Conventum

J'avoue avoir été bien déçu par cette BD. Peut-être en attendais-je trop, mais je n'ai pas du tout été conquis. Et ce pour plus d'une raison.

Tout d'abord, je n'ai pas été un grand fan du dessin. Il est clair et simple, mais je ne le trouve pas excellent. Et avec le récit qui m'a pesé, c'est vite devenu assez moche à mes yeux. Bon, l'auteur tire largement son épingle du jeu à ce niveau, mais c'est pas ma tasse de thé.

Et surtout, le scénario m'a blasé très vite. Je n'ai rien contre les losers, mais c'est souvent des têtes à claques à mes yeux. Et là c'est typiquement le cas. le héros m'a gonflé sérieusement à la moitié du livre. J'avais commencé avec un sourire autour de ce héros qui se mettait dans un état pas possible avant d'aller à la réunion, cherchant à tout prix à perdre du poids. Il m'était sympathique, ce gars qui n'était pas dans les vainqueurs et qui tente d'en jeter un max.

Mais dès que le récit arrive dans la réunion, j'ai été sérieusement gavé. Être maladroit physiquement et moralement, ok. Accumuler la malchance, d'accord. Mais là c'est trop. Au bout d'un moment je trouvais que le héros méritait pleinement ce qui lui arrivait, et j'avais sérieusement envie de le baffer. Ce qui ne s'est pas amélioré jusqu'au final, que j'ai trouvé un peu décevant. Il n'y a pas grand chose à retirer de cette fin que ce qui est dit. C'est dommage.

En bref, j'ai été très déçu par l'ensemble. Je m'attendais à quelque chose d'humoristique et de léger, au final c'était plutôt décevant et lourd. Cependant je mets tout de même deux étoiles car j'ai ri une ou deux fois, j'ai souvent souri, et c'est plus la deuxième partie que j'ai trouvée décevante, la première étant correcte.

Du coup je ne le conseille pas, mais à mon avis c'est selon le type d'humour qui vous plaît, et là c'est vraiment à la tête du client. En conclusion : ce n'est pas mauvais, mais moi je n'aime pas. Clairement.

Pascal mène une petite vie tranquille à Québec jusqu'au jour où il reçoit une invitation pour une soirée de retrouvailles avec ses anciens camarades de classe. L'angoisse monte !
Il se souvient de ses camarades, tous beaux, destinés à faire de grandes carrières et à avoir des vies de rêve, du moins, c'est ainsi qu'ils le voit.
Lui, il se sent gros et vieux, bien loin de l'image de gagnant qu'il aimerait donner.
Course à pied, régime, nouvelle garde-robe, Pascal se donne alors à fond pour être à la hauteur. Il a un planning serré pour essayer d'être enfin celui dont il a rêvé.
Mais le jour J, rien ne se passe comme prévu...
Une bande dessinée très agréable et assez nostalgique, qui montre bien l'importance du regard des autres sur soi.

J'étais en terrain connu avec les dessins de Pascal Girard. J'avais pu apprécier son travail dans Valentin, un de mes premiers coups de coeur BD. Cependant, il n'avait pas signé le scénario comme c'est le cas pour Conventum. J'aimais bien l'idée de départ, le conventum quelle drôle de coutume quand on y pense ! Je ne sais pas si c'est une pratique commune ailleurs qu'au Québec. Probablement que oui car Bruel chantait bien "On s'était dit rendez-vous dans 10 ans"...

Si vous avez lu le résumé, vous aurez compris que Pascal, le personnage principal, était un "looser" à l'école secondaire. Il espère faire meilleure impression dix ans plus tard à son conventum. Il veut une espèce de revanche en prouvant que le perdant qu'il était a finalement bien réussi dans la vie. J'imagine que c'est ce que voudrait tout adulte qui n'était pas bien accepté socialement à l'adolescence. Par contre, pour Pascal, tout ça vire en véritable obsession ! Je ne sais pas à quel point c'est autobiographique mais ça l'est probablement un peu puisque le personnage principal se nomme Pascal Girard et il est dessinateur. Ce qui est certain c'est qu'il ne se ménage pas dans cette histoire ! Il se moque de son physique ingrat et de sa volonté de plaire à tous. Il n'est pas un héros auquel il est facile de s'attacher mais son autodérision m'a plu.

On rit quelques fois en lisant cette histoire et on sourit beaucoup. C'est humoristique et léger. Avec son petit format (malgré ses 160 pages) il me semble qu'il serait parfait pour un bon moment de détente à la plage (ahhh les vacances) !

Dévoré d'une traite. J'ai tout lu, difficile de m'arrêter, l'histoire de ce bonhomme m'a happé, autant qu'il était englué dans ses difficultés. J'ai entendu une ode à la liberté, mais sans arriver à l'atteindre. J'ai entendu une sorte d'envie, d'intuition indicible que ça pourrait bien se passer, et un retour rude à la réalité... qui est fatalement générée par le comportement du anti-héros.

En fait, j'ai trouvé dans ce livre un sorte de mode d'emploi de ce qu'il ne faut pas faire, de ce qu'il ne faut pas penser, des comportements qu'il vaut mieux éviter. Et j'en fais la lecture avec la conscience aiguë que tout ça n'est que le reflet de la manière dont les ressentis de Pascal, ses anticipations, ses analyses l'amènent à réagir et à saboter ses interactions.

Alors j'ai beaucoup aimé parce que j'ai trouvé ce livre juste, clair, démonstratif, vivant. J'aimerais le faire lire à toutes les personnes que j'aime et qui s'enferment en adaptant leur comportement au regard des autres.

"Conventum" est le récit autobiographique d'une soirée de retrouvailles désastreuse d'anciens du lycée. Pascal Girard, scénariste, dessinateur et protagoniste de l'histoire, ne s'épargne pas dans le portrait qu'il dresse de lui-même, portrait bourré d'autodérision d'un looser qui s'ignore et qui l'apprendra à ses dépens...
Beaucoup d'humour donc dans cet autoportrait acide d'un homme détestable et pathétique, mais dont on prend un réel plaisir à suivre le parcours tumultueux qui fera de lui un gagnant... ou pas!