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EAN : 9782020246392
263 pages
Seuil (02/04/1995)
3.7/5   30 notes
Résumé :
Dans une île tropicale , de jeunes révolutionnaires décident de tuer l'homme chargé de réprimer les soulèvements populaires. Leur premier acte de liberté est un meurtre .

La Lézarde, rivière qui unit les montagnes secrètes à l'océan, accompagne, dans sa traversée, les étapes dramatiques que vivent Mathieu, Thaël et leurs amis, leur montrant le chemin du monde. Prix Renaudot 1958 , ce livre exceptionnel de la parole antillaise et de la genèse d'un lan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
"La Lézarde" est le premier roman que j'ai lu de cet auteur lorsque je l'étudiais à la Fac. Je ne suis pas peu fière d'avoir pu rencontrer son auteur et d'avoir une belle dédicace sur mon exemplaire ! Mais trêve de bavardage ! Que nous raconte ce roman ?

Dans une petite ville des Antilles, Lambrianne, un petit groupe de militants décide d'attenter à la vie du représentant de l'Etat. Dans ce clan, on retrouve les mêmes personnages que dans "Tout-monde" : Mathieu Béluse, Mycéa, Raphaël Targin (Thaël)... Vient se greffer sur les activités belliqueuses et les idéaux des jeunes gens une histoire d'amour entre Mathieu et Mycéa. On retrouve ici une large part de l'auteur lui-même.

La musicalité de cette oeuvre ne peut laisser le lecteur indifférent. La lézarde est d'abord une histoire d'amitié et d'amour, un amour qui relie et oppose les êtres. Rien de bien nouveau. Oui mais voilà, la rivière, cette fameuse Lézarde, fait presque partie des personnages: outre le fait d'être un repère géographique, elle est également symbolique, quasiment magique.

Laissez-vous tenter par un embarquement immédiat vers les îles, leur complexité et leur beauté !

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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C' est durant les vacances d' été,en 1970 qu ' un ami m' a prêté le livre Edouard Glissant , " La Lézarde" . A l' époque , j' ai appris qu' il s' agit d' un
roman traitant de la révolution et qu' il a pour cadre Les Antilles .Vu le contexte romanesque du livre , j' ai trouvé que sa lecture n' était pas aisée pour moi . J' ai arrêté et ne suis pas allé plus loin .
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La prose lyrique de Glissant embarque le lecteur dès l'incipit. La nature foisonnante des Antilles ne laisse jamais seuls les protagonistes de ce récit, qu'elle soit végétale, atmosphérique ou aquatique. Les couleurs, les sons et les lumières de la Martinique jouent un rôle dans le cheminement des acteurs. C'est la rivière Lézarde qui est au coeur du roman, son cours serait aussi celui de ce vieux peuple opprimé qui peut suivre sagement les contraintes qu'on lui impose, mais capable de débordement soudain, comme en ce mois de septembre 1945, moment charnière d'une prise de conscience, d'une volonté politique de partir sur de nouvelles bases, d'une affirmation de ses droits à la liberté et à l'autonomie.
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Glissant écrit un récit fantastique dans tous les sens du terme ! Les corps crient, ressentent, courent, aiment et jouissent sous le ciel violacé de Lambrianne.
Ce qui m'a tout de suite fait accroché c'est l'ubiquité de la nature, son omnipotence alliée à une certaine discrétion magnanime. L'Homme veut savoir, la Nature sait.

À la lumière d'une expression poétique, l'auteur navigue à travers les pensées et les interactions, dessinant la révolution. le peuple océan est à la rencontre des montagnes silencieuses.
Le protagoniste peut faire penser à Meursault, c'est même troublant au moment de la scène dans la barque... Bref, vous me direz ce que vous en pensez.
Le style de Glissant saura être apprécié car il laisse la place à l'imagination (nombreux passages allusifs). L'auteur use d'un découpage habile des actes qui peut faire penser à l'oeuvre d'un dramaturge.
Édouard Glissant conclu sur un dénouement dramatique mais d'une beauté à couper le souffle.
J'ai aimé ce livre qui a été très inspirant.

Je regrette quand même un manque de légèreté dans le récit.
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Je vais donc jouer le rôle du grincheux de service : je n'ai pas aimé ce livre, malgré la grande renommée de son auteur, malgré le prix Renaudot. Je suis resté à l'extérieur du livre qui a traîné sur ma table de chevet pendant trois mois. Les personnages sonnent creux, n'ont pas d'attache et parlent avec beaucoup d'emphase, et je trouve la fin grotesque. Je ne retiens que quelques magnifiques évocations des paysages de la Martinique - nommée qu'une fois à la toute fin, pourquoi ? - et surtout l'image fantastique de la Maison de la Source.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La jeune fille avait du courage: elle marcha toute la nuit parmi les ombres affolantes, sans entendre les chiens (ou les engagés qui empruntent la forme des chiens, courent la campagne, volent, effrayent, s'amusent d'autrui), sans entendre le bruit multiplié de sa propre marche dans la splendeur noire, sans rien entendre qu'en son cœur un silence encore étonné, un silence qui avait pris corps et qui était maintenant l'âme sans âme de sa chair. C'était une fixité étrange dans la nuit..
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Mais ceci n'est pas un conte. Car un homme peut toujours et partout sacrifier sa vie ou la risquer ; mais il n'y a nulle part ailleurs pour un homme une couleur comme celle-là sur toute la terre autour de lui répandue ; et tout homme est créé pour dire la vérité de sa terre, et il en est pour la dire avec les mots, il en est pour la dire avec du sang, et d'autres dans la vraie grandeur (qui est de vivre avec la terre, patiemment, et de la conquérir comme une amante) ; et si un homme raconte un peu de sa terre (s'il essaie, et peut-être va-t-il tomber contre un haut mur flamboyant où toute parole se consume ?), on ne peut pas dire que c'est là un conte, non, même si cet homme parle de rêves imprécis qui, peu à peu, s'arrangent avec le réel sombre ; tout de même que si un homme dit qu'il a vu des récoltes fleurir dans le sol, on ne peut dire que c'est un conte : pour la raison que la terre parle à chacun, comme un oreiller à l'oreille qui est dessus ; et si un homme dit qu'il a vu ceci ou cela, nul ne peut le contredire, à la condition que ceci ou cela soit dans la terre, enfoncé au plus profond de son entraille, comme un rêve qui est le miroir du fond de la terre, un rêve avec des racines en vrille dans la terre, et non pas un rêve en fumée, même pas né de la torche du dernier flambeau.
Et l'enfant que j'étais et l'homme que je suis ont ceci en commun : de confondre le conte et l'histoire ; c'est parce que les flambeaux n'ont pas encore fini de brûler, que le cercle de la nuit est encore là, autour de la voix ! Mais déjà des lueurs ont paru sur les Pitons, et il semble qu'un autre matin donnera poids au rêve, saluera la terre noire, profonde, connue ! Et ainsi les oeuvres seront réconciliées...
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Alors, loin dans la perspective de l'allée prisonnière, Thaël vit grandir un point, une silhouette, une flamme, la jeune fille à la maison de feu. Et ils allaient avec rigueur à la rencontre l'un de l'autre, sans rien qui puisse les séparer : sous la garde des cannes, et dans le ciel plat. Il vit venir vers lui, du fond du délire vert, Valérie. Elle riait déjà, le voyant hésiter ; mais elle marchait au beau milieu du sentier, si bien qu'il ne pourrait ni à droite ni à gauche passer sans l'effleurer au moins. Puis elle s'arrêta : on n'entendait que les cannes, le vent dans leurs feuilles, les pointes sèches qui craquaient sous le soleil. Elle s'arrêta, droite immensément ; et il sut que c'était elle - (Mathieu. Mathieu !) Mais elle riait encore, et sur tout le délire, sur la prison de bruits, sur les flèches des cannes mûres, sur la récolte future et sur le vent chaud, il y avait cette splendeur nouvelle, sans pitié ni faiblesse, brûlante et pure pour eux seuls.
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Et ainsi le nœud était défait, le langage libéré. Il y eut un discours devant la mairie : tu avais trop couru, trop crié, tu étais trop emporté pour bien suivre le sens des mots. Les mots sont à la surface, ils témoignent pour le chant et la danse et le rythme éternels. Les mots sont nécessaires. Il faut les entendre. Mais il y a des moments où il n'est pas urgent de les écouter. Leur écho seulement, leur présence concrète seulement ; et ils réveillent le fond. Ils peuvent conclure : alors la conclusion n'est pas de logique froide, mais d'apaisement chaleureux.
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Vidéo de Edouard Glissant
#EdouardGlissant #créolisation #CulturePrime
Avec son idée de la créolisation, le poète et philosophe Edouard Glissant en appelle à un "Tout-Monde" visionnaire, où nos identités dynamiques et ouvertes sont une clé pour penser notre futur. Réinterprétée, réappropriée aujourd'hui par divers courants de pensées, l'idée de créolisation théorisée par Edouard Glissant plonge ses racines - ses rhizomes - dans son expérience singulière des Antilles et de la langue créole.
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