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Anne Damour (Traducteur)
EAN : 9782351788240
432 pages
Gallmeister (01/02/2024)
3.28/5   92 notes
Résumé :
Louisa et Clem sont sœurs, amies et rivales. Louisa, l’aînée, est consciencieuse, sérieuse et appliquée. Elle rêve d’un bon mariage, d’une carrière d’artiste et d’une famille. Clem, la plus jeune et la préférée de ses parents selon sa sœur, est une rebelle, émancipée et iconoclaste. Elle est fidèle à son travail dans les montagnes Rocheuses, mais pas aux hommes qui tombent sous son charme. Pourtant, à mesure que leurs vies et leurs métiers les éloignent, les deux sœ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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C'est dans le Vermont que Louisa et Clem se retrouvent, après deux sans véritable relation. Leur grand-tante Lucy vient de mourir. C'est alors l'occasion pour toutes les deux de raviver certains souvenirs, d'affronter les fantômes du passé et d'accepter les chemins différents qu'elles s'apprêtent à prendre…

Je te vois partout de Julia Glass est une lecture qui se fait tout en douceur, avec une réelle tendresse pour ces deux soeurs, et les personnages qui gravitent autour d'elle. Les pages défilent et ce sont 25 années dans la vie de ces deux jeunes femmes pétillantes, fragiles, courageuses et parfois perdues, qui s'ouvrent à nous.

Je découvre l'univers de Julia Glass avec ce roman et l'écriture m'a éblouie. Elle a une parfaite maitrise de son histoire, elle joue avec les blancs et les silences, elle apporte avec sensibilité et subtilité tous les éléments dont on a besoin pour se sentir proche des personnages.

Louisa et Clem sont comme deux faces de la vie : l'une est libre, s'épanouie dans les milieux sauvages, auprès d'animaux en voie de disparition, sans limite à ses désirs. L'autre est rationnelle, réfléchie, posée, lucide sur son avenir et ce qu'elle attend de la vie. Mais les apparences sont souvent trompeuses et avec le temps, l'une et l'autre découvrent les failles et les forces qu'elles partagent.

Je te vois partout est un roman qui nous touche car il porte sur les liens qui nous unissent. Ceux qui semblent fragiles, mais qui s'avèrent bien plus solides et nécessaires qu'on ose se l'avouer. L'histoire est belle, tendre, parfois cruelle… C'est celle du temps qui passe, des bonheurs simples et de tous ces mots qu'on regrette d'avoir laisser aux silences…
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Louisa et Clem, deux soeurs que séparent quelques années et à priori tout ou l'essentiel, une certaine conception de la vie, le sens de la vie même. Elles sont comme deux flèches, ces deux soeurs, c'est du moins telles qu'elles m'apparaissent en refermant cet épais roman que l'on voudrait ne jamais vouloir finir, deux flèches tirées d'un carquois et qui fendent l'air, vibrantes et vives, mais volant à tout jamais dans deux directions différentes, quasi perpendiculaires.... Les lois de la physique voudraient qu'elles ne se rejoignent jamais, mais il n'y a pas de loi ni d'axiome pour l'âme humaine... Louisa et Clem restent liées même à des miles de distance, plus proches que jamais alors même que leur trajectoire respective les éloignent dans la distance, géographique comme existentielle.
Le titre français "Louisa et Clem" les lie, à juste titre, soulignant le noyau du roman, mais le titre anglais, l'original donc, saisit avec plus de finesse et de complexité le lien qui les enserre et les retient l'une à l'autre malgré toutes les apparences dès le début du roman. "I See You Everywhere", et même alors que tu n'est plus là, à tout jamais.
J'aime la citation que Julia Glass met en exergue de son roman, tirée de Green Grass de Tom Waits et Kathleen Brennan. Quatre vers qui révèlent déjà, subrepticement, subtilement, la tonalité tout en clairs et en obscurs de son roman :

"Ne me dis pas au revoir
Raconte moi le ciel
Et si le ciel tombe, crois-moi
Nous attraperons des oiseaux moqueurs".

Clem et Louisa, ou Louisa et Clem, auraient presque pu être la même personne, totalement schizophrène certes, partagée, scindée, une face pile, l'autre face, à la Janus, contradictoire au possible et pourtant...
Toutes deux font résonner dans leur vie la même question, celle du sens justement, de la vie, de leur vie et des limites de cette interrogation. Limites terrestres, matérielles auxquelles l'une d'entre elles se brûlera inexorablement les ailes, tandis que l'autre découvrira effarée, et apaisée in fine que le fantôme de son alter ego, aimée autant que détestée parfois même, ne cessera de la hanter et de toute évidence de l'accompagner. L'ombre et la lumière, l'être et le néant, le désespoir et l'espérance, les autres et la solitude.
Ne vous attendez pas à une banale fiction, divertissante certes, ce qui ne serait pas déjà si mal, mais bien à autre chose, de profondément plus complexe, humain, enthousiasmant, éprouvant et terriblement émouvant et "parlant" au plus secret de vous.
De chapitre en chapitre nous suivons ces deux soeurs, de trois ans en trois ans (une quasi petite éternité quand on a pas encore trente ans), puis de trois mois et trois mois tandis que les années passent, pour s'achever après une pause de douze ans sur le dernier chapitre, intitulé "Le dernier mot" qui n'est pourtant pas le dernier mot de cette histoire qui ne peut s'achever, vous vous en doutez, sur un point final... le dernier mot est ailleurs et il n'est pas celui que vous pensez...
Trois, le chiffre 3 domine et hante ce roman, 3 le deuxième nombre premier, celui qui fait écho et pas pour des raisons mathématiques, aux 33 ans de Clem, "nombre mystique - écrira Clem - si on a un penchant pour ces choses."
Mystique, initiatique..
Je me résous à grand peine à tenter de dépeindre ces deux soeurs platement, de manière plus pragmatique, tant l'exercice ne fera, je le sais, qu'aplanir le roman, l'écorner et lui retirer toute la belle profondeur et la complexité qui en font la richesse
Sachez toutefois, que si l'une est universitaire, passionnée par l'art, en quête de l'amour solide, fondateur, l'autre, Clem, la plus jeune est une casse-cou tout à la fois fragile et forte, l'un de ces êtres qui ne peut réellement se sentir vivant que dans la nature la plus extrême (que ce soir l'Alaska ou le Wyoming) en compagnie des bêtes les plus féroces. La nature, comme sa deuxième matrice en quelque sorte... Quant aux hommes, elle les collectionne, sans autre but que de partager un temps de son existence, comme une césure, un soupir, entre deux phases, deux mouvements...
Deux personnalités, deux divergences, deux interrogations qui s'entrechoquent et s'enrichissent par-delà les épreuves et les manquements, les incompréhensions aussi.
Un formidable portrait de l'âme humaine.
J'ai aimé jusqu'à dévorer ce livre, tout en prenant tout mon temps, paradoxe qui sied bien à ce roman...
Un grand et beau coup de coeur qui fait du bien à l'âme...
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Le format du roman Louisa et Clem est assez déconcertant, surtout au début, puisqu'on alterne entre des chapitres narrés par les soeurs à tour de rôle, en laissant plusieurs années entre chacun d'entre eux. Cela a provoqué une petite déception de mon côté puisque j'aimais bien le personnage de la grande tante et que je l'aurais bien suivie tout au long du roman.
Mais ce n'était pas le sujet de ce livre. Et au bout du compte, je pense que ce découpage permet que l'histoire soit plus proche de la réalité. Cela me semble logique de voir évoluer une relation entre soeurs sur plusieurs années et non sur un temps plus court. Cela permet d'apprécier les petits changements, l'humour, l'amour qui reprend sa place.
Une fois adaptée au format, je me suis totalement laissée prendre par l'histoire et j'avoue que je ne m'attendais pas à cette fin.
J'aime toujours autant l'écriture de Julia Glass, sa délicatesse et sa manière de nous parler des relations humaines.
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Il y a des livres qu'on lit d'une traite, tout en espérant que la fin n'arrive pas trop vite… Et il y en a d'autres dont la lecture est plus laborieuse, soit parce que le style de l'auteur ou le sujet demandent de la concentration, soit parce que l'on n'accroche pas trop à l'histoire. Louisa et Clem fait partie de la seconde catégorie : je l'ai traîné sur plus d'une semaine. Mais je ne sais pas vraiment comment l'expliquer : le style de l'auteur n'est pas alambiqué, le récit est souvent au présent, ce qui facilite plutôt la lecture…

Reste le sujet de la relation entre deux soeurs, qui est décortiquée sur la période allant de 1980 à 2005. le récit alterne le point de vue de chacune d'elles, ce qui permet au lecteur de se faire une opinion plus édulcorée que l'avis tranché de l'une ou l'autre. Louisa est l'aînée. Jolie blonde gracile, elle a la fibre artistique : elle commence par faire de la poterie en Californie pour finir critique d'art dans un magazine spécialisé à New York. Clem, sa cadette de quatre ans, est une grande brune, à l'allure plus sportive, mais qui attire tout autant les prétendants que sa soeur parce qu'elle a ce charme et cette attitude qui la rendent belle sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle a choisi un métier qui lui permet de vivre au grand air : elle est biologiste, et étudie tantôt les baleines en Alaska, tantôt les ours dans le Wyoming.

Elles sont très différentes, ne s'entendent pas très bien, communiquent à grand peine, mais pourtant, elles sont toujours là l'une pour l'autre dans les épreuves que vont leur réserver leur destin. En fait, on ne découvre que des tranches de leur vie, les années charnières, ce qui fait qu'on met du temps à assembler toutes les informations que l'on récolte, petit à petit, d'abord par Louisa, puis par Clem. C'est sans doute ce découpage et cette quête d'information un peu laborieuse qui ont freiné ma lecture… mais ce n'est probablement pas une mauvaise chose, j'ai trop l'habitude qu'on me mâche le travail !

Malgré cette impression de lenteur, je suis contente d'avoir été jusqu'au bout de ce roman, parce qu'il m'en reste quelque chose après avoir refermé le livre : certains passages sont assez marquants, et l'auteur analyse avec beaucoup de psychologie les relations familiales.
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J'aime beaucoup les romans de Julia Glass qui décrivent tellement bien les relations des membres d'une famille, leurs amours, amitiés, travail, bref leurs vies.
Louisa et Clem n'est pas son meilleur écrit mais j'ai eu plaisir à suivre les 2 soeurs au cours de leurs vies avec des chapitres qui alternent leur point de vue sur la vie et sur l'autre soeur.
Un bon roman qui laisse tout de même une goutte de tristesse.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Parce que la tragédie, telle une fleur sombre et rare qui sème des graines, prolifère autour de nous.

Comme l'indique le titre, elles sont deux. Deux soeurs qui vont s'affronter, se tirailler mais aussi se confier et s'aimer. Au cours de ce roman, c'est leur vie respective qui s'étale sous nos yeux.
Huit étapes jalonnent le récit : des années 80 au nouveau millénaire, le lecteur passera donc avec Louisa et Clem deux décennies. Louisa, l'aînée, serait plutôt une artiste. Un brin bohême sur les bords. Clem, quant à elle, est une passionnée de nature.
L'une rêve de vie plus stable, l'autre de grands espaces et de liberté.

Au début du livre on se demande si un jour elles arriveront à se comprendre, et puis, la vie aidant, elles se rapprochent. Tour à tour oiseau craintif ou chat échaudé, elles ont tout de même du mal à se livrer.
Il faut dire qu'un passif existe. L'aînée Louisa a toujours cru, quand elle était plus jeune, qu'elle aurait toujours un ascendant sur sa soeur. Jouant à tour de rôle la main qui châtie et celle qui caresse, la relation entre elles était déjà ambigue et construite sur une rivalité.

Il est en effet question de rivalité dans ce roman. Entre les deux soeurs, mais aussi entre la mère et les soeurs. Comme si les femmes ne pouvaient s'apprécier sans éprouver de la jalousie.
J'ai eu du mal au début à trouver l'envie de continuer ma lecture. Même si ce sont deux caractères forts, cette rivalité m'épuisait. N'ayant pas de soeur, je n'ai pas connu ce type de relation, aussi l'identification à l'une ou à l'autre ne pouvait pas non plus me raccrocher à cette histoire.
J'ai donc été spectatrice du livre, de cette histoire, tournant les pages sans réel intérêt. Et puis, vers la moitié, cette rivalité s'atténue. Comme si la vie, avec ses revers de fortune, rapprochait ces soeurs.
Malgré tout, le plis était malheureusement pris.
Ces sémillantes femmes n'ont pas réussi à vraiment m'emporter dans leur tourbillon.
Et puis, à l'image de la citation au début du billet, c'est un livre triste. Triste à cause de ce panorama que l'histoire nous offre. Voir une vie entière brossée dans un roman me met le cafard. Parce qu'on voit toute la souffrance que peut contenir une vie, parce que c'est un condensé de la vie, comme si elle ne durait que le temps d'une journée.
Ces femmes ne seraient alors que des papillons.

Néanmoins, j'ai tout de même été émue par ces deux caractères, peut-être un peu trop sur la fin.
Pour moi, ce sont des personnages semblables à Don Quichotte. Ce sont des femmes qui se battent contre une jalousie qui n'a pas lieu d'être. Et puis, une fois le fil de la vie déroulé, elles se rendent compte que finalement c'était un combat inutile.
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Ma mère est déjà dans la voiture, au volant. Elle prendra un martini dès que nous arriverons au restaurant. Quoi de plus naturel ? Mon père monte la garde près de la portière ouverte, attendant que Ray et moi arrivions. En m'approchant, je vois qu'elle lui tient la main.
Ils forment l'image de vies qui s'écoulent ensemble et séparément, ensemble et séparément.
J'imagine leur mariage comme une double spirale, deux âmes qui s'enroulent autour d'un axe commun, jointes sans jamais se toucher. Nos vies, celles de Clem et la mienne, ont eu cette forme, elles aussi, pendant un temps. p.383
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 Etranges, ces choses dont notre esprit ne peut se détacher, des choses qui prennent une dimension invraisemblable et nous font trembler de peur. Je n'ai pas peur du noir, de l'altitude, des orages ou de la solitude. Ce qui m'effraie est une forme particulière de vanité. La peur de la futilité. La futiliphobie.
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 Pour lui le silence n'est jamais une menace. Je ne suis pas pareille ; je veux qu'on me pose des questions et qu'on me raconte, qu'on me félicité, me cajole, ou qu'on crie après moi. Là où il y a des mots, il y a des définitions. Les définitions aident à contenir le chaos.
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 J'ai eu alors une vision de toutes les cuisines de garçons dans lesquelles je me suis trouvée durant les dix dernières années écoulées, à émincer l'ail et les oignons, boire du vin ou de la bière, échanger des baisers prometteurs, prélude à un repas qui est un prélude à l'amour. Des wagons de cuisines, des wagons de baisers. Pendant une minute, je m'imaginai devant un passage à niveau, les wagons défilant l'un après l'autre, un brouillard gris sans fin.
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La chronique de Gérard Collard - Refaire le monde
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