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EAN : 9782862747811
177 pages
Le Cherche midi (27/01/2003)
3.93/5   7 notes
Résumé :

L'amour est toujours un miracle et les poètes, mieux que d'autres, ont su le dire et le chanter. Dans un temps de doute et de grisaille, quand l'amour est moins aimé, il est urgent de les écouter. Ronsard, Hugo, Musset, Verlaine, Rimbaud, Baudelaire, Eluard, Aragon et tant d'autres nous font vibrer aux battements de leur coeur. Que leurs amours soient tendres, passionnées, bucoliques, gaillardes ou nostalgiques, ils donnent une leç... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je dirais seulement que ce livre a le mérite d'exister et de nous rappeler ainsi la beauté de la langue française si bien maniée et utilisée par des écrivains et poètes de talent. Que c'est doux à lire ! Que c'est tendre de ressentir la façon dont le sentiment amoureux était alors vécu et transcrit ! Que c'est triste aussi de constater qu'aujourd'hui, ils sont peu nombreux ceux capables de manier les mots de la sorte...

C'est un livre qui se picore, en tournant pas à pas, ici ou là, ses pages et en nous arrêtant sur tel ou tel poème qui, par sa thématique, par la tournure de sa langue, son vocabulaire, par ses rimes et assonances, par sa forme, fait écho en nous.

Cette anthologie comprend 116 poèmes répertoriés dans les thématiques suivantes :
1. Les amours de vingt ans
2. Les amours bucoliques
3. Passion d'amour
4. Eros et l'amour
5. Les amours ensorcelées
6. Amours lointaines, amours cruelles
7. Aimer dans un ailleurs
8. Les amours de tendresse
9. Les amours perdues
10. L'amour en chantant

Je n'aurais certainement pas la prétention d'émettre une critique sur de si beaux textes ! Aussi, je fais seulement le choix d'en partager ci-dessous quelques-uns, dans toute ma subjectivité de perception (le "beau" n'est-il pas différent pour chacun d'entre nous ?) et en choisissant ceux qui ne sont pas trop longs...

GREEN, In Romances sans paroles, de Paul VERLAINE (1844-1896) - page 34.
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
-----
SONNET VII, In Sonnets de Louise LABE (1525-1565), Page 49.
Je vis, je meurs : je me brûle et me noie.
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie :
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure :
Mon bien s'en va, et à jamais il dure :
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène :
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
-----
LE CHEMIN DE L'AMOUR, In Chemins, de Sabine SICAUD (1913-1928), page 63.
Amour, mon cher Amour, je te sais près de moi
Avec ton beau visage.
Si tu changes de nom, d'accent, de coeur et d'âge,
Ton visage du moins ne me trompera pas.
Les yeux de ton visage, Amour, ont près de moi
La clarté patiente des étoiles.
De la nuit, de la mer, des îles sans escales,
Je ne crains rien si tu m'as reconnue.
Mon Amour, de bien loin, pour toi, je suis venue
Peut-être. Et nous irons Dieu sait où maintenant ?
Depuis quand cherchais-tu mon ombre évanouie ?
Quand t'avais-je perdu ? Dans quelle vie ?
Et qu'oserait le ciel contre nous maintenant ?
-----
LE DERNIER POEME de Robert DESNOS (1900-1945), page 154.
J'ai rêvé tellement fort de toi,
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi.
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres,
D'être cent fois plus ombre que l'ombre,
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.
-----
RONDEAU, In Rondeaux, de Charles d'ORLEANS (1394 - 1465), page 165.
Dieu ! Qu'il la fait bon regarder
La gracieuse bonne et belle !
Pour les grands biens qui sont en elle,
Chacun est prêt de la louer.
Qui se pourrait d'elle lasser ?
Toujours sa beauté renouvelle :
Dieu ! Qu'il la fait bon regarder
La gracieuse bonne et belle !
Par deçà ni delà la mer,
Ne sais dame ni demoiselle
Qui soit en tous biens parfaits telle ;
C'est un songe que d'y penser.
Dieu ! Qu'il la fait bon regarder !
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S'il existe une anthologie dont les hommes devraient s'inspirer, c'est celui-ci.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
STANCES À PARTHÉNICE



Parthénice, il n’est rien qui résiste à tes charmes :
Ton empire est égal à l’empire des dieux ;
Et qui pourrait te voir sans te rendre les armes,
Ou bien serait sans âme, ou bien serait sans yeux.

Pour moi, je l’avouerai, sitôt que je t’eus vue
Je ne résistai point ; je me rendis à toi :
Mes sens furent charmés, ma raison fut vaincue,
Et mon cœur tout entier se rangea sous ta loi.

Je vis sans déplaisir ma franchise asservie ;
Sa perte n’eut pour moi rien de rude et d’affreux ;
J’en perdis tout ensemble et l’usage et l’envie :
Je me sentis esclave, et je me crus heureux.

Je vis que tes beautés n’avaient point de pareilles :
Tes yeux par leur éclat éblouissaient les miens ;
La douceur de ta voix enchanta mes oreilles ;
Les nœuds de tes cheveux devinrent mes liens.

Je ne m’arrêtai pas à tes beautés sensibles,
Je découvris en toi de plus rares trésors ;
Je vis et j’admirai les beautés invisibles
Qui rendent ton esprit aussi beau que ton corps.

Ce fut alors que voyant ton mérite adorable,
Je sentis tous mes sens t’adorer tour à tour ;
Je ne voyais en toi rien qui ne fût aimable,
Je ne sentais en moi rien qui ne fût amour.

Ainsi je dis d’aimer l’heureux apprentissage ;
Je m’y suis plu depuis; j’en aime la douceur;
J’ai toujours dans l’esprit tes yeux et ton visage,
J’ai toujours Parthénice au milieu de mon cœur.

Oui, depuis que tes yeux allumèrent ma flamme
Je respire bien moins en moi-même qu’en toi
L’amour semble avoir pris la place de mon âme
Et je ne vivrais plus s’il n’était plus en moi

Vous qui n’avez point vu l’illustre Parthénice,
Bois, fontaines, rochers, agréable séjour !
Souffrez que jusqu’ici son beau nom retentisse,
Et n’oubliez jamais sa gloire et son amour.

Jean Racine (poésies lyriques)
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ÉLÉGIE QUATORZIÈME

— Mon amour, disais-tu. — Mon amour, répondais-je.
— Il neige, disais-tu. Je répondais : Il neige.

— Encore, disais-tu. — Encore, répondais-je.
— Comme ça, disais-tu. — Comme ça, te disais-je.

Plus tard, tu dis : Je t’aime. Et moi : Moi, plus encore…
— Le bel Été finit, me dis tu. — C’est l’Automne.

répondis-je. Et nos mots n’étaient plus si pareils.
Un jour enfin tu dis : Ô ami, que je t’aime…

(C’était par un déclin pompeux du vaste Automne.)
Et je te répondis : Répète-moi… encore…

Francis Jammes
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Je voudrais te dévaster d'amour

Je voudrais te dévaster d'amour
comme les cigales mangent les champs
et que tu sois nu de toi-même
et qu'il n'y ait que moi pour te recouvrir.
Tu ne saurais plus
où tu commences, ou je finis.
Emmêlés dans la chaire et l'esprit,
brûlés vifs l'un sur l'autre,
se riant du plaisir
comme les enfants, l'hiver,
qui ont enfin chaud
dans la chambre chaude.

(...)

Andrée Sodenkamp
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J'ai rêvé tellement fort de toi,
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi.
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres,
D'être cent fois plus ombre que l'ombre,
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.

Robert Desnos - Le dernier poème
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