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Critique de Nadael


"Pas d'inquiétude", voilà une de ces expressions toute faite que les médecins prononcent avec un naturel déconcertant lorsqu'ils sont eux-même, finalement, inquiets. Les parents de Mehdi ont droit à cette petite phrase lors qu'ils consultent leur médecin traitant. Comment ne pas être inquiet quand une maladie est décelée chez son enfant?
Brigitte Giraud nous parle, avec pudeur, du quotidien d'une famille confrontée à une maladie grave, qui n'est d'ailleurs jamais nommée. Elle confie la parole au père. le lecteur partage ainsi ses pensées les plus profondes. de vraies interrogations sont posées avec les différentes phases par lesquelles cet homme passe ; la peur, le désarroi, l'espoir, l'impuissance, la fatigue, les tensions dans le couple, les non- dits, les choix à faire, la responsabilité, la culpabilité, la colère...
Propriétaire depuis peu d'un pavillon, cette famille touchait enfin à ses aspirations. L'achat de cette maison symbolisait pour elle une réussite, un havre de paix, "le rêve d'une vie", mais également une projection dans l'avenir avec des idées d'aménagement, des travaux à prévoir etc... le bonheur, pourtant n'a pas le temps de s'installer puisque leur existence va être complètement chamboulée par la maladie de Mehdi. Difficile d'entrevoir un futur dans ces conditions, le présent rythme dorénavant la vie de cette famille. La mère étant professionnellement en passe d'accéder à un contrat à durée indéterminé, le père va prendre un congé pour s'occuper de son fils. Ce texte sonne terriblement juste. L'auteure enchaîne les phrases très longues, à la ponctuation dense, et use d'effets stylistiques mettant en relief la confusion qui règne dans l'esprit du narrateur. À travers le regard de ce père, on perçoit les nombreuses difficultés auquelles il se heurte : morales, physiques, matérielles. On assiste au déchirement du couple, aux négligences des parents envers leur fille ainée, au vide qui se crée autour d'eux.
J'ai eu un gros coup de coeur pour ce roman poignant, qui ne sombre jamais dans le pathos. le point de vue exclusif du père est très intéressant. Ce n'est pas un livre sur la maladie, mais sur ses conséquences ; les répercussions qu'elle peut avoir sur les autres membres de la famille, la lente désintégration des relations entre chacun d'eux, le déséquilibre qu'elle engendre, l'isolement, le retentissement qu'elle a aussi sur la vie professionnelle des parents et scolaire de la soeur, sans oublier les côtés administratifs et sociaux.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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