec les autres et être solidaires .
Un roman fort agréable et écrit avec une grande simplicité .L 'auteur excelle dans la description de la nature avec toutes ses manifestations .On ne peut qu 'aimer ce livre .
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On est sur la plateau de Grémone dans les Alpes-de-Haute-Provence où Jourdain le fermier et sa femme Marthe vivent chichement...
Une terre à cultiver, une femme aimante, des voisins agréables, voilà le vrai bonheur...
A moins que...
A moins qu'il ne lui manque quelque chose au Jourdain...
Mais brisons là : voilà Boby, vague poète et acrobate qui arrive au village...
Une oeuvre magistrale, même si, à sa parution en 1935 elle n'a pas fait l'unanimité de la critique...
Une texte lyrique qui reste pour moi une ode au retour à la terre ; contre la modernisation qui sépare l'homme de la nature, et l'homme de l'homme.
Remarquable !
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Dans les Alpes de Haute Provence, sur le plateau de Grémone, quelques paysans vivent là, isolés les uns des autres. Des vies simples mais sans joie, rythmées par le passage des saisons.
Par une nuit limpide, illuminée d'étoiles, un homme, Bobi, saltimbanque, va apparaître et s'installer chez Jourdan, paysan résigné. A son contact les gens du plateau vont découvrir le plaisir d'être ensemble, la solidarité, le partage, la beauté des choses. L'homme n'a pas besoin que de blé, il a besoin de joie, il a besoin d'amour, de poésie…
Un très beau texte, magnifiquement écrit, et qui reste d'actualité, sur notre rapport à la nature, aux animaux sauvages et domestiques, aux autres, à notre propre vie. Sur la nécessité de l'inutile, l'éveil au monde qui nous extrait de notre ennui, la fête qui nous rapproche de nos semblables. Mais l'aspect tragique de l'existence humaine reste présent malgré une volonté d'optimisme : la violence des éléments climatiques, la solitude, le désespoir, la mort volontaire, le handicap, le combat permanent qu'il faut mener car la joie sans cesse nous échappe…
Un livre lumineux à méditer .
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critiques presse (1)
LeMonde
20 mai 2019
Pour le philosophe, écouter Giono, c’est sortir du brouillard et ressentir de tout son être l’urgence d’une solidarité inconditionnelle, ­gratuite entre les hommes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (341) Voir plus Ajouter une citation
— Tu sais quel est le plus vieux métier de la terre ?
— Oui.
— C’est berger.
— Oui.
— Et il est resté toujours pareil.
— Oui.
— Depuis mille, mille et mille ans, on garde les moutons toujours de la même manière, et le chien court comme il courait dans ce temps-là, et le berger a le même repos sur le bâton.

Chapitre 23
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Depuis que les nuits étaient devenues aussi chaudes que les jours, on entendait chanter les hautes montagnes. La fonte des neiges les faisait ruisseler d’eau. Les glaces qui pendaient contre les parois des vallons s’étaient écoulées avec des bruits de tonnerre. Les forêts de mélèzes ayant repris leurs feuillages avaient étoffé les pentes ; l’herbe des pâturages avait adouci le râpement du ciel aigre contre les glaciers. Et tous les échos s’étaient réveillés. Les ruisseaux et les torrents bondissaient partout comme des courses de moutons ou des cavalcades de grosses juments blanches. Très haut dans la montagne, là où les vallons n’étaient plus creusés que comme la paume d’une main et où venait s’appuyer le tranchant des glaces éternelles, on entendait parfois hennir les glaciers ; ils restaient encore un moment immobiles, puis soudain ils se cabraient dans le craquement de leurs muscles de fer et les avalanches libres galopaient vers les fonds. Alors, le long des veines et des artères du grand pays au milieu duquel se trouvait le plateau Grémone, le long des ruisseaux, des torrents, des rivières, des sources au fond de la terre, courait le gonflement d’une nouvelle force des eaux.

Chapitre 21
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Le monde avait de plus en plus besoin de vie. Les petits oiseaux quittaient les nids où il faisait trop chaud. Ils se posaient sur les branches pour la première fois de leur vie. Ils essayaient de dormir, mais, dès qu’ils fermaient les yeux, ils perdaient l’équilibre, ils tombaient en battant éperdument des ailes, et un peu de fraîcheur caressait leur poitrine sous le duvet. Alors, ils apprenaient tout d’un coup combien voler était splendide pour le corps et pour la joie, et ils s’en allaient d’un arbre à l’autre, et même dans de grands espaces sans arbres ; la sensation délicieuse de la fraîcheur de l’air remué par les ailes leur donnait de l’audace, ils s’élançaient tout droit vers les profondeurs du ciel jusqu’au moment où, ivres de peur et du vertige de voir chavirer sous eux la terre chargée de champs verts, ils s’écroulaient comme une pluie de pierres en poussant des cris.

Chapitre 22
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Le soleil roulait sans arrêt d’un bord à l’autre du ciel vide. Les cosses s’ouvraient en crépitant, les grains coulaient sur la terre, le fléau des avoines jetait des graines, les bardanes jetaient des graines, les mousses expulsaient d’un seul coup de petites graines d’or que le moindre vent emportait. Les têtes de datura craquaient, s’ouvraient, délivraient de leur coque de satin blanc les trois noix couleur de la nuit. Les choux pleins d’humidité et travaillés par la chaleur sentaient fort. Les betteraves, les oignons, les navets, les grosses carottes sortaient de la terre poudreuse, poussés par le gonflement de leurs chairs. Dans tous les endroits ensoleillés de la montagne, les abricotiers sauvages pleuraient de la sève et du jus. Seules, quelques marmottes venaient lécher ce sirop.

Chapitre 22
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Toutes les variétés de sauterelles étaient sorties. Toutes les variétés de fourmis étaient vivantes. Toutes les variétés de papillons vivaient, toutes les mouches, tous les scarabées. Tous les lézards sortaient des trous, s’allongeaient au soleil, se réveillaient en bondissant, soufflaient de l’écume, s’apaisaient, dormaient, s’en allaient pesamment à leurs trous en dandinant leur gros ventre entre leurs pattes courtes. Toutes les couleuvres avaient fini leurs amours et, déroulées, s’en allaient sur les routes solitaires : les mâles vers des batailles avec des mulots, des rats, des oiseaux et de petits poissons ; les femelles vers les chaudes poussières des landes pour y pondre et y siffler doucement en attendant que les œufs crèvent.

Chapitre 22
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Feuilleter le manuscrit d'un écrivain, c'est entrer dans l'intimité de l'auteur. On devine sa main courant sur le papier, on suit son tâtonnement, sa recherche, avec ses repentirs et ses illuminations.
Des superbes dessins qui accompagnent les écrits de Victor Hugo, aux ratures de Flaubert, témoignant de sa recherche obsessionnelle de l'expression juste; des fameuses «paperolles» de Proust, aux notes, plans et esquisses de Zola ; des épreuves corrigées De Balzac, aux contraintes mathématiques de Perec, des manuscrits raturés d'Apollinaire, Segalen, et Valery, au bouillonnement désordonné de Bataille ; du plan à bulles de Jules Romain, aux écrits d'Aragon et Giono, découvrant leur roman au fur et à mesure qu'ils l'écrivaient, autant de traces écrites, qui donnent à voir, au gré des fragments de textes raturés, le travail sur l'image, le rythme et la forme.
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