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EAN : 9782876235489
134 pages
Michel de Maule (12/06/2014)
2.5/5   2 notes
Résumé :
Pieter Brueghel, l’Ancien, compte parmi les grands peintres du xvie siècle. Mais sa renommée, indiscutable de son temps, n’a pas toujours été reconnue ultérieurement à proportion de sa vraie valeur.
André Giovanni, philosophe, écrivain et homme de presse, a scruté l’oeuvre de ce grand maître qui pendant longtemps a fasciné les esprits curieux par les originalités graphiques et picturales décrivant les moeurs des paysans de la Flandre, son pays d’origine. >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre ne constitue pas une énième biographie de Bruegel l'ancien, du reste étant donné qu'il existe déjà sur le marché un nombre de livres considérable sur cet artiste(*), et inversement proportionnel à la très faible quantité d'informations que l'on connaît de sa vie, elle eut été bien inutile.
En fait, son auteur André Giovanni s'intéresse à la philosophie de l'art, autrement dit est philosophe esthétique et c'est dans cette optique qu'il a porté son regard (un regard différent donc que ceux portés jusque-là) sur l'oeuvre de Bruegel. Ainsi, fidèle à sa pensée humaniste, il scrute et analyse dans l'ensemble de son oeuvre tout ce qui peut illustrer « l'ordre naturel » et tout ce qui fait de ce peintre « l'initiateur d'une réflexion humaniste qui transcende les époques et les styles ».
On n'y apprend donc rien de nouveau sur Bruegel, mais c'est une étude tout à fait intéressante quoique assez érudite, notamment dans la partie de l'examen du réalisme brueghelien et celui des valeurs et du style (« liberté et réalisme »), limite « prise de tête » à mon goût. Heureusement les autres chapitres sont plus limpides.
J'ai plus particulièrement apprécié la deuxième partie traitant de l'humanisme brueghelien qui propulse l'artiste au coeur de notre époque où celui-ci est aujourd'hui par trop grignoté sinon menacé.
« La destinée de l'homme est terrestre, mais une vocation supérieure lui est ouverte perpétuellement. »

Je remercie Babelio et les éditions Michel de Maule de m'avoir donné l'occasion de découvrir à la fois cet axe de lecture de ce peintre que j'aime beaucoup et cet auteur.
J'ai apprécié l'excellente qualité de l'édition avec un reproche toutefois l'absence de proximité entre les illustrations et le texte et surtout leur taille minuscule pour la plupart (hors détails) qui leur ôte presque toute utilité.
____

(*) Une liste d'ailleurs a été créée par Marquepage à laquelle vous pourrez vous référer si vous avez envie de découvrir Brueghel.
Pour ma part je profite de l'occasion pour indiquer à ceux et celles qui l'apprécient, le très beau travail que réalise Canal Educatif (CED), qui vient de publier une vidéo remarquable qui analyse une de ses plus belles oeuvres : les moissonneurs. Magnifique !
http://www.canal-educatif.fr/videos/art/36/bruegel-art-en-question-10/moissonneurs-bruegel.html
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Reçu dans le cadre du programme Masse Critique de Babelio, ce livre, sous titré " peintre de l'ordre naturel" me pose un problème en fait. Ca me tentait beaucoup, dans la mesure ou j'aime énormément l'art flamand, mais c'est un demi échec.

J'ai déjà chez moi pas mal de livres d'art et de catalogues d'expo, et je dois dire que je ne les ai pas "lus", je les feuillette régulièrement mais je ne lis que très rarement les textes, qui sont souvent du niveau " untel, sa vie, son oeuvre".
Pour moi l'essentiel d'un livre d'art c'est avant tout les photos.
Or celui-ci part sur une sorte d'analyse philosophique de l'oeuvre de Brueghel ( oui on a quand même quelques passages sur sa vie, hein), ce qui n'est pas du tout ce que moi j'attends d'un livre sur un peintre.
Qui plus est le sujet est très largement desservi par son format A5, dans lequel il y a finalement peu d'illustrations, et pour certains tableaux, juste en détail , sans même une photo entière de l'oeuvre...

L'auteur ne cesse de broder autour du fait que Brueghel n'est pas un peintre réaliste au sens strict du terme, ça serait réducteur, il faut aussi prendre en compte son sens de la composition, l'extrapolation qu'il fait lorsqu'il peint avec un luxe de détail des lieux et personnages situés au lointain ( qu'il a donc du mentalement reconstituer, d'où recréation, et pas seulement reproduction du réel). Or les illustrations sont minuscules, pas toujours très bien placées ( pourquoi avoir réparti un peu de partout les tableaux des saisons? pourquoi n'y a-t-il pas de reproduction d'un grand paysage alpestre auquel A. Giovanni fait référence à plusieurs reprises..)

Lorsqu'on veut montrer l'évolution de la peinture de quelqu'un ça serait un minimum.
Et surtout, je le maintiens, Brueghel n'est pas un peintre à qui le format A5 rende justice.
C'est frustrant, très frustrant: illustrations trop petites, pas toujours bien placées...
Et c'est pareil avec les notes de renvoi, que j'ai cherchées longtemps: les explications ne sont ni en bas de page, ni à la fin, mais rassemblées en bas de page 88.. le livre en compte 135. Cherchez la logique.
Ca c'est pour la composition.

Ensuite, le contenu. Je n'aime pas dire du mal, mais là aussi, il y a un sérieux problème: l'auteur est un philosophe. Pas un critique d'art (bien que la 4° de couverture parle d'une " légitime réflexion critique"), pas un spécialiste d'histoire de l'art non plus. Ce qu'il dit n'est pas inintéressant, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, mais son approche est celle d'un prof de philo, et par moment, son écriture est celle d'un devoir de philo: "nous avons souligné.." "nous avons essayé de dégager.." J'ai personnellement beaucoup de mal avec cette convention de la 1° personne du singulier, que j'ai pourtant du employer pendant toute ma scolarité, instantanément, tout le côté factice de la formulation me saute littéralement à la figure.
Lorsque A.Giovanni ne cherche pas à "faire des phrases", ça va, ce qu'il raconte est clair et plutôt intéressant - bien que moins "utile et urgent" que ce que la 4° de couverture veut bien faire croire.
Mais lorsqu'il part dans les travers de l'écriture philosophique, là.. je n'adhère plus. Je sens qu'il vous faut un exemple:
" la création du monde suppose des étage entre le Créateur et les créatures inférieures à l'Acte pur. Etages qui supposent une participation limitée de la cause, si bien que cette perfection ne peut être attribuée à la cause et à l'effet d'une façon univoque, mais analogue, suivant une certaine proportion. le monde du tableau est régi surtout par l'univocité. Sa diversité ne découle pas de substance réelles entre les substances qui ne sont représentées que fictivement. Les valeurs sont toutes de même espèce, participant de la valeur de façon univoque. Leur totalité représente un ensemble unique, profondément original, absolument spécifique" (P44)
Si j'ai bien compris, l'idée doit être que l'unité de l'ensemble est la somme des détails qui le composent. Il y avait probablement une manière plus simple de l'expliquer (..)

Mais quand l'auteur oublie qu'il est philosophe, ça se lit bien, la mise en avant des compositions en diagonale qu'affectionne le peintre est intéressante, ou le fait de parler des déformations qu'il fait subir aux animaux et personnages pour donner du mouvement à sa composition. Ou même analyser la signature " Naer het leven" du peintre ( "d'après la vie"), en ce qu'elle reflète, justement, la philosophie de travail du peintre. Mais pitié, pas en parlant comme une thèse.

Sinon une boulette qui m'a faite vraiment bondir (p54): à propos de Jérôme Bosch, qu'il nomme "le maître de Bar-Le-Duc"... Bar le Duc c'est en France, BOIS-le-Duc, 's-Hertogenbosch , avec Bosch, comme dans Jérôme Bosch, c'est aux Pays-bas, et accessoirement la ville natale de Jérôme Bosch . Ce genre d'erreur assez énorme fait quand même perdre beaucoup de crédibilité à l'ensemble.

Donc, je conseillerais cet ouvrage à un fanatique de philosophie, que le style ne rebutera pas, mais je ne suis en tout cas pas du tout le public visé, je préfère une analyse vraiment stylistique, vraiment détaillée en se basant sur quelques tableaux, avec des reproductions de bonne taille, qui vont vraiment me donner les clefs de lecture du peintre ( le tableau sur les proverbes à lui seul mériterait une analyse complète fouillée)
(pour l'intégralité de la critique avec quelques images, suivre le lien ci-dessous)
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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Des livres sur Pierre Brueghel, il en existe des tonnes. J'en possède une bonne dizaine. Des catalogues sur lui, sur ses fils, sur lui et ses fils. Une importante monographie signée Philippe Robert-Jones (avec l'aide de son épouse Françoise Popelier). Sans oublier le roman de Dominique Rolin dans lequel elle surnomme Pierre Brueghel, « l'Enragé ». Donc j'ai abordé cette monographie avec l'envie d'apprendre de nouveaux éléments. Une petite introduction, suivie d'une biographie. Ensuite une approche de sa peinture (il n'y a pas un réalisme, mais bien des réalismes, et le réalisme breughélien est de ceux-là). Pour terminer un chapitre sur l'humanisme de celui qui avait fait le voyage d'Italie. Bref, rien de bien neuf, même si la quatrième de couverture nous vante l'urgence d'un tel ouvrage. Non, les qualités de cette étude résident dans l'écriture de son auteur, large et ample, croisant les citations et les appréciations. Parfois trop érudite, elle troublera celui qui n'est pas familier de cet univers, trop souvent considéré sous l'influence de Jérôme Bosch. Mais il comblera l'amateur du style littéraire, riche et jouissif. Pour ma part, en tant qu'historien d'art, je suis resté sur ma faim.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La perspective telle que l'expérience visuelle la découvre est une perspective pour soi, c’est-à-dire que les êtres y valent moins parce qu’ils sont que par leur présence à celui qui les voit. La connaissance du monde est relative au lieu et à l’instant où l’on se trouve. L’être le plus proche est privilégié, il possède un pouvoir d’affleurement plus intense, ce qui le rend plus essentiel.
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Demeure en ta maison, ta vie entière ne suffira pas à découvrir les merveilles qui s'y trouvent.
(Rembrandt)
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Une ville, une campagne, de loin est une ville et une campagne ; mais à mesure qu’on s’approche, ce sont des maisons, des arbres, des fourmis, des jambes de fourmis, à l’infini.
(Pascal_Pensées)
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Les historiens d'Art son compétent. ... Des origines à nos jours, aucune des manifestations artistiques n'échappe à l'explication historique.
Mais connaître l'espèce, la naissance et la vie d'une fleur, ce n'est pas goûter l'essentiel qui est sa beauté et son parfum.
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Ce n'est pas le moindre génie de Brueghel que d'avoir, en même temps qu'il donnait à l'homme de nouvelle images éternelles de sa condition, fait de sa peinture cette alliance du cœur avec la vie.
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