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EAN : 9782800148557
80 pages
Dupuis (06/05/2011)
3.5/5   27 notes
Résumé :

Diego, le matelot à quai, et Théo, l'ancien marin apprenti écrivain, nous entraînent sur les quais du port de Lisbonne, à la poursuite de leurs rêves d'enfance, préservés dans leur mémoire ou abîmés par la vie. Aux récits de voyages de Diego se mêlent les fantasmes d'écrivain de Théo, tous deux obsédés par le fantôme de femmes réelles, imaginaires ou disparues d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
À 10 ans, le petit Théo est amoureux de Julie. Il aime ses épaules, son long cou, poser sa tête sur sa poitrine et surtout, il aime sentir ses cheveux lui chatouiller le visage. Malheureusement, lorsque la jeune fille doit quitter La Rochelle pour Paris où elle va poursuivre ses études, Théo est triste. Des années, il aura vécu en gardant au fond de lui l'image de Julie. À 16 ans, il embarque à bord du Jeanne d'Arc. S'enivre de l'odeur du mazout, se laisse envahir par les nuits de quarts et veut jouir de la solitude marine. Mais, il sait qu'il ne pourra pas tourner autour de la terre indéfiniment. Aussi se termine le temps des vagues et revient-il sur ses terres natales. À La Rochelle, il trouve un emploi de contrôleur chez Simca puis sera poissonnier tout en fréquentant les quais et les bistrots, se doutant qu'un jour il lui faudrait repartir. Après une nuit d'amour, une femme lui fait connaître Inès de Florès, une lisboète du XIXème siècle. Il s'imagine alors écrivain, faisant de cette femme révoltée, libre et moderne l'héroïne de son roman...

Au scénario, Bernard Giraudeau nous offre un très beau récit poétique et mélancolique. Un dernier album qu'il n'aura pas eu le temps de voir inachevé. Bercé par les mots de l'écrivain, le lecteur fait la connaissance de Théo, un marin devenu écrivain, de Diégo, un mécanicien angolais, resté à quai, et d'Inès, une aventurière qui prendra forme sous la plume de Théo. Entre les deux hommes, une amitié naissante. L'auteur dépeint avec force et tourments des portraits d'hommes blessés, rêveurs et mélancoliques. Un album qui allie avec élégance un texte plus que jamais ciselé, sensible et riche avec un graphisme subtil. Un trait épuré et des couleurs lumineuses pour un texte riche en émotions.
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Il aurait pu choisir d'écrire un livre sur Inès de Florès, la pirate et révolutionnaire brésilienne, ou raconter la vie de Diego, l'Angolais perdu à Lisbonne, qui à fui son pays, ou sa romance avec Julie. Les longues traversées, c'est tout cela, mais c'est surtout les ports, la mer, les départs à cause d'un amour impossible, les femmes des ports, c'est une histoire de fuites, de refuges, la prose de Bernard Giraudeau est chargée de mélancolie, d'horizons lointains, d'errances, d'oublis, le dessin de Christian Cailleaux nous offre des nuits lourdes mais apaisées, des vagues et des caresses, de l'exotisme et des quais embrumés.

On est parti de la Rochelle, faire le tour du monde, pour finir se terrer à Lisbonne… le début est en partie autobiographique, puis on s'égare pour le plaisir de la poésie. Ne vous détrompez pas, ce beau garçon qui jouait les jeunes premiers sur les planches et qui se baignait de succès dans des films parfois très futiles était un Corto Maltese dans l'âme, un baroudeur qui cachait bien son jeu, il puisait son inspiration chez London et Conrad bien plus que chez Delon et il nous laisse des écrits d'une belle sensibilité maritime, remplis de regrets et d'évasions, et Christian Cailleaux, par la simplicité de son trait, son naturel et sa légèreté transcende cette douce mélancolie.

Et encore un départ imprévu, Bernard Giraudeau n'aura pas vu de son vivant la sortie de cet album, en préambule, une dédicace qui noue la gorge :
À Bernard
Que la traversée lui soit douce…
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Avec Les longues traversées, le regretté Bernard Giraudeau nous offre un dernier ouvrage qui, à l'image de son titre, permet de multiples interprétations. de plus, sachant que la maladie n'a pas laissé la chance au talentueux artiste de voir ce projet achevé, cette BD prend, à sa manière, l'allure d'un testament ou plutôt d'un constat, celui d'une vie remplie d'espaces lointains et de rencontres merveilleuses.

Comme pour leur précédente collaboration, R97 Les hommes à bord, Christian Cailleaux et Bernard Giraudeau ont puisé dans l'oeuvre et la vie de ce dernier pour proposer un album axé sur le voyage, autant géographique qu'intérieur. Théo, ancien de la Royale, un temps métallo et, par besoin, ex-gigolo, tente de devenir écrivain. Son sujet, Inès de la Flores, riche dame portugaise du XIXe siècle, l'a emmené à Lisbonne. Il y fait la connaissance de Diego, un marin angolais littéralement échoué sur les rives du Tage. Entre les deux hommes, une amitié se tisse à l'ombre de la Tour de Belém.

Deux personnages burinés par les embruns de la vie face à l'horizon. Les amateurs de l'univers de l'acteur trop tôt décédé seront comblés à la lecture de cet ultime opus. Parfaitement mis en images par le trait tout en finesse, quasiment « tout en discrétion », de Christian Cailleaux, les récits, les déboires et les espoirs des deux hommes s'imbriquent et, malgré leurs différences, se complètent sur le quai. Associés à ces périples immobiles, la chronique de la vie d'Inès de la Flores porte un regard rempli de nostalgie sur une époque révolue, mais pas si différente en fin de compte.

Grâce à une narration impeccable et une mise en page très inventive du dessinateur de Piscine Molitor, la lecture est des plus agréables. Entre lumière éclatante et nuit noire, Lisbonne resplendit et surprend au fil des pages. La fusion entre la très belle prose de Giraudeau et le dessin est totale. Ces longues traversées se regardent autant qu'elles se lisent.

Album d'une grande richesse, rempli d'émotions rares, Les longues traversées est chaudement recommandable.
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Théo a vécu sa jeunesse à La Rochelle. C'est là qu'il a eu le goût de la mer, le goût de l'amour, avec la belle Julie, qui le laissait fourrer le nez dans son cou, le chatouillait de ses longs cheveux roux. Mais le temps a passé, Julie est partie à Paris, et Théo s'est engagé dans la marine. de port en port, de rêve en rêve, il respire à pleins poumons la vie de marin. Mais les rêves ne suffisent pas. Il retourne à La Rochelle, travaille à terre, et un jour fait une rencontre éphémère : une femme lui donne un livre sur Ines de Flores, une Portugaise qui s'est mariée à un homme possédant des terres au Brésil. Elle l'a suivi de l'autre côté de l'Atlantique, mais le vent de révolte soufflant sur la colonie a emporté la vie de son mari. Ines s'est dès lors employée à venger son époux.

Ca y est, Théo a trouvé comment donner un sens à sa vie ! Il écrira à son tour sur Ines, et pour cela, se rend à Lisbonne. C'est dans cette ville majestueusement rendue par Christian Cailleaux qu'il rencontrera Diego. Diego est un marin angolais, qui vit seul sur un bateau, en attendant de pouvoir prendre la mer. Son destin est poignant. Ayant assisté à la guerre civile dans son pays, il semble se laisser porter par la vie en prenant ce qui vient, vivant plus à travers ses rêves que dans la réalité. Ces deux amoureux de la mer partagent les mêmes fêlures, des êtres absents occupent leurs pensées. Théo rend visite à son ami Diego dans le quartier de la marina, et travaille en même temps à son roman dans la chambre qu'il a louée à la charmante Isabella. le récit de l'histoire d'Ines de Flores apparait régulièrement, et c'est avec bonheur que nous retrouvons cette femme à chaque fois, toujours plus vindicative. Ce qui est très frappant, et touchant, à travers tous ces destins c'est que quelles que soient leurs origines, leur époque, ils partagent tous un même rêve d'idéal.

Bernard Giraudeau a véritablement marqué son empreinte sur cette histoire. On retrouve ses thèmes de prédilection : la mer, l'amour, les voyages, évoqués avec une telle poésie que l'émotion nous étreint de la première à la dernière page. Les vignettes de Christian Cailleaux sont envoûtantes, dans un style plutôt graphique, je dirais même chaste, comme s'il voulait préserver la délicatesse des émotions avec des traits épurés. Les couleurs sont surprenantes, entre réalité et onirisme, à l'image de la bande-dessinée. de l'ensemble se dégage beaucoup d'émotions, assez mélancoliques il est vrai, et pourtant le sourire au coin des lèvres n'est jamais loin.

Les longues traversées est la dernière oeuvre de Bernard Giraudeau, et quel merveilleux souvenir de lui nous laisse-t-il. Une oeuvre à son image : touchante, sincère, pleine d'amour. Merci...



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Je vous présente encore aujourd'hui un album déniché lors du désherbage de ma bibliothèque. Et je suis très heureuse de mon acquisition, car j'ai passé un joli moment de lecture en sa compagnie. le récit est de Bernard Giraudeau, et correspond à son univers littéraire, essentiellement fait de voyages et de dépaysement. L'écrivain est décédé en 2010, cet album est donc posthume. J'ai tout de suite trouvé les dessins de Christian Cailleaux, son complice depuis la sortie de leur précédent opus R97 les hommes à terre, vraiment très beaux. Nous faisons tout d'abord la connaissance de Théo, marin, puis écrivain, qui prit un jour à La Rochelle un cargo pour Lisbonne. Là-bas, il fait la connaissance de Diego, mécano angolais, promu capitaine d'un navire condamné à rester à quai. C'est donc une histoire d'amitié qui commence, troublée par des rêves de départ, des fantômes, et le roman de Théo en train de s'écrire, qui se confond avec la vie et le présent. Comme je le disais en début de billet, j'ai beaucoup apprécié les dessins de Christian Cailleaux dans cet album. Les planches nous plongent dans un univers maritime envoutant et mystérieux, mais pas que. Quelques femmes, très élégantes, traversent aussi les cases, des femmes de tempérament qui inspirent Théo l'écrivain. Il a commencé, dans cet hôtel de Lisbonne où il séjourne, à écrire le destin flamboyant d'Ines de Flores, qu'un veuvage brutal et le désir de vengeance ont envoyé autrefois sur les mers. Cet album plaira à ceux qui aiment à la fois les récits d'aventure, et passer du temps sur des quais, près des cargos. Une bien agréable découverte.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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critiques presse (2)
Telerama
22 juin 2011
A la verve enfiévrée [de Bernard Giraudeau] répond l'élégance elliptique selon Christian Cailleaux.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDZoom
14 juin 2011
Comme les histoires de marins, « Les Longues traversées » mêle les chroniques humaines pimentées, souvent inventées.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J'aime tout ce qui m'emmène en voyage. Comme le ronron des diesels et la mer qui chuinte sur la coque, la musique m'aide à croire que tout est possible. Ça laisse les requins au fond de la mémoire. Ça torpille les cauchemars.
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Il y a toujours le temps des premières fois. Celle qui emprunte au fond du ventre et que vous gardez précieusement, celle qui vous emmène au bout du monde retrouver la femme aperçue un jour dans la brume des quais, ou revivre cette aube éblouissante sur les Andes chiliennes.
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Je colle mon oreille au passé comme si c'était le mur d'une maison qui n'est plus.
Richard Brautignan, Mémoires sauvés du vent
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La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent.
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Il y a de l'enfance à vouloir partir toujours, avec la peur en pointillé sur la route.
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