AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 312 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
«  Ils avaient bien cherché la punition qu'ils méritaient » .

«  Livio se rendit compte en le disant que l'homosexualité était la seule minorité qui ne trouve pas forcément de réconfort auprès des siens » .

«  Il sombrait dans un grand vide , une sorte de vertige sans fin , un genre de tristesse compliquée dont il était seul responsable » .
Trois extraits de ce roman instructif , à la fois pesant , douloureux mais efficace , concentré , au propos intéressant , au point de vue historique parfaitement étayé comme sait le faire Brigitte G dont j'ai lu déjà plusieurs ouvrages avec grand plaisir .
Où comment parler de l'homosexualité avec pudeur , sans excès d'émotion ?
Comment éviter le mensonge et la dissimulation , comment faire face à la famille et aux amis ?
Comment trouver le bon sens et le courage , l'audace même de parler sans se heurter à une condamnation ?
Livio commence un exposé en cours d'histoire, il a choisi le thème pas facile de la censure nazie et des autodafés , il évoque l'incroyable parcours de Magnus Hirschfeld , ce médecin juif célèbre, homosexuel connu pour ses études sur la sexualité , fondateur des mouvements de libération sexuelle , qui lutta pour l'égalité hommes - femmes dès le début du XX° siècle .
Mais sous le regard interdit des élèves de sa classe Livio accomplit alors ce qui ressemble à un coming- out.....
Pendant quarante minutes , sous les yeux de son amie Camille il dévoile sa fragilité et son impossibilité à trouver sa place , sa douleur même masquée , devant une classe aux réactions contrastées, entre désintérêt et rejet , découvre le pouvoir des mots et l'emprise qu'il peut avoir sur son auditoire
.
On apprend beaucoup , du point de vue historique : des milliers d'ouvrages dits «  décadents » ( ceux de Zweig , Brecht , Freud, Marx , Einstein Heine . etc... ) seront livrés aux flammes , balancés lors du grand autodafé du 10 mai 1933, sur la place de l'opéra à Berlin , les nazis y érigèrent un bûcher , cinquante mille personnes poursuivies , envoyées parfois en camp de concertation pour cause d'homosexualité.
La plume est très élégante , l'ouvrage engagé, percutant , sensible, émouvant et digne, l'auteure dissèque et observe les réactions des camarades, le passé permet de mettre le présent en lumière .

Un sujet délicat bien traité .

Une lecture édifiante, importante, qui touche et fait réfléchir, à l'image de bien des ouvrages de Brigitte G , dont le talent n'a pas fait défaut encore une fois , même si au début je la trouvais fastidieuse .
Un ouvrage que tous les parents et les ados devraient lire !
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr !
J'ai peut être été un peu longue ou comment dire les choses à propos d' un sujet aussi délicat ?
Merci à l'auteure pour son combat contre l'intolérance !
Commenter  J’apprécie          4616
Un très beau roman dans lequel un jeune lycéen, Livio, profite d'un exposé sur Magnus Hirschfeld, célèbre médecin allemand connu pour ses études sur la sexualité et père fondateur des mouvements de libération homosexuelle, pour dévoiler sa propre homosexualité devant une classe aux réactions contrastées. Comme toujours chez Brigitte Giraud, la plume est élégante et le propos intéressant. Une belle découverte dans cette rentrée.
Commenter  J’apprécie          450
Comment parler de l'homosexualité avec pudeur et sans charge émotionnelle appuyée?
Comment faire face à l'homophobie banalisée, en finir avec le mensonge et la dissimulation ?
Comment trouver le courage de faire face à la famille, aux amis?

Cours d'Histoire façon Brigitte Giraud.
Je referme son roman très convaincue par son jeune personnage à la sensibilité à fleur de peau et à l'intelligence solaire. Une belle manière d'évoquer la difficulté de s'affirmer face aux autres, tel que l'on est.

Par un exposé en classe de terminale, Livio va se livrer en « coming out » déguisé, par la reconstitution historique d'un autodafé nazi et la persécution d'un médecin juif allemand controversé, Magnus Hirschfeld. Il fut chercheur scientifique et pionnier de la sexologie dans les années 30, précurseur des droits homosexuels et de l'égalité hommes-femmes.
Une occasion de parler de l'institut de sexologie à Berlin avant-guerre, doté d'une importante bibliothèque de recherche dédiée au sujet.

Le roman se résume à un long chapitre de l'intervention du jeune homme face à la classe, étayé de digressions sur les points historiques et sociétaux, doublé d'une acuité particulière concernant l'adolescence, ses pôles d'intérêt, ses réactions.
C'est fluide et passionnant, finement observé dans les petits détails et analysé. Un livre engagé qui brise les tabous, très émouvant, douloureux et percutant par son efficacité et sa rapidité.


« On commence par brûler les livres, on finit par les personnes. »
ÉRASME (1469-1536), en 1521

Commenter  J’apprécie          422
Brigitte Giraud, auteur locale bien connue des lyonnais, est une habituée de la rentrée littéraire et nous propose pratiquement chaque année un de ses romans. A chaque fois on relève sa formidable capacité à se renouveler, et sur la forme et sur le fond, et à tenter des projets pour le moins audacieux et aventureux sur le papier.

Après l'excellent "Un loup pour l'homme en 2017", et après nous avoir cruellement manqué l'an passé Brigitte Giraud revient cette année avec « Jour de Courage » un roman sur l'homosexualité aussi sensible qu'érudit.

Livio, jeune lycéen, donne un exposé dans le cadre de son cours d'Histoire sur la Seconde Guerre mondiale sur les autodafés. . Il va choisir de parler d'un certain Magnus Hirschfeld, médecin allemand qui a lutté pour l'égalité hommes femmes à travers la création de son institut de sexologie :et surtout contre la persécution des homosexuels, et qui verra sa bibliothèque brulée par les nazis.

On comprendra assez vite, le lecteur mais aussi les camarades et la professeur de Livio, que Livio utilise de parler de Hirschfeld,pour exprimer quelque chose qu'il a sur le coeur et faire son coming out..

Le roman passe de la vie de Livio, de la découverte de son homosexualité, malgré la présence à ses cotés de la jeune Camille, secrètement amoureuse de lui, à celle de Hirschfeld, racontée par Livio.

Deux récits qui s'entrecroisent pour dire que, même à un siècle d'intervalle, il est toujours difficile de vivre pleinement sa différence, et combien l'ignorance peut faire du mal.

On est totalement happé par la plume élégante et le talent manifeste d'observation d'une romancière qui est également professeur et qui décrit avec une grande justesse les réactions de jeunes élèves qui n'ont pas tous forcément la curiosité et la vivacité d'esprit de Livio …

Un roman d'une grande justesse, aussi bien par son propos que par la manière de construire son récit....

A conseiller sans l'once d'une hésitation !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          380
Ce roman n'est pas un thriller, mais il se lit tout comme ; on sent que tôt ou tard, un malheur arrivera…
Alors qu'il s'est engagé à produire un exposé sur le thème de l'autodafé, Livio, lycéen de 17 ans, présente les fruits de ses recherches sur Magnus Hirschfeld, médecin allemand, fondateur de l'institut de sexologie de Berlin, qui a effectué des recherches sur l'homosexualité, tentant de déterminer ce qui tenait de l'inné et de l'acquis, et luttant avec force contre le paragraphe 175 inscrit au code pénal allemand, stipulant que l'homosexualité était un crime.
Tous les ouvrages sur le sujet amassés durant des années dans les rayonnages de la bibliothèque de l'institut seront brûlés en mai 1933 par des soldats nazis, ne sachant même pas forcément s'y prendre : « Ils tiquèrent devant les flammes paresseuses, et sans doute de mèche avec la littérature désignée par eux comme honteuse et ordurière, qui ne produisaient rien d'autre que de la fumée et de petites quintes de toux qu'ils eurent du mal à contenir. »
Effectivement, le grand autodafé du 10 mai 1933 sur la place de l'Opéra à Berlin ne sacrifiera pas uniquement les livres consignant les comptes-rendus médicaux liés aux recherches sur la sexualité dite « déviante », ce seront des milliers d'ouvrages d'artistes dits décadents qui seront livrés aux flammes : Zweig, Brecht, Freud seront les auteurs dont les pages finiront dans un brasier gigantesque parce qu'ils ne collent pas avec l'idée de l'Allemand « pur race ».

Pourquoi Livio a-t-il donc choisi ce sujet ? A-t-il eu la moindre conscience du regard des autres lycéens de sa classe sur lui, suite à cet exposé ? La professeure d'histoire n'avait pas prévu cette éventualité : qu'un élève remonte dans l'Histoire pour faire surgir un malaise sociétal contemporain. Les réactions des élèves de la classe de Livio sont éloquentes : il ne sera jamais accepté du fait de sa différence, son orientation sexuelle, ainsi révélée, en ce « Jour de courage ».

Une lecture qui happe, qui touche, qui fait réfléchir à la constante difficulté de vivre sa différence face au regard de l'autre, toujours aussi important, avec pour preuve deux expériences séparées d'un siècle.

J'ai envie de dire « Bravo Livio », même si… personnellement, j'aurais souhaité mieux cerner ce personnage visuellement.
Commenter  J’apprécie          240
Qui était Magnus Hirschfeld ?
C'est à ce sujet difficile que Livio, lycéen de 17 ans, s'adonne en présentant un exposé à ces camarades de classe en cours d'histoire.
Médecin allemand du début du XXème siècle, Magnus Hischfeld fut l'un des premiers à étudier la sexualité humaine sur des bases scientifiques et dans sa globalité (il a fondé l'Institut de sexologie à Berlin),. Connu comme l'un des pères fondateurs des mouvements de libération homosexuelle, avec une bibliothèque de renom, Hirschfeld a notamment lutté contre la persécution des homosexuels allemands. Avec l'arrivée des Nazis au pouvoir, il devient bien sûr une cible de choix, et sa bibliothèque connaîtra les premiers autodafés.
De feu il en est question, dans l'emballement que ressent Livio exposé devant sa classe de lycée. Brigitte Giraud excelle à dépeindre les tourments d'un jeune homme face à des adolescents au mieux curieux, au pire prompts à la moquerie. Et pourtant il y a Camille, sa petite amie, dans la salle, qui ne perd pas une miette de l'exposé de celui qu'elle croît bien connaître.
Sauf qu'au fil de l'exposé, on comprend en filigrane que ces questions de sexualité libérée, et même d'homosexualité concernent de près celui qui s'expose devant ses camarades.
Brigitte Giraud, que j'avais déjà beaucoup apprécié pour "Avoir un corps" ou "Pas d'inquiétude" réussit avec brio le portrait d'un jeune homme tourmenté par ses penchants - preuve que tout n'est pas simple, même plus de 80 ans après les premières découvertes du "pionnier de la cause LGBT" qu'était Magnus Hirschfeld.
Bravo pour ce récit condensé très efficace.
Commenter  J’apprécie          200
Cours d'histoire dans une classe de Terminale ES d'un lycée de banlieue : aujourd'hui, c'est Livio qui va faire l'exposé sur les autodafés perpétrés par les Nazis. Il a choisi le personnage de Magnus Hirschfeld, médecin et chercheur juif, qui avait créé un institut sur la sexualité, doté d'une bibliothèque imposante, et lutté pour les droits des homosexuels. Si Livio a choisi de parler de ce personnage pourtant peu connu, c'est qu'il se reconnaît en lui, et d'ailleurs cela devient de plus en plus clair au fur et à mesure de son exposé.

Dans cet extrait, Livio pense à ses parents qui ne le comprennent pas… L'auteure observe et dissèque les réactions des camarades de classe de Livio, du désintéressement au rejet de ce coming out. Parmi eux, Camille, la confidente et amie de Livio qui pourtant découvre comme les autres cet aspect du jeune homme discret.
Sur un sujet délicat, grâce au parallèle historique et au regard adolescent de Livio, Brigitte Giraud a écrit un livre ramassé, mais plein de tension. C'est fort bien fait, et pour un livre lu il y a trois semaines, le sentiment qu'il m'a laissé n'a fait que grandir, me conforter dans une appréciation positive, qui tient autant à l'écriture qu'au sujet.
J'ai une petite remarque concernant le point de vue. le style fluide mais parfois digressif, parfois aussi proche du langage parlé, laisse imaginer que le narrateur est l'un des élèves de la classe, mais une phrase comme : « Personne n'avait jamais parlé de sexualité à ces adolescents. » infirme cette hypothèse. Simple remarque de ma part, ce n'est pas gênant, et ce point de vue décentré accentue même l'intérêt porté à l'exposé de Livio et au devenir de l'adolescent au sortir de cette séance.
J'ai retrouvé avec curiosité, et plaisir, l'univers de Brigitte Giraud, après Nous serons des héros et L'amour est très surestimé.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          170
Lors de son exposé d'histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, décide de parler de Magnus Hirschfeld, médecin qui lutta pour le droit des homosexuels et de l'égalité hommes-femmes.
A travers cet exposé, Livio va se livrer, mettre une partie de lui dans ce qu'il dit et essaie de transmettre aux autres. Livio est homosexuel mais personne ne le sait, même pas Camille sa meilleure amie amoureuse de lui.

Enfin un roman de la rentrée littéraire que j'ai eu plaisir à lire. Malgré certaines digréssions et lourdeurs, on sent l'envie de Livio de dire tout haut ce qu'il cache au fond de lui. Un court roman qui nous apprend aussi qui était Magnus Hirschfeld.
Commenter  J’apprécie          170
Dans ce court roman de la rentrée littéraire d'août 2019 Brigitte Giraud traite avec une grande sensibilité du thème de l'autodafé associé à celui de l'homophobie. Dans "Jour de courage" elle rapproche les deux sujets en donnant la parole à Livio qui doit faire un exposé devant ses camarades de terminale au lycée. le jeune homme va s'embarquer dans l'aventure des premiers autodafés de l'histoire du nazisme en proposant à sa professeure d'histoire de raconter la vie du médecin juif-allemand Magnus Hirschfeld. Cet homme avait créé la première organisation au monde luttant pour la dépénalisation de l'homosexualité et ce dès 1898. Il a innové en étant le premier à étudier la sexualité humaine sur des bases scientifiques.
Livio rappellera l'hostilité des nazis à l'encontre de Hirschfeld, le passage à tabac dont il fut l'objet et l'incendie des bibliothèques de l'institut de sexologie que ce dernier a fondé à Berlin.
Cet exposé est particulièrement brillant (trop?) et on comprend vite que Livio parle aussi de lui et fait une sorte de coming out voilé.

J'aime bien la façon dont Brigitte Giraud aborde les tourments adolescents d'un jeune homme homosexuel avec cet exposé suivi quasiment en temps réel. Pour autant j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'inabouti dans ce roman. On sait dès le départ que Livio a disparu après son exposé mais sans aucune piste sur ce qu'il a pu devenir. La fin n'est pas convaincante mais l'idée principale basée sur des faits historiques reste intéressante.

Ce livre m'a été offert au pique-nique de l'été organisé par Babelio que je remercie vivement.

Commenter  J’apprécie          150
Roman court au final un peu abrupt, "Jour de courage" est le récit de l'acte de courage que va oser accomplir Livio en dévoilant à toute sa classe de manière détournée son homosexualité.

Il mêle tout à la fois l'exposé de Livio avec ses digressions et ses réflexions, les réactions des élèves et notamment de Camille, sa meilleure amie, amoureuse de lui, l'attitude de la professeure d'histoire mais aussi des bribes de la vie du jeune homme et des tourments par lesquels il est passé.

Le texte est dense et quelque peu étouffant, offrant peu de place à la respiration. Il reflète parfaitement le bouillonnement dans la tête de Livio.
Avec ce parallèle fait entre Magnus Hirschfield et Livio, on prend conscience du chemin restant à parcourir aujourd'hui encore pour que l'homosexualité soit acceptée,

J'aurais aimé en apprendre un peu plus sur le personnage principal et que ses derniers échanges soient moins implicites.

Il résulte de ce livre un sentiment pesant de tristesse et de gâchis
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (571) Voir plus



Quiz Voir plus

A présent

Comment s'appelle le mari de la narratrice ?

Jules
Claude
Sam

5 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : À présent de Brigitte GiraudCréer un quiz sur ce livre

{* *}