Le Décalogue, tome 2 : La fatwa

Mieux que le premier tome où visiblement le scénariste se faisait un peu la main. le ton est plus énergique. le découpage des planches en vignettes suit l'action puisqu'il y en a, ce qui ralentit peut-être un peu le rythme de l'intrigue mais ce n'est pas gênant. C'est une sorte de polar philosophico-religieux sur fond d'intégrisme islamique avec un zeste de terrorisme. Il y a encore ici un écrivain qui trouve la mort (*) après avoir été en contact avec le fameux livre. Cette répétition est en quelque sorte le fil rouge des histoires. Giroud relie habilement tous les faits en les justifiant et c'est la justification qui donnent une bonne dynamique au récit et même une épaisseur certaine.


Les dessins, très agréables, collent un peu plus au style réaliste. Les couleurs sont beaucoup plus discrètes que dans le premier opus mais elles sont en bonne harmonie avec le dessin. Pour résumer on ne s'ennuie pas et ça donne envie de connaître la suite qui n'en est pas une, plutôt une variation sur le thème.


(*) La relation à la mort est assez spéciale. Est-ce qu'il la trouve ? Se la donne ? Avait-il rendez-vous avec elle de toute façon ?.. comme tout le monde, soit dit en passant, mais à plus court terme que les autres mortels ? Là, franchement, dans le contexte, il n'avait absolument aucune chance. Croiser son futur assassin par hasard en montant dans le train passe mais être atteint d'un cancer en phase terminale - ce qui justifie les tendances suicidaires - avec en plus une fatwa sur le dos, en y réfléchissant l'accumulation des chemins qui devaient le conduire dans la tombe fait un peu sourire, humour noir et macabre du destin - "mektoub" - quand il est entre les mains de l'auteur qui a décidé de ne pas rater son personnage.

Grosse surprise en débutant le second tome : l'histoire n'est pas la suite du premier. C'est très bien : j'ai souvent tendance à m'ennuyer sur les séries un peu trop longues avec des histoires qui se suivent.
D'ailleurs ce n'est pas le même dessinateur.... Mais l'histoire est tout aussi dense que le premier volume, et en plus j'ai pu profiter d'un mini-cours de théologie : moi qui adore apprendre des choses dans mes lectures, je suis comblée.
Donc une autre histoire, et une autre ambiance, et toujours un point en suspend... et une explication manquante....
J'ai encore 3 tomes sous la main... je regrette déjà de ne pas avoir emprunter toute la série...

Aline est danseuse et sa troupe voyage dans l'Orient-Express, se produisant dans les gares tout au long des étapes du célèbre train. Son petit ami, Merwan, apprécie peu son métier, qu'il considère comme une exhibition dépravée. Alors qu'il s'est une nouvelle fois disputé avec Aline, il croise un homme par hasard et le reconnaît ! C'est Halid Riza, auteur contre qui une fatwa a été lancée. « Certes, La dernière sourate est un roman... mais le décalogue existe bel et bien ! Regarde ce livre Nahik ! Il s'agit également d'une fiction, mais on y trouve des dessins réalisés en Égypte au XVIIIe siècle. Entre autres, la reproduction d'une étrange omoplate de chameau... » (p. 19) Face à ce texte millénaire, Merwan remet en cause le bien-fondé du mouvement islamiste qu'il a rejoint.

Le deuxième volume du Décalogue commence à remonter dans le temps, vers les origines de Nahik et de cette mystérieuse omoplate. J'ai beaucoup apprécié le dessin très dynamique de Giulio de Vita, et surtout le décor roulant du mythique train qui file vers l'Est. Chose certaine, me voilà à bord de l'aventure du Décalogue, et pas prête à faire escale !

Ce deuxième tome intitulé, La Fatwa, nous offre de découvrir le parcours d'un jeune musulman tiraillé entre ses origines, l'amour qu'il éprouve pour une jeune française et l'endoctrinement qu'il est en train de subir pas des islamistes radicaux. Merwan, à l'issue d'une dispute avec son Aline, reconnaîtra un écrivain poursuivi par une fatwa et décide alors de le dénoncer et de récupérer la récompense promise...
Raconter le fanatisme est une gageure de laquelle Giroud se sort plutôt bien. Cet album est plein de poésie, et nous profiterons avec Merwan des explications de l'écrivain pourchassé, explications qui donne une profondeur intéressante à l'album. L'histoire est certes assez convenue mais Giroud l'a traite avec justesse. L'intrigue est construite de manière intelligente, rien n'a été laissé au hasard.
Le dessin de Giulo de Vita met bien en valeur le propos et l'auteur comme à son habitude lui permet de se laisser aller : la planche finale est magnifique.
Un bon livre, une bonne suite, bref courez le lire si ce n'est déjà fait.

Dans ce tome on voit arrivé, les fous de Dieu qui sont capables de tout pour préserver leur islam. Merwan est l'un d'eux, on suit sa quête et ses prises de décision. Giroud est toujours au scénario mais c'est de vita qui prend la relève du dessin. Il est pour moi plus dynamique et moins daté.

Aline, danseuse, et Merwan, musulman et militant intégriste rompent dans une gare. C'est alors qu'il pense reconnaître quelqu'un qui va changer son destin et sa vision.
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De très belles planches que j'ai trouvées plus nombreuses et plus en adéquation avec la superbe couverture de ce deuxième tome.
Un scénario toujours aussi captivant.

Je reste sur ma lancée et poursuit ma découverte du décalogue.

Avec ce deuxième tome, c'est le précepte suivant qui est mis en avant : Tu resteras à l'écoute de ta conscience pour y entendre la voix de Dieu".

Nouvel illustrateur, et nouveau personnage principal, pas de routine dans le décalogue et toujours un rythme et une intrigue qui tiennent en haleine !

Merwan est un jeune homme au caractère emporté, macho et gravite dans le monde très fermé des intégristes (ou fondamentalistes comme vous voudrez) et des moudjahid.
Une fatwa (décret religieux pris par les autorités musulmanes) est lancée contre un écrivain qui remet en cause les interprétations coraniques des autorités.
Quand Merwan croise l'homme à la gare, il n'hésite pas à prendre le même train et décide de tuer cet homme qui remet en cause les valeurs et préceptes du coran.

Mais ces valeurs et préceptes si chers à Merwan, ces principes, sont-ils bien issus des écritures saintes, ou l'interprétation d'obscurantistes fanatiques ?