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EAN : 9782364748729
128 pages
Editions Thierry Magnier (23/03/2016)
3.9/5   52 notes
Résumé :
Ils étaient trois comme les trois doigts de la main : Cali, sa soeur jumelle, Ruben, le chien et lui. Ils ont leur propre langage, Cali est vive, lui rêveur. Bientôt, Cali est terrassée par une méchante maladie, Ruben fugue. Le garçon est persuadé que s’il retrouve Ruben sa soeur guérira, aussi mettra-t-il toute son énergie, son imagination, pour ramener le chien à la maison. Il croise alors un marinier dans sa péniche, un gardien d’usine, qui ont recueilli Ruben, u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais découvert la plume de Hervé Giraud dans Prends ta pelle et ton seau et va jouer dans les sables mouvants, un livre :
-au titre si délirant que, forcément, tu es curieux ;
-complètement barré, servi par un humour très imagé et décalé ;
-plein d'optimisme, sur fond de toile sociale râpeuse, mais colorée.
Aussi, à la sortie de son nouveau roman ado, je ne me suis pas trop laissée prier : j'ai mordu dedans à pleine dents.

*Le garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle, ça parle de quoi ?*

D'un adolescent de quatorze ans, lunaire et maladroit, qui nous parle à la première personne pour nous aspirer dans son univers unique et coloré. Cet univers, il le partage avec Cali, sa soeur jumelle. Ils ont leurs secrets, leurs rituels… et leur chien, Rubens, un vieux dalmatien hyperactif. Puis Cali tombe malade, et le chien fugue.

L'univers est sans dessus-dessous, et ça s'est fait si soudainement, si doucement… c'est si gentiment cruel ; que faire ? le protagoniste, porté par la conviction que, s'il retrouve Rubens, il retrouvera Cali, part en quête de son vieux chien, qui a suivi sa balle rouge, emportée par le courant. D'étape en étape dans cette recherche de plus en plus délirante, de fantaisie intime en prière silencieuse, le narrateur insuffle la vie au récit, une vie foisonnante et magique.

Un roman d'une grande originalité, porté par une langue unique ; un thème fort traité avec une infinie délicatesse, et un esprit d'un humour et d'une générosité contagieux.

*Les plus :*

-Un traitement original la maladie. le relatif détachement du narrateur de toute la terminologie médicale, ainsi que la recherche parallèle de son chien, offrent une approche inhabituelle… vraiment appréciable. Là où la littérature ado a tendance à faire dans le drame et les grands sentiments (certes parfois de façon superbe cf. Jean Vert), ici, c'est à la fois très simple et très… tendre.
-Un symbolisme magique constant qui permet une lecture tout en délicatesse. Qu'il s'agisse des jeux des jumeaux, des prières chiffrées du narrateur, ou bien sûr de la quête du chien, on ne perd jamais de vue le fait que tout cela ne vise qu'à un retour à la normal rêvé, celui d'une Cali revenue à la maison.
-Un style humoristique riche, que l'on ressent dans les images souvent improbables et irrévérencieuses, le goût pour les situations absurdes, les formules acidulées, et le jeu sur le langage. C'est vraiment ce que je préfère chez cet auteur, sa plume très personnelle, décalée, un peu perchée.
-Des personnages attachants : le narrateur, sorte de Rantanplan dans l'ombre de sa Lucky-Luke de soeur, a le charme des rêveurs dépassés par les événements, sans être dénué de cette force motrice qu'est son amour entier, doux, moqueur, inconditionnel, envers Cali. le trio qu'ils forment, lui, elle, et le chien, est un cocon précieux dans lequel on aimerait se glisser.
-Une galerie de personnages secondaires colorés et mémorables. Les médecins, mais aussi et surtout les témoins de la progression du chien le long de son périple improbable offrent un panel extra. Les parents aussi, tout juste esquissés, sont très réussis.

*Les moins :*

-Le langage « perso » des jumeaux ne marche pas toujours bien.
-Une temporalité pas assez (ou trop) claire : on se demande pourquoi le protagoniste ne retourne pas chercher son chien aussitôt après avoir récolté un indice, pourquoi il laisse ainsi passer du temps…
-Pas convaincue par la couverture :( Alors que j'avais adoré celle de Prends ta pelle (la trichromie hyper contrastée dans un tracé bien net et un dessin très imaginatif), là, je suis un peu perplexe : l'harmonie couleurs est cool, mais les motifs et le mouvement, je ne suis pas sûre de les trouver adaptés. Meh.

BILAN : L'Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle, de Hervé Giraud, est un très beau roman, à la personnalité singulière. le traitement qu'il fait de la maladie* est unique, fin, poétique, symbolique. La force de cet auteur est vraiment sa langue infiniment imagée, son ton drôle et décalé et, ici tout particulièrement, son optimisme enfantin. « La vie continue ! »

Bonne lecture,

Lupiot
Lien : http://allezvousfairelire.co..
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Au début de ce roman, j'ai eu peur devant ses longues phrases (je n'aime pas les phrases trop longues). Mais l'auteur est très fort, il m'a embarqué sur ses phrases, sur ses mots. On suit l'histoire de ce garçon qui court après son chien qui court après sa balle, presque avec impatience, avec inquiétude, avec intérêt en tout cas.
Il perd son chien. Sa jumelle tombe malade. Il se retrouve seul. Et on part en quête avec lui. En quête de son chien. En quête de réponse sur la maladie. En quête de moments de bonheur.
Une lecture chargée en émotion, c'est le moins que je puisse dire !
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Ils étaient trois. Inséparables. le garçon, sa soeur jumelle Cali et leur dalmatien Rubens. Mais quand le chien a fugué, plongeant dans la rivière pour rattraper sa balle, leur univers s'est fissuré. Peu après Cali est tombée malade. Gravement malade. Voyant une relation de cause à effet, le garçon a pensé qu'en retrouvant son chien, il guérirait sa soeur. Commence alors une course contre la montre, contre la vie qui s'échappe, sur les traces de Rubens et de sa balle, porté par l'espoir fou de sauver celle sans qui l'existence n'aurait plus de sens.


Un roman choc. Infiniment triste et infiniment digne. Je tournais les pages en me disant non, ce n'est pas possible, on ne va pas aller jusque-là… Et finalement si. Et finalement, ça ne m'a pas choqué, parce qu'après tout, rien de plus logique de voir l'inéluctable remporter la partie. Bien sûr, j'ai eu la gorge serrée, une vraie sensation d'injustice et de compassion pour cette famille frappée de plein fouet par un drame insoutenable. J'ai ressenti la douleur, le manque, l'absence. Et j'ai été emporté par la voix du garçon, par la puissance d'une écriture ample, parfois légère, souvent profonde, toujours énergique.


Ici, la vie est moche, absurde. « Chacun porte sa croix. Sa croix de malheur, entendons, il n'y a pas que Jésus qui a morflé, on a tous des gamelles à trimballer. Il faudra continuer à avancer pour chercher la sortie parce qu'on ne sait jamais jusqu'où va cette impasse, il n'y a pas de fin de l'histoire, rien n'est joué ». Ne pas sombrer, sans pour autant oublier. Une croix à porter. Se relever après l'anéantissement. Continuer à avancer. « Pour que ma tristesse se transforme en une force inaltérable de vie, je pleurerai, sans rien dire à personne, toute ma vie son absence ». Magnifique et bouleversant. Bien plus qu'un roman jeunesse.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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J'ai lu ce petit roman jeunesse attirée par le titre et la jolie couverture, tout en sachant que le sujet était périlleux : de 2 jumeaux très unis, l'une tombe gravement malade, tandis que leur chien et compagnon de toujours fugue... le narrateur, frère jumeau, tente alors à la fois de retrouver le chien ("un 101 dalmatien"), et de faire face à la perte inévitable de sa soeur...
Certes, beaucoup de sensibilité et d'humour dans ce roman, avec un ton volontairement désinvolte et ironique par moments, ce qui évite la mièvrerie. Pour autant, je n'ai pas succombé à l'émotion, même si l'histoire est émouvante, la construction du roman est un peu bancale je trouve...
En revanche, je le conseillerai volontiers à de jeunes lecteurs un peu sensibles aux jolies histoires, d'autant plus que c'est remarquablement bien écrit.
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Ils forment un groupe uni depuis leur enfance : Cali, la soeur jumelle, Rubens, le chien et lui. le destin semble avoir déraillé le jour où Rubens a disparu. le garçon a envoyé sa balle trop loin et le chien a été emporté par le courant de la rivière. C'est au même moment que Cali a ses premiers malaises. le lendemain, elle se retrouve à l'infirmerie puis à l'hôpital. Quand il l'a rejoint là-bas, elle a un comportement inquiétant. le garçon sait ce qu'il doit faire : retrouver le chien pour guérir sa soeur.
Hervé Giraud nous surprend une fois de plus avec ce roman. Il y parle très simplement des émotions des proches face à la maladie. le petit garçon y est tout à fait bouleversant, son comportement juste face à une situation qui le dépasse. Ce court livre réussit grâce à une narration non linéaire à nous émouvoir.
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critiques presse (1)
Ricochet
20 avril 2016
Si le thème de la maladie se développe depuis quelque temps dans les romans pour adolescents, Hervé Giraud tire ici le niveau vers le très haut. Et le très fort. A découvrir absolument…
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Et puis, il y a cette fugue dont il n’est pas revenu. Le mystère de celle-ci ne sera jamais élucidé, pas plus que le mystère de la maladie de Cali. On est obligé de vivre sans tout comprendre de tout, se contenter de voir revenir les chiens de leurs courses éperdues et la fièvre tomber, voir les roses défleurir et se faner, en faire des bouquets avant qu’elles ne disparaissent. Ce n’est pas la peine de faire allégeance à des fées, des anneaux maléfiques, des orcs, gobelins ou Dark Vador, pour empêcher qu’arrivent les choses qu’on ne voudrait pas, rien ne fonctionne. Je sais, j’ai essayé.
Alors j’ai pris ma pelle et mon seau et je me suis débrouillé. Et puisque cela n’a pas vraiment fonctionné, je n’ai plus qu’à faire un trou pour enterrer mon chagrin dedans et moi avec. Cali a eu ses premiers malaises dès l’automne et le chien à fait sa dernière fugue à la même période. Il n’y a rien à chercher car il n’y a rien à comprendre. Si lui était en pleine forme, pour elle, on avait déjà des doutes. On n’avait pas encore décroché le hamac pour cause de fin d’été que le médecin lui prescrivait toute une série d’examens. Elle était restée à la maison quelque temps et s’était ennuyée ferme.
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Les feuilles sont toutes tombées, les cheveux de Cali pas encore. Le jardin est couleur de boue, tapissé par les feuilles des arbres qu'on n'a pas eu le courage de ramasser et ma sœur arrachera avant le printemps elle-même ses dernières mèches. Dans le jardin, çà et là, les taupes s'amusent à faire des monticules qui resteront en l'état et le hamac continue à pourrir lentement. Plus bas, la rivière coule sobrement, complètement marron désormais. Le reste est dans les mêmes tons ; regarder dehors, c'est observer le reflet de notre âme. Cali ne sortira pas de sitôt de l'hôpital et la planète est mal barrée. Je suis souvent le nez au carreau, inerte ; sans ma sœur, je suis en vie mais sans envie, elle est ma boîte à idées. Elle seule saurait mettre un bon coup d'accélérateur pour faire exploser en le pénétrant le nuage de morosité, faire valser de la couleur sur tout cela ou transformer le ciel en canon à neige, qu'il en tombe à gogo, qu'on puisse entendre nos pas crisser, qu'on parte elle et moi en tournoyant vers une aventure et un arc-en-ciel qu'elle aura imaginés, qu'elle me tende sa main glacée et éclate de son rire qui me manque tant sous son bonnet de grosse laine vert et orange à pompon et oreillettes.  p. 70-71
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Quand le chien était chiot, c'est-à-dire bébé, on l'était aussi. Il tenait vaguement la garde devant notre poussette double. Jumeaux ou pas: on s'en foutait, ni hétérozygotes, ni wisigoths, mais résolument confipote, notre aliment préféré dont on le nourrissait depuis un hamac tendu dans le jardin entre deux pommiers, source végétale du produit précédemment nommé, en lui tendant affectueusement nos mains farcies.Il nous arrivait de le prendre avec nous en hauteur, on le palpait, le chatouillait, le papouillait...tous les trois, sur le dos, ventre en l'air. On le mordait aussi, lui jamais. Il sentait bon le chien, il faisait cela très bien. On mettait notre tête dans sa nuque pour respirer fort son odeur douceâtre et poisseuse. On s'est aimés à trois. On était chiens fous, il était chien, on était fous du chien.
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Le lendemain du jour où le chien a disparu dans un supposé tourbillon, Cali a fait un malaise pendant le cours de maths. C'était un vrai malaise, pas un truc bidon pour se faire accompagner à l'infirmerie histoire d'esquiver une heure de géométrie. Je l'apprends par la rumeur car en raison d'un principe qui veut qu'en me maintenant dans une classe de nains plus jeunes d'un an, j'allais gagner en maturité, j'ai redoublé et je ne suis plus dans la même classe qu'elle. C'était sans compter sur le syndrome de la banane: je suis un peu foutraque, mais je mûris quoiqu'il arrive, alors la sonnerie de la reprise des coursa beau sonner, je n'ai pas besoin que l'on me dise quoi faire pour quitter mes coreligionnaires et partir aux nouvelles de ma sœur à travers tout l'établissement.
La même rumeur, un tout petit peu plus loin, propagée à la vitese d'un courant d'air plus rapide que moi (..)dit qu'une élève est tombée dans l'escalier, puis dans le coma. Et puis quelques mètres encore (..) et le courant d'air chargé un peu plus de l'air vicié de la puanteur des ragots qui naissent en milieu scolaire les jours de pluie me déborde et affirme que l'élève en question est morte dans l'escalier, morte de sa chute, ou morte d'un malaise qui l'aurait fait cuter, on n'en sait rien. On a juste vu du sang qui giclait de sa tête jusque sur le perron de l'établissement(..). Personne ne sait vraiment qui dit la vérité et tous improvisent une réalité directement extraite de leurs fantasmes.
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-Son frère? En pleine forme! Avec lui, tu sais, c'est un peu comme prévoir la météo, c'est difficile. Si on pouvait informatiser ses maladresses et ses ratés, on ferait exploser tous les ordinateurs de chez Microsoft. Ce gamin, c'est la théorie du chaos à lui tout seul. Il plane au-dessus des nuages, il y a toujours une turbulence qui traîne dans son sillage ((c'est ce qui fait son charme, c'est certain, maison voit que tu ne vis pas avec lui). Ce qui est étrange, c'est qu'on s'était inconsciemment préparés à ce que ce soit lui qui pose problème, et tu vois, c'est sa sœur. Je dis tout le temps que je n'aime pas le beau temps, que je préfère les tempêtes, mais là on est servis.
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Video de Hervé Giraud (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hervé Giraud
Mercredi 30 novembre – Avec la participation de l'autrice Maïa Brami, des auteurs Hervé Giraud, Taï-Marc le Thanh et de l'auteur-illustrateur Geoffroy Monde.
L'engagement et la lutte comme désir de monde, comment le faire bouger pour s'émanciper…
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images Sara Lunderg, L'oiseau en moi vole où il veut, trad. du suédois Jean-Baptiste Coursaud, La Partie Avec le soutien du Swedish Arts Council et de l'Institut suédois.
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