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Critique de Sarindar


Alma Schindler, devenue Alma Mahler-Werfel (1879-1964), nous a laissé quelques compositions musicales de sa main - des lieder, cinq de 1910, quatre de 1915 et cinq de 1924 ; mais il y en aurait bien d'autres qui pourraient être exhumés - mais, honnêtement, parti pris ou pas en faveur de l'un des hommes dont elle a porté le nom - Gustav Mahler -, les créations connues n'atteignent pas en importance et en profondeur l’œuvre de ce dernier : plusieurs cycles de lieder, 9 symphonies et une dixième inachevée (ou "complétée-terminée", d'après les esquisses, par des musicologues et/ou compositeurs). Il est difficile de dire si quelque chose de majeur aurait pu venir de la main d'Alma avant 1910 si Gustav ne lui avait pas demandé de renoncer à sa propre création artistique pour permettre à son époux de se consacrer à sa double carrière de compositeur et de directeur d'opéra. Mais, au vu de ce que nous connaissons, les deux œuvres ne peuvent pas être classées au même niveau, bien qu'il faille reconnaître à celles d'Alma une certaine originalité.
Alma fut l'élève de Zemlinski, qui fut lui aussi un grand musicien, et elle subit cette influence, dont on sent l'empreinte dans ses propres partitions.
Sans doute aussi faut-il chercher des références du côté de Brahms, de Wolf, de Mahler, de Berg, de Schoenberg et de quelques autres.
Les œuvres d'Alma ne sont pas ignorées, mais peu d'interprètes les inscrivent à leur programme, et il y a sans doute là une injustice.

Françoise Giroud n'a pas creusé la question, et c'est dommage. Elle semble l'avoir fait délibérément. Bien sûr, elle n'était pas une spécialiste, aussi ne doit-on pas le lui reprocher.

Sensible au fait qu'il y avait en Alma une véritable fibre artistique, elle l'a surtout montrée plus comme une femme dont la vie est marquée justement par les arts, non seulement parce qu'elle fréquenta des poètes, des peintres, des musiciens, des sculpteurs et des architectes, et qu'elle en épousa certains (Gustav Mahler, Walter Gropius, Franz Werfel) mais aussi et surtout parce qu'elle s'intéressa de près, avec des yeux et des goûts d'esthète à tous les arts. Surnommée de manière très désobligeante la Veuve des Quatre arts, elle mériterait mieux que des portraits sulfureux ou à l'emporte-pièce. Et sans doute mieux aussi que de simples plaidoyers louangeurs ou des comparaisons désavantageuses. Françoise Giroud, dans son travail sur Alma, n'a pas totalement répondu à ces multiples exigences, malgré tout son talent.

Il faudrait enfin consacrer à Alma Schindler-Mahler-Werfel une vraie biographie.


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