AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Élisée : Avant les ruisseaux et les montagnes (16)

Il a l’intuition que le groupe peut faire quelque chose, modifier davantage que l’individu.
Commenter  J’apprécie          70
Il y rumine des colères qui ne sont jamais des coups de sang (il n'appartient pas au cogneurs de sang), mais plutôt des frustrations et des tiraillements d'enfants, jusqu'à ce qu'Élysée parviennent à construire des bouts de pensées qui sont des réflexions d'enfant, prémisses d'une littérature à venir, et qui lui permettront de contenir ses agacement.
Commenter  J’apprécie          60
L’observation d’une grève, l’amitié qu’il imagine entre les ouvriers, l’unité indéfectible qu’il suppose vont contribuer à rééquilibrer un peu ses centres d’intérêts. Jusque-là, la nature était omniprésente et la part qu’il faisait à la politique ou à la philosophie politique était réduite aux ouvrages. Il ne notait rien sur les hommes. À partir de cet épisode, il fait entrer l’intervention humaine. C’est l’occasion d’adopter une nouvelle méthode : il note ce qu’il voit sur les hommes et ce que cela lui inspire. Mais ce sont les hommes, le groupe, qui l’intéressent, pas les individus, en tout cas pas pour ses notes.

Commenter  J’apprécie          60
Ses bouts de pensée s'allongent.

Bouts de pensée : Est-ce que la goutte d'eau que je caresse à un endroit du ruisseau aura la mémoire de ma caresse, plus loin, au moment de se jeter dans un fleuve ? Et cette mémoire, l'eau l'aura-t-elle encore au moment de se jeter dans la mer ? Et si ce sont des mots, resteront-ils prisonniers dans les gouttes jusqu'à la mer ? Est-ce que je peux marquer la nature, sculpter cet espace ? Est-ce que je peux raconter la nature en prenant des parties se fondant dans un tout ?
Bout de pensée : On ne peut pas vivre avec humanité et manger des animaux. Les manger, c'est d'abord les tuer, lâchement, après avoir organisé soigneusement leur vie pour en faire une petite vie. Je ne veux que regarder les animaux. Apprendre en les observant.
Commenter  J’apprécie          22
Bout de pensée : Est-ce que je n'ai pas le droit de rester assis à regarder les feuilles des arbres ?

Bout de pensée : Je voudrais passer ma vie à transporter les pierres dorées et à ne plus avoir à exécuter les ordres de mon père.

Bout de pensée : Que sait-il de la fraîcheur de l'eau ? Que sait-il de l'odeur des raisins mûrs dans les vignes ? Il ne fait que marcher, traverser, sans s'arrêter. Il ne sait ni sur nous ni sur les choses.

...

Bout de pensée : Jusqu'à quand devrai-je lui obéir ?

Bout de pensée : Il ne connaît rien au vide, à l'intérêt du vide. Il ne pense qu'à remplir.
Commenter  J’apprécie          20
Élisée persiste à penser que la beauté n'est pas le fait des hommes mais seulement de la nature, organisée ou pas par Quelqu'un ou quelque chose, mais au moins par la nature. Pourtant, le travail des hommes s'adaptant à un paysage peut être beau. Il lui faut un peu de temps pour réaliser on ne doit pas enfermé l'espace dans l'immobile.
Commenter  J’apprécie          20
Elle fait de la passion d’Élisée pour les pierres un indice de son déracinement à venir : ces petites pierres qu’il ramasse et cache un peu partout après les avoir fait voyager, parfois d’une poche à l’autre, parfois d’un champ à son matelas, parfois d’une vigne à une autre. Mais elle a le sentiment que ses mélancolies à lui seront, comme les siennes, faites pour s’installer durablement dans un lieu, sans bouger, ou sans bouger trop loin, et que ses mélancolies porteront sur l’imagination. Ses mélancolies resteront des mélancolies, des regrets, des projets rangés. Il ne partira pas. Il pourrait être comme elle, instituteur privé. Élisée a quelque chose d’un brin besogneux, peut-être de fragile, lié à sa petite taille, et elle ne pense pas qu’Élisée, contrairement à Élie, sera enclin à abandonner la terre et les gens avec lesquels il vit. Il n’a pas l’espièglerie et l’audace d’Élie. Et il paraît si prudent, son Élisée, il a besoin, pense-t-elle, d’être rassuré. Elle aussi, de savoir que ce petit-là, un de ses petits, restera près d’elle, ou au moins pas trop loin. Elle voudrait pouvoir continuer à chuchoter avec lui.
Commenter  J’apprécie          20
Il y en avait beaucoup d’autres ; douze, en plus d’Élie et de celui qui n’a pas vécu, c’est beaucoup d’enfants. Peut-être furent-ils quinze. La maison familiale de Sainte-Foy-la-Grande était trop petite pour tous ces enfants. C’est autour, dans les limites de la Rance, du Vinairols et de la Dordogne, dans les paysages de ce début de Périgord qu’Élisée s’est indiscipliné, en marchant, en courant et regardant plus que les promeneurs, en ramassant beaucoup de pierres.
Commenter  J’apprécie          20
Bout de pensée : Est-ce que je n'ai pas le droit de rester assis à regarder des feuilles des arbres ?

Bout de pensée : Je voudrais passer ma vie à transporter les pierres dorées et à ne plus avoir à exécuter les ordres de mon père.

Bout de pensée : Que sait-il de la fraîcheur de l'eau ? Que sait-il de l'odeur des raisins mûrs dans les vignes ? Il ne fait que marcher, traverser, sans s'arrêter. Il ne sait ni sur nous ni sur les choses.
Commenter  J’apprécie          10
Jacques, le père, battait la campagne frénétiquement, sans s'arrêter, sans passion pour elle, dans le seul but de rejoindre des fidèles, laissant de côté les pierres, les arbres, se plaignant des ruisseaux qui lui faisaient faire des détours, fuyant tout regard sur le ciel. (...) Le temps des choses, leur pulsation et la vision portée sur elles par l'un et l'autre ne trouvaient aucun instant ni aucun terrain à partager. Ou si, par la force des choses, les repas. (p. 44-45)
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (58) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1704 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}