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Citations sur Pas d'inquiétude (22)

Notre dispute ce soir-là avait un fond mesquin et désespéré, et les reproches que nous avions la malhonnêteté de faire à l'autre n'auraient du être que des reproches adressés au destin, ce truc odieux qui balançait ses flèches ici et là, sans discernement ni morale.
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Ignorer nous préservait aussi, parce que, à la place de la réalité, nous composions chacun notre fiction, la version qui nous arrangeait, celle que nous pouvions supporter. Nous avancions ainsi à notre rythme, de mensonges modestes en petits arrangements.
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Je détestais le bonheur des autres. Je me demandais ce que vivaient ces gens, détachés en apparence, dont l'expression ne disait rien de ce qui les occupait, je ne sentais que le nombre, la masse qui arrivait face à moi, molle et dégoûtante, ondulant dans la douleur du printemps. J'avais encore une centaine de mètres à parcourir sur le trottoir bondé, et le mépris pour les autres me fit mal, je pensais être le seul dans la foule à vivre des heures aussi difficiles, je me sentais habité par une mission spéciale, un objectif supérieur et redoutable.
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C'était le premier soir sans Medhi (…). Je ne savais que faire, où aller, dedans, dehors, ouvrir ou fermer les fenêtres, m'asseoir ou rester debout, rejoindre ma femme dans la cuisine ou m'installer près de Lisa (…). Je sentais monter en moi une colère imprévue, doublée d'un affolement et d'une excitation soudaines, tournant comme une mouche rebelle, un homme sans cerveau, basique, tout au plus connecté sur ses sens, je sentais que j'étais habité par quelque chose de plus fort que moi, je ne me maîtrisais pas, et je me suis mis à crier, à agiter les bras (...)
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Mes journées étaient comme des sacs emplis de gravats, que je devais soulever, et j’attendais que le soir arrive pour poser mes sacs et m’endormir.
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... les plus belles années de notre vie, nous n'avions pas idée que c'était là, dans nos soixante mètres carrés, avec nos deux enfants dans la même chambre, qui cohabitaient avec des lits superposés et un volet qui fermait mal, oui c'était là que nous étions au plus doux de notre parcours, mais comme nous l'ignorions, nous n'avons profité de rien, nous nous sommes contentés de nous plaindre, de nous inventer des souffrances que nous croyions réelles, nous avons gâché ce qui ne reviendra peut-être pas. Aujourd'hui j'ai compris cela, (...). Mais nous imaginions que la vie se déroulait selon une ligne droite et que l'avenir serait forcément meilleur, nous pensions que la vie s'améliorait au fur et à mesure, c'est ce que nous observions autour de nous, chacun attendait ce qui allait le libérer, nous pensions que le bonheur était une conquête, une promesse, qu'il arrivait après une suite d'empêchements, après une série d'obstacles, une succession d'espoirs. Il manquait au départ toujours quelque chose, il manquait une voiture, un diplôme, un amour, un enfant, un appartement, un travail, un jardin, il manquait de l'argent, la vie n'était que manque mais le temps allait tout résoudre, allait tout construire, tout simplifier.
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Nous ne voulions pas qu'avant de nous connaître, les voisins se fassent une idée de nous quatre et nous désignent comme ceux déjà touchés. Nous refusions leur regard, leur jugement, leur possible compassion.
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Mehdi est tombé malade quand nous avons emménagé dans la nouvelle maison. C'est moi qui avais relevé la boîte aux lettres ce jour-là, c'était un samedi matin. J'avais entre les mains l'enveloppe blanche petit format qui contenait des résultats d'analyses que nous ne saurions pas interpréter et qui allaient changer notre vie.
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170 jours de repos, c'est ce que les salariés des établissements B, ont offert anonymement à un collègue, père d'un petit garçon gravement malade. Cette solidarité d'un genre nouveau a ainsi permis au père de rester plusieurs mois près de son fils et de l'accompagner dans la longue traversée de la maladie. Journal télévisé, 30 mars 2010. (dernière page, dernières lignes)
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J'ignorais finalement ce que c'était d'être parent. Etait-ce cette chose monstrueuse qui consiste à faire croire qu'on sait alors qu'on est submergé, qui consiste à guider tous feux éteints.
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