5 étoiles. Ce n'est pas souvent que je mets le maximum mais ce livre le mérite largement et ce, pour plusieurs raisons :
- il fait partie de ces rares livres qui parlent de l'apiculture avec une philosophie tout autre que la production, l'exploitation, le rendement... Dans ce livre il est question avant tout du bien être des abeilles et du respect de leur nature (notamment par la conduite en apiculture "fixiste", c'est à dire d'une apiculture qui n'entraverait en rien le programme vital et multimillionaire de fonctionnement des abeilles).
- Henri Giorgi parle des abeilles et présente l'univers de la ruche tronc avec passion ! La lecture est d'une grande fluidité et les photos permettent de mieux visualiser ce qui est écrit.
- l'approche technique est synthétique et concis ! Cela permet d'aborder la construction d'une ruche tronc pas à pas et en comprenant le sens de cette fabrication. C'est génial !
Présenter d'autres modèles de ruches troncs que celle des Cévennes aurait été un plus (un petit chapitre sur les ruches troncs du monde ou de l'Europe par exemple).
Quoi qu'il en soit, c'est un livre sur l'apiculture à posséder quand on a plutôt l'esprit "abeille" que "exploitation".
Merci Henri Giorgi pour ce partage de savoir !
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[...] Les enfermer (ruches troncs) dans le rôle pétrifié d' "objets patrimoines" me semble être une faute d'appréciation de leurs qualités face à ce que nous vivons dramatiquement aujourd'hui avec l'apiculture moderne. Elles sont les dernières représentantes de l'apiculture "fixistes", c'est à dire d'une apiculture qui n'entraverait en rien le programme vital et multimillénaire de fonctionnement des abeilles. Il y a actuellement une dégénérescence du monde des abeilles, dont la responsabilité peut être imputée pour une part non négligeable aux méthodes de l'apiculture moderne. Cette part de responsabilité est inavouable, car le courant qui pousse et porte cette apiculture est trop empreint de certitudes, de non-remise en question, du culte "toujours plus et toujours mieux", l'ensemble confortant une officialité dont la mise en cause est un tabou absolu. [...]
La répétition, au fil des générations d'abeilles, de telles méthodes - limitation des essaimages, simulation par de fausses informations (sirops spéculatifs) de miellées imaginaires et hors périodes naturelles, essaimages et remérages artificiels, transhumances, détérioration des règles naturelles de construction des bâtisses, etc. - font des colonies d'abeilles un peuple en déséquilibre permanent, un peuple qui doit en permanence dépasser son potentiel d'adaption à des événements qu'il ne peut plus prévoir et qui le submergent.