Survolant un paysage onirique et désert, Arzak traverse la planète dont son peuple a exterminé la race qui y habitait. Il vole loin, loin, tellement loin que nos regards ne le perçoivent plus. Il s'en va avec son créateur.
Est-ce donc le sort de cet album de n'avoir jamais de suite ? Un livre pourtant superbement dessiné, avec un scénario qui inaugurait une série meilleure que "Les mondes d'Edena", peut-être aussi bonne que "L'Incal"...
Évidemment, il y avait des défauts... Les extraterrestres étaient humanoïdes, mais quel auteur (moi le premier) n'en a jamais utilisé ? Les déformations des corps vivants dans l'hyperespace pouvaient sembler fantaisistes voire grotesques, mais
Moebius s'est ainsi fait le seul auteur que je connaisse à s'être intéressé aux effets que pourrait subir un être humain projeté à une vitesse supraluminique. (Il y a pourtant peu de chances qu'il s'en sorte indemne...) Et l'oiseau vous fait trop penser à Deepo ? le fait que ce soit un être biotechnologique compense largement sa vague ressemblance avec la célèbre mouette à béton.
Non, s'il y avait un défaut, c'était peut-être le fait que certains antagonistes soient aussi crétins que dans un film pour enfants. du reste, l'album avait tout : le suspense, la géopolitique, les autres cultures, les cliffhangers de fin de page, la technologie... le héros méconnu de
Jean Giroud avait eu une réelle chance de pouvoir enfin voler de ses propres ailes.