"L'Incal commence par un rêve", raconte Jodorowsky, "un de ces rêves lucides où est conscient de rêver. J'étais assis dans l'espace et je demandais à voir mon être intérieur". A son réveil, il note dans le cahier où il répertorie ses songes : "Je vois deux triangle croisés comme une étoile juive. Ils deviennent deux pyramides croisées en un volume. Elles sont face à moi. Dans le rêve, je me dis que je dois devenir les pyramides. Je pénètre dans les pyramides. Je suis les pyramides. J'éclate dans le centre comme un univers de feu".
Publiées en épisodes entre 1981 et 1988, best-seller de la bande dessinée, traduites en plus de dix langues, Les aventures de John Difool par Moebius et Jodorowsky, qu'on nomme plus communément l'Incal, comptent 291 planches qui forment en tout, une seule continuité romanesque encadrée par un commencement et une fin identiques : la chute du héros à jamais revenu à son point de départ, comme dans ces rêves répétitifs où l'on n'en finit plus de tomber, en proie à une terreur enfantine.
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