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3,91

sur 295 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai plongé sans hésitation dans ce roman fleuve qui, au début, m'a fait penser à L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante. S'il y a l'Italie, les confidences d'une adolescente, ses amitiés, ses amours, la ressemblance s'arrête vite.

Bien traduit par Nathalie Bauer, Paolo Giordano dont le premier livre, La Solitude des nombres premiers, a connu un immense succès, réussit là un second roman riche en événements et en surprises.
Teresa, la narratrice, a quatorze ans lors de ce premier été à Speziale, au sud de Bari, dans les Pouilles. Elle vient chez sa grand-mère paternelle passer un mois avec son père.
Teresa est très attirée par trois garçons de son âge (Nicola, Tommaso et Bern) venus se baigner, sans autorisation, en pleine nuit, dans la piscine familiale. Des trois, Bern la captive par son regard. Suivent d'autres étés qui permettent à Teresa et Bern de faire plus ample connaissance…
Quatre années passent et une très mauvaise nouvelle vient assombrir sa vie. Elle décide alors de tout faire pour retrouver son grand amour.
À partir de là, j'étais pris dans la spirale d'une histoire souvent tendue de jeunes gens désirant s'affranchir des contraintes de la société et prêts à se battre pour défendre leurs idées. J'ai retrouvé chez eux un souci constant de l'écologie, une conscience très claire des enjeux qui menacent notre planète et un souci d'appliquer cela dans la ferme qu'ils exploitent ensemble, sans Nicola, devenu policier...
Avant d'arriver à cette concrétisation, il m'a fallu supporter la partie consacrée à l'éducation des enfants, inculquée par Cesare, le père de Nicola qui incarne une sorte de gourou imprégné de religion, il applique des méthodes de tyrannie mentale douteuses dont les conséquences sur les trois garçons se ressentiront jusqu'à la fin du livre.
Ces passages de la Bible, ces textes religieux cités un peu trop souvent par Cesare ne me semblent pas indispensables car on comprend vite que cet homme se sert de tout cela pour dominer ceux qui lui sont confiés.
Trois parties et un épilogue structurent ce roman dont j'ai eu envie de tourner les pages avec plaisir mais aussi beaucoup de crainte pour Teresa qui n'a pas hésité à tout sacrifier pour vivre pleinement avec celui qu'elle aime.
Leur engagement en faveur d'une agriculture la plus naturelle possible que j'approuve totalement, ne se limite pas à la ferme. Avec d'autres, ils militent et se battent pour sauver les oliviers de la région d'un abattage systématique à cause d'une bactérie ravageuse. J'ai retrouvé là les mêmes questions que posent ces mises à mort généralisées d'animaux ou de végétaux avec, dans le cas du livre, une nouvelle variété transgénique prête à être livrée par des gens qui gagneront beaucoup d'argent, au passage.
Amitié, amour, jalousie, haine, vengeance, religion, communauté, retour au naturel, désir d'enfant, responsabilité parentale, Dévorer le ciel, roman découvert dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire 2019 de Lecteurs.com et grâce aux éditions du Seuil que je remercie, foisonne d'idées et de situations qui m'ont fait penser et réfléchir à beaucoup de débats qui agitent actuellement notre société.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Voilà un gros coup de coeur ! Je suis complètement tombée sous le charme de l'histoire de Bern, Teresa, Tommaso et Nicola.
Une histoire d'amour, d'idéaux, d'espoir, de croyances.
Les personnages , tous charismatiques sont décrits avec beaucoup de réalisme et précisions. Je n'ai eu aucune à me les imaginer et à les aimer ( surtout Bern et Teresa). La fragilité de tous est touchante.
Ils me manquent maintenant que j'ai tourné la dernière . C'est le genre de livre que l'on a envie de faire durer et même plus, on a envie que ce ne soit pas un roman pour pouvoir, sans fin, connaître l'évolution de chaque personnage
C'est un livre teinté de mélancolie et l'on sent une certaine nostalgie, est-ce celle de l'auteur Paolo Giordano ? En tout cas moi, je le suis ce soir, et je vais guetter avec acuité la sortie de son prochain roman.
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Ce ne doit pas être simple de recevoir le prix le plus prestigieux de son pays (Strega), dès son premier roman, âgé d'à peine plus de 25 ans et de le vendre à deux millions d'exemplaires. Pas facile dans le sens où après La solitude des nombres premiers, Paolo Giordano, puisqu'il s'agit de lui (côté féminin, sa compatriote Silvia Avallone a connu le même début de « carrière »), serait forcément attendu à chaque publication. le corps humain et Les humeurs insolubles, les deux romans qui ont suivi, n'étaient pas mauvais mais il n'y avait pas de quoi s'enthousiasmer non plus. Vu le talent de l'écrivain et une fois digéré son énorme succès initial, il était prévisible qu'il nous revienne un jour ou l'autre avec un livre accompli et qui dépasse largement les promesses de la solitude des nombres premiers. Mission remplie, et au-delà des espérances, avec Dévorer le ciel, une pure merveille romanesque, dont on ne sait s'il faut d'abord admirer l'habileté narrative et l'émotion qui s'en dégage ou le style délié admirablement préservé par la traduction de Nathalie Bauer. Les premières scènes sont magnifiques et très visuelles avec une jeune fille, la narratrice, qui observe trois garçons qui se baignent nuitamment dans la piscine de la maison familiale, où elle passe l'été, au coeur des Pouilles. le roman débute comme le récit d'un amour de vacances et va ensuite se développer en une fresque générationnelle, sur plus de 15 ans. Comme dans le premier livre de Paolo Giordano, l'auteur nous raconte des lignes de vie brisées et l'inadaptation sociale de jeunes gens qui refusent ici une société matérialiste qui les éloigne de l'innocence et de la pureté originelle, celles qu'ils recherchent dans une ferme communautaire où ils vont passer les plus belles années de leur vie avant que l'utopie ne vole en éclat. Les personnages du livre sont charismatiques mais le plus touchant est Teresa, la narratrice « interprétée » si l'on ose dire par Paolo Giordano. Dont on perçoit toute la fragilité et le courage dans le choix d'une vie à l'encontre de son éducation mais aussi l'impuissance devant les rêves trop grands des garçons et notamment de Bern, l'élu de son coeur, depuis l'épisode de la piscine. le roman est admirablement construit, défaisant la chronologie des événements pour mieux y revenir, réussissant ainsi à se métamorphoser en thriller existentiel dont le suspense se maintient jusque dans les dernières pages. Des Pouilles à l'Islande, en passant par Kiev, Dévorer le ciel se révèle furieusement romantique, délicieusement mélancolique et s'interroge au fond sur les seules questions qui importent : quel est le sens de nos vies et qu'avons-nous fait de nos rêves de jeunesse ? Paolo Giordano les illustrent avec aussi bien l'intelligence de l'esprit que celle du coeur. Magistral.
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C'est une bien belle épopée romanesque donnée à lire par cet auteur qui a déjà prouvé sa maîtrise de l'écriture.
Une toute jeune fille, Teresa, aperçoit un soir trois jeunes garçons venir se baigner dans sa propriété en Italie, dans les Pouilles.
Curieuse, elle va les retrouver, on assiste aux émois de l'adolescence, l'attachement réciproque de Teresa pour Tommaso, Nicola et Bern; avec le dernier ce sera l'amour tout simplement;
Le roman s'étire sur une vingtaine d'années, et même si on connaît très tôt la clé du récit, de par la construction, on apprend des années après les faits le parcours de Bern au travers du récit de Tommaso à Teresa.
En fait on assiste aux heurts de jeunes gens idéalistes entre le monde réel et leurs utopies.
C'est un roman d'apprentissage, mais dont l'écriture suggère la violence sans malmener le lecteur. Une belle lecture et une belle traduction.
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Il y a dix ans paraissait "La solitude des nombres premiers". Un roman déconcertant qui m'a laissé un sentiment de beauté triste. Sentiment à la fois diffus et fort qui m'a fait snobé les titres suivants de l'auteur italien. Mais après 10 ans, ça y est je me sens prête à relire Paolo Giordano! Et bien m'en a pris!
"Dévorer le ciel" est un incroyable roman d'amour, l'exposé de l'amitié sans bornes, le descriptif subtil de la famille, l'esquisse de la foi, un plaidoyer écologique, le portrait sans retouches du tournant du XXIe siècle... Un roman d'absolu qui suit pourtant une narration rythmée.
Je pourrais ergoter en disant que l'épilogue ne sert pas à grand chose (comme je le pense bien souvent pas juste sur ce titre) mais finalement non! Rien n'est à jeter dans ce roman, tout est beau, fort, visuel, sensuel (à tel point qu'on se demande si l'auteur est bien docteur en physique), puissant. Mon coup de coeur pour les mois voire les années à venir!
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Un livre très intense, tant sur l'histoire, la psychologie des personnages, la réflexion sur l'amour, la vie, la mort, avec une très forte dimension écologique, que je n'avais pas perçue sur la couverture ou dans le titre.
Un livre bouleversant, et j'avoue que cela fait quelques jours que j'ai du mal à passer à d'autres lectures car je suis encore très imprégnée de l'histoire et des personnages.
Et qui pose aussi une question sous jacente sur les souvenirs : quels souvenirs peut-on garder ou partager, , pouvons-nous avoir des souvenirs communs,...?

Chaque partie du livre relate un événement marquant dans la vie de Teresa, mais aussi dans la famille des garçons. Ces différents éléments sont aussi, des sources de réflexion, de décisions qui font évoluer les personnages.

La première partie est l'histoire de Teresa, à partir de sa rencontre avec 3 garçons, presque "frères", et surtout de sa rencontre avec Bern, avec qui elle vit ses premiers émois. Elle rencontre aussi sa famille, et leurs particularités...
Dans la seconde partie du livre, c'est Tommaso qui raconte son histoire, dans laquelle s'entremêle celle de Teresa... Chaque élément de l'histoire qui nous parvient, nous éclaire sur d'autres éléments qui permettent de reconstituer une histoire à la façon d'un puzzle.
La troisième partie reprend à nouveau le point de vue de Teresa... dans un dernier voyage mais je ne souhaite pas en dévoiler plus...

Dévorer le ciel nous fait découvrir une histoire très riche d'éléments et de phrases qui se font écho tout au long du livre. Ce livre est pour moi un ensemble extrêmement réussi !


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Un bon roman sur l'amour, l'amitié et le rêve écologique dans l'Italie du sud.
Teresa est une fille du nord, de Turin, elle passe toutes ses vacances d'été dans le sud, en Pouilles. Elle y rencontre trois jeunes garçons qui l'adoptent d'année en année durant ces mois d'été et tombe amoureuse de l'un d'eux Bern.
Durant ces 455 pages nous suivons ce groupe d'adolescents puis d'adultes dans leur rêve écologique, leur amitié et leurs amours, leurs déconvenues jusqu'au drame qui nous est révélé petit à petit comme un thriller.
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Intense et solaire, telle apparaît la première partie, celle de la fin de l'enfance, de ce beau livre mélancolique. La scène inaugurale de la piscine, à l'écriture millimétrée, est magistrale. La narratrice, Teresa, y rencontre les 3 compagnons de jeu qui animeront désormais ses étés radieux dans les Pouilles. L'éveil des sens et de l'attachement y est retranscrit d'une manière délicate et brutale à la fois, comme peuvent l'être les adolescents. Toute la vie de Teresa sera un éternel retour à cette époque bénie, terreau de ses souvenirs et de ses choix de vie, capable de transformer une enfance rude et sectaire en paradis perdu. En cela, l'histoire est universelle. La grâce s'évapore dans la seconde partie que l'auteur a sans doute voulu rattacher à son époque. La cristallisation des attentions autour de l'énigmatique Bern, l'éloignement du lâche Nicola et du fragile Tommaso, recentrent le récit sur les actions écologico-idéalistes de jeunes adultes façon zadistes, avec toutes les réflexions qui vont avec : la primauté de la nature sur l'humain, les limites de l'action politique, les origines de la violence...Ce retour au trivial culmine dans une fin triste et alambiquée mais c'est peut-être là toute la symbolique de la perte de l'enfance et de l'innocence. Nul doute que ce roman, comme "la solitude des nombres premiers" imprimera durablement ma mémoire...
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Ils étaient des enfants quand ils se sont rencontrés. Trois garçons intrépides, élevés selon nombre de préceptes religieux qui ne les empêchaient pas de n'en faire qu'à leur tête, et une petite fille espiègle, curieuse des autres. C'est pour Bern que la jeune Teresa vibre. Son regard énigmatique, ses discours trop matures, ses silences tragiques. Toujours flanqué de Tommaso et Nicola, Bern a très tôt l'étoffe d'un leader, et ce malgré lui. Anticonformiste, rêveur, écorché vif, il se laisse difficilement approcher. D'un été à l'autre, au village de Speziale, Bern et Teresa apprennent à se connaître, mais peut-on dompter le vent ? L'amour, au-delà de la raison et des convenances, fera son oeuvre, mais chaque jour semble imposer un nouvel obstacle, dans un paysage social en souffrance, où les idéologies se heurtent aux intérêts financiers, et où la force des sentiments s'avère ardemment destructrice.

Toute tentative de résumer ce roman serait réductrice : Dévorer le ciel est une fresque dramatique qui se déroule sur plus de quinze ans. Je crains de trop en dire, et de très mal le faire ! Dès les premières pages, j'ai été saisie par la beauté de l'écriture (et le talent de la traductrice, Nathalie Bauer), hypnotisée par ce style très visuel qui ne fait que gagner en intensité. La construction narrative envoûte, déroute, vous contraint à tout mettre entre parenthèses pour suivre les personnages. Troublée par l'éducation stricte, dogmatique dispensée aux trois garçons (Cesare, dans le rôle du précepteur-dominateur, est dérangeant d'ambivalence), j'ai d'emblée éprouvé une grande tendresse pour eux… un ressenti qui s'est souvent modifié au fil du temps. Mais quel que fût leur âge, j'ai lu ce roman avec passion. J'aurais voulu soutenir Teresa dans ses tourments, j'aurais voulu faire partie de leur monde, prendre position, défendre leur cause. Car loin de se limiter à une histoire d'amour torturée, l'auteur a brillamment exploité des problématiques poignantes, dont l'écologie. L'évolution des personnages est absolument parfaite. J'aime, dans la littérature italienne, ces villages où le temps semble suspendu sous un ciel brûlant, ces scènes qui se déroulent au ralenti jusqu'à ce que les coeurs et l'orgueil explosent. Ici, le drame sourd à toutes les pages, celui qu'on redoute sans savoir de quoi il s'agit, mais avec les pires convictions qui s'ancrent au bout des doigts. le drame dans la déchirure de l'héroïne, dans chaque sentiment bafoué, chaque attente jamais comblée.

Ainsi livrée à ce dédale d'émotions, j'ai plusieurs fois dû prendre le temps d'encaisser, le coeur serré, avant de poursuivre ma lecture. Amitié, amour, jalousie, soumission, repentance, fierté, obstination et quoi d'autre encore que je ne saurais nommer… Abîmée dans sa mélancolie, j'aurais voulu ne jamais terminer ce roman.

Merveilleuse découverte de Paolo Giordano (dont je lirai prochainement La Solitude des nombres premiers) et coup de coeur de cette année 2019.
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Un roman difficile à classer :

Une saga familiale,

Un bildungsroman (pour les quatre protagonistes, une gageure du genre, qui concerne en particulier Teresa),

Un roman engagé (écologie),

Une fable (sur le sens de la vie, les religions, le combat pour notre environnement) …

En fin de compte, il s'agit d'un peu tout cela. L'écriture est fluide et belle, elle nous donne directement accès aux sensations et pensées de la narratrice (non omnisciente, puisqu'il s'agit de l'un des personnages principaux, Teresa).

Ce texte est, en quelque sorte, interrompu par le récit de Tommaso qui révèle à Teresa une partie de l'histoire qui lui était inconnue.

Un texte poignant, fort et une superbe fresque qui se déroule dans les Pouilles et nous fait voyager jusqu'en Islande.

Un texte que je recommande sans hésiter !
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