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Citations sur Les hommes à terre (50)

Les oiseaux volaient au radar vers l'Iguaçu, une décision intervenue après de longues palabres sur les passavants. Billy suivait. L'Iguaçu avait les plus jeunes putes d'Amérique du Sud. Il y avait des femmes qui venaient faire bouffer leurs mioches. Il y avait aussi des filles de bonne famille qui s'achetaient des lignes de coke et des bourgeoises venues s'encanailler en l'absence du conjoint. C'était l'aventure avec un Finlandais, un Russe ou un Maltais, comme ça, pour voir. Les types les bousculaient un peu en vidant leur désir. Elle frôlaient le danger, se baignaient dans la peur. C'était un délicieux frisson, une palpitation qui les affolait jusqu'au cri. Les phalènes revenaient au bercail, secouées, parfois amères, avec un abîme sombre qui les attendait derrière la porte de leurs chambres. Il y avait un vertige après la spirale, une nausée d'alcoolique jusqu'au vomissement. Trop tard.
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Il y en aurait des choses à voir dans ce pays. Cinq jours d'escale dont trois de service laissent peu de place à la curiosité. Alors l'homme de la mer va s'enfouir dans la chair des femmes, pas celle des rêves qui ressemble à l'inconnue sublime ou à la sœur du copain, la fiancée immaculée un peu timide qu'il avait aperçue à Brest ou Toulon un dimanche de visite, celle qui avait osé le regarder en rougissant avec un sourire de frayeur émouvant et chez qui on devinait déjà que l'interdit était une perdition voluptueuse, non, mais celle qui se fane chaque nuit à calmer les hommes des bateaux qui passent. Celle qui a déjà des rides au coin de la bouche et du bleu nuit autour des yeux, des cernes définitifs comme des papillons morts. Quand la vulgarité n'a pas balayé les illusions, la gentillesse lui donne un sourire triste de madone épuisée.
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Est-ce qu'on se connaît trop? Non, jamais. On tente de se reconnaître et on finit avec un inconnu.
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J'aime les errances attentives, les voyages éveillés.
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Il était arrivé avec L'Iroise de Saint - Pierre - Quiberon. Il cherchait un embarquement, comme beaucoup de Bretons. Il est revenu tous les jours. Un soir, il a dit au père qu'il partait au Chili par le Cap Horn. Il serait de retour dans six mois. Les marins promettent. La promesse, c'est une bouée, une balise qui reste au port.
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Il regardait par la fenêtre les nuages noirs bordés de braises sur lesquelles soufflait un vent d'éther. C'était la saison des pluies. Quand elle est entrée, elle portait un imper militaire trop grand pour elle. Il se leva précipitamment. Elle fut étonnée qu'un blanc puisse être si prévenant avec une Vietnamienne. L'officier qui l'accompagnait était derrière elle. Elle se dit que ça devait être par respect pour le supérieur. Présentations rapides. L'officier parti, il alla chercher une page dans un dossier et lui demanda de traduire à haute voix. Elle avait peu d'accent. C'était un dialecte du Nord qu'elle connaissait un peu. Elle était la femme d'un sous-officier vietnamien torturé et tué par le Viêt-minh au début de l'année précédente. Elle cherchait un emploi. Elle avait trente ans. Elle dessinait un trait fin sous ses yeux, c'est tout...
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- Il faut y aller. Tu vas rater le train.
- Des trains, on en rate beaucoup dans la vie.
- Qu'est-ce que tu racontes!
- Celui-là, je ne le raterai pas.
Sur le quai, ils se regardent. Au revoir. Des banalités. Il cherche dans le regard de Simone quelque chose pour le retenir. Il ne trouve pas, mais le cœur est gros. Elle pleure. Elle arrange le col de sa veste pour faire quelque chose, ne pas être inactive.
- Tu n'es pas fatigué?
- Non.
- Fais attention.
- A quoi?
- T'es bête.

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Il faudrait des vies pour connaître celle des autres.
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La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent.
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Les marins promettent. La promesse c'est une bouée, une balise qui reste au port.
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