AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 50 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un livre court (60 pages, à découvrir sur le site des éditions Seuil) mais de circonstances, écrit durant le confinement et pour les confinés. Non-pas pour tomber un peu plus dans la psychose et baigner dans l'angoisse de l'enfermement, mais plutôt pour rappeler les causes et conséquences rationnelles de l'épidémie, et la nécessité des mesures actuelles. Paolo Giordano vit comme nous cette frustration émanant des restrictions. C'est parfois oppressant, voire déprimant. Mais c'est la seule manière de sauver des vies. Un petit rappel à la prudence pas inutile ni désagréable car très imagé. Un appel à la patience aussi.


« Pour le virus, l'humanité entière se partage en trois groupes : Les Susceptibles, c'est-à-dire tous ceux qu'il pourrait contaminer ; Les Infectés, c'est-à-dire ceux qu'il a déjà contaminés ; et les Rejetés, ceux qu'il ne peut plus contaminer. Susceptibles, Infectés, Rejetés : SIR »


Or, nous sommes encore 7,5 milliards de susceptibles, autant dire une aubaine pour le virus, si nous ne continuons pas de nous méfier : « Si vous ôtez la main d'un tuyau sous pression, l'eau se remet à jaillir comme avant. La contagion recommence à se diffuser exponentiellement. c'est alors que débute la phase la plus difficile, la troisième, celle de la patience. »


De manière très pédagogique, l'auteur déroule en images percutantes le mécanisme de propagation du virus. Comprendre, et mieux connaître les techniques de notre ennemi commun, c'est apprendre à lutter contre lui. Et pouvoir agir, à notre échelle individuelle et pour le bien de tous, a cette vertu de ne pas nous laisser totalement démuni, ni totalement isolé.


« Nous voulons toujours connaître les dates de début et de fin des choses. Nous sommes habitués à imposer notre rythme à la nature, et non le contraire. J'exige donc que la contagion s'achève dans une semaine, qu'on retourne à la normale. Je l'exige en espérant. (…) le défaut de la pensée magique, dans ce genre de crise, n'est pas tant d'être fausse que de nous conduire tout droit vers l'angoisse. »


L'auteur éprouve également le manque de contact. Cette épidémie ayant des causes humaines, elle demande à l'Homme de repenser ses actions. A long terme dans un second temps, cela nécessitera une réflexion profonde sur nos actions sur la planète. Mais pour l'instant, sauver des vies vaut bien quelques privations de liberté. Plus on comprend les mécanismes de la pandémie, plus on s'approprie cette réalité. L'accepter permet de s'adapter à ces nouvelles conditions de vie. Or l'adaptation est la condition de la survie des espèces.


« La normalité est suspendue et personne n'est en mesure de prévoir jusqu'à quand. le temps de l'anomalie est venu, nous devons apprendre à vivre dans cette anomalie, à trouver des raisons de l'accueillir qui ne soient pas uniquement la peur de mourir. Il est peut-être vrai que les virus sont privés d'intelligence, cependant ils sont en cela plus habiles que nous : ils ont la capacité de muter rapidement, de s'adapter. Nous avons intérêt à en perdre de la graine. »


Oui bien sûr, le printemps nous appelle, le contact nous manque, et cet isolement qui peut sembler intransigeant et sans fin a parfois quelque chose d'angoissant et d'énervant. Mais il est aussi ce qui nous unit : Savoir que nous sommes tous ensemble dans la même galère et que nous ne pouvons nous en sortir que tous ensemble.


« L'épidémie nous encourage à nous considérer comme les membres d'une collectivité. Elle nous oblige à accomplir un effort d'imagination auquel nous ne sommes pas accoutumés : voir que nous sommes inextricablement reliés les uns aux autres et tenir compte de la présence d'autrui dans nos choix individuels. Dans la contagion, nous sommes un organisme unique. Dans la contagion, nous redevenons une communauté. »


Je termine en vous souhaitant à tous un bon courage, Je vous souhaite de faire de belles découvertes littéraires, de lier des amitiés pas si virtuelles que ça ; d'apprécier ce temps pour vous, cette accalmie dans vos folles vies. Et de, très bientôt, serrer enfin dans vos bras ceux que vous aimez !
Commenter  J’apprécie          216
Plutôt un long texte (65 pages) sur le virus cov 2 et sa contagion rapide. Clair et instructif.
Offert à lire en ligne par les éditions le Seuil en ce temps de confinement.
Commenter  J’apprécie          10
Saine, intéressante et rapide lecture.
Les sceptiques devraient le lire.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (91) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}