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Commissaire Ricciardi tome 9 sur 10

Odile Rousseau (Traducteur)
EAN : 9782743651312
400 pages
Payot et Rivages (07/10/2020)
4.12/5   38 notes
Résumé :
Suite des aventures du commissaire Ricciardi à Naples dans les années trente.

Traversé par une crise existentielle, le commissaire Ricciardi se sent découragé face à la vie. Le bonheur lui semble aussi insaisissable que les indices du crime sur lequel il doit néanmoins enquêter. La belle et hautaine Bianca, comtesse de Roccaspina, implore Ricciardi de rouvrir une affaire classée. Dans l’atmosphère tendue de l’Italie des années 1930, où Mussolini et se... >Voir plus
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Chi va piano va sano, chi va sano va lontano…
Maurizio de Giovanni nous livre la huitième aventure du singulier commissaire Ricciardi, plus mélancolique que jamais. Sa fidèle gouvernante, qui veillait sur lui depuis l'enfance n'est plus, ce coeur simple s'en est allé, comme s'en est allée sa bien-aimée Enrica. Mais le crime lui continue dans les rues napolitaines, et cette nouvelle enquête qui le mène vers les hautes sphères aura de grandes répercussions sur sa vie.

Des phalènes pour le commissaire Ricciardi marque un tournant tant politique que personnel dans l'existence des personnages. L'Allemagne nazie tisse sa toile dans une Italie où les fascistes surveillent de plus en plus les institutions comme les individus. Quant aux protagonistes, les jeux sont faits.
Pianississimo donc pour ces nuances polardeuses, et Bravissimo à Maurizio de Giovanni qui reste l'un des maitres du roman d'atmosphère. Ma seule remarque désobligeante (et c'est mon coeur de bas-bleu qui s'exprime) sera :Que se passe-t-il donc avec Enrica???
Je remercie Babelio est les Editions Rivages pour ce roman reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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N° 1507- Octobre 2020.

Des phalènes pour le commissaire Ricciardi – Maurozio de Giovanni – Rivages/noir
Traduit de l'italien par Odile Michaut

Je remercie Babelio et les éditions Rivages de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Naples dans les années 30. le commissaire Ricciardi, policier atypique, n'est pas bien dans sa peau et ce n'est pas seulement à cause de la présence des fascistes au pouvoir, il est seul et désemparé, dévasté par l'impossible deuil de Rosa, sa tante, sa mère de substitution. Pour lui, comme pour tous ceux qui l'ont connue, son fantôme plane encore sur leur quotidien. Il pourrait saisir l'occasion donnée par l'énigmatique et troublante comtesse de Roccaspina qui prétend qu'elle est l'auteure de l'assassinat de Piro Ludovico, avocat mais aussi prêteur de fonds, et pour qui son comte de mari, accroc au jeu et débiteur de Piro, est en prison alors que, selon elle, il n'y est pour rien même s'il a cependant avoué spontanément sa culpabilité dans ce meurtre. Il s'agit donc d'une affaire classée que cette femme voudrait bien voir rouvrir. Animé par un sens aigu de la justice autant que par sa volonté de sortir de la la période délétère qu'il traverse à titre personnel, il va accepter, même si cette affaire n'est pas de son ressort et que dans cette époque politiquement troublée, il joue sa carrière. C'est aussi un paradoxe puisque que les aristocrates aspirent à pactiser avec le pouvoir fasciste et que rouvrir ainsi cette enquête revient aussi à bousculer un fragile ordre établi. C'est pour lui d'autant plus compliqué pour le commissaire que, fort bizarrement et sans explication aucune, le comte veut être condamné et dans ce but est prêt à tout, jusqu'à refuser d'être défendu. Dans cette opération il sera secondé par le fidèle brigadier Maione qui va se révéler, comme toujours, un précieux collaborateur. En toute complémentarité et surtout en toute complicité, malgré les doutes et les intuitions de chacun d'eux, les deux hommes devront faire preuve de doigté, d'imagination et même d'hypocrisie pour jeter un regard neuf sur une instruction un peu trop vite bouclée, qui a tout moment menace de se retourner contre eux. Cette affaire serait trop simple si elle ne s'inscrivait dans un contexte politique tourmenté où la police est surveillée par les fascistes et dans une atmosphère personnelle et intime qui ne l'est pas moins, le tout bien rendu par l'architecture même de ce roman.
Non seulement j'ai apprécié le suspens qui baigne tout ce roman jusqu'à la fin mais j'ai aimé également le style fluide et agréable de l'auteur. Il est émaillé de moments poétiques dans la transparence de septembre et les senteurs de la cuisine napolitaine, qui tranchent agréablement sur l'ordinaire des polars de ce genre. J'ai découvert aussi avec plaisir le personnage de Ricciardi, avec ses fragilités et ses fêlures, à la fois idéaliste et torturé par la vie et par la perte de Rosa, obsédé par l'obligation de faire son devoir et de faire triompher la vérité, dût-il pour cela sacrifier son propre bonheur. C'est un solitaire, prisonnier de lui-même qui se réfugie volontairement dans l'isolement, qui refuse la présence d'une femme auprès de lui parce qu'il pense être celui qui porte malheur, qui n'a pas sa place dans cette vie, qu'il est la flamme qui va tuer le fragile phalène-compagne qui s'en approche, comme dans les paroles de cette chanson-allégorie qui revient comme un leitmotiv. Il est déchiré entre l'amour de deux femmes, l'une qui le fuit parce qu'il l'a déçue et l'autre, amoureuse de lui, qui le désire mais qui est promise à un autre. Cet amour impossible conduit à un refus de sa part et pourrait semer la mort autour d'eux. C'est à la fois un châtiment qu'il s'impose à lui-même et qu'il impose à sa partenaire comme un paradoxe définitif, une manière aussi, pour lui qui se fuit en permanence, de rester en vie, même si cette vie est une impasse, une chose de plus en plus insupportable. Pourtant en matière de femme, il n'est pas au bout de ses surprises !
Ce n'est pas seulement un« giallo » comme disent nos amis italiens, c'est aussi une réflexion sur les effets de l'amour sur les êtres que le destin sépare, entre fantasmes, passions, refoulements, haines renoncements, désespoirs, promesses, trahisons et remords.
En tout cas ce fut vraiment une belle rencontre !
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La belle et hautaine Bianca, comtesse de Roccaspina, implore Ricciardi de rouvrir une affaire déjà classée depuis de longs mois.

Dans l'atmosphère particulière et toute en tension de l'Italie des années années 1930, où Mussolini et ses voyous fascistes surveillent la police de près, une enquête non autorisée est un motif de licenciement immédiat.

Mais la soif de justice de Ricciardi ne connaît pas d'apaisement.

Revoici cette fameuse série mettant en oeuvre le brave commissaire Ricciardi dans une Naples populaire et plongé dans le fascisme des années 30 avec ce dixième volume consacré au commissaire Ricciardi et le huitième à paraitre en France !

Un héros plus tourmenté que jamais suite au décès de l'un de ses proches dont il a visiblement quelques difficultés à se remettre.

C'est une sacrée bonne idée de choisir Naples comme décor de polar, ne dit-on pas voir Naples et mourir ?

Maurizio de Giovanni en choisissant sa ville natale et la montée du fascisme pour toile de fond, réussit à renouveler la série noire.

Un commissaire torturé, un brigadier bienveillant, nous sommes en terrain connu, d'accord,mais avec une pointe de dolce vita qui donne toute sa saveur et , foi d'amateur de polar et d'amoureux de l'Italie, je vous assure que ça change tout !


"Mais les rêves ne durent pas longtemps, on le sait, et même les plus beaux disparaissent au petit matin."

On éprouve toujours une belle empathie pour ce personnage grâce à la plume de son créateur, qui par rapport aux précédents épisodes semble encore hausser le niveau.

Comme dans les bonnes séries policières, il est inutile d'avoir lu les sept autres enquêtes pour s'approprier celle ci, même si évidemment quelques clins d'oeils aux tomes précédents sont parsemesés ici et là permettant de souder la complicité entre Maurizio de Giovanni et son fidèle lecteur.

Définitivement, cette série Ricciardi continue à être vraiment plus qu' intéressante
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Naples, l'amour. L'amour, Naples. Comme dans tous ses romans, Maurizio de Giovanni nous immerge dans sa ville et dans des amours tragiques.

Le commissaire Ricciardi, le brigadier Maione, Enrica, Livia...Tous ces personnages nous les connaissons avec leurs sentiments, leurs désirs, leur profonde humanité.

C'est un enquête informelle qui doit prouver l'innocence d'un aristocrate qui a le vice du jeu et qui s'accuse du meurtre d'un usurier. Et, comme très souvent, il y a l'amour, l'amour destructeur...

Et tous les personnages de ce livre, comme dans toute l'oeuvre de de Giovanni, sont pleins d'humanité. le commissaire Ricciardi et son créateur ont une profonde empathie pour les personnages que nous croisons au fil des enquêtes.
Les faiblesses, les qualités de chacun ne donnent lieu à aucun jugement.

Ricciardi vit quotidiennement avec la mort : il a le redoutable "don" d'entendre les dernières paroles des mourants dans tous les lieux où des morts violentes ont eu lieu. Cette faculté lui gâche l'existence.
Dans cet opus sa tante Rosa, qui l'a élevé, est décédée. Cette perte irréparable s'ajoute à sa triste existence solitaire, à son impossibilité d'aimer.

Et puis, personnage principal de son oeuvre : Naples. Naples, pleine de vie. Dans ses livres nous sentons le souffle de cette ville, nous entendons ses cris, son soleil nous caresse...

Selon le commissaire Ricciardi, les meurtres ont deux causes : la faim et l'amour.

Dans ce livre, c'est l'amour, l'amour impossible, l'amour sans concession qui peut mener au sacrifice...

Chacun des livres de Maurizio de Giovanni déborde d'émotion, et, je ne le dirai jamais assez, d'humanité.

Maurizio de Giovanni a un énorme talent qui, de roman en roman, nous enchante.

Babelio a grandement raison de faire connaître cet auteur italien au public français.

Bravo à Maurizio de Giovanni et merci à Babelio.
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Un polar d'un auteur que je découvre, mais que je n'ai pas pu apprécié à sa juste valeur, ou plutôt à leur juste valeur, frustré au sortir de ma lecture, ayant l'impression, le sentiment, tout du long, qu'il me manquait quelques éléments pour apprécier complètement l'histoire de ces "Phalènes", qui ont tendance à se rapprocher de notre commissaire Ricciardi, et qu'il veut éviter, peut-être de peur qu'elles ne se brûlent.
Phalènes et/ou femmes...
Oui le sentiment qu'il me manquait quelques éléments qui auraient aidé à une meilleure, non pas compréhension, mais perception et appréciation de ce roman.
La tante de Ricciardi qui décède, Rosa, et une disparition qui "marque" notre commissaire, du coup j'ai 'impression que tout le monde connaissait cette Rosa (lectrices et lecteurs entre autres) , ...sauf moi, et normal, je n'avais encore rien lu de de Giovanni.
Une "Enrica", qui semble amoureuse - elle ne fait pas que "sembler"- du commissaire, mais qui ne peut "se permettre" de l'aimer! du coup, va-t-elle céder aux avances de Manfred, l'officier allemand? Il s'est passé à coup sûr quelque chose, avant, dans une autre des enquêtes de Ricciardi!!!
Une "Livia", cerainement la plus belle femme de Naples, qui ne compte plus se soupirants, mais qui n'a d'yeux que pour Ricciardi, lequel...l'ignore!!
Et enfin, Bianca, contesse de Roccaspina, qui sollicite notre fameux commissaire, pour enquêter sur l'assasinat d'un avocat, usurier, ayant prêté de l'argent à son mari, lequel l'aurait tué d'un coup de couteau, et tenant contre vents et marées à assumer la paternité de l'acte!
Sous fond d'une célèbre chanson d'amour napolitaine où il est question de phalènes qui risquent de se brûler les ailes en s'approchant de trop près de leurs amoureux (...!!!), une enquête dans une italie fascisante -à ce sujet, j'ai trouvé que l'auteur aurait pu faire ressortir davantage certains éléments historiques de cette époque, quelque peu "survolée"-, avec un Ricciardi depressif, plongé dans ses tourments existentiels, broyant du noir.
Une enquête qui traîne un peu en longueur, et en langueur, car les états d'âme du commissaire prennent un peu trop le pas sur les faits devant amener à la "manifestation de la vérité".
Par contre, une précision et une plume acérée, précise, habile, poétique, dans la description des moments de "blues" de notre représentant de l'ordre.
Je lirai autre chose de de Giovanni, que je découvre donc, bien longtemps après les ouvrages de Valério Valéri et son commissaire Soneri, Georgio Scerbanenco, Dona Léon, Camilleri...
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il existe un moment dans la nuit qui fonctionne comme un diaphragme. Il n'est pas le même pour tout le monde, bien sûr. Il se produit lorsque le territoire de la conscience devient flou, comme lorsqu'on se promène par une aube d'hiver à travers la campagne et que le brouillard dissimule le paysage au milieu des rêves.
A ce moment là, les peurs se frayent un chemin au milieu des décisions et les effritent, pierre par pierre, pour construire les rêves qui', au matin, s'évaporeront en silence.
A ce moment là, les certitudes cessent d'exister, la faim se fait moins prégnante, même la douleur s'écarte pour laisser passer les passions plus anciennes, celles que nous avons abandonnées derrière la porte de la raison.
Les mères le connaissent, ce moment, lorsqu'elles passent la main sur le front de leurs enfants pour apaiser leurs yeux et leurs âmes, les aider à imaginer que ce sont elles qui se cachent dans le brouillard, et qu'ils ne doivent pas craindre de s'y engager, réconfortés par le souvenir de leur tendresse.
Il arrive qu'on se sente fort, à ce moment là. Qu'on puisse facilement faire tomber les obstacles et résoudre les pires difficultés. Ou qu'on se sente faible, et que chaque obstacle ressemble à une paroi rocheuse dépourvue de point d'appui. Il est possible aussi qu'on ait peur de se sentir fort.
Peur de ne pas pouvoir maintenir une décision.
Mais encore plus, peur d'y parvenir.
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Romualdo Palmieri di Roccaspina aurait voulu rêver de son grand amour, mais il rêva de sa femme.
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La beauté, pensait Falco tandis qu'il sonnait à la porte, on ne peut pas la définir tant qu'on ne se trouve pas face à elle. La beauté tient à trois fois rien, des petits frémissements de muscles, un battement de cils, un geste de la main. La beauté, pensait Falco, se déplace dans l'air comme des ondes et, de loin, on ne peut pas la voir pour ce qu'elle est. La beauté frappe ta poitrine brutalement, et son souvenir produit un écho avec lequel il faudra désormais compter.
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Tu ne le sais pas, mais le bonheur est toujours une illusion. C'est un rêve qu'on poursuit, et la vie n'est rien d'autre que cette poursuite. Pour les autres, pas pour moi. Je n'ai rien à poursuivre.
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"Rien de mieux que l’air de septembre pour décoiffer les rêves et ébouriffer les sentiments. Rien de mieux que l’air de septembre pour remettre en cause toutes les certitudes.

Rien de mieux. Et rien de pire.”
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Videos de Maurizio de Giovanni (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurizio de Giovanni
Rencontre animée par Gérard Meudal
Festival Italissimo
Deux maîtres du roman policier, parmi les plus loués tant en Italie qu'ailleurs : Giancarlo de Cataldo d'une part, Maurizio de Giovanni de l'autre. Magistrat et journaliste, de Cataldo est l'auteur de Romanzo criminale, La Saison des massacres et le co-auteur de Suburra. Scénariste et dramaturge, de Giovanni est l'auteur des séries emmenées par les commissaires Giuseppe Lojacono et Luigi Alfredo Ricciardi. À mi-chemin entre roman et télévision, un voyage plein de suspense à la découverte du giallo, le polar à l'italienne.
Plus d'informations sur le festival
À lire – Giancarlo de Cataldo, Je suis le châtiment, trad. par Anne Echenoz, éd. Métailié, 2023 – Maurizio de Giovanni, Nocturne pour le commissaire Ricciardi, trad. par Odile Rousseau, Payot et Rivages, 2022.
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