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EAN : 9782702182727
248 pages
Calmann-Lévy (18/08/2021)
3.86/5   51 notes
Résumé :
Alice a cinq ans, six ans, sept ans, onze, quinze, vingt-cinq… Elle est brillante, elle est belle. Hypersensible, elle vit intensément chaque rencontre, chaque bain de mer, chaque instant. Et la rage bout en elle, une rage compacte qui explose par intermittences quand elle ne la retourne pas contre elle-même.

Ses parents ont divorcé. Ballottée d’un foyer à l’autre, elle endure la présence de ses beaux-parents en apnée : la cruauté d’une belle-mère jal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Alice depuis le divorce de ses parents, elle encaisse. Une belle-mère jalouse qui la rabaisse et l'humilie à tout bout de champ. du côté de sa mère, c'est pas mieux. Il y a le beau-père Georges, alcoolique qui monte au quart de tour et se montre violent. Alors Alice raconte à tous les âges tout ce qu'elle n'a jamais dit ni dénoncé à personne.

C'est une suite sans fin de malheurs ce livre où je m'étonne de l'aveuglement du père et de la mère qui ne réagissent pas, ne protègent pas non plus. Je m'étonne de cette escalade ténébreuse sans main tendue. C'est une boulimie de drames à l'image d'Alice qui finit par devenir boulimique. Avec la bouffe, avec l'amour, avec les mots.

Je ne sais trop quoi penser de ce livre… C'est un énième livre sur ces enfances saccagées. Ça n'apporte à mon sens pas de neuf dans le vaste rayon consacré à ce thème.

La narration en Tu est assez particulière. Ça aurait apporté une approche plus sensible si l'héroïne s'était appropriée l'histoire sans passer par un miroir.

J'aime ces livres qui parlent de l'enfance, de leurs blessures. Après avoir lu l'époustouflant Voix sans issue, mon avis est en demi teinte ici.
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On ne sort pas complètement indemne d'un texte comme celui de Sandrine Girard. Le choix de l'alternance des âges d'Alice confrontés à différentes situations est très bien construit, apportant une densité et une émotion palpable à l'horreur ou aux horreurs traversées.
Chaque moment aborde une situation, un âge : « Tu as huit ans » « tu as dix ans » …. Cette manière de scander l'âge sonne comme un glas, donne un coup de scalpel à la vie d'Alice, confrontée à l'horreur sans jamais rien laisser transparaître. Ce sont des instantanés figés dans la peau d'Alice, comme une photo immortelle. En gardant, un recule, en se dédoublant pour ne pas se laisser engloutir. Ses parents ont divorcé, elle fait face du haut de son innocence bafouée à la cruauté d'une belle-mère jalouse, la violence d'un beau-père alcoolique. Nulle part, elle ne se sent pas en sécurité.
« Hors de toi », c'est l'histoire d'une enfant devenue adulte qui doit se construire pour continuer à avancer. C'est l'histoire d'Alice qui aurait pu être un conte de fée, mais où les monstres ont pris une place de choix à ses côtés. C'est l'histoire d'Alice au pays de la cruauté, de la violence de la jalousie. C'est l'histoire d'Alice qui se protège et qui égrène les « même pas mal » pour rester forte et ne pas sombrer.
C'est l'histoire d'Alice, petit bout de femme qui va être le catalyseur des souffrances et des problèmes des adultes qui l'entourent, elle devient celle à haïr, à détruire. C'est l'histoire d'une parole muette, sourde, celle que l'on ne doit pas entendre, dont les insomnies, les troubles alimentaires parlent pour elle, mais jamais personne ne la regarde, ne la voit. C'est l'histoire d'Alice qui passe au travers des mailles des adultes qui la détruisent, qui ne savent pas écouter, ni voir, mais qui surtout ne veulent pas comprendre, de peur d'être confronté à leur échec.
« Hors de toi », c'est l'histoire d'Alice, qui décide de vivre quoi qu'il advienne et dont la parole libère enfin les démons.
Le choix narratif de l'auteur, donne une réalité poignante, cruelle, révoltante et immerge le lecteur dans le récit sans jamais tomber dans la mièvrerie, bien au contraire, c'est un cri pour la vie, pour la construction et surtout pour la libération.
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Habituellement éditrice, elle saute le pas en écrivant son premier roman. La construction est originale car on va suivre Alice à différentes période de sa vie mais pas dans l'ordre chronologique et l'auteure a décidé d'utiliser le « tu ».. Je dois dire que c'est assez déroutant. Alice est une fille qui ne vit pas dans un environnement stable et sain. Elle est ballotée de foyer en foyer, maltraitée physiquement et mentalement d'où le fait qu'elle soit mal dans sa peau et souffre de boulimie et d'insomnie. Ce roman dénonce le fait qu'un enfant soit violenté et garde le secret coute que coute et trouve un refuge dans la nourriture, l'automutilation, des solutions-refuges. Il parle également de l'aveuglement et le déni de l'entourage
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Hors d'elle, c'est comme ça qu'elle est Alice.
Contre son beau-père, contre sa mère, contre sa belle-mère, contre son père.....
il faut dire que son enfance n'est pas facile depuis le divorce de ses parents.
La structure du texte est originale.t
C'est le « tu » qui est utilisé et on n'arrête pas de sauter dans le temps avec maints retours en arrière.
Tu as six ans , tu as quinze ans, tu as dix ans............
Elle est trtès attanchante cette Alice que l'on suit jusqu'à 25 ans.
Et elle a subi bien des traumatismes.
Mais que de séquelles elle traîne derrière elle !
Il va lui être difficile de s'en sortir et de se construire.
C'est plein de sensibilité.
Un très beau portrait de petite fille.
Touchant !
Ce premier roman est très prometteur, et j'espère que Sandrine Girard ne va pas s'arrêter là.
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« Hors de toi » est l'histoire d'Alice, à différents moments clés de son existence, tous âges confondus, racontée par tranches de vie non chronologiques. Dans ce récit narré à la seconde personne du singulier, le « tu » est un « je » qui ne veux et ne peux pas exister. Alors, quand « je » est un autre en qui il est impossible de se reconnaître, qui suis-je ? La thématique principale de ce roman, « qui est Alice ? » nécessite des plongées dans le passé, quand Alice avait 15 ans, 5 ans, ou 7 ans. de nombreuses périodes phares susceptibles d'avoir construit ce « je » que chacun cherche à découvrir se succèdent en mélangeant passé et présent.

Alice est une petite fille qui a deux maisons. Ses parents ont divorcé et chacun a refait sa vie : le père avec une femme odieuse, la mère avec un alcoolique brutal. Une semaine sur deux et la moitié des vacances scolaires, Alice est ballottée d'une maison à l'autre, mais dans aucune, jamais, elle ne trouvera sa place. Alice est une petite fille en colère, et cette rage grossit, forcit en emportant tout sur son passage, irrémédiablement. Seuls l'école et ses amis sont susceptibles de lui apporter un peu de joie. L'école… et plus tard, d'autres dérivatifs… car Alice souffre, la douleur la ronge, la rancune la ballonne, la haine météorise ses relations familiales. Entre une belle-mère sadique qui « rôde autour de toi comme un prédateur qui attend patiemment son moment. » et un beau-père qui lui saute dessus pour la baffer à toute volée, force est de constater qu'elle demeure seule avec un ersatz d'elle-même. le dédoublement de personnalité devient inévitable et salutaire. « Hors de toi », aborde la thématique de la famille recomposée, quand, par malheur, les choses se passent mal, quand la sécurité du foyer est inexistante, quand les « parents véritables » sont sourds et muets. « Chez papa, tu n'as pas le droit d'être toi-même car toi-même est le fruit de l'Autre. »

Alice se tait. Pendant des années, elle subit et se tait. « Puisqu'ils ne savent pas, puisque tu ne peux pas leur dire, puisque l'angoisse te suit partout où tu vas, que le danger t'oppresse même lorsqu'il s'éloigne, c'est à toi, jour après jour, souffle après souffle, d'inventer ta survie. » Inventer sa survie c'est déjà s'inventer soi-même. Pour cela, Alice éprise de vie, trouve des dérivatifs qui agissent comme des exutoires. Les études, sont un moyen presque naturel de se vider la tête, la quête d'un ailleurs qui devient vital. « Tu es sa pire élève, tu vas devenir sa réussite. Travailler pour ne plus ressentir. Canaliser ta colère entre les lignes bleues des copies. Et lire. Lire, lire, lire, lire pour emboîter tes émotions dans celles des autres. Pour vibrer d'une douleur qui ne soit pas la tienne. » La lecture en est un second, d'autres encore viendront nourrir sa faim.

Mais sous les apparences, sous le « même pas peur », « même pas mal », les bleus de l'âme prennent de plus en plus de place. « Tu sais que personne ne décèle jamais le froissé sous le lisse, le figé, le sans-souffle, sous l'apparente mobilité de joie. » et lentement, Alice patine, tombe et sombre. Comment passer de « tu » à « je » ? « Comment vivre avec en soi un ennemi qui a pris possession de son corps ? »

Dans ce premier roman, Sandrine Girard excelle de justesse. Ce texte a ouvert les vannes de souvenirs douloureux. À titre tout à fait personnel, je me suis souvenue pourquoi j'aimais tant l'école… et pourquoi les vacances me faisaient tellement horreur. Comment ma vie entière s'est transformée en fuite, d'abord physique par les expatriations successives, puis psychologique par la lecture. Cette attente, ce moment où l'on peut affirmer « je ne suis plus en danger », cet espoir de se persuader que la disparition de l'agent pathogène fera également disparaître sa souffrance et l'atroce prise de conscience que, malgré tout, « le poids est toujours là. La souffrance aussi. » ne peut qu'attester d'un vécu qu'elle inocule avec exactitude et authenticité. Je voudrais vous parler de cette fin, qui m'a laissée exsangue, tétanisée par ses implications. Une dernière phrase qui sonne comme un glas.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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critiques presse (1)
LeMonde
20 septembre 2021
Sandrine Girard, dont Hors de toi est le premier roman, archive avec autant de puissance que de délicatesse ce qu’Alice tait. Les violences de l’enfance, des menues aux terribles ; les trahisons des premières amours ; la tragédie de son corps, proie jusqu’à ce qu’elle se résigne à l’envelopper de graisse. Un texte très juste sur les armures dont on se cuirasse et qui finissent par nous étouffer.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Tu as vingt-cinq ans. Tu as lu des pages et des pages sur les enfants victimes d'abus sexuels, leur fragilité, leur culpabilité, leur honte, leurs dérives et leurs solutions -refuges.Sur les raisons qui les poussent à garder coûte que coûte un secret qui les détruit. Sur l'aveuglement et le déni de leur entourage. Tu sais l'importance du dire.Tu sais
Mais finalement ça ne change rien.
Alors, face à l'insuffisance de la parole, tu te tais.
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Comment vivre avec en soi un ennemi qui a pris possession de son corps ? Combien de temps encore pourras-tu supporter qu'il fasse craquer les coutures de ta peau ? Tu as vingt ans. Tu penses que tu ne survivra pas longtemps à cette épreuve, à l'exposition répétée de ta souffrance qui suinte et se déverse, kilo après kilo. Tu te trompes.
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Puisqu’ils ne savent pas, puisque l’angoisse te suit partout où tu vas, c’est à toi, jour après jour, souffle après souffle, d’inventer ta survie.
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Tu sais que la clé du sommeil est dans ta tête mais tu n'arrives plus à l'attraper. Elle est emportée par la déferlante des pensées qui t'assaillent, fragmentaires, frénétiques et dépourvues de sens.
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Tu t'ennuies à mourir et pourtant c'est comme si tu n'arrivais jamais à être seule avec toi-même. Comme si tu étais à la fois là et pas là. Comme si ce sentiment faisait partie des murs.
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