La vie compliquée de Léa Olivier - Intégrale, tome 1

Je continue de redécouvrir la littérature jeunesse grâce à Netgalley. J'ai choisi ce livre après avoir été interpellée par sa jolie couverture avant même d'en avoir lu le résumé. Je me suis donc lancée dans cette lecture sans savoir à quoi m'attendre.

Ainsi j'ai découvert un roman épistolaire moderne dans lequel Léa, quatorze ans échange des mails ou des messages Whatsapp avec ses amis, en particulier avec Marilou sa meilleure amie. Léa doit quitter son petit village du Québec profond pour aller vivre à Montréal où son père a trouvé un très bon poste. Elle est effondrée et refuse ce déménagement même si elle n'a pas le choix. Elle doit ainsi quitter ses amis et son amoureux Thomas, son école et ses repères. L'arrivée dans la grande ville est très difficile, Léa se sent complètement seule et rejetée (rejet en langage québécois), elle échange d'innombrables mails avec Marilou et d'autres amis. Elle y raconte sa difficile intégration dans sa nouvelle école, ses nouvelles amies et le mauvais accueil fait par Maude, la reine de la classe. Sa relation avec Thomas ne survit pas à la distance, la séparation se fait dans la douleur et Léa est affreusement jalouse de Sarah avec qui Thomas la trompe, même si elle n'est pas indifférente aux charmes d'Eloi et d'Alex.

Il n'y a que des échanges épistolaires et aucune action, sauf ce que les protagonistes nous en disent. le procédé est étonnant mais il nous permet de nous mettre à la place des héros et de vivre l'histoire « de l'intérieur », comme si on recevait un mail d'une amie. Les thèmes principaux du livre sont la difficulté de s'intégrer dans un nouvel environnement et de créer de nouveaux liens, le sentiment de rejet. La distance met à mal les anciennes relations, surtout celles avec Thomas, les amours adolescentes ne pouvant se poursuivre à distance, même si la rupture est très douloureuse pour tous les deux. Les personnages sont attachants, sauf Maude et sa bande, mais il faut bien quelques méchants pour mettre du piment dans l'histoire.

Le texte est truffé d'expressions québécoises, mais elles sont expliquées en bas de page et il y a un lexique à la fin du livre. le style est tout à fait correct et très agréable à lire, ce qui est bien appréciable dans un texte censé reproduire le langage d'adolescents, c'est assez rare pour être souligné. Les personnages sont plutôt superficiels, leurs principaux intérêts sont la mode, les garçons (ou les filles) et surtout les ragots, j'espère que les adolescents d'aujourd'hui sont quand même un peu moins bas de plafond, en tout cas, je ne me reconnais pas du tout dans Léa et ses amis au même âge, même si je les trouve attachants. le livre s'adresse aux enfants dès neuf ans, mais vu le sujet, je pense qu'il n'intéressera que les filles dès douze ou treize ans voire plus, c'est typiquement un livre de filles .

Un grand merci à Netgalley et aux éditions Kennes pour cette lecture rafraîchissante que je recommande chaleureusement.
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C'est totalement par hasard que je suis tombé sur cette première intégrale ainsi que sur la seconde que je lirai prochainement. Il est très rare que nous tombions sur des écrits venant du Québec donc après avoir lu le résumé, j'ai été conforté de me lancer dans cette série jeunesse/adolescente.
Nous suivons Léa et sa famille qui quitte sa campagne pour la ville de Montréal. le début est difficile loin de ses amis, elle a l'impression de ne pas pouvoir s'intégrer dans sa nouvelle école et son copain lui manque aussi.
J'ai été agréablement surprise par la façon dont est narré l'histoire de Léa. Ce sont des échanges de mail et de discussions Skype (ça ne rajeunit pas XD). C'est dynamique et l'on a de nombreux points de vue de cette façon. Il n'y a pas vraiment d'intrigue. C'est surtout des échanges concernant la vie de jeunes de 14 ans. Les amours, l'amitié, l'intégration et le harcèlement (rumeurs) sont les sujets traités et notre petite provinciale, grâce aux conseils de sa meilleure amie Marilou et le soutien de quelques élèves de son école commence à se rebiffer tout en restant dans le correct.
Pour conclure, cette première intégrale est rafraîchissante et j'apprécie vraiment le fait que l'éditeur ait laissé le vocabulaire québécois ainsi qu'un lexique pour ceux qui ne le connaîtraient pas. J'ai passé un bon moment, cela vide la tête.
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Voici un livre pour adolescents qui parlent aux adolescents. Vous allez me dire : c'est normal. Sauf que la majorité des livres pour adolescents nous présente très souvent des livres avec des adolescents qui ont des problèmes : deuil, drogue, séparation des parents, accidents de la vie…. j'en passe et des pires. Je ne dis pas qu'il n'est pas important d'écrire sur des sujets délicats, je dis qu'il est bien aussi d'écrire sur des adolescents qui ont simplement des préoccupations ordinaires, même si pour eux, ces préoccupations sont extraordinaires.

En effet, l'existence de Léa a été considérablement modifiée quand ses parents ont quitté le village où elle avait toujours vécu pour partir à Montréal. ne croyez pas forcément que tous les ados rêvent de vivre dans une grande ville, de faire du « magasinage » toute la journée. Pour Léa, quatorze ans, un âge pas forcément facile, il s'agit de quitter ses meilleurs amis, de s'en faire de nouveaux – pas facile, elle n'a pas l'aisance de son frère aîné – et de vivre une relation longue distance avec son « chum » Thomas. Alors oui, vu de notre hauteur (notre expérience ?) d'adultes, nous savons très bien que ce n'est pas gagné. Nous savons aussi que les chagrins n'ont qu'un temps, et que même si, pour Léa, c'est le pire qui puisse lui arriver de voir Thomas prendre ses distances, nous savons qu'elle finira par aller de l'avant – sa mère d'ailleurs, en partageant son expérience avec elle, lui montre qu'il est tout à fait possible d'avancer, malgré la séparation.
Originalité : Léa Olivier est ce que l'on pourrait appeler un roman épistolaire moderne, entre échange de mails et de sms. Un moyen de nous rappeler aussi à quel point les adolescents sont accros aux nouvelles technologies ! On peut alors se dire que, sans internet, un tel roman n'aurait pas existé. Certes. Mais il est important de montrer que la société évolue, que les ados maîtrisent bien mieux les réseaux sociaux que nous, qu'ils ont largement intégré leur fonctionnement et pourraient difficilement s'en passer : Léa Olivier le montre largement.
Alors oui, Léa vit la vie d'une ado qui étudie, qui a des difficultés dans certaines matières, excelle dans d'autres, se fait des amis, se dispute avec d'autres, vit sa vie d'ado en quelques sortes. Que demander de plus ?
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