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juan ferrerya (Illustrateur)
EAN : 9781616554361
136 pages
Dark Horse (15/07/2014)
4/5   1 notes
Résumé :
Cassian Steele is boss of the werewolf mafia in the Big Easy, and he's got a problem. The old witch Verona has discovered his secret and gone into hiding. Cassian wants her dead. So he sends out the word: An open contract. The first monster to dust Verona gets a big payday. Werewolf mobsters, vampire maids, a voodoo cowboy, zombie ninjas, and even a playboy wizard show up to try to collect the bounty. What they don't realize is that Barnabus Black, a demon desperate... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce recueil comprend une histoire complète et indépendante, initialement parue sous la forme d'une minisérie en 5 épisodes datant de 2013/2014. le scénario a été écrit par Victor Gischler. Les dessins, l'encrage et la mise en couleurs ont été réalisés par Juan Ferreyra, avec l'assistance d'Eduardo Ferreyra pour les couleurs.

Comme la couverture l'indique, l'action se déroule à la Nouvelle Orléans et dans ses environs. Les activités clandestines et illégales de cette ville sont sous la coupe d'un clan de loups-garous, mené par Cassian Steele. La grossesse de Meredith Steele (sa femme) est bientôt arrivée à terme. La sorcière Verona s'est rendue à la résidence des Steele pour établir une prédiction relative à l'enfant à naître. Elle est formelle : il ne porte pas la marque des lycanthropes, il ne pourra donc pas succéder à son père. Cassian Steele a tôt fait d'évaluer la situation et les conséquences. Il égorge Kane, son bras droit qui a assisté à la scène car il sait que dès que la nouvelle sera connue, il sera contraint de renoncer à sa position de pouvoir. Il donne l'ordre d'exécuter Verona et ses 3 aides sorcières Dax, Zell et Liddy. Alors qu'un groupe de loups-garous s'attaquent à elles en pleine rue, elles sont sauvées par Barnabus Black, un homme protégé par un talisman et un combattant hors pair (qui communique de temps en temps avec un angelot nommé Jules).

Au fil des décennies, le roman d'horreur a donné naissance à de nombreux sous-genres. "Kiss me, Satan!" s'inscrit dans le roman d'horreur mettant en scène des races de monstres classiques (ici surtout des loups-garous, des démons et des sorcières). Dans ce sous-sous-sous-genre, Victor Gischler a choisi la branche qui ajoute un soupçon de parodie, et une pincée d'exagération. À condition d'avoir en tête ces conventions d'un genre assez codifié, le lecteur peut apprécier cette histoire pour ce qu'elle est.

Comme dans Clown Fatale également de Victor Gischler, le lecteur est invité à ne pas prendre tout cela trop au sérieux. Cela commence avec le titre parodique à souhait. Ça continue avec l'apparence peu habituelle de l'angelot. Ça se confirme avec la réaction sanguine de Cassian Steele, l'extermination sommaire de 2 ou 3 loups-garous achevant d'ôter tout doute dans l'esprit du lecteur.

Ferreyra dessine de manière plutôt réaliste, avec les couleurs qui nourrissent les contours en ajoutant des textures. Il n'hésite pas à représenter des éléments gore quand le récit l'exige. Il participe lui aussi à conférer une touche parodique. Lorsque Barnabus Black tire une balle d'argent en plein dans le crâne d'un loup-garou, le sang gicle, les dents et les yeux volent, et l'une des sorcières à une moue de dégout teintée de dérision.

Une fois reconnue la composante parodique de la narration, le lecteur peut pleinement profiter de cette aventure rapide et brutale. Il n'est pas question de creuser la mythologie des loups-garous, mais avant tout d'action. Les personnages n'ont pas vocation à voir leur profil psychologique établi dans le détail, leur personnalité tient en une caractéristique majeure, et ça suffit largement. L'intrigue se déroule autour de 2 axes : la course-poursuite après les sorcières qui en savent trop et qui sont protégées par Barnabus Black dont le niveau de pouvoir semble sans limite (cet aspect limite également le niveau de suspense, le lecteur comprend de suite qui va gagner), et le devenir de l'enfant à naître.

Ce qui fait la différence avec une suite de péripéties stéréotypées débitées au kilomètre, ce sont les éléments inventifs, la verve de la narration et le rythme des scènes d'action. Parmi les différentes surprises, il y a la nature réelle de Barnabus Black et son intérêt dans cette histoire. L'oeil du destin porté par Verona vaut également le détour, ainsi que la manière dont elle le confie à Zell. Gischler n'épargne pas ses personnages, et Ferreyra sait rendre la souffrance palpable et graphique.

Gischler et Ferreyra racontent leur récit en s'adressant à des adultes. La nuance parodique fait comprendre au lecteur qu'ils ne sont pas dupes quant à l'ambition de leur récit : un simple divertissement sans prétention, utilisant les conventions de l'horreur sans essayer de faire croire qu'ils vont révolutionner le genre, ou même y apporter quelque chose d'original. Les personnages s'expriment comme des adultes, légèrement cynique, et il ne saurait être question d'altruisme. Les méchants sont vraiment méchants, sans espoir de rédemption, mais avec une motivation crédible. Les bons sont juste du bon côté parce qu'ils risquent de se faire assassiner, leur motivation est donc de rester en vie, celle de Barnabus Black est un peu plus élaborée.

Les dessins de Juan et Eduardo Ferreyra dépassent le simple niveau faiblement descriptif et fonctionnel pour présenter une ambition plus élevée. Comme leurs collègues, ils maîtrisent les techniques pour éviter de dessiner les arrières plans, mais ils n'en abusent pas. Ils s'investissent pour créer des personnages aux apparences spécifiques, il en va de même pour les décors. Pour chaque scène d'action, le lecteur constate qu'ils ont passé du temps pour concevoir des mises en scène à chaque fois différentes, avec une volonté de ne pas se reposer uniquement sur des cases rectangulaires sagement accolées en damier régulier. Il y a par exemple cet affrontement entre Barnabus Black et des loups garous, pensé à l'échelle d'une double page (épisode 5) comprenant 27 cases de tailles très variables; allant d'une grande s'étalant sur les 2 pages avec un magnifique escalier d'apparat, à une suite de 7 cases de petites tailles montrant la trajectoire d'une balle de pistolet depuis le canon jusqu'à la sortie de la boîte crânienne de la cible. Les Ferreyra effectuent un travail remarquable sur les couleurs, discret tout en renforçant le modelé de chaque surface.

Comme avec "Clown Fatale", Victor Gischler s'amuse à réaliser un récit appartenant cette fois-ci au genre horreur, s'adressant à des adultes pas dupes, avec un composante second degré bien présente tout en restant discrète, pour une aventure bien violente, sans être décérébrée, rapide sans être privée de suspense.
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