Je ne crois pas que l'idéal, dans la vie d'une femme, soit d'avoir un ou des hommes "mous". Alors il faut essayer autre chose. J'ai assez confiance dans la sensibilité des Françaises pour croire qu'elles trouveront le mode d'emploi des hommes inquiets, ou parfois fragilisés, et je crois que cela se fera en collaboration avec les hommes, qui désirent eux aussi trouver le mode d'emploi des femmes d'aujourd'hui.
Mais ils et elles feront ça tout seuls. On ne peut pas les y aider. Ils doivent créer une nouvelle relation humaine, la plus fondamentale.
Je crois aussi que, plus la vie s'allongera, plus elle se découpera en séquences. A l'âge où l'on a besoin et envie de la présence d'un homme ou de plusieurs, à l'âge où l'on a la charge d'enfants, succédera celui où l'on vit le mieux en compagnie d'une femme : on habite ensemble, on partage le loyer, on s'entraide, on se remonte réciproquement le moral, on ne s'éreinte plus à séduire, à retenir, on dit tout le mal qu'on pense des hommes, ces monstres si fatigants, on sort ensemble, au cinéma, au théâtre, on éteint quand on a sommeil, ni après ni avant...
Cela viendra peut-être, au rythme auquel se multiplient les femmes solitaires. Mais ce qui appartient à la culture anglo-saxonne n'appartient pas forcément à la française. A travers orages, déstabilisations, et divorces, nous persistons, femmes et hommes, à nous aimer les uns les autres, fût-ce par défaut. Raison de plus pour chercher un nouveau modus vivendi, les bases d'un nouveau contrat. Sinon nous risquons d'aller vers une société très dure, de femmes seules et autoritaires, où les hommes se consoleront avec des poupées gonflables...
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