Je viens de terminer ce beau roman. J'écris toujours mon petit bout de critique à chaud, lorsque l'histoire, les personnages sont tous encore dans ma tête. Ces personnages , la famille principalement : père; mère, 2 fils, je les aime. Ce sont de belles personnes, dignes, d'un courage et d'une loyauté à toute épreuve. L'Ariège est joliment décrite , torrents, montagnes, plaines : un beau voyage. La description d'un terrible orage tient le lecteur en haleine et aura de graves conséquences sur la vie de ces paysans pauvres, soumis aux caprices de la nature . Une deuxième partie du roman où la vie d'ouvrier n'est guère plus facile ouvrira un large aspect sur des métiers divers, tisserands, entre autres, Puis les années 36, apporteront un espoir, une vision d'avenir, très bien racontée. Suivra une troisième partie, aussi intéressante, qui touchera tous les personnages lorsque la guerre 39-40 bouleversera le monde entier.
Enfin, après de nombreux évènements plein d'émotion, d'amours sages, d'amitiés solides, j'ai pu tourner la dernière page, rassurée sur mes personnages, et souffler avec eux. Juste une petite critique ? n'est-ce pas un peu trop beau ? L'écriture est claire, vivante, un vrai plaisir de lecture..
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L'entretien avec les métayers fut bref. Auguste se tenait, immobile, devant la porte de l'oustal, le béret tendu entre ses mains calleuses, face à l'autre qui le dominait, sûr de lui et plein de suffisance. La propriété de Bordenave appartenait à la famille Trocard depuis des lustres (page 117)
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J'embauche demain midi chez Fonquernie, lança Pierre dans un souffle.
- Bien... C'est une bonne chose, répondit simplement Auguste en soulevant légèrement sa casquette tandis qu'un sourire léger,le premier depuis longtemps, venait éclairer son visage fatigué et mangé de barbe. (page 179)
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En ce printemps 1937, les passions françaises redoublaient, faisant fléchir Léon Blum qui subissait le poids de la "haine de classe" révélateur des fractures profondes d'une France divisée. Le choc culturel de 1936 digéré, la bourgeoisie acceptait mal l'ascension du monde ouvrier et l'antisémitisme se réveillait déjà dans la bouche d'un Xavier Vallat, sympathisant de l'Action Française, futur commissaire général aux questions juives,
Rencontre avec Georges Patrick Gleize dont le dernier livre s'intitule "La dernière traque"