Reese & Mase, tome 1 : Don't go

- Pourquoi ? s'enquit-elle.
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi tiens-tu à m'aider ?
Inutile de réfléchir pour répondre à ça :
- Parce que tu en vaux la peine.

— C’était mon beau-père, murmura-t-elle si bas que je faillis ne pas l’entendre.

Une myriade de nœuds sembla se nouer dans ma poitrine. J’avais du mal à respirer. Putain, ça faisait si mal. Je dus m’obliger à inspirer une goulée d’air tandis que la réalité de ce qu’elle venait de me confesser prenait tout son sens.Une rage d’une puissance que je n’avais encore jamais connue me transperça et pour la première fois de ma vie je ressentis l’envier de tuer un être humain.Non, de le torturer d’abord. De l’écouter hurler à l’agonie. Et puis de le regarder mourir.

Quant tu souffres, ça me déchire. Quand tu es heureuse, j’ai l’impression d’être le roi du monde.

Je veux tout effacer. Je le jure devant Dieu, Reese. Un jour, tu n’auras plus comme souvenir que moi et ce que nous vivons ensemble. Je te le jure.

Deux ans plus tard :
Mase :
"...
- On va te recoudre et après je te ramène chez toi.
J'étais agacé et je commençais à me mettre en rogne. Pas contre elle. Bon sang, qui pourrait bien se mettre en rogne contre une si belle fille ? J'étais furax qu'elle trouve ça normal de partir sans soins.
Cette fois-ci, elle ne me contredit pas. je lui coulai une regard en biais : elle était assise toute raide, et son corps penchait vers la portière comme si elle essayait de se tenir éloignée de moi. Je lui avais fait peur ?
- Écoute Reese, tu faisais le ménage chez ma sœur et tu t'es blessée. Nous avons la responsabilité de veiller à ce que tu sois correctement prise en charge. Je ne vais pas te laisser finir le ménage aujourd'hui, ni même demain. Tu pourras revenir une fois que ta main ira mieux et que tu auras moins mal. Je serai ici toute la semaine et, contrairement à ma sœur, je suis propre. Je n'ai pas besoin de femme de ménage.
Elle hocha la tête sans me regarder.
C'était visiblement la seule réponse que j'allai avoir.
Très bien. Elle pouvais bouder, mais sérieusement je n'avais rien fait, si ce n'est exiger de m'occuper d'elle. C'était quoi son problème."

- Merci de vouloir de moi.

J’allais emporter ces mots avec moi au Texas et ils m’écraseraient la poitrine chaque fois que je penserais à eux.
Ma chérie n’aurait jamais dû ressentir le besoin de remercier qui que ce soit d’avoir envie d’être avec elle. Quelque part dans son esprit, elle pensait ne pas être à la hauteur. C’est ça qui me faisait le plus de mal.

Mon besoin de la protéger s’était mu en une force féroce et possessive. Je pensais à elle constamment, en me disant sans cesse que je voulais sa sécurité.Auprès de moi. Personne d’autre n’avait le droit de la toucher ou de la réconforter. Personne à part moi.J’étais censé régler ses problèmes. Censé la prendre dans mes bras quand elle pleurait.

Il ne sait rien sur toi. Il ne saura pas déchiffrer tes expressions pour savoir quand tu aimes ou pas quelque chose. Il ne saura pas s’il te met mal à l’aise ou si tu as besoin d’aide pour lire. Il ne saura pas que tu as deux rires différents. Un vrai, et l’autre qui veut dire que tu es tendue. Il saura que dalle.Moi si

il faut enterrer une bonne fois pour toutes ce qui dans ton passé est en train de foutre en l’air ton présent.

Le son de sa voix le soir avant de m’endormir était réconfortant. Je sombrais toujours dans le sommeil avec une facilité déconcertante après lui avoir parlé. Il soldait systématiquement nos conversations d’un « bonne nuit, fais de beaux rêves ». Comme si mon corps lui obéissait, c’est exactement ce que je faisais. Je passais d’excellentes nuits, et je rêvais de lui. Ces rêves étaient doux.