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Citations sur La méthode du crocodile (61)

Elle n'a pas apporté la feuille de papier, Eleonora. Ca lui semblait inutile, voire nuisible. Comme s'il était nécessaire de fournir des preuves, un certificat.
C'est difficile, d'annoncer une telle nouvelle. On ignore si elle est bonne ou mauvaise. On le comprend en voyant le visage de l'autre, au moment même où le mot tombe dans le vide entre les deux interlocuteurs et devient solide, une rose ou une pierre, une note de musique ou une lame.
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L'aube d'un jour de pluie.

Les jours de pluie, on ne voit pas l'aube naître.
Tout à coup, elle est déjà là ,qui vous regarde ,elle est arrivée tandis que vous pensiez à autre chose.

Vous la sentez dans l'air.

Vous voyez la nuit abandonner les gouttes, peu à peu, et soudain il y a une lumière pâle, translucide comme un drap de soie mouillé.

Elle descend doucement ,telle une maladie.

Elle s'appuie sur les arbres gris fumée, couvre les murs de larmes, opacifie les pierres luisantes des rues.

L'aube d'un jour de pluie coupe la respiration et ajoute de la douleur à la tristesse de ceux qui sont encore éveillés.
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La mort est une danse.Une danse conçue par un mauvais chorégraphe.
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La vieillesse est un lourd fardeau dont personne ne veut. La vieillesse ressemble à une maladie contagieuse et provoque le dégoût. On l'évite.
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Il y a des nuits qui ne sont pas faites pour dormir.
Pas à cause de l’inquiétude ou de la peur de ne pas être à la hauteur d’une tâche ou d’une épreuve. Simplement, les désirs sur le point de se réaliser vous maintiennent éveillés.
C’est un peu comme la nuit de Noël pour les enfants. Un mélange d’attente et d’appréhension.
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La Mort descend sur le quai numéro trois à 8 h 14, avec sept minutes de retard.
Elle se fond dans la foule des migrants journaliers, ballottée entre les sacs, les mallettes et les valises, qui ne sentent pas son haleine froide. La Mort marche d’un pas hésitant, se protégeant contre la hâte des autres voyageurs.
Elle traverse le vaste hall de gare, parmi les hurlements de gamins et les odeurs de croissants décongelés. Elle regarde autour d’elle, sèche d’un geste rapide une larme sous le verre gauche de ses lunettes, puis son mouchoir regagne la pochette de sa veste.
Le bruit et le flot de personnes qui circulent entre les magasins récents lui indiquent la sortie. Elle ne reconnaît pas les lieux, du reste tout a changé au cours de ces longues années. Elle a tout planifié dans le moindre détail. Hormis la recherche de la sortie, il n’y aura pas un seul moment d’incertitude.
Nul ne la voit. Les yeux d’un jeune homme qui fume, adossé à une colonne, glissent sur elle comme si elle était transparente. C’est un regard clinique : rien à piquer, les souliers usés et le costume démodé en disent aussi long que les verres photochromiques et la cravate foncée. Les yeux poursuivent leur chemin et s’arrêtent sur le sac ouvert d’une dame qui parle au téléphone en gesticulant frénétiquement. Personne d’autre ne voit la Mort traverser, incertaine, le vestibule de la gare.
La voilà dehors. Humidité, odeur de gaz d’échappement. Le trottoir boueux est glissant. Il vient juste de cesser de pleuvoir, mais déjà un rayon de soleil se fraye un passage entre les nuages. Plissant les yeux dans la lumière soudaine, la Mort sèche une autre larme. Elle regarde autour d’elle et avise la station de taxi. Elle marche en traînant un peu les pieds.
Elle monte dans une voiture en mauvais état où l’accueillent des relents de tabac froid et une banquette défoncée. Elle murmure l’adresse au chauffeur, qui la répète à voix haute pour en avoir confirmation, avant de démarrer sur les chapeaux de roue et de s’insérer dans la circulation sans céder la priorité. Nul ne proteste.
La Mort est arrivée en ville.
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Une ville qui vous glissait entre les doigts, se liquéfiait et s’évaporait soudain. Locajono, originaire d’un lieu dont la lecture était tout sauf facile, se demandait où se situait le fragile équilibre entre la ville et ceux qui étaient censés veiller sur elle.
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C'est un crocodile, oui, mais en raison de la méthode qu'il emploie. Tu sais comment ils chassent , les crocodiles ? Ils ne nagent pas vite, ils ont des pattes courtes et ne peuvent pas poursuivre leurs proies. Et pourtant, ils font partie des animaux les plus anciens de la planètes, l'évolution ne les a pas changés. Tu sais pourquoi ? Parce qu'ils sont parfaits. Une parfaite machine de mort.
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- Toi, tu habites dans cette ville. Tu y vis, tu y travailles. Tu y es née, tu connais tout le monde dans ton quartier. Moi j'y suis arrivé depuis peu. Il y a moins d'un an. Et je te dis que c'est très facile d'être invisible, ici. Vous avez tous peur de vous retrouver mêlés à une histoire qui ne vous regarde pas, du coup chacun s'occupe de ses propres affaires. Vous avez sans doute raison. Mais la ville est pleine de fantômes, qui vont et viennent parmi vous sans être dérangés.
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La mort est une danse, pense Lojacono. Une danse macabre conçue par un mauvais chorégraphe.
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