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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Naples, avril 1931. Un petit vent printanier souffle sur la ville. Pourtant, malgré les vestes légères, les canotiers et les robes virevoltantes, le commissaire Ricciardi traîne sa mélancolie sous les timides rayons du soleil. Chacune de ses promenades est constellée des morts qu'il voit et dont il entend les derniers mots, la ''Chose'' ne lui laisse aucun répit. C'est pour rendre justice à ces êtres arrachés violemment à la vie qu'il est devenu policier et qu'il mène ses enquêtes avec son fidèle adjoint Maione, le seul à comprendre cet étrange commissaire, triste et ombrageux. Les deux collègues vont d'ailleurs devoir résoudre une nouvelle énigme, celle de l'assassinat d'une vieille cartomancienne, usurière à ses heures, dans le quartier populaire de la Sanita. S'il s'investit comme d'habitude dans l'enquête, Maione est cette fois un peu déstabilisé par sa rencontre fortuite avec Philomèna, la plus belle femme de Naples. Depuis la mort en service de son fils aîné, sa femme s'est repliée sur elle-même et leur couple bat de l'aile. Saura-t-il résister à la douceur, la gentillesse et la prévenance de Philomèna ?

Nouvelle saison et nouvelle enquête pour l'attachant commissaire Ricciardi. Celle-ci est des plus classiques : un meurtre et une foule de suspects, chacun d'entre eux ayant un excellent mobile pour trucider la vieille femme. En parallèle, on suit aussi la triste histoire de cette femme trop belle pour être heureuse car elle attire la convoitise des hommes et la jalousie des femmes. Ce deuxième tome est à la hauteur du premier avec ses personnages secondaires bien campés, ses deux héros auxquels on s'attache comme à des amis et la belle Naples. Autre personnage et non des moindres, le printemps apporte ici une touche de douceur et un vent de liberté dans une ville marquée par la misère et la crainte des autorités. Car même si Ricciardi ne se mêle pas de politique, il n'est pas sans savoir que critiquer le régime fasciste de Mussolini, s'en moquer, ou même afficher son défaitisme, est passible d'une lourde peine de prison.
Cette série est décidément une belle surprise et Maurizio de Giovanni un auteur sensible et très humain, à l'image de son commissaire tourmenté que l'on aimerait voir un peu plus heureux. Peut-être avec l'aide de l'épouse de son adjoint ? Peut-être en été ?
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Deuxième saison pour le commissaire Ricciardi. le printemps de l'année 1931 souffle enfin sur Naples après un hiver rigoureux, mais les crimes ne cessent pas pour autant. Une cartomancienne assassinée et une femme sublime défigurée vont occuper les premiers beaux jours de Ricciardi et de son assistant Maione.

Toujours aussi baroque dans son écriture en ce qu'il se plait à mêler les contraires, à faire avancer des personnages masqués et à jouer sur l'abondance de bruits, de couleurs, ou d'odeurs de la Naples des années 1930 ; en ce qu'il place aussi au centre de son intrigue mort et amour tout en jouant avec une pointe de fantastique – ce don de Ricciardi qui lui permet de voir les derniers instants des morts – Maurizio de Giovanni nous offre une nouvelle fois un roman surprenant et délicieusement charnel.

On retrouve donc ici ce qui faisait le charme du volume précédent : une ville parfaitement incarnée et une description parfaitement équilibrée de la réalité sociale qui ne tombe ni dans le cliché ni dans l'exercice un peu facile de la dénonciation des inégalités. La description des lieux comme des rapports sociaux se suffit à elle-même et les magnifiques pages d'ouvertures de chapitres qui entrainent le lecteur d'un personnage – principal, secondaire ou qu'il ne reverra plus – à l'autre, des taudis de la Sanità aux quartiers plus aisés, dressant un portrait vivant et coloré de Naples et de ceux qui l'habitent valent d'ailleurs à elles-seules que l'on lise ce livre.

Et puis il y a les personnages. Morts, vivants – car si Ricciardi ressent « La Chose », « Il Fatto », et entend les morts, tous les habitants de Naples vivent avec eux – ils donnent aussi de la chair au récit. Plus que l'enquête, intéressante mais accessoire, ce sont bien eux qui portent le roman. Leurs amours, leurs haines, leurs malheurs, permettent à de Giovanni de broder sur des thèmes aussi classiques pour ne pas dire éculés que l'amour, le mensonge, la relativité de la beauté et les difficultés des relations familiales ou conjugales, sans sombrer dans la caricature. Parce qu'il sait toucher le lecteur grâce à la finesse avec laquelle il décrit les sentiments et leur ambivalence. Parce qu'il ya Naples, aussi, et cette atmosphère si particulière qu'il parvient à créer.
C'est dire si on attend maintenant avec un plaisir anticipé l'été du commissaire.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Lecture de saison, Maurizio de Giovanni nous embarque à nouveau sur l'épaule de son tourmenté commissaire Ricciardi.
Cette deuxième enquête confirme le talent de l'auteur à nous installer dans une atmosphère d'une grande densité, portée par la trame policière bien sûr mais également par le contexte historique de l'Italie du début des années 30 et, plus que tout, par la personnalité du commissaire.

Le style captivant de de Giovanni permet au cartésiasniste que je suis de parfaitement composer avec la faculté si particulière de son héro, et même d'apprécier celle-ci comme un élément fort de l'histoire et de ce personnage si attachant.

C'est sûr le commissaire Ricciardi va rejoindre la courte liste des mes policiers récurrents fétiches.

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Toujours dans le Naples mussolinien, le commissaire Ricciardi est confronté à une nouvelle enquête.

Carmela Carlise, cartomancienne (et parfois usurière…) réputée est assassinée.

Ricciardi, l'homme qui voit la souffrance des morts et "les entend parler", policier taciturne et efficace est un personnage attachant.

L'auteur a une tendresse immense pour Naples et pour l'humanité en général.

Et c'est l'amour...toujours l'amour qui rend les hommes heureux ou les pousse à faire des choses abominables.

Un roman à lire absolument.

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Encore une belle et mystérieuse enquête du commissaire Ricciardi et de son adjoint Maione dans le Naples des années 30. J aime véritablement beaucoup cette série de romans policiers de di Giovanni qui au fil des saisons , nous fait découvrir la ville de Naples , ses différents quartiers et ses habitants, des plus pauvres aux plus riches.. Les descriptions sont soignées avec toujours beaucoup d 'empathie pour les personnages et la capacité de l 'auteur à nous faire vivre au plus proche de ce petit monde un peu à la manière d' un Simenon. En plus, le beau commissaire aux yeux verts est animé d une grande mélancolie et doté du pouvoir d' entendre les morts lui parler. Cela rend l' intrigue un peu plus " magique " et surprenante.
J attends avec impatience d accompagner à nouveau le commissaire Ricciardi au cours des prochaines saisons.
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Deuxième enquête du commissaire Ricciardi , : nous sommes à Naples sous le fascisme . Comme toujours chez de Giovanni , la ville et la saison occupent une place importante , à égalité avec l'enquête proprement dite (Une cartomancienne-usurière est massacrée ) et l'évolution du Commissaire lui-même confronté à sa « malédiction » et ses amours malheureuses . Un dernier élément vient enrichir le récit : le cercle des personnes gravitant autour de lui : Maïone le lieutenant, Enrica l‘amoureuse timide ,Modo le tonitruant légiste , Bambinella le travelo -indic (ces deux derniers apportant l'élément comique) . L'enquête dévoile une quantité d'intrigues et de coupables potentiels , tournant autour des relations de couple. Encore un très beau (et sombre) roman de cette série addictive.
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Maurizio de Giovanni serait-il le Dos Passos du polar italien? C'est l'impression qu'il m'a donnée dès le début de la lecture. On pense à l'oeil de la caméra. On a l'impression d'un film avec des plans-séquence très court, chronologique.

Le contexte du fascisme est à peine évoqué, mais de manière subtile; l'auteur s'est bien gardé des effets faciles, il fait lui en rendre le mérite. L'héroïne est peut-être la ville de Naples elle-même ou plutôt, ses habitants les plus modestes. Il est assez facile de s'imaginer comment la ville a pu devenir le terreau de Gomorra de nos jours...

Le commissaire Ricciardi est capable de voir et d'entendre les morts. Un procédé que l'on peut trouver totalement artificiel chez d'autres auteurs, mais qui passe remarquablement bien la rampe ici. On sent le commissaire intuitif, et en pleine empathie avec la souffrance de ce petit peuple.

L'intrigue policière, comme souvent prétexte à décrire le fonctionnement de la société, ses vices et ses tourments, ses minables et ses héros du quotidien, vaut le détour aussi. Je vais passer à la saison suivante...
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Après L'hiver du commissaire on s'était promis d'attendre le second épisode pour confirmer le coup de coeur : avec ce Printemps du commissaire Ricciardi c'est bel et bien chose faite et Maurizio de Giovanni est vraiment un excellent filon.
Cette deuxième saison est encore mieux construite que la précédente, avec toute une kyrielle de personnages dont les tranches de vies s'entrecroisent pour donner un panorama un peu triste et mélancolique du petit peuple de Naples …
On retrouve bien entendu le beau commissaire aux yeux verts, celui qui “voit” les morts et entend leurs dernières paroles, souvent mystérieuses.

[…] L'humidité du soir étreignit Luigi Alfredo Ricciardi, commissaire de police à la brigade mobile de la Questure royale de Naples. L'homme qui voyait les morts et les entendait parler.

[…] Il avait vu et continuait à voir beaucoup plus qu'il ne l'aurait voulu ou demandé : il voyait la douleur.
La douleur qui dévaste, la douleur qui revient. Il percevait la colère, l'amertume, même l'ironie hautaine de la dernière pensée qui accompagnait la mort. Il savait que la mort naturelle réglait correctement ses comptes avec la vie. En ne laissant aucune trace planer au-dessus des jours à venir, elle coupait tous les fils et refermait toutes les blessures, avant de se mettre en route avec son baluchon, en frottant ses mains osseuses sur sa chasuble noire. La mort violente, elle, n'en avait pas le temps. Elle devait se hâter de partir. Dans ces cas-là, le spectacle était mis en scène, et la représentation de l'ultime douleur lui apparaissait distinctement : la douleur se déversait sur lui, unique spectateur du théâtre nauséabond du malheur humain.

Nous voici donc en ce début 1931, dans les bas quartiers de Naples aux temps de l'Italie fasciste. La saison n'a de printemps que le nom : il fait encore frais et triste. La poussée de sève printanière n'est là que pour faire “bouillonner les sangs” et exacerber les passions. Désir, argent, …
Chacun aimerait bien changer de vie ou d'amour, devenir riche ou même seulement moins pauvre. Alors chacun prend son tour chez Donna Carmela, la diseuse de bonne aventure, celle qui lit l'avenir dans les cartes.
Et celle qui prête aussi, à taux d'usure. Une marchande d'illusions.
Un matin, la vieille percluse de rhumatismes est retrouvée assassinée, rouée de coups.
Ricciardi la “voit” prononcer ses derniers mots, un proverbe napolitain :

Dieu le Père n'est pas un négociant qui paie le samedi.

Voilà qui est bien mystérieux.
Le commissaire Ricciardi et son fidèle brigadier Maione mènent l'enquête, contre vents et marées, contre hiérarchie et convenances, interrogeant pauvres et riches, toutes celles et ceux qui étaient en affaires (de coeur ou d'argent) avec Donna Carmela.
La règle est la même que dans le premier épisode : tout un chacun a sûrement quelque chose à se reprocher et doit donc être soupçonné, un peu à la Agatha Christie, chacun avec un mobile, chacun avec une occasion. Voilà pour l'intrigue policière.
Mais comme bien souvent, l'intérêt des bouquins de Maurizio de Giovanni n'est pas là et le côté polar ne sert que de fil conducteur : non, si on voyage à Naples en compagnie de cet auteur c'est pour une certaine ambiance mélancolique, pour l'étrange personnalité du commissaire aux yeux verts, la description du climat délétère de l'Italie fasciste, de la douleur et de la misère du petit peuple napolitain, … tout cela n'est pas bien gai mais remarquablement écrit.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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Le printemps, à Naples, au temps de Mussolini. Comme partout et toujours, c'est la saison où s'éveillent les sens, mais aussi celle où s'exacerbent les passions. Tout ce sang… Les visions du commissaire Ricciardi, capable de percevoir, sur chaque scène de crime, sur chaque lieu d'un accident mortel, le dernier cri des mourants, vont le ronger jusqu'à en perdre la raison. La "chose", comme il l'appelle, c'est aussi grâce à elle qu'il réussit à surprendre tous ses collègues par ses intuitions fantastiques. le meurtre particulièrement cruel d'une vieille cartomancienne, usurière à ses heures, va être l'occasion pour lui de révéler tous ses talents. Les personnages défilent, appartenant à toutes les classes de la société, mais le mystère va rester longtemps total. En parallèle, son adjoint, l'inspecteur Maione, va s'occuper en toute discrétion d'une femme très belle et très seule, victime d'une terrible agression. Dans ce roman policier, lyrique à souhait, Maurizio de Giovanni met à nu les âmes, en révélant la souffrance qui accompagne la peur de révéler ses désirs et de vivre selon sa volonté. Mais c'est aussi un immense cri d'amour…
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