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Marie Bardiaux-Vaïente (Autre)Malo Kerfriden (Autre)
EAN : 9782344040041
128 pages
Glénat (01/09/2021)
3.72/5   25 notes
Résumé :
Adolf Eichmann est l’un des grands architectes de la « solution finale » mise en place par le IIIe Reich. Après la guerre, celui qui a mis tant d’acharnement à organiser et optimiser l’annihilation des juifs parvient à s’exiler en Amérique du Sud où des agents du Mossad le capturent en 1960. Son procès à Jérusalem, l’année suivante, est un événement historique : pour la première fois, les juifs vont eux-mêmes juger officiellement un de leurs bourreaux. Le monde enti... >Voir plus
Que lire après L'enfer est vide, tous les démons sont iciVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le sujet est sérieux puisqu'il s'agit du procès du célèbre nazi Adolf Eichmann qui a été enlevé en Argentine par les agents du MOSSAD pour être jugé devant une cour de justice en Israël sous la direction de David ben Gourion alors premier Ministre. C'était un geste politique fort pour ce jeune état en quête d'unification par rapport à la mémoire commune de l'horreur absolue.

La délicate question qui divise est : fallait-il nécessairement appliquer la peine de mort dans une telle configuration face à un monstre qui joue le fonctionnaire zélé dans le genre « j'ai tué des millions de juifs car c'était mon boulot de fonctionnaire d'obéir aveuglément ». C'est là où on pourrait avoir des envies de meurtres.

En France, en droit pénal, nous avons ce qu'on appelle la théorie des baïonnettes intelligentes qui permet à un fonctionnaire de ne pas appliquer un crime lorsqu'il est gentiment demandé par le hiérarchique. Il y a des moments où il faut savoir dire « non » surtout dans des cas aussi extrême.

Par ailleurs, on apprendra que l'état d'Israël n'a plus jamais appliqué la peine de mort après l'exécution d'Eichmann. L'abolition de la peine de mort est un absolu qui ne souffre d'aucune exception.

Cette BD est d'une rare intelligence sur un sujet qui divise encore la société israélienne. A noter que j'ai beaucoup aimé ce qu'avait écrit Primo Levi à ce moment là. Ce n'est point du pardon mais de l'humanité dans un monde qui en manque cruellement.
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L'héritier du procès de Nuremberg. Adolf Eichmann est l'un des grands architectes de la « solution finale » mise en place par le IIIe Reich. Après la guerre, celui qui a mis tant d'acharnement à organiser et optimiser l'annihilation des juifs parvient à s'exiler en Amérique du Sud où des agents du Mossad le capturent en 1960.

Son procès à Jérusalem, l'année suivante, est un événement historique : pour la première fois, les juifs vont eux-mêmes juger officiellement un de leurs bourreaux. le monde entier a le regard braqué vers la capitale israélienne et les caméras filment l'ensemble de la procédure, du jamais vu. Au cours d'un procès qui dure huit mois, le récit technique de l'industrialisation de la solution finale et les documents d'archives sont présentés, disséqués, commentés. Cent onze rescapés de la Shoah sont appelés à comparaître, chacun d'eux bouleversant l'auditoire. Ce procès judiciaire d'une forte ampleur médiatique et historique – mais également politique – s'enrichit de débats intellectuels, comme le travail d'Hanna Harendt sur la « banalité du mal ».

Dans ces mois difficiles, une leçon d'humanité doit passer. Passera-t-elle par une condamnation à mort d'Adolf Eichmann ?
L'exécution de celui qui s'est employé à organiser l'extermination de 6 millions d'êtres humains a-t-elle un sens ?
Jeanne Amelot, Shimon Abécassis et Hannah Arendt, tous trois présents en tant que journalistes pendant les audiences, s'interrogent. BDfugue

Au delà du procès de Adolf Eichmann, l'autrice souhaite dans cette nouvelle BD mettre au centre de l'histoire la peine de mort. Comment peut-on philosophiquement condamné un homme ? Marie-Bardiaux-Vaiente évoque le soulèvement des intellectuels de tous pays, bien entendu Robert Badinter en fera partie. Ils tentent de faire évoluer les consciences. Peine perdue. En France il faudra attendre 1981.

J'ai beaucoup de mal à comprendre que les gens croyants ou pas qui ont perdu la moitié de leur famille dans des conditions affreuses demandent la vengeance. N'est-ce pas banaliser le mal par le mal ? Adolf Eichmann meurt par pendaison. Israël va construire un four crématoire pour suivant sa dernière volonté être incinéré. Je suis stupéfaite par la morale de cette affaire.
Je recommande vivement cette BD. Les dessins, les couleurs et le noir et blanc mettent admirablement en lumière cette histoire. J'espère que les jeunes vont s'en emparer pour échanger sur la peine de mort.
Lien : https://educpop.fr/2022/02/2..
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Peut-on abolir la peine de mort lorsqu'on juge un criminel ayant joué un rôle important dans la déportation et l'extermination des juifs entre 1942 et 1945 ? Tel est le sujet de cet album aux traits précis qui narre le déroulement du procès d'Adolf Eichmann.
Le lecteur pourra se faire lui-même une opinion car le scénario retranscrit habilement les arguments des deux camps : les tenants d'une exception à l'abolition contre les tenants d'une abolition même en cas de crime contre l'humanité.
L'album montre bien en quoi Eichmann était un monstre de lâcheté et de banalité qui n'a jamais reconnu sa responsabilité dans la mort de plusieurs millions de juifs d'Europe. Il met également en scène la philosophe Hannah Arendt qui puisa dans la figure d'Eichmann les éléments de sa philosophie de la banalité du mal.
Un album à lire absolument car il oriente le lecteur vers des réflexions très importantes.
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Le pari d'un retour critique sur le fameux procès d'Eichmann à Jérusalem, surtout connu en Occident grâce au témoignage d'Hannah Arendt, était audacieux mais il est pleinement gagné. La bande dessinée agit en fait comme une critique (amicale) d'Arendt et des responsables israéliens ayant condamné Eichmann à mort, en expliquant fort bien ce que la peine de mort retire à celui qui l'applique. Mais en même temps, elle justifie pleinement le procès d'Eichmann et nuance le concept arendtien de "banalité du mal" en rappelant qu'Eichmann était bien un cadre nazi, architecte appliqué de la "solution finale", et non le lampiste ou le sous-fifre qu'on a pu nous faire croire qu'il était. le récit bien mené témoigne de l'universalité des questions jouées lors de ce procès, même pour un lecteur non-juif comme moi (et sans spoiler : le choix des témoins de ce procès dont on suit les réflexions semble particulièrement judicieux). J'avais trouvé récemment l'album "Juger Pétain" complètement raté, voici la preuve que la BD peut traiter avec intérêt des grands procès historiques.
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Pourquoi faire un livre sur le procès Eichmann alors que beaucoup a déjà été dit? Pour dépasser le documentaire, il faut un traitement différent, celui de la fiction, celui qui interroge le lecteur dans ses convictions.
Marie-Bardiaux Vaïente et Malo Kerfriden proposent une bd qui mêle documentaire et plaidoyer contre la peine de mort. Et à une époque où de nombreux personnages nauséabonds la prônent à nouveau, ce récit, bien qu'un peu classique, ne peut que faire du bien.
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critiques presse (4)
BDGest
22 septembre 2021
Que faire de ce bourreau ? La peine de mort semble être la seule sentence envisageable. Mais elle est prohibée dans le Judaïsme. Prendre la vie d'autrui est une prérogative uniquement divine. Une Cour qui l'appliquerait serait un lieu de barbarie. Ce dilemme moral offre aux auteurs un angle original et inédit, alors que certains veulent rouvrir le débat en France, remettant en cause l'abolition de la peine capitale. Involontairement, L'enfer est vide, tous les démons sont ici fait tristement écho à la société contemporaine. Et force est de constater que les arguments de ceux qui refusaient l'exécution d'Eichmann restent tout à fait pertinents.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
14 septembre 2021
Le procès est détaillé, les accusations à l’encontre d’Adolf Eichmann sont mises en perspective, (...) mais le véritable cœur de cet album est la question de l’exécution ou non de l’accusé et ce que cela représente pour Israël, le peuple juif et l’humanité dans son ensemble. Cette problématique confère à cet album toute son ampleur et sa force, en faisant une saisissante chronique politique qui se lit comme un thriller. Le dessin, plutôt sobre tout en ayant une certaine puissance d’incarnation, n’en fait jamais trop.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LigneClaire
06 septembre 2021
Avec le procès d’Eichmann en Israël et sa condamnation à la pendaison, le pays était revenu exceptionnellement sur l’abolition de la peine de mort qui datait de 1954. C’est toute la question posée par Marie Bardiaux-Vaïente dans ce brillant et très documenté ouvrage : à partir finalement de quel crime peux-t-on revenir sur un choix qui est par essence définitif, constitutionnel, bannir la mort en tant que peine judiciaire ? (...) Malo Kerfriden au dessin est dans le ton, juste, réaliste et émouvant de sincérité.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Sceneario
25 août 2021
L’enfer est vide, tous les démons sont ici livre un récit intelligent et passionnant du procès Eichmann, retraçant le déroulement de celui-ci, et réussissant à traiter en parallèle les nombreux débats qu’il a pu susciter.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous te souhaitons point la mort, fils de la mort (Primo Levi).
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Je trouve légitime qu'Israël juge Eichmann, même si je suis très critique vis-à-vis de la façon de faire. Pour le première fois, les juifs eux-mêmes peuvent juger un de leurs bourreaux. Et c'est un fait politique et historique. Le témoin devient le garant de l'Histoire.
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