Solal est un geek. Il passe son temps sur sa console, grand fan de Zelda.
Sa situation ne le dérange pas jusqu'au jour où Laurie Duvernois, une fille de sa classe qui jusqu'ici ne lui avait pas vraiment prêté la moindre attention l'embrasse pour se remettre aussitôt à l'ignorer.
Cela perturbe Solal. Laurie finit par lui expliquer qu'elle le trouve mignon mais pas assez mature. En attendant qu'il change, elle s'est trouvée un autre petit ami : un « vieux de dix-neuf ans » qui conduit une Golf « immatriculé[e] avec les lettres du Faucon Millénium, le vaisseau de Han Solo. »
Solal se dit qu'il pourrait être un autre garçon. Un de ceux qui, c'est ce qu'il imagine, fait rêver les filles : fort, ayant vécu des choses extraordinaires, ayant voyagé et roulé sa bosse. Mais ce n'est pas en restant derrière son écran de console qu'il va pouvoir y arriver.
Alors, c'est décidé. Il va «
y aller ». Il s'équipe (beaucoup, beaucoup trop), il fait son sac puis ses adieux (pas franchement déchirants) à ses parents.
Cap sur le centre de la France, à Bruère-Allichamps plus exactement, à 261 km de chez lui. C'est là qu'il doit se rendre, il le sait, il est décidé.
Son voyage va durer dix jours. C'est court, mais en même temps, quand on n'a jamais quitté son petit confort, c'est long.
Dix jours de débrouille, de rencontres, de nuits à la belle étoile, de déconvenues et de bonnes surprises …bref c'est l'aventure !
Le périple de cet adolescent un peu déconnecté de la réalité, inconscient du danger mais terriblement motivé, devient très vite captivant et très amusant.
Que va-t-il trouver au bout du chemin?
Franchement, j'ai adoré ce texte.
Comme dans l'
Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle, on a un héros en perte de repères qui se fixe un objectif fou.
Solal est plongé dans son monde virtuel mais n'a pas encore complètement sombré. Il est légèrement déconnecté de la réalité mais il est également plein de bonne volonté. Quoi qu'il puisse lui arriver il ne se décourage pas. Il se sert de ce que les jeux vidéo lui ont appris. Ce qui peut poser certains problèmes. Entre la réalité et le virtuel, notre héros s'y perd un peu.
Solal est naïf et il ne voit le mal nulle part, que ce soit dans ce que lui peut faire mais surtout dans ce que peuvent faire les autres. Dans certaines situations, cela crée des décalages assez drôles. Mais surtout, cette façon de prendre la vie comme elle vient, sans se poser de questions, rend Solal très très attachant et sympathique.
Hervé Giraud est quand même vraiment doué pour nous raconter des histoires originales mettant en scène des héros plutôt inhabituels.
C'est amusant de voir le ressenti de cet ado, toujours très exalté, étonné et finalement sûr de lui alors que les situations dans lesquelles il se trouve sont, somme toute, très banales.
C'est la grande force de ce texte je pense : ce fameux décalage.
On se moque un peu de Solal. Puis petit à petit, son innocence, sa conviction et son envie de voir des choses extraordinaires dans l'ordinaire nous poussent à réviser notre jugement.
Solal se révèle très courageux, persévérant et toujours positif. Il voit de la beauté dans un monde où la plupart du temps il n'y a rien de vraiment remarquable. C'est une force. Et c'est louable.
Cette expédition qui pouvait de prime abord prêter à sourire se révèle bien plus intéressante que prévu. C'est une véritable expérience pour Solal qui va l'amener à mieux se connaître, à grandir et même peut-être trouver l'amour...
Ce texte, road trip décalé, est une véritable bouffée d'air frais.
C'est un roman qui fait du bien et qui nous donne envie de voir le monde autrement, à la manière innocente et positive de Solal.
On le referme avec le sourire aux lèvres et une grande envie de s'évader du quotidien.
Si vous n'êtes pas encore entrés dans l'univers d'
Hervé Giraud, je vous invite à le faire. Ca vaut vraiment le détour !
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