Citations sur Et l'obscurité fut (17)
Noir.
Le moment de la nuit où les espoirs disparaissent, chassés par la douleur de ce qui se produira.
Le moment de la nuit où le repos se brise en mille fragments de nostalgie, pour de recomposer tel un suaire, dans l'attente fragile de l'aube.
Le noir.
Il y en a , des moments négatifs. Dans la vie de n'importe qu i. Mais la mémoire finit par les éliminer, parce qu'elle contient l'instinct de conservation du cœur et efface tout ce qu'in n'est pas légitime, pas opportun de se rappeler.
Depuis un certain nombre d'années_douze, pour être précis_, il était quotidiennement confronté à cette épidémie qui faisait rage dans les grandes villes : la solitude.
Elle ne veut pas mourir, Maria Musella. Quand on va faire ses courses, quand on cuisine, quand on mange, quand on se réveille le matin, on ne veut pas mourir. peut-être qu'on ne veut plus vivre, à certains moments, mais pas au point de désirer la mort. Toute la différence est là.
Il était devenu fataliste , Pisanelli, mais juste vis_à-vis de la nature. il était habitué à se battre contre tout le reste et menait encore ses batailles, dans la dignité et le silence, sans jamais céder au défaitisme. On pouvait lutter contre presque tout, la méchanceté, la stupidité, l'ignorance, et il arrivait même qu'on l'emporte. Mais contre la nature, on ne pouvait pas grand-chose.
Merci commissaire. Mais vous vous trompez. Moi , je suis le père. Le père! Et quand quelque arrive à un fils, croyez-moi, dans le bateau de la douleur, il n'y a que le père.
L’obscurité est toujours pleine de bruits. L’obscurité ne reste jamais muette.
L’enfant semblait serein. Son visage ne trahissait ni peur, ni inquiétude.
Puis il disparut à leur vue.
Il y a des nuits.
Des nuits auxquelles on arrive comme au sommet d’une montagne, si épuisé qu’on a du mal à garder les yeux ouverts.
Des nuits pleines de rien, où tout ce qu’on souhaiterait, ce serait dormir sur le ventre, chez soi, dans une rassurante odeur de renfermé.
Des nuits où il faut se barricader contre le monde extérieur, ce fardeau à couper le souffle, et empêcher les doigts sombres de s’introduire par les interstices des fenêtres, jusqu’à l’âme.
Il y a des nuits.
Un scooter monté par un jeune homme parcourut la rue à contre-sens, une voiture lui céda le passage. Le premier conducteur remercia le second d'un signe de main et fut gratifié en retour d'un bref coup de klaxon. Elle eut envie de rire: ils étaient quand même bizarres, ces Napolitains. Bizarres, mais sympathiques.